بِسمِ اللهِ الرَّحمـنِ الرَّحِيم
La louange est à Allāh. Que Allāh honore et élève davantage en degrés notre maître Mouḥammad. Louanges à Allāh, Celui Qui est Unique, Qui n’a besoin de rien, Celui Qui n’est pas engendré, Qui n’engendre pas et Qui n’a nul équivalent. Je loue Allāh ta`ālā et je L’implore de me guider sur le chemin de droiture. Je recherche Son pardon et je me repens à Lui. Je demande à Allāh de me préserver du mal de mon âme et de mes mauvaises actions. Celui que Allāh guide, c’est lui le bien-guidé ; et nul ne peut guider celui qu’Il égare.
Que l’honneur et l’élévation en degrés les plus complets et les plus parfaits soient accordés à notre maître Mouḥammad, le Maître des fils de `Adnân, celui que Allāh a envoyé en tant que miséricorde pour les mondes, en tant que guide et annonciateur de bonnes nouvelles et avertisseur d’un châtiment. Le Prophète tel une lumière éclatante et une lune éclairante a appelé à la religion agréée par Allāh. Allāh a guidé par lui la communauté. Le Prophète a transmis le message, il s’est acquitté de ce qui lui a été confié, et il a conseillé la communauté. Que Allāh le rétribue pour nous du meilleur de ce dont Il a rétribué un de Ses prophètes. Je témoigne qu’il n’est de dieu que Allāh, Lui seul n’a pas d’associé. Il a envoyé Son messager avec l’enseignement de droiture et la religion de la vérité. Je témoigne que notre maître Mouḥammad ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam est Son esclave et Son messager. Que Allāh l’élève davantage en degrés ainsi que tous les messagers qu’Il a envoyés.
Mes frères de foi, je vous recommande ainsi qu’à moi-même de faire preuve de piété à l’égard de Allāh Al-`Aliyyou l-`Aḍhîm, Lui Qui dit, pour indiquer que les bienfaits accordés aux gens sont par Sa grâce :
﴿ أَلَمْ نَجْعَل لَّهُ عَيْنَيْنِ (۸) وَلِسَانًا وَشَفَتَيْنِ (۹) ﴾
(‘alam naj`al lahôu `aynayn ; wa liçânan wa chafatayn)
ce qui signifie : « Ne lui avons-nous pas accordé deux yeux, une langue et des lèvres !? » [sôurat Al-Balad / 8 à 9]
Allāh a ainsi indiqué à l’être humain les bienfaits qu’Il lui a accordés, qu’Il lui a accordé deux yeux avec lesquels il voit les choses visibles, Qui lui a accordé une langue avec laquelle il exprime ce qu’il a à l’esprit, Qui lui a accordé des lèvres avec lesquelles il s’aide pour prononcer, manger, boire et souffler. Quant à la parole de Allāh :
﴿وَهَدَيْنَاهُ النَّجْدَيْنِ (۱۰)﴾
(wa hadaynâhou n-najdayn)
Elle signifie que Allāh lui a montré la voie de bien et la voie de mal, les voies qui mènent au paradis ou à l’enfer. Il fut dit aussi que cette ‘âyah a été révélée au sujet de Al-walîd bnou l-Moughîrah, un des grands non-croyants de Qouraych, lui qui n’y a pas observé ce qu’il a comme obligation à l’égard de Allāh ta`ālā, qui n’a pas donc pas été reconnaissant envers Allāh pour ce qu’Il a accordé comme bienfaits et a mécru en le Bienfaiteur.
Mes frères de foi, certes la langue est un bienfait éminent, il est donc un devoir d’être reconnaissant envers Dieu Qui n’a besoin de rien… Et la reconnaissance envers le Bienfaiteur au sujet de ce bienfait se fait en ne l’utilisant pas dans ce que Allāh a interdit… Et parmi les gens, il y a en ceux qui ne sont pas reconnaissants pour ce bienfait et qui utilisent alors leur langue pour prononcer ce qui ne leur est pas permis de dire, et combien sont nombreux ceux qui font cela…
Et parmi cela, mes frères de foi, il y a le mensonge, ainsi que l’injure du musulman, sans aucun droit, la médisance, an-namîmah – c’est à dire rapporter les paroles des uns aux autres pour semer la discorde-, de causer les conflits entre les musulmans et de leur nuire par des paroles et autre que cela comme péchés de la langue…
Et parmi ces gens-là, mes frères de foi, il y en a ceux qui arrivent à la plus grande injustice et qui est la mécréance, que Allāh nous protège de cela… Tu vois alors l’un d’entre eux, au lieu de manifester une grande reconnaissance pour le bienfait accordé par Allāh, il l’utilise plutôt pour injurier Allāh… pour insulter Allāh, que Allāh nous en protège… Parmi eux, il y a celui qui, lorsqu’il se met en colère, injurie Allāh, que Allāh nous en protège… Parmi eux, il y a celui qui insulte Allāh, qu’il soit dans un état de colère ou de calme, ensuite il prétend qu’il est musulman… Il ne l’est point !!… Celui qui insulte Allāh n’est pas musulman, il doit revenir à l’islam en prononçant les deux témoignages en ayant délaissé la mécréance.
Certes le musulman est celui qui a cru que le seul qui mérite l’adoration, c’est à dire l’extrême limite de la crainte et la soumission, c’est Allāh et que Mouḥammad est le messager de Allāh et qui s’est gardé de tout ce qui contredit l’Islam… Le musulman est celui qui a attaché son cœur à vénérer Allāh, Al-wâḥidou l-‘Aḥad, de la vénération obligatoire, tout le temps.
Quant à celui qui profère des blasphèmes à l’encontre de Allāh, celui-là n’est pas quelqu’un qui vénère Allāh…. Celui qui a insulté Allāh est sorti de l’Islam et s’est retrouvé au nombre des non-croyants et n’est pas accepté de lui sa parole après cela : « moi j’étais en colère et je ne voulais pas commettre la mécréance ».
En effet, les savants de l’Islam ont indiqué que la personne en colère n’est pas sauvée de la mécréance si elle prononce la parole de mécréance volontairement, c’est à dire lorsque cela ne s’est pas produit d’elle par lapsus. Le ḥâfiḍh An-Nawawiyy a rapporté des savants hanafites, et a approuvé leurs propos, que si une personne s’est mise en colère contre son enfant et qu’elle l’a frappée durement et qu’une autre personne lui a alors dit : n’es-tu pas musulman ?! et qu’elle a répondu « non » volontairement, elle aura alors mécru. La signification de la parole de ces savants est que si le musulman s’est mis en grande colère contre son enfant et qu’il l’a alors frappé durement à cause de sa grande colère et que quelqu’un d’autre lui alors dit : comment le frappes-tu aussi durement ? N’es-tu pas musulman ? Car il fait partie de ce qui est digne du musulman d’être miséricordieux et de ne pas se laisser aller à frapper durement l’enfant, même si on est en colère. La réponse de celui qui frappait « non », c’est à dire « je ne suis pas musulman », sans que cela soit par lapsus et sans que cela soit dans un moment de perte de raison de sorte qu’il serait alors fou, il commet ainsi de la mécréance et sa colère ne sera pas une excuse pour lui.
Et faites attention, mes frères de foi… l’injure de Allāh ne se limite pas aux paroles vulgaires, connues des gens impudents, telle que la parole, dite dans le dialecte « yal`an rabbak » qui signifie « maudit soit ton Seigneur », que Allāh nous en garde. En fait, l’injure de Allāh consiste en tout propos qui signifie une imperfection au sujet de Allāh… tout propos dans lequel il y a attribution à Allāh de ce qui n’est pas digne de Lui, comme par exemple celui qui attribue à Allāh d’avoir un enfant ou une épouse ou d’avoir une quantité ou d’être un corps ou d’avoir des membres ou d’avoir une forme ou d’être dans un endroit ou d’avoir une couleur ou d’être touché par la fatigue ou l’incapacité ou l’ignorance et ainsi que toutes les caractéristiques des être créés.
Et ne soyez pas trompés, mes frères de foi, par la parole de certains qui disent que celui qui injurie Allāh n’a pas commis de la mécréance et ne sort pas de l’Islam s’il n’a pas voulu sortir de l’Islam et que son cœur avait la foi ou que celui qui injurie Allāh en plaisantant n’aura pas de compte à rendre pour cela. En effet, ces propos sont faux, faux, faux car ils sont en contradiction avec la parole de Allāh ta`ālā : Notre Seigneur tabâraka wa ta`ālā a dit :
﴿يَحْلِفُونَ بِاللهِ مَا قَالُواْ وَلَقَدْ قَالُواْ كَلِمَةَ الكُفْرِ وَكَفَرُواْ بَعْدَ إِسْلاَمِهِمْ (۷4)﴾
(yaḥlifôuna bil-Lâhi mâ qâlôu wa laqad qâlôu kalimata l-koufri wa kafarôu ba`da ‘islâmihim)
Qui signifie : « Ils jurent par Allāh qu’ils n’ont pas dit mais ils ont bien dit la parole de mécréance et ont mécru après avoir été musulmans. »[sôurat At-tawbah ‘âyah 74] Allāh les a donc jugés non-croyants pour avoir dit la parole de mécréance.
Il y a une contradiction aussi avec la parole de Allāh :
﴿وَلَئِن سَأَلْتَهُمْ لَيَقُولُنَّ إِنَّمَا كُنَّا نَخُوضُ وَنَلْعَبُ قُلْ أَبِاللهِ وَءَايَاتِهِ وَرَسُولِهِ كُنتُمْ تَسْتَهْزِءُونَ (65) لاَ تَعْتَذِرُواْ قَدْ كَفَرْتُم بَعْدَ إِيمَانِكُمْ﴾
(wa la’in sa’altahoum layaqôulounna ‘innamâ kounnâ nakhôuḍou wa nal`ab ; qoul ‘abil-Lâhi wa ‘âyâtihî wa raçôulihî kountoum tastahzi’ôun lâ ta`tadhirôu qad kafartoum ba`da ‘îmânikoum)
Qui signifie : « Si tu les interrogeais, ils diraient : certes, nous ne faisions que jouer et plaisanter, dit : est-ce de Allāh, de Ses messagers que vous vous moquiez ?! Ne donnez pas d’excuses, vous avez été non-croyants après avoir été sur la foi. » [sôurat At-tawbah / ‘âyah 65]
Quant à la contradiction avec la parole du Prophète, il a été rapporté que le Prophète a dit :
إِنَّ العَبْدَ لَيَتَكَلَّمُ بِالكَلِمَةِ لاَ يَرَى بِهَا بَأْسًا يَهْوِي بِهَا فِي النّارِ سَبْعِينَ خَرِيفًا
(‘inna l-`abda layatakallamou bil-kalimati la yara biha ba’san yahwi biha fi n-nari sab`ina kharifa)
Qui signifie : « certes, il arrive que quelqu’un dise une parole dans laquelle il ne voit pas de mal mais à cause de laquelle il chutera en enfer pendant soixante-dix automnes. » [rapporté par at-tirmidhiyy]
Le Messager de Allāh a donc indiqué dans ce ḥadīth que la personne dit une parole qu’elle ne voit pas nuisible pour elle mais qui la ferait chuter pendant soixante-dix ans en enfer du fait que la parole était de la mécréance si cette personne ne revient pas à l’Islam. Il est rapporté du Prophète que le fond de l’enfer à une distance de soixante-dix ans et que cet endroit ne sera atteint que par le non-croyant.
Quand à la contradiction avec l’unanimité [des savants], le Qâḍî `Iyâḍ le Malikite a rapporté l’unanimité de la communauté sur la déclaration de mécréance de celui qui injurie Allāh, lorsqu’il a dit dans son livre Ach-Chifâ bita`rîfi Ḥouqôuqi l-mousṭafâ : (Lâ khilâfa ‘anna sâbba l-Lâhi ta`ālā mina l-mouslimîna kâfir) C’est à dire qu’il n’y a pas de divergence que celui qui injurie Allāh de parmi les musulmans est devenu non-croyant.
Soit donc en garde, mon frère musulman, de tomber dans la facilité de parler et pèse tes paroles avec la balance de la Loi de l’Islam avant de les prononcer car tout ce que l’esclave dit volontairement est inscrit par les deux anges. Notre Seigneur Allāh tabâraka wa ta`ālā a dit :
﴿مَّا يَلْفِظُ مِن قَوْلٍ إِلاَّ لَدَيْهِ رَقِيبٌ عَتِيدٌ (۱۸)﴾
(mâ yalfiḍhou min qawlin ‘illâ ladayhi raqîboun `atîd)
Qui signifie : « Pas une parole qu’il dit sans qu’il ait auprès de lui Raqîb et `Atîd. » [sôurat Qâf]
C’est à dire que toutes les paroles que l’être humain dit les anges Raqîb et `Atîd les écrivent. Cela sera donc soit en ta faveur, soit contre toi.
Protège donc ta langue de la mécréance et autre que cela comme choses laides car certes tu es responsable de ta langue.
Je demande à Allāh tabâraka wa ta`ālā qu’Il nous protège afin de rester sur l’Islam, qu’Il protège nos organes de la chute dans la désobéissance à Allāh, certes ne réussit que celui à qui Allāh accorde la réussite. Enfin, je demande que Allāh ta`ālā me pardonne et vous pardonne.
الحمد لله رب العالمين
La louange est à Allāh, le Créateur du monde.