L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Il est un devoir de se repentir de ses péchés immédiatement pour toute personne responsable. Cela consiste à les regretter, à cesser de les faire et à prendre la résolution de ne plus y revenir. Si le péché consistait en l’abandon d’un acte obligatoire, il faudra le rattraper ; si le péché consistait en une injustice envers un être humain, il faudra lui rendre son droit ou bien lui demander son pardon.
Commentaire : Ce chapitre est consacré au repentir. La signification du repentir c’est le retour à l’obéissance et l’abandon de la désobéissance. Il s’agit dans la majeure partie des cas suite à un péché préalable pour s’en décharger, afin de se décharger du fait d’avoir à en répondre dans l’au-delà. Il se peut également que le mot tawbah soit utilisé dans un autre contexte, comme dans le hadith rapporté par Al–Bayhaqiyy :
(( إنّي لأستَغفرُ الله وأتوب إليه في اليوم مِائةَ مرّة ))
(‘inni la‘astaghfirou l–Laha wa ‘atoubou ‘ilayhi fi l–yawmi mi’ata marrah)
Al-Istighfar fait généralement suite au péché afin de se décharger d’avoir à en répondre dans l’au-delà. Il peut avoir lieu dans un autre but également. Il a été rapporté la mention de al–istighfar dans le Qour’an dans le sens de demander l’effacement des péchés par l’Islam. Comme par exemple ce que Allah ta^ala a mentionné dans le Qour’an au sujet de Nouh :
[ فَقُلتُ اسْتَغْفِرُوا رَبَّكُمْ إِنَّهُ كانَ غَفَّارًا ]
(faqoultou staghfirou rabbakoum ‘innahou kana ghaffara)
[sourat Nouh / 11] ce qui signifie : « Demandez à votre Seigneur de vous pardonner par l’entrée en Islam, Il est certes Celui Qui pardonne ». Ainsi, puisque le peuple de Nouh à qui il a adressé sa parole :
[ اسْتَغْفِرُوا رَبَّكُمْ ]
(staghfirou rabbakoum)
étaient des associateurs, la signification de cette parole est donc : Demandez à votre Seigneur le pardon en délaissant la mécréance sur laquelle vous êtes, en croyant en Allah Lui seul, en croyant que Lui seul mérite la divinité et en croyant en Nouh, qu’il est le Prophète de Allah et le messager qui vous a été envoyé.
Le repentir est donc un devoir suite aux grands péchés, immédiatement. De même, le repentir des petits péchés est une obligation d’ordre personnel immédiatement, c’est le même jugement que pour les grands péchés. Ainsi, le repentir a des piliers. Le pilier qui est indispensable dans les deux cas cités, c’est-à-dire les péchés sans rapport avec les droits des fils de Adam ni avec le délaissement d’une obligation et les péchés qui se rapportent aux droits de fils de Adam. Dans les deux cas, il s’agit du regret pour n’avoir pas respecté le droit de Allah. Le regret motivé par les choses de ce bas monde, par exemple le regret d’avoir été dévoilé, d’avoir perdu de l’argent ou d’avoir fatigué son corps ou parce que celui qu’il a tué est son enfant, ce regret-là n’a pas de considération. Le regret est le pilier majeur car il se rattache au cœur, les autres organes suivant le cœur.
Le deuxième pilier c’est d’abandonner ce péché immédiatement.
Le troisième pilier c’est de prendre la ferme résolution de ne plus jamais le recommencer.
Ces trois piliers forment le repentir qui est suffisant.
Quant au repentir qui s’est produit en délaissant une obligation ou en manquant au droit d’autrui, il comporte en plus de cela le rattrapage de cette obligation. Si ce qui a été délaissé est une prière ou ce qui est du même ordre, on le rattrape immédiatement. Si ce qui est délaissé est de l’ordre de la zakat, de l’expiation ou du vœu en étant capable de s’en acquitter, la validité du repentir dépend donc du fait qu’il fasse parvenir leurs dus à ceux qui y ont droit, c’est-à-dire de l’acquittement de la zakat ou de l’expiation ou de l’accomplissement de son vœu. Si le péché concernait un droit à l’égard d’autrui, on répare cette injustice et on rend le bien même qui a été usurpé, s’il existe toujours. Sinon on rend son équivalent à son propriétaire ou bien à celui qui le remplace ou aux héritiers après la mort du propriétaire.
Information utile : Mouslim a rapporté dans le Sahih attribué au Prophète r :
((منْ كانَ لأخيه عندهُ مَظْلَمة في عرضٍ أو مالٍ فليَستَحلَّهُ اليوم قبل أن لا يكون دينار ولا درهم ))
(man kana li ‘akhihi ^indahou madhlamatoun fi ^irdin ‘aw malin fal–yastahil–lahou l–yawma qabla ‘an la yakouna dinaran wa la dirham)
ce qui signifie : « Que celui qui a commis une injustice à l’égard de son frère, que ce soit dans son honneur ou dans son bien, se fasse pardonner aujourd’hui avant qu’il n’y ait plus ni dinar ni dirham ».
Par conséquent, si quelqu’un avait des bonnes actions, il lui en sera retirées autant que l’injustice qu’il aura commise ; sinon il sera retiré des mauvaises actions à celui qui a subi l’injustice et il en sera chargé. De plus, si le droit qui incombe sur lui est un talion, il doit se rendre à celui qui a le droit de le lui reprendre, c’est-à-dire qu’il va lui dire : Prends ton droit de moi ; c’est-à-dire : Fais-moi exécuter ou si tu veux, pardonne-moi. Si l’ayant droit s’abstient des deux, son repentir est valable. S’il ne lui est pas possible d’arriver jusqu’aux ayants droit, il fait l’intention de les rendre capables de le faire exécuter s’il devient capable de se rendre jusqu’à eux.
Information utile : Ce n’est pas une condition de demander le pardon par la langue, c’est-à-dire de dire : ‘astaghfirou l–Lah, pour le repentir. La parole que certains ont dite, que c’est une condition de la prononcer, est une erreur, qu’ils l’aient requis dans l’absolu ou qu’ils l’aient requis pour certains péchés seulement.
Il se peut que quelqu’un prétende que l’histoire de cet homme des fils de Isra‘il qui avait assassiné cent personnes est problématique pour requérir de l’auteur de l’homicide délibéré de se rendre aux ayants droit de la victime. Dans ce récit, cet homme avait par la suite demandé à un savant : pourrai-je me repentir ? Il lui a répondu : qu’est-ce qui t’empêche de te repentir ? Va dans telle région : il s’y trouve des gens vertueux. Il a donc pris la route. Lorsqu’il est parvenu à mi-chemin, il est mort. Les anges du châtiment ont voulu le prendre tout comme les anges de la miséricorde. Allah a envoyé un ange à l’image d’un homme … jusqu’à la fin de ce récit. Il figure dans ce récit que les anges de la miséricorde ont dit : ” il est venu en ayant fait le repentir “. Il y figure également que le Messager a dit : (( فغفر الله له )) (faghfara l-Lahou lahou) ce qui signifie : « Allah lui a pardonné ». La réponse est donc qu’il se peut que cet homme n’ait pas connu les ayants droit de ceux qu’il avait assassinés. Il se peut également qu’il n’y avait pas de talion dans leur Loi mais seulement le prix du sang et qu’il n’était pas capable de le payer mais avait dans le cœur l’intention de le faire s’il en devenait capable. La problématique est ainsi levée et la louange est à Allah.
Fin du Commentaire du Moukhtasar par la grâce de Allah ta^ala.
La dernière de nos invocations est al-hamdou li l-Lahi rabbi l-^alamin.