mercredi décembre 11, 2024

Apostasie: actes et paroles qui annulent l’Islam

La deuxième sorte, les actes : comme une prosternation pour une idole, ou pour le soleil que ce soit pour les adorer ou dans un autre but. Dans les deux cas, c’est de la mécréance. Ainsi, se prosterner pour un humain dans le but de l’idolâtrer tout comme se prosternent certains ignorants pour leurs chouyoukh qui prétendent le soufisme – c’est-à-dire s’ils se prosternent pour adorer leurs chouyoukh – dans ce cas-là, c’est de la mécréance. Si ce n’est pas pour les adorer, ce n’est pas de la mécréance mais c’est interdit.

La deuxième sorte d’apostasie est l’apostasie par les actes, comme par exemple se prosterner pour une idole. Les idoles, ce sont les choses prises pour être adorées au lieu d’adorer Allāh, qu’elles soient de fer, de pierre précieuse, de bois, de pierre ou d’autre chose encore. Par conséquent, si quelqu’un se prosterne pour une idole, que cela soit par croyance ou non, il devient non-croyant. Il en est de même pour celui qui se prosterne pour le soleil et ce qui est du même ordre même s’il dit qu’il n’a pas voulu l’adorer, ou pour toute autre créature en vue de l’adorer.

Cependant, si quelqu’un se prosterne pour un roi ou ce qui est du même ordre pour le saluer et non pour l’adorer, il ne devient pas non-croyant. C’est toutefois interdit dans la Loi de notre prophète Mouḥammad de façon absolue alors que dans la Loi de prophètes antérieurs, il était permis de se prosterner pour un être humain pour le saluer et le glorifier.

C’est également une mécréance par les gestes de jeter le Mouṣ-ḥaf ou quelque chose de ce genre sur laquelle serait écrit du Qour’ân, de même qu’un nom honoré comme le nom de Mouḥammad lorsque ce nom désigne le Messager ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam, ou le nom de `Içâ lorsqu’il désigne le MacîH fils de Maryam ou quelque chose du ḥadīth du Prophète ou de la science de la religion, dans la poubelle ou dans ce qui est répugnant comme de la morve ou du crachat, parce que cela comporte un rabaissement de la religion. Mettre en contact l’une de ces choses avec les ordures ou quelque chose de répugnante est aussi une mécréance. Le jugement n’est pas le même si le nom, comme par exemple مُحَمَّد désigne quelqu’un d’autre que le Prophète. Dans ce cas le jeter dans la poubelle n’est pas de la mécréance et ce n’est pas interdit sauf que c’est déconseillé (makrôuh) car c’est un manquement aux égards dus à la langue arabe.

La troisième sorte, les paroles : elles sont très nombreuses et on ne peut les énumérer exhaustivement. Parmi ces paroles, il y a traiter un musulman de non-croyant, en visant par là qu’il est véritablement non-croyant, c’est-à-dire que ce n’est pas dans le but de le considérer comme ressemblant aux non-croyants.

Cela veut dire que les termes qui font sortir de l’Islam celui qui les dit même s’il ne croyait pas en leur signification, sont très nombreux. Comme par exemple si quelqu’un traite un musulman qu’il sait musulman de non-croyant en visant par là que celui à qui il parle n’est pas sur l’Islam. Ceci est une apostasie qui fait sortir de la religion celui qui la prononce ; mais, si quelqu’un dit ces paroles en visant par cela : « Tu ressembles aux non-croyants par la bassesse de tes actes » ou bien : « Tu es comme quelqu’un qui n’a pas de religion », c’est-à-dire « tu n’œuvres pas avec la religion comme il se doit », parce que le musulman accompli est celui de la langue duquel et de la main duquel les musulmans sont épargnés, il ne commet donc pas de mécréance mais ceci est néanmoins interdit et il s’est chargé par ces paroles d’un grand péché.

Il y a par exemple la moquerie au sujet d’un des noms de Allāh ta`ālā, de Sa promesse ou de Sa menace, pour quelqu’un à qui il n’échappe pas que ceci est relatif à Allāh soubḥânah.

Si quelqu’un se moque d’un des noms de Allāh ou bien s’il se moque de la promesse du paradis que Allāh ta`ālā a faite aux croyants ou ce qui y est préparé par exemple, ou s’il se moque de la menace du châtiment dans l’au-delà que Allāh a adressée aux non-croyants et aux désobéissants, alors que cette promesse ou cette menace dont il se moque, ce n’est pas quelque chose qui lui échappe, il sait au contraire que cela a été rapporté dans la religion de l’Islam, il est donc non-croyant. Comme la parole de certains impudents qui, lorsque l’enfer est mentionné devant eux disent : (On s’ y réchauffera après la mort), car cela comporte un démenti de Allāh ta`ālā en ce qu’Il nous a fait savoir de l’extrême chaleur de l’enfer. Toutefois, si quelqu’un renie ou se moque d’un aspect de la menace qu’il ignore être rapporté dans la Loi révélée, mais qui n’est pas connue de façon manifeste de sorte à être sue à la fois des savants et des ignorants, on ne le déclare pas non-croyant. C’est le cas par exemple de celui qui renie l’existence des scorpions en enfer. De même ne devient pas non-croyant quelqu’un qui est récemment entré en Islam et qui renie l’existence de l’enfer, c’est-à-dire qu’il n’a pas entendu que les musulmans croient en l’existence de l’enfer dans leur religion. Quant à celui qui a déjà entendu que les musulmans croient en l’existence de l’enfer et qui la renie malgré cela, celui-là devient non-croyant.

Avertissement : Le fait d’injurier l’enfer ne relève pas du dédain envers la menace de châtiment de Allāh parce que l’enfer n’est pas honoré selon le jugement de Allāh. Néanmoins, l’enfer est une chose terrible. Si l’enfer était honoré nous ne dirions pas ce qui signifie : “Ô Allāh, préserve-moi de l’enfer” ! Il est même permis de dire que l’enfer est vil, qu’il est mauvais.

Ce qui est de la mécréance, c’est de dire à propos de son châtiment (ce n’est rien) ou bien (c’est négligeable).

En fait, on demande à Allāh qu’Il nous protège du feu de l’enfer. En effet, parmi les choses que le Prophète ṣalla lLâhou `alayhi wa sallam a enseignées à sa communauté, il y a de dire pendant la prière : (Allāhoumma ‘innî ‘a`ôudhou bika min `adhâbi l-qabri wa min `adhâbi jahannam) ce qui signifie : “Ô Allāh préserve-moi du supplice de la tombe et du châtiment de l’enfer“. Allāh `azza wa jall a blâmé l’enfer par Sa parole :

﴿ وَبِئْسَ القَرَارُ ﴾

qui signifie: « Quelle mauvaise demeure » [Ibrâhîm / 29] et par Sa parole Ta`âlâ

﴿ وَسَآءَتْ مَصِيرًا ﴾

qui signifie: « Quelle mauvaise destination que l’enfer » [An-Niçâ’ / 97]. Il n’est donc pas permis de dire par exemple (wa Haqqi Jahannam) parce que l’enfer n’est pas honorable alors que la parole (wa Haqqi kadha) laisse penser que la chose mentionnée (kadha) a un honneur.

Comme dire : (si Allāh m’ordonnait de faire telle chose, je ne la ferais pas) ou (si la qiblah était changée vers telle direction, je ne m’orienterais pas vers elle pour prier) ou (si Allāh me donnait le paradis, je n’y entrerais pas), par dédain ou par entêtement dans tout cela.

Cela signifie que celui qui dit ces expressions devient non-croyant s’il les dit par rabaissement de l’ordre de Allāh qu’Il a adressé à Ses esclaves, ou bien au titre de rabaissement de la qiblah, ou bien au titre de rabaissement du paradis ou bien par entêtement, c’est-à-dire par insoumission envers Allāh. La plupart du temps, ces expressions ne sont dites que par dédain du paradis mais il se peut que certains les disent sans en comprendre le dédain. Par conséquent, si quelqu’un dit : (si Allāh me donnait le paradis, je n’y entrerais pas) non pas par dédain ou par entêtement mais qu’il veut dire par là, par exemple (si Allāh m’accordait le paradis, je serais satisfait quand même de Allāh sans que j’y entre), dans ce cas il ne commet pas de mécréance. De même si on a dit à quelqu’un : (fais cela) et qu’il a répondu : (je ne le ferai pas du fait que c’est Untel qui m’a dit de le faire car même si c’est une chose obligatoire, que Allāh m’a ordonnée de faire, je ne la ferai pas) voulant dire par-là que ce serait par manquement de sa part, sans dédain ni entêtement, tout en croyant que l’ordre de Allāh est un droit et qu’il est légitime, dans ce cas il ne commet pas de mécréance. Enfin si quelqu’un à qui on a ordonné d’accomplir la prière répond (si la qiblah était changée vers telle direction, je ne m’orienterais pas vers elle pour prier) voulant dire par-là qu’il est tellement paresseux qu’il n’accomplira pas la prière quelle qu’en soit la facilité et sans viser le dédain ni l’entêtement, tout en aimant l’ordre de Allāh, dans ce cas aussi il ne commet pas de mécréance. Quant à celui qui dit une de ces expressions par dénigrement de l’ordre de Allāh, de Sa Loi ou par entêtement, il commet de la mécréance sans aucun doute.

Et comme dire encore : (Si Allāh me punit parce que je ne prie plus avec la maladie que j’ai, Il sera injuste envers moi).

Cela signifie que si un malade perd patience à cause de sa maladie et que quelqu’un lui dit : « Fais la prière ! N’abandonne pas la prière, il t’est un devoir de l’accomplir ! » et qu’il répond : (Si Allāh me punit parce que je ne prie plus à cause de cet état, alors Il sera injuste) il aura commis de la mécréance, car il y a en cela un rabaissement de Allāh Ta`âlâ et un démenti de la parole de Allāh :

﴿ وما ربُّكَ بِظَلاّمٍ لِلعَبِيدِ ﴾

(wa ma Rabbouka bidhallâmin li l-`abid)

qui signifie: « Ton Seigneur n’est pas injuste envers les esclaves » [FouSSilat / 46].

Ou dire au sujet d’un acte : (c’est arrivé sans que Allāh l’ait prédestiné) ; ou dire : (Si tous les prophètes) ou (tous les anges) ou (tous les musulmans témoignaient devant moi de telle chose, je ne l’accepterais pas d’eux) ; ou bien dire : (Je ne le fais pas, même si c’est recommandé) dans l’intention de se moquer ; ou dire : (Si Untel était prophète, je ne croirais pas en lui).

Cela signifie que si l’on dit à quelqu’un : « Ceci est arrivé par la prédestination de Allāh, toute chose est par la prédestination de Allāh » et qu’il répond : (Cet acte est arrivé sans être prédestiné par Allāh, c’est moi qui l’ai fait et Allāh ne l’a pas prédestiné), il a commis de la mécréance. Cela vaut aussi bien pour les bons actes que pour les mauvais, car tout ce que fait l’esclave est prédestiné par Allāh. La prédestination du mal par Allāh n’est pas mauvaise, ce qui est mauvais, c’est seulement ce qui est prédestiné : que l’esclave fasse ce que Allāh lui a interdit. Ainsi, c’est l’esclave qui est à blâmer et non pas Allāh car l’esclave a fait ce que Allāh lui a interdit et a désobéi à Son ordre alors que Allāh ne reçoit d’ordre de personne ni d’interdiction de quiconque. On ne s’oppose pas à Lui concernant Sa prédestination de cet acte ; le fait que Allāh crée le mal n’est pas quelque chose de mauvais ni de laid de la part de Allāh, seulement ce qui est laid c’est que l’esclave fasse le mal.

Allāh est le Créateur du bien comme Il est le Créateur du mal. Seulement ce qui est prédestiné c’est-à-dire créé, que Allāh a prédestiné et créé et qui est mal, c’est cela qu’il est laid de faire de la part de l’esclave. La création des choses contraires est une preuve de la perfection absolue de la toute-puissance de Allāh. Ainsi, Sa création ta`ālā des remèdes et des poisons mortels et du bien et du mal n’est pas quelque chose de mauvais ni de laid de Sa part mais c’est une preuve de Sa parfaite toute puissance. Ainsi, la prédestination du mal par Allāh n’est pas laide, c’est au contraire une perfection, tout comme Sa prédestination des bons actes est une perfection.

De même, celui qui dit : (Si les prophètes, les anges ou l’ensemble des musulmans témoignaient devant moi de telle chose je ne l’accepterais pas d’eux) est non-croyant, apostat, sans détail.

Devient également non-croyant celui qui dit : (Je ne le fais pas même si c’est recommandé – sounnah –) en voulant se moquer de la sounnah du Messager de Allāh ṣalla lLâhou `alayhi wa sallam. Maintenant si quelqu’un n’a pas visé la moquerie envers la Sounnah mais vise par-là qu’il n’accomplit pas cette sounnah parce que c’est telle personne qui lui a dit de la faire, c’est-à-dire qu’il ne veut pas exécuter l’ordre de cette personne, dans ce cas-là il ne devient pas non-croyant. Tout comme si on a dit à quelqu’un : « Pourquoi délaisses-tu les rawâtib des cinq prières obligatoires ? Pourquoi te limites-tu aux obligations ? » et qu’il répond : « Je ne les fais pas, même si elles sont sounnah », sans viser par-là la moquerie envers la sounnah, il ne commet pas de mécréance comme on l’a montré précédemment.

Devient non-croyant celui qui dit : (Si Untel était prophète, je ne croirais pas en lui) car cela comporte une moquerie à l’égard du statut de prophète.

ou dire à un savant qui donne un avis de jurisprudence dans la Loi : (Qu’est-ce que c’est que cette loi ?) en voulant dédaigner le jugement de la Loi de l’Islam.

Si quelqu’un dit cette phrase en voulant se moquer du jugement de la Loi, il devient non-croyant. En revanche, si quelqu’un ne veut pas se moquer du jugement de la Loi, mais veut simplement renier ce que dit un moufti qui donne un avis infondé, en voulant dire par-là que ce moufti donne un avis qui n’est pas conforme à la Loi, alors il dit cette phrase en voulant se moquer de la parole de ce moufti, comme s’il disait : « Mais qu’est-ce que tu prétends comme faisant partie de la Loi alors que cela n’en fait pas partie ?! », dans ce cas-là, il ne devient pas non-croyant. Le fond de sa parole est : « Ce n’est pas la Loi que Allāh nous a ordonné de suivre, mais ce n’est que ton propre avis, ô moufti ».

ou dire : (la malédiction de Dieu est sur tout savant) en visant par-là la généralisation globale. Mais si quelqu’un ne vise pas par-là la généralisation globale mais veut seulement maudire par cette phrase des savants particuliers en présence d’un contexte indiquant cette restriction, en raison du mal qu’il pense d’eux, il ne devient pas non-croyant, même si ses propos ne sont pas saufs de désobéissance.

Cette expression est une apostasie parce qu’elle signifie la globalité et la généralisation à tous les savants. Cependant, si quelqu’un ne vise pas la généralisation globale à l’ensemble des savants, mais veut seulement maudire les savants de son époque ou les gens de sa région ou un groupe de musulmans, parce qu’il n’a pas su de bien en eux, et qu’il y a un contexte à sa parole qui indique cette restriction, il ne devient pas non-croyant, comme si quelqu’un disait : (la malédiction de Dieu est sur tous les savants de cette époque) parce qu’il les croit mauvais. Il ne devient donc pas non-croyant, même si ses propos ne sont pas saufs de désobéissance. Ainsi, celui qui dit : (la malédiction de Dieu est sur tout savant) alors qu’il y a dans le contexte de la discussion quelque chose qui indique qu’il ne vise pas la globalité, par exemple il a évoqué lui-même ou bien quelqu’un d’autre a évoqué des savants corrompus puis il a dit : (la malédiction de Dieu est sur tout savant) de sorte que sa parole porte sur tout savant de cette catégorie, ce n’est pas de la mécréance. Toutefois, s’il dit cette phrase sans aucun contexte qui indique qu’il ne visait pas la généralisation, il devient non-croyant. L’intention de restreindre à elle seule, sans contexte à ce moment-là, ne lui épargne pas d’être déclaré non-croyant. Et celui qui ne le déclare pas non-croyant dans ce cas-là devient lui aussi non-croyant.

ou dire : (Je n’ai plus rien à voir avec Allāh) ou (avec les anges) ou (avec le Prophète) ou (avec la Charî`ah) ou (avec l’Islam).

Celui qui dit ces paroles devient non-croyant même s’il ne vise pas la signification et même s’il est en colère, car la colère n’est pas une excuse comme cela a été précédemment cité et ce, même s’il n’avait pas visé ce sens-là.

La Chari`ah c’est ce que Allāh a décrété pour les prophètes et elle est constituée des jugements qui sont descendus par la révélation. Quant à la religion, c’est la croyance, et la religion de tous les prophètes est une et une seule et c’est l’Islam.

ou dire : (Je ne connais pas cette Loi) en voulant ironiser sur la Loi révélée par Allāh.

Ainsi, si quelqu’un dit : « Je ne connais pas cette Loi », après qu’un juge légal par exemple lui a donné un jugement de la Loi, son intention étant de rabaisser la Loi et qu’il n’a aucune considération pour ce jugement, il devient non-croyant, apostat.

Il y a aussi dire après avoir rempli un verre :

{ وَكَأْساً دِهَاقاً }

(wa ka’san dihâqâ)

Cette ‘âyah fait référence à un verre rempli à ras bord de boissons du paradis. [An-Naba’ / 34]

Si quelqu’un dit en remplissant un verre avec une boisson : ( وَكَأْساً دِهاقاً ) (wa ka’san dihâqâ) ce qui signifie : « Et un verre plein » en voulant rabaisser ce que Allāh a promis aux croyants au Paradis en fait de coupe pleine de boisson agréable, il a effectivement commis de la mécréance, comme en visant par ses propos (ce que Allāh a cité est semblable à ce que moi, je remplis). La parole ( وَكَأْساً دِهاقاً ) (wa ka’san dihâqâ) veut dire un verre rempli de boisson.

ou après avoir achevé une boisson dire:

{ فَكَانَتْ سَرَاباً }

(fakânat sarabâ)

Cette ‘ayah fait référence aux montagnes qui s’évanouiront au jour du jugement comme si elles avaient été un mirage. [An-Naba’ / 20]

Si quelqu’un dit en vidant une boisson comme dans le cas où elle était dans un récipient et qu’il la verse dans un autre en disant : [ فَكَانَتْ سَرَاباً ] en voulant rabaisser la ‘âyah, il a fait de la mécréance. Cette ‘âyah fait référence aux montagnes qui s’évanouiront au jour du jugement comme si elles avaient été un mirage. Elles disparaîtront rapidement tout comme le mirage s’éloigne chaque fois que tu t’en approches. Par conséquent, si quelqu’un rapporte cette ‘âyah alors qu’il a vidé une boisson en visant par-là que ce qui aura lieu au jour dernier n’a pas d’importance, il commet de la mécréance.

ou au moment de peser ou de mesurer un volume:

{ وَإِذَا كَالُوهُمْ أَوْ وَزَنُوهُمْ يُخْسِرُونَ }

(wa ‘idhâ kâlouhôum ‘aw wazanôuhoum youkhsirôun)

Cette ‘âyah fait référence à ceux qui diminuent la mesure lorsqu’ils mesurent un volume ou pèsent pour les autres. [Al-Moutaffifîn / 3]

Si quelqu’un dit au moment de peser ou de mesurer un volume: { وَإِذَا كَالُوهُمْ أَوْ وَزَنُوهُمْ يُخْسِرُونَ } (wa ‘idhâ kâlouhOum ‘aw wazanôuhoum youkhsirôun) [Al-MouTaffifîn / 3] en voulant rabaisser la signification de la ‘Ayah, il devient non-croyant. Cette ‘Ayah signifie un blâme à l’encontre de ceux qui diminuent la mesure lorsqu’ils mesurent un volume ou pèsent pour les autres.

ou à la vue d’un rassemblement:

{ وَحَشَرْنَاهُم فَلَمْ نُغَادِرْ مِنْهُمْ أَحَداً }

(wa Hacharnâhoum falam noughâdir minhoum ‘aḥadâ)

Ce verset fait référence au jour du jugement, lorsque les gens seront rassemblés et que nul ne sera laissé de côté. [Al-Kahf / 47]

Celui qui dit à la vue d’un rassemblement d’un grand nombre de gens : [وَحَشَرْنَاهُم فَلَمْ نُغَادِرْ مِنْهُمْ أَحَدا] (wa Hacharnâhoum falam noughâdir minhoum ‘aḥadâ) [Al-Kahf / 47] en voulant rabaisser ce verset devient effectivement non-croyant. Ce verset fait référence au rassemblement des gens au jour du jugement. Allāh Ta`âlâ nous a informé qu’ils seront rassemblés et que personne ne sera laissé de côté, c’est-à-dire que tout le monde sera rassemblé sans exception.

Tout ceci dans le but de rabaisser la signification de ces ‘ayah et de même en toute situation où le Qour’ân est utilisé dans ce but. Si ce n’était pas dans ce but-là, celui qui le dit ne commet pas de mécréance, mais le Chaykh ‘AHmad Ibnou Hajar a dit que c’est interdit.

Le Chaykh Ahmad Ibnou Hajar Al-Haytamiyy a dit : le fait de citer les versets dans de telles situations, même si cela n’est pas à titre de rabaissement, nous ne le jugeons pas licite,– c’est-à-dire que c’est interdit – car c’est un manque de convenance envers le Qour’ân. Et si c’est à titre de rabaissement ou de dédain, c’est de la mécréance.

De même, devient non-croyant celui qui insulte un prophète ou un ange, ou dit : (Je serais un vrai proxénète si je priais), ou (Je n’ai rien gagné de bon depuis que je fais la prière) ou bien (la prière, ce n’est pas pour moi) en voulant se moquer.

Si quelqu’un insulte un prophète ou un ange, il sort de l’Islam. Il n’y a pas de différence dans le fait d’insulter un ange que cet ange soit Jibrîl, `Azrâ’îIl ou tout autre qu’eux deux. Pareil à lui celui qui dit : (Je serais un vrai proxénète si je priais), il s’est moqué de la prière et l’a rabaissée, c’est pour cela qu’il devient non-croyant. Le proxénète est celui qui ramène des clients aux prostituées. Il en est de même pour celui qui dit : (Je n’ai rien gagné de bon depuis que je fais la prière). Semblable à cela la parole de certaines gens du commun lorsqu’ils disent : (Jeûne et prie, tu deviendras pauvre !).

Il en est de même pour celui qui dit : (La prière ce n’est pas pour moi) en voulant se moquer. En revanche, si c’est une femme qui a les menstrues qui dit : « La prière ce n’est pas pour moi » en visant par-là qu’il ne lui est pas permis de faire la prière durant les jours de menstrues, ce n’est pas une apostasie.

De même, s’il dit cela quelqu’un qui est éprouvé par l’incontinence d’urine et qui est ignorant, il ne connaît pas les lois relatives à l’incontinence et croit qu’il n‘a pas à faire la prière selon la Loi jusqu’à ce qu’il n’ait plus son incontinence, on ne le déclare pas non-croyant.

ou celui qui dit à un musulman : (Je suis ton ennemi et l’ennemi de ton Prophète) ou bien à un descendant du Prophète : (Je suis ton ennemi et l’ennemi de ton ancêtre) en visant le Prophète ; ou celui encore qui dit des choses du même genre que ces expressions laides et abominables.

Parmi les paroles de mécréance qui confirment l’apostasie, il y a dire à un musulman : (Je suis ton ennemi et l’ennemi de ton Prophète). Le rabaissement en cela est clair, c’est pour cela que celui qui le dit est déclaré non-croyant.

Les savants ont dit, et parmi eux Abôu Yôuçouf Al-QâDî que devient non-croyant celui qui insulte le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam et Ibnou SouHnôun [202-256H] Al-Mâlikiyy a dit : « Celui qui doute de sa mécréance et de son châtiment est non-croyant ». S’il en est ainsi concernant celui qui insulte le Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam qu’en est-il de celui qui insulte Allāh Ta`âlâ.

Également devient non-croyant celui qui dit à un charîf, c’est-à-dire à quelqu’un qui est Haçaniyy ou Houçayniyy, à savoir quelqu’un de la descendance de Al-Haçan ou de Al-Houçayn qui sont les deux petits-fils du Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhin wa sallam, c’est-à-dire les deux fils de sa fille FâTimah, s’il lui dit : (Je suis ton ennemi et l’ennemi de ton ancêtre) en visant par « ton ancêtre » le Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam, sa parole est de la mécréance. En revanche, s’il a visé un ancêtre à lui plus proche, sans viser le Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam, on ne le déclare pas non-croyant.

Il en est de même pour toute expression qui indique un rabaissement à l’égard du Prophète ou qui lui attribue un défaut `alayhi s-Salâtou wa s-Salâm, ou bien qui attribue à Allāh une imperfection comme ces paroles qui indiquent le changement de la volonté de Allāh, ce qui revient à croire que Allāh aurait voulu l’arrivée d’une chose de toute éternité et qu’Il aurait ensuite changé cette volonté, ou encore ce qui revient à croire que Allāh sait que telle chose est ainsi, puis qu’Il la saurait contraire à cela ; tout ceci est de la mécréance car le changement est impossible s’agissant de Allāh et de Ses attributs. Parmi les paroles de mécréance, il y a la parole que certains disent : (Allāh a voulu créer Unetelle homme, puis Il l’a créée femme) et inversement, en effet, il y a en cela l’attribution de l’ignorance à Allāh, il y a également l’attribution du changement de Sa volonté exempte de début, alors que le changement est impossible s’agissant de Allāh ou de l’un de Ses attributs. Le changement est le signe de l’entrée en existence et l’entrée en existence contredit la divinité. Les textes dont le sens apparent pourrait laisser croire autre chose doivent être interprétés car ce n’est pas le sens apparent qui est voulu.

De nombreux spécialistes du fiqh, tels que le spécialiste du fiqh Hanafiyy Badrou r-Rachîd et le juge Mâlikiyy Al-QâDî `IyâD en ont énuméré beaucoup. Il convient donc d’en prendre connaissance car celui qui ne connaît pas le mal risque d’autant plus d’y tomber.

Certains spécialistes du fiqh parmi les châfi`iyy, les mâlikiyy et d’autres ont mentionné de nombreux cas d’apostasie ; ceux qui en ont énuméré le plus sont les Hanafiyy. Quant à Badrou r-Rachîd, c’est un spécialiste du fiqh Hanafiyy du huitième siècle de l’Hégire qui a composé un ouvrage qu’il a intitulé Riçâlatoun fi ‘AlfâDhi l-Koufr [un traité dans les termes de mécréance]. Quant au QâDî `IyâD, il est mâlikiyy et il est décédé dans le sixième siècle. Dans chacune des quatre écoles, des savants ont composé des écrits pour indiquer les choses qui font sortir de l’Islam, parce qu’à leurs époques il était apparu dans la population des paroles qui sont de la mécréance. Ils ont alors voulu sauver les gens du danger de ces paroles et ont donc composé ces écrits. Cela compte parmi les meilleures des œuvres car ainsi ceux à qui il est arrivé de prononcer une de ces paroles se corrigent en prononçant les deux témoignages pour revenir de la mécréance à l’Islam. Il y a en cela aussi une mise en garde pour celui à qui cela n’est pas arrivé afin qu’il ne tombe pas dans la mécréance.

La règle est que toute croyance, tout acte ou toute parole qui signifie un rabaissement à l’égard de Allāh, de Ses Livres, de Ses messagers, de Ses anges, des signes emblématiques de la religion agréée par Allāh, de Ses lois, de Sa promesse ou de Sa menace est une mécréance. Alors, que l’homme prenne garde à cela, de toutes ses forces dans n’importe quelle situation.

Ce qui indique un rabaissement ou une moquerie à l’égard de Allāh et des sujets de la religion est une mécréance.

Quant à ce qui indique un manquement à la glorification et aux convenances sans arriver jusqu’au rabaissement, c’est interdit, comme toucher le MouS-haf sans avoir le wouḍoū’.

Les signes c’est ce qui est emblématique de la religion et bien connu comme faisant partie de la religion tels que la prière, le Hajj et la Zakât, l’appel à la prière, les mosquées, la fête du Sacrifice et la fête de Al-FiTr. On appelle tout cela signe ou emblème de la religion.

Les spécialistes du fiqh ont dit : « Est excepté de la mécréance par la parole :

– le cas du lapsus de langue, c’est-à-dire lorsqu’on dit quelque chose de cet ordre sans l’avoir voulu, c’est sorti de la bouche sans qu’on ait voulu le dire du tout ;

– le cas de la perte de conscience ou de raison ;

– le cas de la contrainte, ainsi, celui qui a prononcé de la mécréance par sa langue en étant contraint sous menace de mort, alors que son cœur est satisfait par la foi sans qu’il n’accepte la mécréance qui sort de sa bouche, il ne devient pas non-croyant.

– Le cas du discours rapporté pour citer la mécréance d’autrui ; celui qui rapporte la mécréance d’autrui ne devient pas non-croyant.

D’autre part, la formule de discours rapporté qui empêche de tomber dans la mécréance celui qui rapporte une mécréance doit être placée soit au début de la parole qu’il rapporte de celui qui a fait de la mécréance, soit juste après avoir cité la parole, en tant que suite, c’est-à-dire qu’il avait l’intention de reculer la formule de discours rapporté dès le début. Par conséquent, s’il dit : « Allāh a un fils, c’est la parole des non-croyants » ou bien « c’est ce que disent les non-croyants », c’est un discours rapporté qui prévient de la mécréance celui qui le rapporte. Si on fait précéder la formule de discours rapporté, c’est préférable.

En Islam si la personne veut rapporter une parole contraire à l’Islam, elle doit employer le discours rapporté en disant par exemple l’auteur a dit ou untel a dit telle et telle chose. De même par écrit en écrivant l’auteur a dit avant de rapporter ce qui est contraire à l’Islam. De même on utilise le discours rapporté avant de mettre en marche une audio ou une vidéo dans laquelle il est évoqué des choses contraires à l’Islam et avant d’afficher des écrits contraires à l’Islam sur un écran ou avant de les imprimer, en disant par exemple je montre ce que l’auteur a dit

Les jugements relatifs à l’apostasie

C’est-à-dire que ceci est un chapitre pour indiquer les jugements relatifs à l’apostasie.

Il est du devoir de celui qui a commis une apostasie de revenir immédiatement à l’Islam, en prononçant les deux témoignages et en abandonnant la cause de son apostasie.

Il est de son devoir de regretter ce qu’il a commis et d’avoir la ferme volonté de ne pas récidiver.

Le jugement de la Loi concernant celui qui se retrouve dans une apostasie, c’est qu’il lui est un devoir de revenir à l’Islam en prononçant les deux témoignages et en abandonnant ce qui a été la cause de l’apostasie, c’est-à-dire la chose par laquelle l’apostasie a eu lieu.

Il est de son devoir de regretter ce qu’il a commis et d’avoir la ferme volonté de ne pas récidiver, mais ce n’est pas une condition pour la validité du retour en Islam à condition qu’il n’ait pas décidé de refaire la mécréance dans le futur et qu’il n’ait pas hésité à faire cela. En effet, s’il avait l’intention de revenir à la mécréance ou s’il hésitait en cela, les deux témoignages ne lui sont pas utiles parce que décider de faire la mécréance dans le futur est une mécréance dans l’immédiat. S’il n’a pas eu l’intention de revenir à la mécréance et n’a pas hésité en cela mais n’a pas eu présent à l’esprit de regret sauf qu’il a seulement délaissé la cause de son apostasie et a dit les deux témoignages, son retour à l’Islam est valide. Seulement, il lui reste encore le devoir de regretter [et d’avoir la ferme volonté de ne pas récidiver]. Parce qu’il en est ainsi pour tout péché : il est un devoir de l’abandonner, de prendre la résolution ferme de ne plus le faire et de regretter de l’avoir fait.

Par l’apostasie, son jeûne est rompu, ainsi que son tayammoum, son mariage avant la consommation ainsi qu’après s’il ne revient pas à l’Islam pendant la période d’attente post maritale. Le contrat de mariage d’un apostat avec une musulmane ou une non musulmane n’est pas valable non plus.

Ce qu’il égorge est illicite. Il n’hérite pas et on n’hérite pas de lui. On ne fait pas la prière funéraire pour lui. On ne le lave pas, on ne l’enveloppe pas dans un linceul et on ne l’enterre pas dans un cimetière de musulmans.

L’apostasie rompt le jeûne ainsi que le tayammoum, alors que le wouḍoū’ ne s’annule pas par l’apostasie.

Parmi ces jugements, il y a que son mariage qui n’a pas été consommé est annulé par la simple apostasie de l’un des deux époux. Ainsi, l’apostasie intervenant avant la consommation du mariage annule ce mariage. La femme ne sera licite pour l’homme, même si lui ou elle revient à l’Islam, qu’avec un nouveau contrat.

En revanche, si l’apostasie a lieu après la consommation du mariage, il ne leur est pas permis de continuer à vivre ensemble comme deux époux mais leur contrat de mariage est suspendu. La période d’attente post maritale commence à partir du moment de l’apostasie. S’il revient à l’Islam avant la fin de la période d’attente post maritale – trois périodes inter menstruelles pour celle qui a les menstrues, trois mois pour celle qui ne l’a pas, et pour la femme enceinte, jusqu’à ce qu’elle accouche –, la pérennité du mariage est alors avérée entre eux deux sans avoir à le renouveler. Toutefois, si la période d’attente post maritale s’est achevée avant le retour à l’Islam de celui des deux qui a apostasié, l’annulation du mariage est alors avérée depuis le moment de l’apostasie et il n’est rétabli qu’avec un nouveau contrat.

Parmi ces jugements encore, Il y a le fait que le mariage d’un apostat n’est pas valable, ni avec une apostate comme lui, ni avec une musulmane ou une non musulmane d’origine.

Parmi l’ensemble des jugements relatifs aux apostats, c’est que l’animal qu’il égorge n’est pas licite à la consommation. Par conséquent, s’il égorge un animal, c’est un cadavre (maytah) dont la consommation est interdite.

D’autre part, cet apostat n’hérite pas, c’est-à-dire qu’il n’hérite pas de son proche parent musulman s’il meurt et ce, par l’Unanimité. On n’hérite pas de lui, c’est-à-dire que son proche parent musulman n’hérite pas de cet apostat lorsqu’il meurt.

On n’accomplit pas la prière funéraire pour lui, c’est-à-dire qu’il est interdit d’accomplir la prière funéraire pour lui lorsqu’il meurt. De même, on ne le lave pas. Cela signifie qu’il n’est pas un devoir de le laver. Toutefois s’il est lavé, il n’y a pas de péché en cela. On ne l’enveloppe pas dans un linceul mais s’il est enveloppé, ce n’est pas interdit. On ne l’enterre pas dans un cimetière de musulmans, c’est-à-dire que ce n’est pas permis. Par conséquent, si quelqu’un l’enterre dans un cimetière de musulmans, il a commis un péché.

L’apostasie est confirmée soit par l’aveu de l’apostat, soit par la preuve, à savoir le témoignage de deux hommes justes (`adl), c’est-à-dire qui ne commet pas de grands péchés entre autre. Ainsi s’il n’y a qu’un seul témoin, on n’applique pas à cette personne les lois relatives à l’apostat.

الحمد لله رب العالمين

La louange est à Allāh, le Créateur du monde.