بِسْمِ اللهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيم
La louange est à Dieu le Créateur du monde Celui Qui existe sans début, sans fin, sans endroit, sans comment et ne dépend pas du temps, rien n’est tel que Lui et Il est Celui Qui entend et Qui voit, quoi que tu puisses imaginer Dieu en est différent. Et que l’élévation en degré et la préservation de sa communauté de ce qu’il craint pour elle soient accordées à notre maître Mouḥammad Al-‘Amîn, l’Honnête, celui qui a appelé à la religion de vérité, l’islam la religion de tous les Prophètes du premier ‘Adam au dernier Mouḥammad.
Dieu dit:
﴿ فَاقْصُصِ الْقَصَصَ لَعَلَّهُمْ يَتَفَكَّرُونَ ﴾
Ce qui signifie: « Rapporte les récits, puissent-ils réfléchir » [sôurat Al-`a`râf / 176]
Nombreux sont les récits dans le Qour’ân Honoré qui rapportent les nouvelles de certaines communautés antérieures. Celui qui étant bien guidé, aura suivi les messagers , Allāh lui donne la force de patienter sur cet état ainsi que la bonne nouvelle d’un paradis éternel. En revanche, celui qui dément, se rebelle et qui est non-croyant, Allāh le menace du châtiment, il périt et fait figure de moralité pour ceux qui viendront après lui.
Le récit des compagnons de la caverne a été mentionné dans le Qour’ân honoré. Ce récit comporte des leçons de morale, des signes et des arguments qui indiquent l’éminence de la toute-puissance de Allāh, gloire à Lui Qui a la perfection absolue exempt de tout défaut, et qui indiquent aussi Sa sagesse pour tout ce qui concerne Ses créatures. Voici le détail de ce récit tout comme cela a été rapporté.
Un roi du nom de Douqyânôus avait ordonné aux gens de sa ville ‘Oufsôus dans l’actuelle Turquie d’adorer des statues.
Un jour, l’un des compagnons de notre maître `Îçâ le Messie (‘alayhi s-salâm), à savoir l’un des Hawâriyyôun « les apôtres » et qui était musulman et appelait à la religion de l’Islam, l’un des apôtres donc visita cette ville et s’y installait. Il travaillait dans un bain public (Hammam) où les gens venaient se laver. Or le propriétaire de ce bain public vit une grande bénédiction de la part de cet employé et lui confia toutes les affaires de ce bain public. Cet apôtre fit la connaissance des jeunes gens de cette ville et il leur enseigna le tawḥīd, le fait que Dieu est le créateur de toute chose et qu’Il n’est donc pas concerné par le fait d’avoir un fils, une forme et d’exister dans un endroit. En effet Celui qui a crée les formes et les endroits existe sans forme ni endroit.
Les ayant appelés à l’islam, ils étaient entrés en Islam, ils crurent en Allāh et son messager `Îçâ et appliquèrent ce qu’il leur avait appris comme préceptes et comme lois.
La nouvelle de ces jeunes gens musulmans qui s’étaient attaché à l’Islam et à l’adoration de Allāh Lui seul se propagea et parvint jusqu’au roi Douqyânôus. On lui a dit: « Ils ont quitté ta religion et ils ont manqué de respect envers les statues que tu adores, ils les ont apostasiés. » Ce roi les fit conduire devant son assemblée et il leur ordonna d’abandonner l’Islam. Il les menaça que s’ils ne le faisaient pas, il les exécuterait. Puis il a prétendu qu’ils étaient encore de jeunes gens qui n’avaient pas de raison et il leur a dit qu’il n’allait pas les exécuter immédiatement mais qu’il allait leur laisser un temps de réflexion avant l’exécution de sa menace. Puis il les renvoya chez eux.
Ensuite ce roi, Douqyânôus, voyagea pendant cette période. Les jeunes gens profitèrent de cette occasion et se concertèrent pour partir et sauver leurs personnes ainsi que leur religion. L’un d’entre eux leur dit: « Je connais une caverne dans cette montagne, mon père y faisait paître le bétail. Allons-y pour nous y cacher jusqu’à ce que Allāh nous accorde une issue.» Ils se mirent d’accord là-dessus.
Ils sortirent donc, courant avec une balle en la lançant devant eux pour que les gens ne pressentent pas qu’ils allaient partir. Ils étaient au nombre de sept, leurs noms étaient : Maksalamîn, ‘Amlîkhâ, Maratôunis, Yanyôunis, Sâzamôunis, Dawânawânis et KachfîTiT.
Leur chien les suivit et mit à aboyer derrière eux. Ils le chassaient mais revenait. Ils le chassèrent plusieurs fois et lui lancèrent même des pierres de crainte que les non-croyants ne découvrent leur endroit en entendant ses aboiements. Alors le chien leva ses pattes vers le ciel comme celui qui invoque et Allāh, exempt de tout imperfection l’a fait prononcer les mots suivants : « Ô vous les gens, pourquoi me chassez-vous ? Pourquoi me lancez-vous des pierres ? Pourquoi me frappez-vous ? Ne craignez rien de moi, par Allāh, je ne suis pas non-croyant en Allāh ». Le nom de ce chien était QiTmîr.
C’est alors que les jeunes gens eurent la certitude que Allāh, exempt de toute imperfection allait les prévenir du mal par Sa grâce et Sa miséricorde. Ils se consacrèrent à faire des invocations et à rechercher la protection de Allāh soubḥânah, en disant: « Seigneur accorde-nous de Ta part une miséricorde et guide-nous vers ce qui est le mieux.»
Ils poursuivirent leur route jusqu’à parvenir à la caverne. Là, ils trouvèrent des fruits qu’ils mangèrent et de l’eau qu’ils burent. Puis ils s’allongèrent un peu pour délasser leurs jambes. Quelques instants s’étaient à peine écoulés qu’ils sentirent la somnolence peser sur leurs yeux et leurs têtes devenir lourdes. Ils s’endormirent à même le sol d’un profond sommeil sans même clore les yeux.
Des nuits et des jours se succédèrent et une année après une autre année, les jeunes gens étaient endormis. Le sommeil enveloppait leurs oreilles c’est-à-dire qu’ils furent empêchés d’entendre quoi que ce soit.
En effet, si quelqu’un d’endormi entendait quelque chose, il se réveillerait. Mais eux, le bruit du vent ne les réveillait pas ni même le bruit de l’orage. Le soleil se levait mais sa chaleur ne les atteignait pas par honneur pour eux. Lorsque le soleil se levait, il passait à droite de leur caverne et lorsqu’il se couchait, il passait à gauche. Ainsi, ni au début du jour ni à la fin du jour les rayons du soleil ne les frappaient.
Seuls peu de ses rayons les atteignaient de sorte que leur teint ne changea pas et que leurs habits ne s’abîmèrent pas. Si quelqu’un les avait aperçus, il les aurait cru éveillés alors qu’en réalité ils étaient endormis. En effet, leurs yeux étaient grands ouverts afin qu’ils ne s’abîment pas en restant trop longtemps fermés. Le fait que leurs yeux soient exposés au vent était préférable pour leur conservation.
Ils étaient ainsi, se retournant tantôt à droite tantôt à gauche pour que la terre ne consomme pas leur chair, deux fois par an. On dit qu’un des anges honorés était chargé de les faire tourner.
Si quelqu’un les avait vus, il se serait enfui rempli de terreur tant ils inspiraient de respect et tant ils suscitaient de crainte.
En effet, le lieu où ils se trouvaient inspirait de la peur. De plus, les gens étaient empêchés comme par un voile de les découvrir, personne ne pouvait se rapprocher d’eux.
Lorsque trois cent neuf ans se furent écoulés depuis leur assoupissement dans cette caverne, Allāh ta`ālā les ressuscita de leur sommeil. Ne pouvant supporter la faim, ils s’interrogèrent entre eux: « Combien de temps sommes-nous restés ? » Certains d’entre eux dirent : « Nous sommes restés un jour ou une partie d’une journée » et l’un d’entre eux dit : « Nous nous sommes endormis le matin et voici le soleil qui se rapproche du coucher. » Un quatrième a dit : « Laissez-nous avec vos suppositions, Allāh sait plus que nous combien de temps nous sommes restés. Envoyons seulement l’un d’entre nous, nous lui donnerons de notre argent pour qu’il nous ramène de la nourriture. Mais qu’il soit méfiant et qu’il fasse preuve d’intelligence pour que personne ne le reconnaisse, sinon ils risquent de le rattraper et s’ils arrivent jusqu’à nous, ils en parleront au roi Douqyânôus et à sa cour qui sauront ainsi où nous nous trouvons et qui risqueront de nous torturer ou d’essayer encore de nous faire sortir de notre religion. »
Or Douqyânôus qui était le roi de cette ville était mort depuis bien des centaines d’années et la souveraineté de cette ville était revenue à un roi musulman vertueux. Durant son époque, les gens de sa ville avaient divergé au sujet du Rassemblement et de la Résurrection des corps à partir des tombes. (voir: Jour dernier) Certaines personnes en avaient douté et avaient jugé cela peu probable. Ils avaient dit: « Ce ne seront que les âmes qui seront rassemblées, quant aux corps, ils seront assimilés par la terre et ils ne seront pas ressuscités. » D’autres ont dit: « Non, l’âme et le corps seront ressuscités ensemble. » (et ceci est la vérité)
Le roi s’était attristé à ce sujet et une dissension avait risqué de se produire. Il supplia Allāh ta`ālā, de faciliter l’argument et la preuve pour manifester la vérité. Pendant ce temps, l’un des compagnons de la caverne qui s’appelait ‘Amlîkhâ était entré dans la ville de ‘Oufsôus pour ramener de la nourriture, il était craintif et méfiant. Il fut surpris par le changement de la ville et par la forme des habitations. Voici que cette région qui n’était que des terres pour le pâturage du bétail s’était bâtie de palais élevés alors que par là il y avait des palais qui étaient devenus des ruines démantelées, voici des visages qu’il ne reconnaissait pas et des images auxquelles il n’était pas habitué.
Son regard s’était rempli d’incertitude, il se retournait pour regarder tantôt par ci tantôt par là. La perplexité se manifestait sans sa démarche. Quelqu’un finit par se retourner vers lui et lui adressant la parole lui dit: « Es-tu étranger à cette ville, que cherches-tu ? ». Il lui répondit: « Je ne suis pas étranger, seulement je cherche à acheter de la nourriture mais je ne retrouve pas l’endroit où l’on en vendait, l’endroit auquel j’étais habitué et que je connaissais. » Cet homme le prit par la main jusqu’à le ramener chez un marchand d’alimentation. Il sortit ses pièces d’argent qu’il donna au commerçant mais celui-ci fut surpris par ces pièces puisqu’elles étaient à l’effigie du roi Douqyânôus qui était mort depuis trois cents ans ou plus.
Il pensa que c’était un homme qui avait découvert un trésor et qu’il y avait avec lui beaucoup d’argent et de pièces. Les gens se rassemblèrent autour de lui et on l’amena jusqu’au roi vertueux. Les nouvelles précédèrent l’arrivée de ‘Amlîkhâ jusqu’au roi vertueux qui attendait impatiemment de voir cette personne dont il avait entendu parler par ses ancêtres. Il interrogea à son sujet et ‘Amlîkhî lui raconta ce qui lui était arrivé à lui et à ses compagnons. Le roi s’en réjouit et dit à son peuple: « Voici que Dieu vous a envoyé un signe pour vous montrer ce sur quoi vous avez divergé »
Le roi se mit en route avec les gens de sa ville en compagnie de ‘Amlîkhâ. Lorsqu’ils se rapprochèrent de la caverne, il leur dit: « Moi je rentre pour qu’ils n’aient pas peur. » Il entra et leur apprit ce qui lui était arrivé en les tranquillisant sur le fait que Douqyânôus était mort et que le roi actuel était un musulman vertueux. Ils s’en réjouirent et sortirent voir le roi, ils le saluèrent et il les salua puis ils revinrent à leur caverne. Lorsque ceux qui avaient douté au sujet de la résurrection des corps les avaient vus, ils abandonnèrent leur position et ils eurent pour croyance la vérité, que le rassemblement avait lieu avec l’âme et le corps ensemble.
C’est alors que Allāh ta`ālā voila aux yeux des gens les traces de cette caverne au point que certains d’entre eux dirent: « Construisez autour d’eux un édifice pour qu’il soit un site en leurs noms et une indication de leur emplacement. » Et les croyants dirent: « Construisez une mosquée pour rechercher la bârakah auprès d’eux. »
Voilà le récit des compagnons de la caverne dont Allāh ta`ālā, a fait un rappel pour les gens, une leçon de morale et d’exhortation, une preuve de Son éminente toute-puissance et que rien ne Le rend incapable.
الحمد لله رب العالمين