dimanche décembre 22, 2024

Abou Bakr As-Siddiq, le premier des califes bien guidés

بِسْمِ اللهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيم

Bismi l-Lâhi r-Raḥmāni r-Raḥîm

الحَمدُ للهِ رَبِّ العَالَمِين والصَّلاةُ والسَّلامُ عَلى سَيِّدِنَا مُحَمَّدٍ رَسُولِ اللهِ

La louange est à Allāh, le Seigneur des mondes, la louange est à Allāh Qui nous a créés, Qui nous a ordonné de L’adorer et de Lui obéir.

Je témoigne qu’il n’est de dieu que Allāh, qu’il est le dieu unique et qu’Il n’a pas d’associé et je témoigne que notre maître, notre Prophète, notre éminence Mouḥammad est Son esclave et Son messager, celui qu’Il a élu et qu’Il a honoré, celui que Allāh a envoyé en tant que miséricorde pour les mondes. Ô Allāh, honore et élève davantage en degré notre maître Mouḥammad Al-‘Amîn, ainsi que sa famille, ses compagnons et ceux qui les ont suivis correctement jusqu’au Jour du jugement.

Esclaves de Allāh, je vous recommande, ainsi qu’à moi-même, de faire preuve de piété à l’égard de Allāh Al-`ADHîm, et de persévérer sur la bonne guidée de Son prophète honoré. Allāh ta`ālā dit:

﴿ مِّنَ المُؤمِنِينَ رِجَال صَدَقُواْ مَا عاهَدُواْ اللَّهَ عَلَيهِ فَمِنهُم مَّن قَضَى نَحبَهُ وَمِنهُم مَّن يَنتَظِرُ وَمَا بَدَّلُواْ تَبدِيلا ﴾

 (mina l-mou’minîna rijâloun Sadaqôu mâ `âhadou l-Lâha `alayhi faminhoum man qaDâ naḥbahôu wa minhoum man yantaDHirou wa mâ baddalôu tabdîlâ)

ce qui signifie: « Il y a parmi les croyants des hommes qui ont respecté les engagements qu’ils ont pris à l’égard de Allāh, certains d’entre eux ont fait leur temps et d’autres sont encore dans l’attente, mais ils n’ont pas dévié. » [sôurat Al-‘AHzab / 23]

Esclaves de Allāh, sachez que les califes bien guidés font partie des gens de science qui sont quant à eux les héritiers des prophètes, et les meilleurs d’entre eux sont les quatre califes : Abou Bakr, `Oumar, `Outhmân et `Aliyy, que Allāh les agrée. La durée de leurs califats au total fut d’environ trente ans.

Nous allons parler, aujourd’hui, de Abou Bakr As-Siddiq, que Allāh l’agrée, le premier des califes bien guidés. Le meilleur homme de cette communauté après son prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam.

Il s’agit de Abou Bakr As-Siddiq, que Allāh l’agrée, l’exemple même de la bonne guidée et de la croyance en la véracité. Il se nomme `Abdou l-Lâh fils de `Outhmân, de la tribu de Qouraych et il est né trois ans environ après l’année de l’éléphant. Il faisait partie des dignitaires de Qouraych, avant même l’envoi du Prophète Mouḥammad ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam,  il était apprécié d’eux et très respecté.

Il était blanc de peau, d’un corps mince, il avait une barbe légère sur les joues, son front était bien prononcé et il était le plus généreux des compagnons.

Lorsque l’Islam est venu, il fut le premier des hommes à entrer en Islam, il avait alors trente-sept ans. Il a vécu vingt-six ans dans l’Islam. Grâce à lui, un grand nombre de gens sont entrés en Islam, en raison de leur amour et de leur attachement à lui. Parmi eux, il y eut ses deux parents et cinq des dix compagnons qui ont reçu l’annonce de la bonne nouvelle du Paradis, parmi lesquels il y a Az-Zoubayr, `Outhmân, `Abdou r-Raḥmān Ibnou `Awf et TalHah.

Il était lui-même un compagnon du Prophète Mouḥammad ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam, ses parents également, ainsi que son fils et son petit-fils que Allāh les agrée. Il fut le premier calife dans l’Islam, le premier à avoir dirigé le pèlerinage dans l’Islam. Le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam a conquis La Mecque la huitième année de l’Hégire, et il a ordonné à Abou Bakr de diriger les gens pour le pèlerinage, la neuvième année.

Abou Bakr As-Siddiq a accompli l’émigration avec le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam, il l’a accompagné dans la grotte, il lui a tenu compagnie et il l’a protégé par sa propre personne. Ainsi, d’après le fils de `Oumar, le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam a dit à Abou Bakr:

« أَنتَ أخي وصاحبي في الغار »

(‘anta ‘akhî wa SâHibî fi l-ghâr)

ce qui signifie: « Tu es mon frère et mon compagnon dans la grotte. »

Abou Bakr lui demandait ainsi l’autorisation pour sortir émigrer et le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam lui disait:

« لا تعجَلْ لعلّ اللهَ يجعلُ لك صاحبًا »

(lâ ta`jal la`alla l-Lâha yaj`alou laka SâHibâ)

ce qui signifie: « Ne t’empresse pas, il se peut que Allāh t’accorde un compagnon [pour ton émigration]. »

Quand ce fut le moment d’émigrer, le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam s’était rendu chez Abou Bakr alors qu’il était endormi et l’avait réveillé. Le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam lui avait dit:

« قد أُذِنَ لي في الخُروج »

(qad ‘oudhina lî fi l-khourôuj)

ce qui signifie: « J’ai reçu l’autorisation de partir. »

`A’ichah, que Allāh l’agrée, disait: « J’ai vu alors Abou Bakr pleurer de joie » [rapporté par Ibnou l-‘Athîr dans ‘Ousdou l-Ghâbah]

Pour ce qui est des conquêtes et des occasions importantes: Abou Bakr, que Allāh l’agrée, était présent le jour de Badr, le jour de ‘OuHoud, le jour du khandaq et de Al-Houdaybiyyah ainsi que dans toutes les occasions, auprès du Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam.

Le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam lui a donné sa grande bannière, le jour de Tabouk, elle était de couleur noire et le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam lui a attribué le jour de Khaybar cent wasq.

Il faisait partie de ceux qui ont tenu bon auprès du Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam le jour de ‘OuHoud et le jour de Hounayn, lorsque les gens avaient fui. Les spécialistes des biographies n’ont pas divergé sur le fait que Abou Bakr As-Siddiq n’a pas abandonné le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam dans une seule occasion.

Pour ce qui est de ses mérites, que Allāh l’agrée, ils sont nombreux. Entre autres, c’est qu’il fait partie des dix qui ont reçu l’annonce de bonne nouvelle du Paradis, tout comme cela est parvenu dans le ḥadīth. Il y a aussi le fait que le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam a dit:

« إِنّ لي وزيرَينِ مِن أَهلِ السماءِ ووزيرَينِ مِن أهلِ الأَرضِ فأمّا وزيرايَ مِن أَهلِ السماءِ فجِبريلُ وميكائيلُ وزيرايَ مِن أَهلِ الأَرضِ فأبو بكرٍ وعُمر  »

(‘inna lî wazîrayni min ‘ahli s-samâ’i wa wazîrayni min ‘ahli l-‘arḍi fa’ammâ wazîrâya min ‘ahli s-samâ’i faJibrîlou wa Mîkâ’îlou wa wazîrâya min ‘ahli l-‘arḍi fa’Abôu Bakrin wa `Oumar)

ce qui signifie: « J’ai deux ministres parmi les gens du ciel et deux ministres parmi les gens de la terre. Pour ce qui est des deux ministres des gens du ciel, il s’agit de Jibrîl et de Mîkâ’îl et pour les deux ministres des gens de la terre, ce sont Abou Bakr et `Oumar »

D’après ‘Anas, le Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam est monté sur la montagne de ‘OuHoud, en compagnie de Abou Bakr, `Oumar et `Outhmân. C’est alors que la montagne a tremblé. Le Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam a dit:

« اُثبُتْ فما عليكَ إلّا نبيٌّ وصِديقٌ وشهِيدَانِ »

(‘outhbout famâ `alayka ‘il-lâ nabiyyoun wa Siddîqoun wa chahîdân)

ce qui signifie: « Sois ferme [‘OuHoud], il n’y a sur toi qu’un prophète, un saint véridique et deux martyrs. »

On rapporte de `Aliyy qu’il disait: « Ô Wahb, je vais t’informer au sujet des meilleurs hommes de cette communauté après son prophète: Abou Bakr, `Oumar et un troisième homme. » Et des paroles semblables ont été rapportées par Mouḥammad Ibnou l-Hanafiyyah d’après `Aliyy Ibnou Abî Tâlib, que Allāh les agrée tous les deux.

D’après `Aliyy également, il disait: « Le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam a demandé à Abou Bakr de s’avancer pour diriger les gens dans la prière. J’étais présent, et pas absent, en bonne santé, je n’étais pas malade; s’il avait voulu me demander à moi de diriger les gens, il me l’aurait demandé. Ainsi, nous avons accepté, pour diriger nos affaires du bas monde, celui que Allāh et Son Messager ont agréé pour nous diriger dans notre religion. »

Il a été dit à `Aliyy, que Allāh l’agrée : « Parle-nous de Abou Bakr. » Il a dit: « C’est un homme que Allāh `azza wa jall a appelé Siddîq (saint véridique), par la langue de Jibrîl et par la langue de Mouḥammad ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam, il était le calife du Messager de Allāh pour diriger la prière. Il l’a agréé pour nous diriger dans notre religion, nous l’avons accepté pour nous diriger dans notre bas monde. »

Concernant son ascèse, sa modestie et sa largesse, il est rapporté de `Oumar, que Allāh l’agrée, qu’il disait: « Le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam nous a donné l’ordre de faire des aumônes et, il se trouvait que ce jour-là j’avais de l’argent. Je me suis dit, aujourd’hui je vais faire mieux que Abou Bakr, si je dois y arriver un jour. » `Oumar a dit: « J’ai apporté la moitié de mes biens. » Le Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam a dit:

« ما أبقَيتَ لِأهلِك »

(mâ ‘abqayta li-‘ahlik)

ce qui signifie: « Qu’as-tu laissé pour ta famille ? »

Il a dit: « J’ai dit: l’équivalent. » C’est alors que Abou Bakr est venu avec tout ce qu’il possédait. Le Messager ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam lui a dit:

« يا أبا بكرٍ ما أبقَيتَ لِأهلِك »

(yâ ‘Abâ Bakrin mâ ‘abqayta li-‘ahlik)

ce qui signifie: « Ô Abou Bakr, qu’as-tu laissé pour ta famille ? »

Il a dit: « Je leur ai laissé de s’en remettre à Allāh et d’aimer Son Messager. » Alors `Oumar s’est dit qu’il ne pourrait jamais faire mieux que lui. [rapporté par Ibnou l-‘Athir dans ‘Ousdou l-Ghâbah]

D’après Abou Hourayrah, il a dit: le Prophète `alayhi S-Salatou wa s-salam a dit:

« ما نَفَعَنِي مالٌ قَط ما نفعني مالُ أبي بكرٍ »

(mâ nafa`anî mâloun qaT mâ nafa`anî mâlou ‘Abî Bakr)

ce qui signifie: « Aucun argent ne m’a été aussi utile que celui de Abou Bakr. »

C’est alors que Abou Bakr s’est mis à pleurer et a dit: « se pourrait-il que ma personne et mes biens soient autrement qu’entièrement dévoués à toi, ô Messager de Allāh ? » [rapporté par Ibnou l-‘Athîr dans ‘Ousdou l-Ghâbah]

D’après Hicham Ibnou ‘Ourwah d’après son père, il a dit: « Quand Abou Bakr est entré en Islam, il possédait quarante milles dinar, il les a tous dépensés dans la voie que Allāh agrée. Il a affranchi sept esclaves, tous avaient été torturés à cause de leur croyance en Dieu; il a affranchi Bilâl, `Amir Ibnou Fouhayrah, Zinnîrah, An-Nahdiyyah et sa fille, une servante de Bânôu Mou’ammal et ‘Oummou `Oubays. »

D’après Habib Ibnou `Abdi r-Raḥmān, il a entendu sa tante paternelle ‘Anîçah dire: « Abou Bakr est resté chez nous trois ans, deux ans avant d’être désigné Calife et une année après avoir été désigné Calife. Les voisines du quartier lui ramenaient leurs brebis et c’est lui qui les trayait pour elles. »

Combien son attitude fut éminente après le décès du Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam, lorsque les épreuves devinrent terribles sur les musulmans; certains avaient apostasié l’Islam et d’autres s’étaient abstenus de payer la zakat. Abou Bakr, que Allāh l’agrée, s’était empressé de récupérer la situation.

Il avait été désigné comme Calife le jour même du décès du Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam, en l’an onze de l’Hégire. Tous les compagnons furent unanimes sur le bien fondé de son califat.

Ensuite Abou Bakr, que Allāh l’agrée, a donné l’ordre de rassembler le Qour’ân en Mous-Haf, en livre relié. Il fut ainsi le premier, que Allāh l’agrée, à rassembler le Qour’ân en livre.

Auparavant, il n’était pas relié mais mémorisé dans le cœur des compagnons spécialistes de la récitation. Il était écrit sur différents supports, sur du tissu, du cuir et d’autres choses encore.

Ceci est un exemple de bonne innovation qu’a instaurée Abou Bakr, que Allāh l’agrée, et sur laquelle les compagnons furent tous d’accord.

Abou Bakr As-Siddiq, que Allāh l’agrée, est décédé la treizième année de l’Hégire, à l’âge de soixante-trois ans. Son califat a duré deux ans, trois mois et dix nuits. Lorsqu’il fut prêt de mourir, il a proposé aux musulmans de lui choisir comme successeur `Oumar Ibnou l-Khattab, que Allāh l’agrée. Il y a eu divergence à propos de la cause de son décès. `Oumar Ibnou l-KhaTTâb, que Allāh l’agrée, a dirigé la prière funéraire en sa faveur et Abou Bakr fut enterré dans la maison de `A’ichah, que Allāh l’agrée, sa tête disposée au niveau des épaules du Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam [mais pas dans la même tombe]. Il fut son compagnon dans la vie et il continue d’être à ses côtés après sa mort.

Ô Allāh, fais que nous soyons rassemblés dans le groupe des véridiques, fais que nous mourions en les aimant et fais que nous soyons parmi ceux qui les suivent.

Ayant tenu mes propos, je demande que Allāh me pardonne, ainsi qu’à vous-même.

الحمد لله رب العالمين

La louange est à Allāh, le Créateur du monde.