COMMEMORER LA NAISSANCE DU PROPHETE MOUHAMMAD EST UNE BONNE TRADITION – MAWLID –
La louange est à AllAh Qui a honoré le degré de notre prophète MouHammad . Il a éclairé par lui les êtres, que davantage d’honneur et d’élévation en degré soient accordés à notre maItre MouHammad, que AllAh a envoyé en tant qu’annonciateur de bonne nouvelle et avertisseur d’un chAtiment, appelant à la religion agréée par AllAh par Sa volonté, le Prophète qui est tel une lumière éclatante et une lune éclairante. AllAh a guidé par lui la communauté. Il a dévoilé par lui les obscurités. Il a transmis le message. Il s’est acquitté de ce qui lui a été confié. Il a conseillé la communauté. Que AllAh le rétribue pour nous du meilleur de ce dont Il a rétribué un de Ses prophètes.
Dans le mois de RabI3ou l-‘Awwal, la lumière de notre prophète MouHammad a resplendi, les célébrations se sont succédées, les discours faisant l’éloge de notre Prophète Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam se sont multipliés. Les musulmans font l’éloge de la meilleure des créatures à travers leurs chants et leurs poèmes.
Mes frères en Islam, c’est dans une ambiance saine et une atmosphère emplie de bénédictions que nous vivons et nous célébrons la Commémoration de la naissance de notre maItre MouHammad, le Prophète de AllAh Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam
A l’occasion de sa naissance, il nous est nécessaire de mentionner le caractère permis de la Commémoration de la naissance honorée du Prophète. Ainsi, le Mawlid étant une innovation et afin d’en montrer le caractère permis, il est nécessaire de savoir que l’innovation (al-bid3ah) selon la Loi de l’Islam, c’est ce qui a été innové sans avoir été cité ni dans le Qour’An ni dans la Sounnah.
Ibnou Al-3Arabiyy a dit : « L’innovation et la nouveauté ne sont pas blAmées par leur simple appellation d’innovation ou de nouveauté ni même par leur signification. On ne blAme des innovations que ce qui contredit la Sounnah –la croyance et les lois– et on ne blAme des nouveautés que ce qui appelle à l’égarement ».
Ainsi, l’innovation se partage en deux sortes :
1- L’innovation d’égarement ( bid3atou DalAlah ) : c’est l’innovation contraire au Qour’An et à la Sounnah.
– L’innovation de bonne guidée ( bid3atou houdA ) : c’est l’innovation conforme au Qour’An et à la Sounnah.
Cette distinction est tirée du HadIth rapporté par Al-BoukhAriyy et Mouslim de 3A’ichah, que AllAh les agrée, dans lequel elle dit : Le Prophète Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam a dit :
« من أحدث في أمرنا هذا ما ليس منه فهو رد »
(man ‘aHdatha fI ‘amrinA hAdhA mA layça minhou fahouwa radd)
ce qui signifie : « Celui qui innove dans notre religion quelque chose qui n’y est pas conforme, son acte est rejeté »
Mouslim a rapporté ce HadIth dans une autre version :
« مَنْ عَمِلَ عَمَلاً ليس عليه أَمرنا فهو رد »
(man 3amila 3amalan layça 3alayhi ‘amrounA fahouwa radd)
Ce qui signifie : « Celui qui fait un acte qui n’est pas conforme à notre religion, son acte est rejeté »
Par Sa parole ( mA layça minhou ) qui signifie : « qui n’y est pas conforme », le Prophète de AllAh Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam a fait comprendre que l’innovation peut être rejetée c’est-à-dire réfutée si elle est en contradiction avec la CharI3ah [La Loi de l’Islam], ou peut être acceptée si elle est en conformité avec la CharI3ah. Ceci est également tiré de ce que Mouslim a rapporté dans son SaHIH du HadIth de JarIr Ibnou 3Abdi l–LAh Al-Bajaliyy, que AllAh l’agrée, qu’il a dit : le Prophète Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam a dit
« مَنْ سَنَّ فِي الإِسْلاَمِ سُنَّةً حَسَنَةً فَلَهُ أَجْرُهَا وأَجْرُ مَنْ عَمِلَ بِهَا مِنْ بَعْدِهِ مِنْ غَيْرِ أَنْ يَنْقُصَ مِنْ أُجُورِهِمْ شَىءٌ وَمَنْ سَنَّ فِي الإسْلاَمِ سُنَّةً سَيّئَةً فَعَلَيْهِ وِزْرُهَا وَوِزْرُ مَنْ عَمِلَ بِـهَا مِنْ بَعْدِهِ مِنْ غَيْرِ أَنْ يَنْقُصَ مِنْ أَوْزَارِهِمْ شَىءٌ »
( man sanna fi l-‘islAmi sounnatan haçanatan falahou ‘ajrouhA wa ‘ajrou man 3amila bihA min ba3dihi min ghayri ‘an yanqouSa min ‘oujourihim chay’, wa man sanna fi l-‘islAmi sounnatan sayyi’atan fa3alayhi wizrouhA wa wizrou man 3amila bihA min ba3dihi min ghayri ‘an yanqouSa min ‘awzArihim chay’ )
ce qui signifie : « Celui qui instaure dans l’Islam une bonne sounnah aura une récompense et une récompense chaque fois que quelqu’un après lui fera cet acte, sans qu’il leur soit diminué quoi que ce soit de leurs récompenses ; et celui qui instaure dans l’Islam une mauvaise tradition se chargera d’un péché et d’un péché chaque fois que quelqu’un œuvrera avec après lui, sans que leurs péchés ne soient diminués en rien ».
L’Imam Ach-ChAfi3iyy, que AllAh l’agrée a dit dans son livre Al-‘Oumm : « Al-bid3ah est de deux catégories : une innovation de bonne guidée et une innovation d’égarement ».
Al-Bayhaqiyy a rapporté avec une chaIne de transmission, dans ManAqibou ch-ChAfi3iyy de Ach-ChAfi3iyy, que AllAh l’agrée, qu’il a dit : « Les innovations sont de deux sortes : une sorte de chose innovée fait partie de ce qui contredit le Livre, la Sounnah, la voie tracée par les compagnons ou l’Unanimité des savants, c’est ce qui est appelé l’innovation d’égarement ; la deuxième sorte de chose innovée fait partie de l’innovation de bien qui ne contredit aucun des quatre sujets qu’on vient de mentionner, c’est l’innovation qui n’est pas blAmée ».
An-Nawawiyy a dit dans le livre TahdhIbou l-‘AsmA’i wa l-LoughAt : « Al-bid3ah avec une kasrah sous le bA’, c’est dans la CharI3ah, ce qui n’était pas pratiqué à l’époque du Prophète ; elle se partage en deux : une bonne et une mauvaise innovation ». Nous en comprenons qu’il est permis d’innover quelque chose après l’époque du Prophète, même si cette innovation n’a pas été annoncée par le Prophète et même s’il ne l’a pas faite lui même, mais à condition que cette innovation soit conforme au Livre, à la Sounnah, à l’Unanimité et à la voie tracée par les compagnons ».
La règle comme l’a mentionnée notre maItre 3Abdou l-LAh Ibnou Mas3OUd, que AllAh l’agrée, est la suivante : « Ce que les musulmans jugent comme étant bien, AllAh ta3AlA l’agrée, et ce qu’ils jugent comme étant mal, AllAh ne l’agrée pas ».
Puisque les savants, les gens de vérité ont partagé al-bid3ah en deux sortes : une mauvaise innovation et une bonne innovation, il nous est paru nécessaire d’en citer quelques exemples :
– Certaines innovations d’égarement sont relatives aux fondements de la religion c’est-à-dire des innovations liées à une croyance contraire à la croyance des compagnons, comme l’innovation des mou3tazilah dans leur reniement de la prédestination, l’innovation des khawArij qui ont combattu notre maItre 3Aliyy et qui ont déclaré les grands pécheurs mécréants ou l’innovation des anthropomorphistes qui ont assimilé AllAh à Ses créatures.
– Certaines innovations d’égarement sont relatives aux Lois c’est-à-dire des innovations liées à de mauvaises pratiques comme par exemple écrire la lettre (SAd ) après le nom du Prophète et plus laid encore, écrire les lettres (SAd, lAm, 3ayn, mIm ) [ce qui est mieux c’est d’écrire Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam en toute lettre qui veut dire que Dieu l’élève d’avantage en degré et qu’Il préserve sa communauté de ce que le Prophète craint pour elle ; ainsi la langue arabe est riche et le mot Salla a plusieurs sens et ici il ne veut pas dire prier mais élever en degré].
Parmi les mauvaises innovations, il y a aussi ce que font certaines personnes en faisant le tayammoum ( l’ablution sèche ) sur les tapis et les coussins sans terre poussiéreuse, il y a également l’altération de la prononciation du nom de AllAh que certains prononcent : « allA » ou « Ah ».
Par ailleurs, ce qui montre que toute innovation n’est pas de l’égarement même si elle a eu lieu après le Prophète et même si le Prophète ne l’a pas annoncée, c’est ce que Khoubayb Ibnou 3Adiyy a innové. En effet, ce compagnon a effectué deux rak3ah lorsqu’il a été sur le point d’être exécuté. Khoubayb est un homme saint parmi les compagnons. Lorsque les non musulmans ont voulu le tuer par vengeance parce qu’il avait tué l’un des non musulmans de La Mecque dans la bataille de Badr, il leur a demandé sur le chemin menant à l’exécution : « Laissez-moi du temps pour que je puisse faire deux rak3ah ». Il a fait deux rak3ah et ils l’ont tué. Personne n’avait jamais fait une telle chose avant ce compagnon. Al-BoukHariyy a rapporté dans son SaHIH de ‘AbOU Hourayrah, que AllAh l’agrée, qu’il a dit : « Khoubayb fut le premier à innover l’accomplissement de deux rak3ah avant d’être exécuté ». Cet évènement est parvenu aux compagnons et au Prophète qui ne l’a pas renié. Il n’a pas dit : ( Je ne lui ai pas dit de le faire, je n’ai jamais dit à quelqu’un de faire deux rak3ah s’il allait être exécuté ).
Ce qui montre également que l’innovation qui est en accord avec la CharI3ah n’est pas réfutée, c’est le fait de rassembler les gens pour la prière de tarAwIH pendant RamaDAn alors qu’à l’époque du Prophète, que AllAh l’honore et l’élève davantage en degré, les gens faisaient cette prière seuls. 3Oumar a dit à propos de cette innovation : « Quelle bonne innovation que voici », et Al-BoukhAriyy a rapporté une autre version de 3Oumar dans son SaHIH et dans le livre Al-Mouwatta’.
Il y a également parmi les bonnes innovations, l’ajout du deuxième appel à la prière le jour du vendredi par 3OuthmAn Ibnou 3AffAn, que AllAh l’agrée. Cette innovation a été instaurée par 3OuthmAn Ibnou 3AffAn alors qu’il n’y avait pas de deuxième appel à la prière le jour du vendredi à l’époque du Prophète Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam, les gens ont continué à faire ce deuxième appel à la prière en Orient et en Occident. C’est Al-BoukhAriyy qui l’a rapporté de 3OuthmAn dans son SaHIH.
Par conséquent, ceux qui disent qu’il n’y a pas de bonne innovation, ceux qui disent qu’il n’y a que des mauvaises innovations : vont-ils se limiter à un seul appel à la prière le vendredi comme c’était le cas à l’époque du Prophète ou vont-ils faire deux appels à la prière comme l’a innové 3Outhman ? Quelle contradiction entre leurs actes et leurs paroles !
Ce qui montre encore qu’on ne blAme pas toute chose que le Prophète n’a jamais faite, c’est la notation des points sur les lettres du Qour’An.
Les compagnons qui écrivaient la révélation que le Prophète leur dictait, notaient les lettres bA’, tA’ et autres sans points. De même, quand 3OuthmAn Ibnou 3AffAn a écrit six livres du Qour’An et qu’il en a envoyés certains aux divers horizons, à Bassora, à La Mecque et dans d’autres villes, il avait gardé avec lui une copie qui ne comportait aucun point. Ainsi, le premier à avoir noté des points sur les lettres du Qour’An est un homme parmi les successeurs des compagnons, parmi les gens de science, de mérite et de piété, appelé YaHyA Ibnou Ya3mar.
Avant cela, on écrivait le Qour’An sans points. Après quoi, lorsque YaHyA Ibnou Ya3mar a mis des points sur les lettres du Qour’An, les savants ne l’ont pas renié même si le Prophète n’a jamais ordonné de noter ces points dans le Qour’An.
Celui qui dit que tout ce qui n’a pas été fait à l’époque du Prophète est une mauvaise innovation, qu’il commence par enlever les points des lettres du Qour’An ; est-ce que quelqu’un peut s’avancer à dire que cette innovation est réfutée par le simple fait que le Prophète ne l’a pas faite ? Que AllAh nous préserve de tels propos.
De même, les alcôves où se tient l’imam pour la prière, les miHrAb, sont de bonnes innovations ; ces miHrAb n’existaient pas à l’époque du Prophète. Ainsi, un miHrAb fut installé à la mosquée du Prophète Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam quatre-vingt-dix ans plus tard alors qu’il n’y en a jamais eu auparavant. Les musulmans continuent à les construire dans les mosquées jusqu’à nos jours.
Parmi les bonnes innovations, il y a le fait d’écrire « salla l-LAhou 3alayhi wa sallam » après la mention du nom du Prophète. Ce sont bien les savants qui ont innové l’écriture de « Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam » après la mention de son nom. A l’époque du Prophète Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam, les gens ne le faisaient pas ; le Prophète ne l’a pas fait lorsqu’il a envoyé des lettres aux rois et aux gouvernants de la terre. Il a simplement dit : De MouHammad le Messager de AllAh à Untel. Les missives que le Messager a dictées aux compagnons et qui étaient envoyés aux rois, tels que Héraclius, pour qu’ils entrent en Islam, ne comportent pas la mention « Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam ». Ainsi l’ajout de « Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam » est une bonne sounnah que les savants ont innovée et que le Prophète n’a pas faite. Cette innovation est visée dans le HadIth du Messager Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam dans lequel il dit :
« مَنْ سَنَّ فِي الإِسْلاَمِ سُنَّةً حَسَنَةً فَلَهُ أَجْرُهَا وأَجْرُ مَنْ عَمِلَ بِهَا مِنْ بَعْدِهِ مِنْ غَيْرِ أَنْ يَنْقُصَ مِنْ أُجُورِهِمْ شَىءٌ »
( man sanna fi l-‘islAmi sounnatan haçanatan falahou ‘ajrouhA wa ‘ajrou man 3amila bihA min ba3dihi min ghayri ‘an yanqouSa min ‘oujourihim chay’ )
ce qui signifie : « Celui qui instaure dans l’Islam une bonne sounnah aura une récompense et une récompense chaque fois que quelqu’un après lui fera cet acte, sans qu’il leur soit diminué quoi que ce soit de leurs récompenses ».
Celui qui renie la commémoration de la naissance du Messager Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam en prétextant que le Prophète ne l’a pas fait et n’a pas ordonné de le faire, nous lui disons : « Vous comme nous, écrivons lors de la mention du nom du Prophète « Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam ». Vous l’écrivez et nous l’écrivons alors que ni le Prophète ni les compagnons n’ont dit de le faire. Ainsi, comment jugez-vous que cela est licite, alors que le Messager ne l’a pas fait et n’a jamais dit de le faire, et comment rejetez-vous les voies soufis et le Mawlid sous prétexte que le Messager ne les a pas pratiqués et n’a pas demandé de le faire ? C’est ainsi qu’on les réduit au silence : ils n’ont aucune preuve sauf l’entêtement. Nous leur disons : vous n’avez pas de preuves, vous suivez seulement vos passions.
Il vous est donc clairement apparu, mes bien aimés que la Commémoration de la naissance du Prophète est une bonne innovation et qu’il n’y a pas lieu de la réfuter, elle est au contraire digne d’être appelée une bonne innovation car elle fait partie de l’ensemble des choses concernées par la parole du Messager de AllAh :
« مَنْ سَنَّ فِي الإِسْلاَمِ سُنَّةً حَسَنَةً فَلَهُ أَجْرُهَا وأَجْرُ مَنْ عَمِلَ بِهَا مِنْ بَعْدِهِ مِنْ غَيْرِ أَنْ يَنْقُصَ مِنْ أُجُورِهِمْ شَىءٌ »
( man sanna fi l-‘islAmi sounnatan haçanatan falahou ‘ajrouhA wa ‘ajrou man 3amila bihA min ba3dihi min ghayri ‘an yanqouSa min ‘oujourihim chay’ )
ce qui signifie : « Celui qui instaure dans l’Islam une bonne sounnah aura une récompense et une récompense chaque fois que quelqu’un après lui fera cet acte, sans qu’il leur soit diminué quoi que ce soit de leurs récompenses ».
Ô AllAh, fais que nous profitions des bénédictions de Ton noble Prophète et fais que nous fassions partie de ceux qui le suivent sincèrement par recherche de Ton agrément.
Mes frères en Islam, la Commémoration de la naissance du Messager Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam est effectivement une bonne innovation : cette pratique n’existait pas à l’époque du Prophète ni à l’époque des compagnons ; son apparition a eu lieu dans les débuts du septième siècle de l’Hégire.
Le premier à l’avoir innovée fut le roi de Irbil : c’était un savant pieux qui aimait le Messager Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam et qui aimait les savants. Il était courageux, on l’appelait : Al-MouDHaffar. Il a montré de la joie lors de la Commémoration de la naissance du Messager et il a instauré pour cela une grande célébration. Beaucoup de savants de la jurisprudence et beaucoup de mouHaddith se sont rassemblés à cette occasion. On récitait le Qour’An, on lisait le récit de la naissance du Prophète, on embellissait le pays, on égorgeait des bêtes et on préparait des gAteaux pour réjouir les musulmans. Les savants et les spécialistes de la jurisprudence étaient en total accord avec cette innovation, qui est restée en pratique jusqu’à nos jours. Ibnou KathIr dans son Traité d’Histoire a écrit ce qui suit : « Le roi ‘Al-MouDHaffar célébrait la Naissance honorée pendant le mois de RabI3ou l-‘awwal en faisant une immense fête. Il était vaillant, courageux, savant, que AllAh ta3AlA lui fasse miséricorde et lui embellisse sa dernière demeure ». Ainsi, les savants de l’Orient et de l’Occident, dont ‘AHmad Ibnou Hajar ‘Al-3AsqalAniyy et ses élèves le HAfiDH ‘As-Souyoutiyy et le HAfiDH As-SakhAwiyy, ont approuvé la Commémoration de la naissance du Prophète.
Le HAfiDH As-Souyoutiyy a écrit une épItre pour montrer le caractère licite de cette commémoration, il l’a appelée (Housnou l-maqsadi fI 3amali l-mawlid ) « Le Bon Objectif dans la Commémoration de la Naissance du Prophète ». Il a dit dans cette épItre : « On a demandé le jugement selon la CharI3ah de la Commémoration de la naissance du Prophète dans le mois de RabI3ou l-‘Awwal, est-elle louable ou blAmable ? Est-ce que celui qui la fait a des récompenses ou pas ? La réponse pour ma part est la suivante : La pratique du Mawlid consiste fondamentalement à réunir les gens pour la récitation du Qour’An, le récit des nouvelles concernant le déroulement de la Naissance du Prophète, l’évocation des signes qui sont apparus lors de la naissance. Puis on étale des banquets dont les gens profitent et ils s’en vont sans rien ajouter à cela. Ceci est une bonne innovation pour laquelle celui qui l’accomplit sera récompensé. En effet, il y a en cela une glorification du mérite du Prophète Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam, une manifestation de joie et une proclamation de la bonne nouvelle de sa naissance honorée ». Il a dit également : « L’Imam le HAfiDH Abou l-FaDl AHmad Ibnou Hajar lui a trouvé une preuve –au Mawlid– dans la Sounnah et moi-même je lui en ai trouvé une seconde ».
Le HAfiDH As-SakhAwiyy a mentionné dans ses FatAwA que la pratique du Mawlid a eu lieu après les trois premiers siècles. Puis, les musulmans de tous les pays ont célébré le Mawlid dans les grandes villes : Ils ont donné diverses aumônes pendant ses nuits, ils ont veillé à faire le récit de sa naissance honorée et des flots et des flots de quantités de bénédictions se sont manifestés sur eux ».
Mes frères en Islam, la Commémoration de la naissance du Messager est bien une bonne innovation pour laquelle celui qui la pratique sera récompensé, car elle est conforme à la CharI3ah et elle ne comprend rien qui contredise le Qour’An ou la Sounnah.
Le Messager Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam a dit :
« مَنْ سَنَّ فِي الإِسْلاَمِ سُنَّةً حَسَنَةً فَلَهُ أَجْرُهَا وأَجْرُ مَنْ عَمِلَ بِهَا مِنْ بَعْدِهِ مِنْ غَيْرِ أَنْ يَنْقُصَ مِنْ أُجُورِهِمْ شَىءٌ »
( man sanna fi l-‘islAmi sounnatan haçanatan falahou ‘ajrouhA wa ‘ajrou man 3amila bihA min ba3dihi min ghayri ‘an yanqouSa min ‘oujourihim chay’ )
ce qui signifie : « Celui qui instaure dans l’Islam une bonne sounnah aura une récompense et une récompense chaque fois que quelqu’un après lui fera cet acte, sans qu’il leur soit diminué quoi que ce soit de leurs récompenses ».
Les musulmans de l’Orient et de l’Occident fêtent le Mawlid en espérant recevoir de la part de AllAh des bénédictions par le degré de Son prophète. Il n’y a pas de doute que le fait de manifester sa joie, son contentement et sa réjouissance, le fait de lire le Qour’An, de chanter des chants faisant l’éloge du Prophète, de faire le récit de sa naissance honorée lors de la Commémoration de sa naissance honorée, et ceci pour montrer son immense mérite est une chose que AllAh agrée et que Son prophète agrée.
De plus, la Commémoration du Mawlid est une manière de manifester sa joie pour la naissance de la meilleure des créatures, notre maItre MouHammad Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam.
La commémoration du Mawlid est aussi en soi un remerciement envers AllAh pour ce grand bienfait qui est l’avènement du Messager dans ce bas monde et il y a en cela une élévation de l’honneur et une glorification du Messager Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam
Les savants et les hommes de Loi ne l’ont approuvé que parce qu’ils pèsent les pratiques selon la balance de la CharI3ah et non selon les passions : ils n’ont pas trouvé de contradiction avec la CharI3ah dans la pratique du Mawlid. Ainsi, lors de la célébration du Mawlid du Prophète Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam, les musulmans récitent le Qour’An honoré et il y a en cela une conformité avec la CharI3ah. Ils évoquent le récit de la naissance honorée du Prophète et l’histoire de sa vie dans lesquels il y a des leçons et des morales qui génèrent dans les cœurs des croyants un plus grand attachement et une plus grande ardeur. Les musulmans font l’éloge de leur prophète MouHammad Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam pendant le Mawlid et ceci est également conforme à la CharI3ah. AllAh ta3AlA a fait l’éloge de MouHammad dans plusieurs versets tels que Sa parole ta3AlA :
« وَإِنَّكَ لَعَلى خُلُقٍ عَظِيمٍ »
(wa ‘innaka la3alA khoulouqin 3aDHIm)
Qui signifie « Certes, tu as l’excellence du comportement »
[sOUrat Al-Qalam /4].
Le Prophète lui-même a fait son propre éloge en disant :
« أنا سيد الناس »
(‘anA sayyidou n-nAs)
ce qui signifie : « Je suis le maItre des gens »
et dans un autre HadIth, il a dit :
« أنا سيد ولد ءادم يوم القيامة ولا فخر »
(‘ana sayyidou waladi ‘Adama yawma l-qiyAmati wa lA fakhr)
Ce qui signifie : « Je suis le maItre des fils de ‘Adam au jour dernier et je ne dis pas cela par prétention ».
D’autre part, le fait d’écouter les chants d’éloge du prophète est permis. Il n’y a pas de mal à ce sujet.
Dans le SaHIH de Al-BoukhAriyy dans le livre « Al-‘Adab » Chapitre « Ce qui est permis concernant la poésie » de SalAmah Ibnou l-‘Akwa3, il a dit : Nous sommes partis de nuit avec le Messager de AllAh Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam à Khaybar et un homme de la tribu a dit à 3Amir Ibnou l-‘Akwa3 : « Ne voudras-tu pas nous faire écouter de tes poèmes ? ». 3Amir était un poète, il s’est mis à composer : « AllAhoumma, si ce n’était Ta grAce, nous n’aurions pas été guidés, nous n’aurions donné aucune aumône et nous n’aurions jamais prié ».
Par ailleurs, il a été rapporté dans le SaHIH de Mouslim que le Prophète Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam a dit au sujet du jeûne du lundi :
« ذاك يوم ولدت فيه وفيه أنزل عليّ »
(dhAlika yawma woulidtou fIh wa fIhi ‘ounzila 3alayya)
ce qui signifie : « Je suis venu au monde ce jour-là et c’est en ce jour que la révélation est descendue sur moi ».
Ce HadIth montre le mérite du jeûne des jours où se renouvellent les bienfaits que AllAh a accordés à Ses esclaves. Parmi les plus grands bienfaits que AllAh nous a accordés, il y a son avènement et son envoi à nous. La preuve du Qour’An en est Sa parole ta3AlA :
« لقد منَّ الله على المؤمنين إذ بعث فيهم رسولا من أنفسهم »
(laqad manna l-LAhou 3ala l-mou’minIna ‘idh ba3atha fIhim raçOUlan min ‘anfoucihim)
[sOUrat ‘Ali 3ImrAn / 164]
De plus, la présence des bénédictions et des bienfaits lors de la célébration du Mawlid du MaItre des créatures n’échappe à personne dont la raison est saine. Il vous est clairement apparu, mes bien-aimés, que la Commémoration du Mawlid est une bonne innovation que l’on ne peut pas renier. Bien au contraire il est légitime de dire que c’est une bonne innovation car elle fait l’objet de la parole du Prophète Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam
« مَنْ سَنَّ فِي الإِسْلاَمِ سُنَّةً حَسَنَةً فَلَهُ أَجْرُهَا وأَجْرُ مَنْ عَمِلَ بِهَا مِنْ بَعْدِهِ مِنْ غَيْرِ أَنْ يَنْقُصَ مِنْ أُجُورِهِمْ شَىءٌ »
( man sanna fi l-‘islAmi sounnatan haçanatan falahou ‘ajrouhA wa ‘ajrou man 3amila bihA min ba3dihi min ghayri ‘an yanqouSa min ‘oujourihim chay’ )
ce qui signifie : « Celui qui instaure dans l’Islam une bonne sounnah aura une récompense et une récompense chaque fois que quelqu’un après lui fera cet acte, sans qu’il leur soit diminué quoi que ce soit de leurs récompenses ».
Ô AllAh, fais que nous profitions des bénédictions de notre noble Prophète et fais que nous soyons au nombre de ceux qui le suivent sincèrement par recherche de Ton agrément.
Depuis des centaines d’années, il a été de l’habitude des musulmans de commémorer la naissance du Prophète Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam, lors de ce mois. Le premier à l’avoir pratiqué fut le roi Al-MouDHaffar. Il a invité de nombreux convives : des savants, des hommes du gouvernement et d’autres et tous ont été ravis. Les savants et les hommes de Loi ont été d’accord avec lui et cette célébration est toujours pratiquée jusqu’à notre époque. Les gens qui célébraient le plus le Mawlid sont les gens de La Mecque, de Médine et d’Egypte.
Ainsi, les gens dotés de compréhension dans la religion n’ont pas réfuté le Mawlid car le Messager Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam a dit :
« مَنْ سَنَّ فِي الإِسْلاَمِ سُنَّةً حَسَنَةً فَلَهُ أَجْرُهَا وأَجْرُ مَنْ عَمِلَ بِهَا مِنْ بَعْدِهِ مِنْ غَيْرِ أَنْ يَنْقُصَ مِنْ أُجُورِهِمْ شَىءٌ »
( man sanna fi l-‘islAmi sounnatan haçanatan falahou ‘ajrouhA wa ‘ajrou man 3amila bihA min ba3dihi min ghayri ‘an yanqouSa min ‘oujourihim chay’ )
ce qui signifie : « Celui qui instaure dans l’Islam une bonne sounnah aura une récompense et une récompense chaque fois que quelqu’un après lui fera cet acte, sans qu’il leur soit diminué quoi que ce soit de leurs récompenses ».
Conformément à ce HadIth, nous célébrons cette commémoration.
Nous demandons à AllAh qu’Il rétribue en bien ce roi qui fut le premier à organiser cette célébration car il a suivi ce HadIth, et ce n’est pas comme l’ont prétendu certaines personnes en disant que ce serait une mauvaise innovation. Ils n’ont aucune preuve pour cela sinon de dire : le Prophète ne l’a pas fait, les compagnons ne l’ont pas fait ! Mais combien de choses font-ils que le Prophète n’a pas faites ?
Par exemple la construction des miHrAb dans les mosquées. En effet, le Messager n’a pas mis de miHrAb pour sa mosquée mais ce fut quatre-vingt-dix ans après que fut installé un miHrAb dans sa mosquée.
De même les minarets n’existaient pas à l’époque du prophète, les musulmans ont innovés cela par la suite.
De plus, le Qour’An honoré ne contenait pas la notation de la hamzah ni de la chaddah lorsque le Messager l’a transmis aux compagnons : il en était ainsi dépourvu. Puis, certains savants pieux ont procédé à la notation des points, des voyelles, des chaddah et des hamzah dans le Qour’An. Ceci, ils ne le renient pas. Pourtant ils renient la célébration du Mawlid sans aucune preuve : ils font l’éloge de certaines choses et en interdisent d’autres, comme bon leur semble.
Nous demandons à AllAh de rétribuer en bien ceux qui célèbrent cette commémoration et ceux qui y assistent.
Ceci est la voie des gens qui suivent la Sounnah et qui empruntent le chemin des successeurs et des successeurs des successeurs qui nous ont précédés.