Le pont est une vérité. C’est un pont étendu qui surplombe l’enfer et auquel les gens parviendront. Il y a parmi eux ceux qui y parviendront pour entrer en enfer, ce sont les mécréants, ainsi que certains musulmans désobéissants, c’est-à-dire qu’ils chuteront du pont pour se retrouver en enfer ; et il y a parmi eux ceux qui l’emprunteront comme un passage, par la voie des airs en volant par-dessus le pont. Parmi ceux-là, certains passeront à la vitesse de l’éclair et d’autres en un clin d’œil. Le pont est tel que ce qui est rapporté à son sujet, en retenant le sens qui vient communément à l’esprit, sans faire de ta’wil : l’une de ses extrémités part de la Terre changée et l’autre extrémité aboutit à un endroit du côté où se trouve le paradis et par delà l’enfer. Il a été rapporté dans sa description qu’il est :
(( دَحْضٌ مَزَلَّةٌ ))
(dahdoun mazallah) ce qui signifie : « Glissant, dérapant ».
D’autre part, parmi les choses qui ont été rapportées, c’est qu’il est plus tranchant qu’une épée et plus fin qu’un cheveu, comme l’a rapporté Mouslim de Abou Sa^id Al-Khoudriyy :
(( بَلَغَنِي أَنَّهُ أَدَقُّ مِنَ الشَّعْرَةِ وَأَحَدُّ مِنَ السَّيْفِ ))
(balaghani ‘annahou ‘adaqqou mina cha^rati wa ‘ahaddou mina s-sayf) ce qui signifie : « Il m’est parvenu qu’il est plus fin qu’un cheveu et plus tranchant qu’une épée » mais cela n’a pas été rapporté en attribuant les termes au Messager de Allah [1]. La signification n’est pas celle du sens apparent, mais plutôt qu’il est extrêmement périlleux. Ainsi, la facilité ou la difficulté pour le franchir est en rapport avec les actes d’obéissance et les péchés. Nul n’en sait les limites sinon Allah. Il a été rapporté dans le hadith ayant une forte chaîne de transmission que les œuvres viendront avec les gens qui les ont accomplies. Cela signifie que leurs actes deviendront la force motrice de leur déplacement.
[1] C’est-à-dire que ce n’est pas un hadith marfou^.