jeudi octobre 3, 2024

Les Devoirs du Coeur en Islam

بِسْمِ اللهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيم

La louange est à Dieu le Créateur du monde Celui Qui existe sans début, sans fin, sans endroit, sans comment et ne dépend pas du temps, absolument rien ne ressemble à Allāh et Il est Celui Qui entend et Qui voit, quoi que tu puisses imaginer Dieu en est différent. Et que l’élévation en degré et la préservation de sa communauté de ce qu’il craint pour elle soient accordées à notre maître Mouḥammad Al-‘Amîn, l’Honnête, celui qui a appelé à la religion de vérité, l’Islam la religion de tous les Prophètes du premier ‘Adam `alayhi s-salâm au dernier Mouḥammad ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam.

La foi en Dieu et en Son Messager

– Parmi les actes du cœur qu’il est un devoir d’accomplir pour les personnes responsables, il y a la foi en Allāh, c’est le devoir fondamental, c’est-à-dire d’avoir la croyance catégorique en l’existence de Allāh ta`ālā conformément à ce qui est digne de Lui, à savoir de confirmer Son existence sans comment, sans quantité et sans endroit. Le caractère obligatoire de cette croyance pour celui à qui est parvenu l’appel à l’Islam fait l’objet de l’Unanimité.

L’imām ‘Aboū Hanīfah a dit que nul parmi les personnes pubères saines d’esprit n’est excusé pour son ignorance au sujet du Créateur même s’il ne lui est pas parvenu l’appel à l’islam car la raison à elle seule suffit pour savoir que ce monde a nécessairement un Créateur.

On joint à cela la foi en ce que notre maître Mouḥammad a transmis de la part de Allāh ta`ālā, comme de croire qu’il est le Messager de Allāh, et la foi en la véracité de ce qu’il a transmis de la part de Allāh ta`ālā.

Être sincère dans l’adoration

– Parmi les devoirs du cœur, il y a la sincérité qui consiste à faire preuve de sincérité dans l’acte d’adoration pour Allāh ta`ālā, c’est-à-dire de ne pas viser par l’acte d’adoration l’éloge des gens ni d’être considéré d’un œil de respect, de glorification et d’honneur. Allāh ta`ālā dit:

« فَمَنْ كَانَ يَرْجُوا لِقَاءَ رَبِّهِ فَلْيَعْمَلْ عَمَلاً صَالِحاً وَلاَ يُشْرِكْ بِعِبَادَةِ رَبِّهِ أَحَداً »

(faman kāna yarjou liqā’a rabbihi falya`mal `amalan ṣāliḥan wa lā youchrik bi`ibādati rabbihi ‘aḥadā)

ce qui signifie: « Celui qui cherche les récompenses de Allāh au Jour du Jugement, qu’il fasse des actes de vertu sans associer personne dans son intention dans l’adoration de Allāh » [soūrat Al-Kahf / 111]. Dans le verset, il y a l’interdiction de l’insincérité car c’est un grand péché.

Al-Ḥâkim a rapporté dans Al-Moustadrak, que le Messager de Allāh, ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam a dit:

« اتقوا الرّياءَ فإنه الشّرك الأصغرُ »

Ce qui signifie: « Évitez l’insincérité car certes c’est un grand péché – chirk ‘aṣghar – (association mineur) » ; ce péché a été appelé chirk ‘aṣghar car il ne fait pas sortir de l’islam mais c’est un grand péché. Ce ḥadīth a été déclaré ṣaḥīḥ par Al-Ḥākim, et Adh-Dhahabiyy a été d’accord avec lui en cela.

Se repentir des péchés

– Parmi les devoirs du cœur, il y a le repentir des péchés, qu’il s’agisse de grands péchés ou de petits péchés ; cela consiste à regretter. Il est un devoir que le regret ait lieu pour avoir désobéi à son Seigneur, car s’il a lieu par crainte du scandale que cela peut provoquer chez les gens, cela ne constitue pas un repentir. Regretter signifie ici ressentir de la tristesse suite à ce qui est provenu de lui comme péché ; comme s’il dit « j’aurais dû ne pas faire cela ». Le Messager de Allāh, ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam a dit:

« النَّدمُ تَوبَةٌ »

ce qui signifie: « le regret est le pilier imminent dans le repentir » [rapporté par ‘Ibnou Hibbān et d’autres que lui].

Se fier à Dieu

– Parmi les devoirs du cœur, il y a se fier à Allāh.

Allāh ta`ālā dit:

﴿ وَعَلَى اللَّـهِ فَلْيَتَوَكَّلِ الْمُؤْمِنُونَ ﴾

ce qui signifie: « Que les croyants se fient à Allāh », [soūrat ‘âli `Imrān / 122]

Le Tawakkoul, c’est la confiance totale ; il est un devoir que l’esclave place sa confiance totale en Allāh car Il est le Créateur de toute chose, que ce soit des choses profitables ou des nuisances et de tout ce qui entre en existence. Il n’y a donc rien qui fasse parvenir la nuisance et qui fasse parvenir les choses profitables en réalité sinon Allāh. Par conséquent, si l’esclave croit en cela et s’il y résout son cœur, il aura placé sa confiance totale en Allāh, lui paraîtront alors plus faciles les sujets concernant la subsistance ou la sauvegarde des nuisances. Si l’esclave s’habitue à observer par le cœur que Allāh est le Créateur de toute chose lui paraîtront alors plus faciles les épreuves et il sera moins atteint par la peur face aux gens.

Il est recommandé de dire cette évocation (dhikr):

« حسبيَ اللهُ ونعمَ الوكيل »

(ḥasbiya l-Lāhou wa ni`ma l-wakīl)

qui signifie: « Allāh me suffit concernant ce qui me préoccupe et il n’y a pas mieux que Allāh à qui s’en remettre ».

Se surveiller pour Dieu

– Parmi les devoirs du cœur, il y a se surveiller pour Allāh. La signification de « se surveiller », c’est maintenir présente la crainte de Allāh ta`ālā par le cœur en évitant ce qu’Il a interdit et en évitant l’insouciance qui mène à ne pas accomplir ce qu’Il a rendu obligatoire. C’est pour cela que dès que la personne accède à la responsabilité, il lui est un devoir de prendre la ferme résolution d’observer tout ce que Allāh a rendu obligatoire sur elle comme accomplissement des devoirs et comme abandon des interdits.

Se satisfaire de Dieu

– Parmi les devoirs du cœur, il y a se satisfaire de Allāh, c’est-à-dire de ne pas se révolter contre Allāh ni par la croyance ni par la parole, ni en son for intérieur ni en son apparence, au sujet de Sa destinée et de Sa prédestination. Ainsi on se satisfait de Allāh tabāraka wa ta`ālā concernant Sa prédestination du bien et du mal, de l’agréable et du désagréable, de la satisfaction et de la tristesse, du bien-être et de la douleur, tout en faisant la distinction entre les choses prédestinées ; ainsi ce qui est prédestiné et destiné fait partie soit de ce que Allāh agrée, soit de ce que Allāh n’agrée pas. Ce qui est destiné et que Allāh agrée, l’esclave de Allāh doit l’aimer ; ce qui est destiné et que Allāh ta`ālā n’agrée pas, comme les choses interdites, l’esclave doit les détester sans pour autant détester l’attribut de Prédestination de Allāh.

Les péchés font partie de l’ensemble des choses que Allāh ta`ālā prédestine et destine, il est donc un devoir pour l’esclave de les détester puisque Allāh ta`ālā ne les agrée pas et a interdit à Ses esclaves de les commettre.

Ainsi, il n’y a pas ici d’incompatibilité entre la foi en la prédestination de Allāh et le fait de détester certaines choses que Allāh prédestine. En effet, ce dont il est obligatoire de se satisfaire, c’est de la prédestination qui est un attribut de Allāh ta`ālā. Quant aux choses qu’il est un devoir de détester, ce sont les choses prédestinées qui sont interdites selon le jugement de la Loi. L’attribut de Prédestination ne peut être qualifié de mauvais, ainsi que tous les attributs de Allāh.

Glorifier les rites de la religion de l’Islam

Il est un devoir pour la personne responsable de glorifier les rites de la religion agréée par Allāh (l’Islam), en leur accordant la valeur que Allāh a ordonné de leur accorder, pas moins que cela et sans leur manquer de considération.

Remercier Dieu

– Parmi les devoirs du cœur, il y a remercier Allāh pour Ses bienfaits, dans le sens de s’abstenir de les utiliser dans le péché.

Le remerciement est de deux sortes: un remerciement obligatoire et un remerciement recommandé.

Le remerciement qui est obligatoire: c’est l’acte incombant à l’esclave qui indique sa glorification du Bienfaiteur Qui lui a accordé un bienfait, à lui ou à quelqu’un d’autre, en délaissant la désobéissance à Allāh tabâraka wa ta`ālā concernant ce bienfait. C’est cela le remerciement qui est obligatoire à l’esclave. Ainsi celui qui se préserve d’utiliser quoi que ce soit de son cœur, de ses organes et de ce que Allāh lui a accordé comme bienfaits dans la désobéissance à Allāh, c’est lui l’esclave chākir qui remercie. Si par la suite, il se maintient là-dessus, il est appelé esclave chakoūr. Allāh ta`ālā dit:

« وَقَلِيلٌ مِنْ عِبَادِي الشَّكُور »

(wa qalîloun min `ibâdiya ch-chakoūr)

ce qui signifie: « Peu de Mes esclaves sont chakoūr ».

En effet, le nombre des esclaves chakoūr (ceux qui se maintiennent dans le remerciement, dans la piété) est moins important que le nombre de ceux qui remercient Allāh – chākir – et dont le degré est en deçà du leur.

D’autre part, le remerciement qui est recommandé, c’est de faire la louange à Allāh ta`ālā par la langue, indiquant qu’Il est Celui Qui a le mérite sur Ses esclaves par les grâces qu’Il leur accorde, des choses que nous ne pouvons dénombrer, sans que cela ne soit un devoir pour Lui d’accorder cela. Allāh ta`ālā dit:

« وَإِن تَعُدُّواْ نِعْمَتَ اللّهِ لاَ تُحْصُوهَا »

ce qui signifie: « et si vous essayer de dénombrer les bienfaits de Allāh vous n’y arriverez pas ». [soūrat Ibrāhīm / 34]

Le remerciement, dans la Loi, désigne également la bonne rétribution que fait l’esclave à celui qui lui a fait un acte de bienfaisance.

Le Messager de Allāh, ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam a dit:

« من لم يشكر الناس لم يشكر الله »

ce qui signifie: « celui qui n’a pas remercié les gens, n’a pas remercié Allāh de manière complète ». Et le remerciement des gens a lieu en les rétribuant ou en leur faisant des invocations ou ce qui est du même genre. Comme de dire: Jazāka l-Lāhou `annī khayrā.

Patienter en obéissant à Dieu

– Parmi les devoirs du cœur, il y a persévérer dans l’accomplissement de ce que Allāh a rendu obligatoire, patienter en se gardant de faire ce que Allāh ta`ālā a interdit et endurer ce par quoi Allāh t’a éprouvé.

La patience, c’est contenir son âme et la contraindre à supporter ce qu’elle réprouve ou à se détacher de quelque chose qu’elle désire. Ainsi la patience qui est obligatoire pour la personne responsable consiste à persévérer dans l’accomplissement de ce que Allāh a rendu obligatoire comme actes d’obéissance, à patienter pour ne pas faire ce que Allāh a interdit c’est-à-dire éloigner son âme de ce que Allāh a interdit, et à endurer ce par quoi Allāh t’a éprouvé dans le sens de ne pas se révolter contre Allāh ni s’engager dans ce qu’Il a interdit à cause de l’épreuve. En effet beaucoup de créatures tombent dans les péchés pour avoir délaissé la patience face aux malheurs. Ces gens sont de différents degrés par rapport à cela. Il y en a parmi eux qui tombent dans l’apostasie à cause du malheur et il y en a qui tentent d’acquérir des biens de façon illicite, comme cela arrive à beaucoup de gens à cause de la pauvreté. Ils acquièrent des biens de façon interdite ou ils essayent d’accéder à la richesse par le mensonge ou ce qui est de cet ordre.

Détester le Diable

– Parmi les devoirs du cœur, il y a détester Satan car Allāh ta`ālā nous a fortement mis en garde dans Son Livre contre lui. Ainsi Allāh ta`ālā dit:

« فَاتَّخِذُوهُ عَدُوًّا »

(fattakhidhôuhou `adouwwâ)

ce qui signifie: « Prenez-le donc pour ennemi » [soūrat Fāṭir / 7] ; et dans de nombreuses autres ‘âyah.

Le chayṭān c’est le non-croyant des jinn. Quant aux jinn croyants, ils sont comme les croyants chez les humains, il y a parmi eux des vertueux et parmi eux des grands pécheurs qui sont les plus nombreux. On emploie aussi le terme Ach-Chayṭān en visant Iblīs qui est leur plus lointain ancêtre (Iblīs a été crée de feu, il n’a pas de père ni de mère, ni de frère ni de sœur).

Détester les péchés

– Parmi les devoirs du cœur, il y a détester les péchés du fait que Allāh tabāraka wa ta`ālā a interdit aux personnes responsables de les commettre. Il est donc un devoir de détester les péchés et de les réprouver par le cœur, qu’ils proviennent de soi ou de quelqu’un d’autre.

Aimer Allāh et Son Messager

– Parmi les devoirs du cœur, il y a aimer Allāh, aimer Sa parole et aimer Son Messager Mouḥammad ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam et tous ses frères prophètes, ceci en suivant les ordres de la religion et en évitant ses interdits ; Allāh ta`ālā dit:

« قُلْ إِن كُنتُمْ تُحِبُّونَ اللّهَ فَاتَّبِعُونِي يُحْبِبْكُمُ اللّه »

(qoul ‘in kountoum touḥibboūna l-Lāha fattabi`oūnī youḥbibkoumou l-Lāh)

ce qui signifie: « Dis: si vous aimez Allāh, suivez-moi et Allāh vous agrée » [soūrat ‘Ali `Imrān / 31] ; c’est-à-dire que le signe d’aimer Allāh, c’est de suivre et d’appliquer la Loi de Son Prophète Mouḥammad ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam.

Allāh ta`ālā dit:

﴿ وَمَا آتَاكُمُ الرَّ‌سُولُ فَخُذُوهُ وَمَا نَهَاكُمْ عَنْهُ فَانتَهُوا ۚ وَاتَّقُوا اللَّـهَ ۖ إِنَّ اللَّـهَ شَدِيدُ الْعِقَابِ ﴾

Ce qui signifie: « Ce que le prophète vous donne prenez-le et ce qu’il vous interdit, évitez-le » [soūrat al-Ḥachr / 7]

Par ailleurs, Al-Boukhāriyy et Mouslim ont rapporté du ḥadīth de ‘Anas que Allāh l’agrée, il a dit: un homme est venu au Prophète et lui a dit: « Ô Messager de Allāh , quand aura lieu le jour du jugement ? », le Prophète lui a dit ce qui signifie « Qu’est-ce que tu as préparé pour ce jour ? » l’homme a dit: « Ô Messager de Allāh , je n’ai pas préparé beaucoup de jeûne, ni beaucoup d’aumône , mais j’aime Allāh, et j’aime Son Messager. » Le Prophète lui a dit ce qui signifie: « Tu seras au Paradis ».

Et tout comme il est obligatoire d’aimer le Messager de Allāh, ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam, il est obligatoire de le glorifier, de l’honorer et de le respecter en raison de la Parole de Allāh ta`ālā:

« وَتُعَزِّرُوهُ وَتُوَقِّرُوهُ »

(Wa tou`azziroūhou wa touwaqqiroūh)

Ce qui signifie: « et vous le glorifiez et vous le respectez » ; et la signification de at-ta`zīr est la glorification, selon l’unanimité des savants de l’interprétation.

Quant au sens d’aimer les compagnons c’est de les glorifier car ils ont donné la victoire à la religion de l’Islam, plus particulièrement les premiers prédécesseurs d’entre eux parmi les mouhājiroūn – Émigrants – et les ‘Anṣār – Partisans – (et la signification est que c’est un devoir de les aimer dans la globalité et cela ne veut pas dire que c’est un devoir d’aimer chaque individu parmi eux).

Quant à Al-‘āl, si l’on vise par eux tous ceux qui ont suivi le Prophète en étant pieux, il est un devoir de les aimer car ils sont agrées par Allāh tabāraka wa ta`ālā en raison de leur fort attachement à Lui obéir d’une manière complète.

Et si on vise par le terme « Al-‘āl » les épouses du Prophète et ses proches parents croyants, l’obligation de les aimer vient de la grâce dont ils ont été spécifiés.

Il est d’autre part un devoir d’aimer l’ensemble des vertueux parmi les esclaves de Allāh (cela ne veut pas dire que c’est un devoir d’avoir présent dans le cœur l’amour de chacun d’eux quand il est mentionné mais il suffit d’aimer les vertueux de façon globale).

الحمد لله رب العالمين

La louange est à Allāh, le Créateur du monde.