Les Péchés du Coeur

بِسْمِ اللهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيم

La louange est à Dieu le Seigneur des mondes Celui Qui existe sans début, sans fin, sans endroit, sans comment et ne dépend pas du temps, absolument rien ne ressemble à Allāh et Il est Celui Qui entend et Qui voit, quoi que tu puisses imaginer Dieu en est différent, et que l’élévation en degré et la préservation de sa communauté de ce qu’il craint pour elle soient accordées à notre Maître Mouḥammad Al-‘Amîn, l’Honnête, celui qui a appelé à la religion de vérité, l’Islam la religion de tous les Prophètes du premier ‘Adam au dernier Mouḥammad.

L’insincérité

Parmi les péchés du cœur et qui fait partie des grands péchés, il y a: l’insincérité dans les œuvres de bienfaisance qui est le fait d’agir pour plaire aux gens, c’est-à-dire pour recevoir leur éloge. Cela annule les récompenses de ces actions.

Allāh ta`ālā dit:

﴿ يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُواْ لاَ تُبْطِلُواْ صَدَقَاتِكُم بِالْمَنِّ وَالأذَى كَالَّذِي يُنفِقُ مَالَهُ رِئَاء النَّاسِ ﴾

(yā ‘ayyouha l-ladhīna ‘āmanoū lā toubṭloū ṣadaqātikoum bi l-manni wa l-‘adhā kalladhī younfiqou mālahou ri’ā’a an-nās)

Ce qui signifie: « Ô vous qui avez cru, n’annulez pas la récompense de vos aumônes par le rappel et la nuisance comme celui qui dépense son bien par insincérité en recherchant l’éloge des gens ».

L’insincérité, c’est le fait de rechercher par les œuvres de bienfaisance telles que le jeûne, la prière, la récitation du Qour’ān, le pèlerinage, la zakāt, les aumônes ou la bienfaisance envers les gens, l’éloge des gens et leur glorification. Si en plus de cela, il cherche à recevoir des cadeaux et des dons de leur part, son état est pire car c’est consommer les biens des gens injustement.

De plus, l’insincérité annule les récompenses de l’acte qu’elle accompagne. Mais si au cours de l’acte il abandonne son insincérité et se repent, il sera récompensé pour ce qu’il aura fait après le repentir.

Tout acte de bienfaisance dans lequel intervient l’insincérité n’apportera aucune récompense, que cela ait été fait uniquement par insincérité ou en recherchant avec l’insincérité la récompense de la part de Allāh ta`ālā.

Ainsi la récompense et l’insincérité ne se réunissent pas.

La preuve est le ḥadīth rapporté par ‘Aboū Dāwoūd et An-Naçā’iyy d’après le ḥadīth de ‘Aboū ‘Oumāmah, qu’un homme est venu au Messager de Allāh, ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam, et il a dit: « Ô Messager de Allāh, si un homme part faire la conquête et recherche à la fois la récompense et que les gens le citent en bien, qu’est-ce qu’il a ? » Le Messager de Allāh a répondu:

« لا شيء له »

(lā chay’a lahou)

ce qui signifie: « Il n’a rien » ; ensuite le Messager de Allāh lui a dit:

« إن الله لا يقبل من العمل إلا ما كان خالصا له و ما ابتغي به وجهه »

(‘inna l-Lāha lā yaqbalou mina l-`amali ‘illā mā kāna khāliṣan lahou wa ma btoughiya bihi wajhouh)

Ce qui signifie: « Certes, Allāh n’agrée parmi les œuvres , que celles qu’on a faites sincèrement et uniquement par recherche de Son agrément », [le ḥāfiḍh Ibnou Hajar a dit que la chaîne de transmission de ce ḥadīth est bonne].

L’insincérité est appelée ‘ach-chirkou l-‘aṣghar ; Al-Ḥākim a rapporté dans Al-Moustadrak, que le Prophète ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam a dit:

« اتقوا الرياء فإنه الشرك الأصغر »

(‘ittaqou r-riyyā’a fa’inahou ch-chirkou l-‘aṣghar)

ce qui signifie: « Évitez l’insincérité car certes c’est un grand péché – chirk ‘aṣghar – » ; ce péché a été appelé chirk ‘aṣghar car il ne fait pas sortir de l’islam mais c’est un grand péché.

L’infatuation par l’obéissance à Allāh

Parmi les péchés du cœur et qui est un grand péché, il y a l’infatuation par l’obéissance à Allāh c’est-à-dire que l’esclave observe ses adorations et ses œuvres de bien comme provenant de lui-même tout en négligeant de se rappeler qu’il s’agit d’un bienfait que Allāh lui a accordé ; il oublie le bienfait que Allāh lui a accordé, c’est-à-dire Qui lui a fait grâce de cet acte, lui a donné la capacité de l’accomplir et lui a inspiré cela. L’esclave considère alors qu’il en a le mérite et il se glorifie lui même.

Si elle est jointe à l’acte, l’infatuation en annule les récompenses, mais si elle a lieu après l’acte, elle n’annule pas les récompenses de cet acte, mais cela reste un péché.

Le doute au sujet de Allāh

Parmi les péchés du cœur et qui est une mécréance, il y a le doute au sujet de Allāh, de Son existence, de Sa puissance, de Son unicité, du fait qu’Il crée les choses selon une sagesse, de Sa justice, de Sa science ou d’autre que cela parmi Ses attributs. Le doute ici est préjudiciable dans la croyance, même s’il s’agit d’une simple hésitation, sauf s’il s’agit d’une idée passagère qui arrive au cœur contre sa volonté.

Allāh ta`ālā dit:

﴿ إِنَّمَا الْمُؤْمِنُونَ الَّذِينَ آمَنُوا بِاللَّهِ وَرَسُولِهِ ثُمَّ لَمْ يَرْتَابُوا ﴾

(‘innama l-mou’minoūna l-ladhīna ‘āmanoū bi l-Lāhi wa raçoūlihi thoumma lam yartāboū)

Ce qui signifie: « Certes les croyants sont ceux qui ont cru en Allāh et en Son Messager et qui n’ont pas douté ». [soūrat Al-Ḥoujourāt / 15]

Ce verset indique que le doute au sujet de Allāh, de Son existence, de Sa puissance, ou de ce qui est du même ordre, fait sortir de l’Islam, et que la foi n’est réalisée qu’en étant catégorique alors que l’hésitation contredit le fait d’être catégorique.

Par ailleurs, il y a une différence concernant le jugement de l’hésitation sur les sujets de la croyance et le jugement de l’hésitation concernant les péchés du corps. Celui qui hésite sur un sujet de croyance, cela invalide sa foi et le fait sortir de l’Islam vers la mécréance.

Quant à l’hésitation au sujet des péchés du corps, c’est-à-dire si la personne dit « je fais ou je ne fais pas » tant qu’elle n’est pas arrivée à la décision ferme de faire, elle ne sera pas châtiée pour cela dans l’au-delà. Allāh, par Sa grâce, ne nous méprend pas au sujet de l’hésitation concernant les péchés, tant que cette hésitation n’est pas arrivée à la décision ferme de commettre le péché. Le ḥadīth, rapporté par Al-Boukhāriyy, indique cela ; le Messager de Allāh ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam a dit:

« إن الله تجاوز لي عن أمتي ما حدثت به أنفسها ما لم يعملو أو يتكلمو »

Ce qui signifie: « Certes Allāh ne méprend pas ma communauté pour l’hésitation à commettre un péché tant qu’ils n’agissent pas et ne parlent pas  »

Hésiter, c’est de pencher vers le péché sans pour autant avoir la ferme intention de le commettre ; mais si la personne met la ferme intention de faire le péché, elle mérite le châtiment dans l’au-delà.

L’insouciance vis à vis du châtiment de Allāh et désespérer de la miséricorde de Allāh

Parmi les péchés provenant du cœur, il y a l’insouciance vis à vis du châtiment de Allāh et désespérer de la miséricorde de Allāh.

La signification de « l’insouciance vis à vis du châtiment de Allāh », selon certains châfi`iyy, est de se laisser aller à commettre les péchés tout en comptant sur la miséricorde de Allāh. Ceci compte parmi les grands péchés qui ne font pas sortir de l’Islam.

Cependant c’est de la mécréance de croire que Allāh ne châtie pas dans l’absolu la personne pour ses péchés tant que cette personne est croyante. Ceci est de la mécréance selon tous les savants comme l’ont indiqué Aboū Ja`far Aṭ-Ṭaḥāwiyy et an-Naçafiyy et d’autres ; ceci est la croyance d’un groupe égaré qui s’appelle al-mourji’ah qui disent que les péchés ne sont pas nuisibles avec la foi. Ainsi, c’est de la mécréance de croire que Dieu ne châtie pas la personne quoi qu’elle fasse comme péché tant qu’elle est croyante.

Quant à la signification de « désespérer de la miséricorde de Allāh », selon les chāfi`iyy c’est que l’esclave préjuge du châtiment de son Seigneur en pensant que Allāh ne lui pardonnera pas et que Allāh sans aucun doute le châtiera en raison du grand nombre de péchés qu’il a commis. Selon cette signification, il s’agit d’un grand péché qui ne fait pas sortir de l’Islam.

Cependant c’est de la mécréance de croire que Allāh ne pardonne pas du tout les péchés des croyants. Ceci est de la mécréance comme l’ont indiqué Aboū Ja`far Aṭ-Ṭaḥāwiyy et an-Naçafiyy et d’autres.

La voie de la sauvegarde est d’avoir le cœur entre la crainte et l’espérance c’est-à-dire de craindre le châtiment de Allāh pour les péchés qu’on a commis et d’espérer Sa miséricorde. Cependant au moment de la mort, la personne fait prévaloir l’espérance sur la crainte.

L’orgueil envers les esclaves de Allāh et le mépris des gens

Parmi les péchés du cœur, il y a l’orgueil envers les esclaves de Allāh (ceci est un grand péché) et le mépris des gens.

L’orgueil envers les esclaves de Allāh c’est le fait de refuser la vérité énoncée par autrui tout en sachant qu’il a raison, par exemple en raison de son jeune âge. Il trouve ainsi très difficile pour lui de revenir sur ses dires et d’admettre la vérité du fait que celui qui l’a énoncée est jeune ou non connu alors que lui-même est connu et réputé.

Le mépris des gens, c’est de les rabaisser, comme par exemple rabaisser le miséreux et le regarder avec mépris, se détourner de lui ou lui parler hautainement.

Ainsi, Allāh interdit à Ses esclaves de faire preuve d’orgueil. Allāh ta`ālā dit:

﴿ وَلاَ تُصَعِّرْ خَدَّكَ لِلنَّاسِ وَلاَ تَمْشِ فِي الْأَرْضِ مَرَحًا إِنَّ اللَّهَ لاَ يُحِبُّ كُلَّ مُخْتَالٍ فَخُورٍ ﴾

(wa lā touṣa“ir khaddaka linnās wa lā tamchi fi l-‘arḍi maraḥan ‘inna l-Lāha lā youḥibbou koulla moukhtālin fakhoūr)

ce qui signifie: « Et ne détourne pas ton visage des gens par preuve d’orgueil et ne marche pas avec orgueil et vanité » [soūrat Louqmān ‘āyah 18].

C’est-à-dire fais face aux gens avec modestie lorsque tu viens à eux et ne détourne pas ton visage d’eux comme le font ceux qui font preuve d’orgueil.

Il est parvenu dans le ḥadīth rapporté par Al-Boukhāriyy que le Messager de Allāh, ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam a dit:

« إن المتكبرين يحشرون يوم القيامة كأمثال الذر يطأهم الناس ولا يموتون »

Ce qui signifie: « Les orgueilleux seront rassemblés au Jour dernier de la taille de petites fourmis rouges. Les gens les piétinent et ils ne meurent pas ».

L’animosité envers un musulman et agir en conséquence

Parmi les péchés du cœur, il y a l’animosité qui consiste à cacher en soi une hostilité envers un musulman avec la ferme intention d’agir en conséquence par l’acte ou par la parole, sans détester ce sentiment ; comme s’il se dit en lui-même: « si j’attrape untel , je lui ferais ceci et cela (de ce qui comporte une nuisance) » ; s’il n’agit pas en conséquence de cela, et qu’il a détesté ce qui lui a traversé l’esprit (l’intention de nuire au musulman) et qu’il n’a pas mis la ferme intention de nuire au musulman, ce n’est pas un péché tant qu’il n’a ni agi ni parlé par ce qui fait du mal sans droit.

Le Messager de Allāh ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam a dit:

« مَن أَحَبّ أنْ يُزَحزَحَ عَن النّارِ ويُدخَلَ الجنّةَ فَلْتَأتِه مَنِيَّتُهُ وهُوَ يؤمِنُ باللهِ واليَومِ الآخِر ولْيَأتِ إلى النّاسِ بما يُحِبُّ أَن يُؤتَى إلَيه »

ce qui signifie: « Celui qui veut éviter l’enfer et entrer au paradis, qu’il fasse en sorte de mourir en croyant en Allāh et au Jour dernier, et qu’il agisse avec les gens tout comme il aimerait que les gens agissent avec lui » [rapportés par Mouslim, Al-Bayhaqiyy et d’autres].

L’idée qui traverse l’esprit de vouloir nuire au musulman, éprouve souvent les gens, mais ceci n’est pas un péché tant qu’il n’y a pas une ferme intention de nuire.

L’envie qui consiste à détester qu’un musulman ait un bienfait et agir en conséquence

Parmi les péchés du cœur, il y a l’envie qui consiste à détester qu’un musulman ait un bienfait de la part de Allāh, qu’il s’agisse d’un bienfait dans la religion ou dans la vie d’ici-bas, et ne pas supporter qu’il en bénéficie en agissant en conséquence par une résolution du cœur, une parole ou un acte.

Concernant le bienfait du bas monde, c’est un péché s’il agit en conséquence par les actes ou la parole qui nuisent sans droit (ou s’il met la ferme intention d’agir en conséquence car mettre la ferme intention de faire un péché c’est un péché) ; mais s’il n’agit pas en conséquence, ce n’est pas un péché [même s’il ne déteste pas ce sentiment]. Le fait de souhaiter que le musulman perde un bienfait du bas monde sans agir en conséquence, ce n’est pas une envie interdite, même s’il ne déteste pas ce sentiment. L’exemple d’agir en conséquence, c’est comme s’il va dire aux gens: « ne faites pas des transactions avec lui » et ceci afin que le bien du musulman n’augmente pas ; ou qu’il lui casse sa voiture par envie.

Concernant maintenant le bienfait de la religion, il y a des détails: il y a une distinction entre le bienfait obligatoire et le bienfait recommandé. S’il souhaite qu’un musulman perde un bienfait recommandé sans agir en conséquence, ce n’est pas un péché. Le bienfait recommandé comme le fait de pratiquer des prières ou des jeûnes surérogatoires. Mais s’il lui souhaite de tomber dans le péché ou de délaisser une obligation telle que la prière obligatoire, c’est un péché, même s’il n’agit pas en conséquence. Donc s’il lui souhaite de perdre un bienfait obligatoire, c’est un péché, même s’il n’agit pas en conséquence.

Al-Boukhāriyy a rapporté du ḥadīth de ‘Anas ‘Ibnou Mālik que Allāh l’agrée que le Messager de Allāh ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam a dit:

« ولا تَحَاسَدُوا ولا تبَاغَضُوا ولا تَدابَرُوا وكونوا عبادَ اللهِ إخوانًا »

Ce qui signifie: « Ne vous enviez pas , et ne vous détestez pas, et ne vous détournez pas les uns des autres et soyez frères ».

On comprend de ce ḥadīth que parmi les maladies du cœur, il y a l’envie, l’hostilité, ceci entraîne une grande nuisance, car cela est contraire à l’entraide dans le bien et la piété ; car si les musulmans se détestent et s’envient, ils vont manquer à l’accomplissement des œuvres de bienfaisance.

Information utile: Parmi ce qui a été confirmé par la Loi honorée, il y a, parmi les causes habituelles, l’atteinte par le mauvais œil (al-`ayn) ; ainsi le Messager de Allāh ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam a confirmé que le mauvais œil est nuisible, c’est-à-dire par la volonté de Allāh et selon Sa prédestination. Et l’atteinte du mauvais œil n’a lieu que suite à un regard avec envie ou infatuation ; mais le regard innocent ne cause pas l’atteinte du mauvais œil ; et la nuisance advient si celui qui porte le mauvais œil parle ; certains ont dit que la nuisance advient même s’il ne parle pas ; il est parvenu dans le ḥadīth rapporté par Al-Ḥākim que le Messager de Allāh ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam a dit:

« من وجد في نفسه أو ماله أو ولده ما يعجبه فليدع بالبركة فإن العين حق »

Ce qui signifie: « celui qui trouve en lui-même, ou en son bien, ou en son enfant ce qui lui plaît, qu’il fasse des invocations de bénédictions car le mauvais œil est une réalité » ; donc le Messager de Allāh, ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam nous a indiqué la voie pour se préserver de l’atteinte du mauvais œil. Il convient au musulman quand il voit en son frère ce qui lui plaît qu’il fasse des invocations de bénédiction en sa faveur ; comme de dire:

« اللهم بارك في أخي و لا تضره »

(‘Allāhoumma bārik fī ‘akhī wa lā taḍour-rah)

Ce qui signifie: « Ô Allāh, accorde des bénédictions à mon frère et ne lui accorde pas de nuisances » ; ou autre que cela comme invocation. Ceci fait partie des causes pour être préservé du mauvais œil.

Par ailleurs, le Qour’ān a confirmé l’atteinte du mauvais œil. Allāh ta`ālā dit:

﴿ وَإِن يَكَادُ الَّذِينَ كَفَرُوا لَيُزْلِقُونَكَ بِأَبْصَارِهِمْ ﴾

Ce qui signifie: « Ô Mouḥammad, les non-croyants ont failli te porter atteinte par le mauvais œil mais Allāh te protège ».

Et le Messager de Allāh ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam a dit:

« العين حق يحضرها الشيطان وحسد ابن ءادم »

ce qui signifie: « le mauvais œil est une réalité, y contribue le chayṭān et l’envie du fils de ‘Adam » [rapporté par Al-Bazzār] ; si quelqu’un regarde quelqu’un d’autre avec envie et qu’il parle, (sans évoquer Allāh), le chayṭān lui nuit par la volonté de Allāh Qui est Celui qui crée la nuisance. Nous demandons à Allāh de nous préserver de cela.

Celui qui nie l’atteinte du mauvais œil est un grand pécheur sauf s’il renie les textes de Loi auquel cas il devient non-croyant.

Rappeler son aumône

Parmi les péchés du cœur et qui est un grand péché, il y a le rappel de son aumône et cela en annule la récompense, qui consiste à énumérer ses bienfaits à leur bénéficiaire dans le but de le blesser ou à les citer à quelqu’un que le bénéficiaire ne voudrait pas qu’il en prenne connaissance, ce qui le blesserait. Comme en disant à quelqu’un à qui on a donné une aumône: « Ne t’ai-je pas donné telle chose (telle somme d’argent), tel et tel jour (quand tu étais dans le besoin) ? » pour le blesser, ou des paroles de ce genre qui font du mal. Ce péché annule les récompenses de l’œuvre.

Allāh ta`ālā dit:

﴿ يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُواْ لاَ تُبْطِلُواْ صَدَقَاتِكُم بِالْمَنِّ وَالأذَى ﴾

Ce qui signifie: « Ô vous qui avez cru, n’annulez pas la récompense de vos aumônes par le rappel et la nuisance ».

Il a été compté parmi les péchés du cœur car le rappel a son origine dans le cœur, car celui qui fait le rappel a dans le cœur l’intention de nuire à la personne et il s’en suit l’acte avec les organes, qui est le fait de rappeler par la langue sa bienfaisance envers la personne.

Mais si quelqu’un a agi avec bienfaisance envers quelqu’un et que cet autre a agi en mal avec lui et que le premier lui dit: « N’ai-je pas été bienfaisant avec toi en faisant telle et telle chose? » ceci pour que l’autre cesse sa nuisance envers lui ; dans ce cas c’est permis si ce n’est pas fait par orgueil ni intention de briser le cœur de l’autre.

La persistance dans le péché

Parmi les péchés provenant du cœur, il y a la persistance dans le péché. Cela a été cité parmi les péchés du cœur car il s’y joint la volonté de l’âme de refaire le péché en ayant le cœur ferme à cela ; et il s’en suit l’acte avec les organes.

La persistance dans le péché qui fait partie des grands péchés a lieu lorsque le nombre des péchés dépasse celui des actes d’obéissance en prenant en compte le cumul de ce qui est passé, et non pas seulement ce jour même.

Toutefois, la répétition d’un petit péché, et persister à le faire, n’est pas un grand péché tant que le nombre des péchés ne l’emporte pas sur celui de ses bonnes actions. C’est ainsi que l’ont expliqué certains chāfi`iyy et Ḥanafiyy.

Penser que Allāh ne va pas lui pardonner

Parmi les péchés du cœur, il y a penser que Allāh ne va pas lui pardonner, qu’Il ne lui fera pas miséricorde, mais qu’au contraire Il le châtiera.

Allāh ta`ālā dit:

﴿ يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا اجْتَنِبُوا كَثِيرًا مِّنَ الظَّنِّ إِنَّ بَعْضَ الظَّنِّ إِثْمٌ ﴾

Ce verset montre qu’il y a des pensées interdites.

Avoir de mauvaises pensées au sujet des esclaves de Allāh

– Parmi les péchés du cœur, il y a avoir de mauvaises pensées au sujet des esclaves de Allāh sans présomption fondée ; ainsi il n’est pas permis de penser du mal d’un musulman sans preuves fondées. Exemple de preuve fondée: quelqu’un qui a de l’argent dans une pièce, et il y a un autre homme avec lui, ils sont seuls dans la pièce. Par la suite l’homme (propriétaire de l’argent) quitte la pièce ; ensuite il y est retourné , et il a trouvé que l’argent a disparu ; et il est certain qu’il n’y a pas autre que lui et que cet homme qui sont entrés dans cette pièce ; il a donc pensé que cet homme là a volé l’argent ; ceci est une preuve fondée ; hormis ce qui est de cet ordre, il convient à la personne de penser du bien, plus particulièrement envers les gens vertueux. Et tant que cela est faisable, il fait une bonne interprétation concernant ce qui provient d’eux.

Si deux témoins musulmans `adl justes témoignent auprès de toi qu’untel a fait tel acte de mal, dans ce cas c’est permis de penser cela de lui ; mais si un seul seulement témoigne auprès de toi, il ne t’est pas permis d’être catégorique ; tu ne démens pas le `adl (musulman juste) et en même temps tu n’es pas catégorique que cet autre a fait ce dont le `adl t’a informé ; cela reste une supposition.

Nier la destinée

Parmi les péchés du cœur, il y a nier la destinée, ce qui constitue une mécréance. C’est que l’esclave croie que quelque chose parmi les créatures a lieu sans la prédestination de Allāh.

Et la destinée [qadar] a été interprétée par la prédestination [tadbīr]. Elle signifie que Allāh a prédestiné les choses de toute éternité qu’elles soient. Lorsqu’elles se produisent, elles ont lieu conformément à Sa prédestination éternelle. Ne pas croire en la prédestination est de la mécréance. Celui qui dit que Allāh n’a pas prédestiné les actes des esclaves, c’est quelqu’un qui a démenti Allāh et qui a démenti Son Messager. Allāh ta`ālā dit:

﴿ إِنَّا كُلَّ شَيْءٍ خَلَقْنَاهُ بِقَدَرٍ ﴾

Ce qui signifie: « Certes, Allāh crée toute chose selon une prédestination ».

Se réjouir du péché

Parmi les péchés du cœur, il y a se réjouir du péché provenant de soi-même ou de quelqu’un d’autre. Ainsi, celui qui a eu connaissance du péché d’autrui, même loin de lui et sans l’avoir vu et qui s’en réjouit aura désobéi à Allāh. Se réjouir de la mécréance d’autrui est de la mécréance. Se réjouir d’un grand péché est un grand péché ; se réjouir d’un petit péché est un petit péché. Le fait de se réjouir d’un petit péché qui est provenu d’autrui parce que c’est un petit péché, ceci est un grand péché.

La traîtrise

Parmi les péchés du cœur, il y a la traîtrise, même envers un non-croyant comme par exemple en lui octroyant la garantie de sécurité puis en le tuant.

La traîtrise compte parmi les désobéissances interdites et fait partie de la catégorie des grands péchés. C’est comme dire à une personne : « Tu es sous ma protection » ou « n’aie pas de crainte », et ensuite l’assassiner ou lui envoyer quelqu’un d’autre pour l’assassiner .

Parmi la traîtrise interdite faisant partie des grands péchés, il y a la trahison envers l’Imam (calife) après lui avoir prêté serment d’allégeance (bay`ah) comme en se retrouvant à le combattre ou en déclarant son refus de lui obéir. Ceci est un péché par l’unanimité si cet Imam est bien guidé (juste).

Même si le calife est injuste, faire preuve de traîtrise envers lui est interdit selon la majorité des savants ; ceci en raison du ḥadīth rapporté par Mouslim que Faḍâlah (un compagnon) a dit :

« بايعنا رسول الله على أن لا ننازع الأمر أهله »

Ce qui signifie: « Nous avons donné le pacte au Messager de Allāh de ne pas disputer le pouvoir de ceux qui gouvernent », le Messager de Allāh ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam a dit:

« إلا أن ترو كفرا بواحا »

(‘illā ‘an taraw koufran bawāḥā)

Ce qui signifie: « Sauf si vous constatez une mécréance claire de sa part ».

Quant à la trahison envers un non-croyant, c’est que si le gouverneur ou quelqu’un parmi les musulmans octroie la garantie de sécurité à un non-croyant en lui disant par exemple: « N’aie aucune crainte » ou « Tu as la garantie de sécurité » ou en disant une parole non explicite par laquelle le non-croyant comprend la garantie de sécurité, dans ce cas, il est interdit de le trahir en le tuant ou en faisant ce qui est de cet ordre.

Parmi les trahisons interdites, il y a aussi que le musulman fasse une transaction, telle que la vente ou l’achat avec un non-croyant en l’escroquant dans le poids ou la mesure, ou bien qu’il dilapide le dépôt que le non-croyant lui a confié en le détériorant ou en niant avoir pris ce dépôt ; ou encore qu’il achète quelque chose à un non-croyant avec un paiement différé et lui renie sa dette par la suite.

La perfidie envers un musulman

Parmi les péchés du cœur, il y a nuire à un musulman de façon cachée.

Nuire de façon cachée [al-makr] et la perfidie [al-khadî`ah] ont la même signification. Cela consiste à faire parvenir une nuisance à un musulman de façon cachée. Ainsi Aṭ-Ṭabarāniyy a rapporté que le Messager de Allāh, ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam a dit:

« المكر والخداع في النار »

Ce qui signifie: « Nuire de façon cachée et la perfidie font mériter le châtiment de l’enfer ».

Ainsi, celui qui nuit de façon cachée à l’un des musulmans sera tombé dans un grand péché.

Détester les compagnons du Messager de Allāh, les proches musulmans du Prophète et les vertueux

Parmi les péchés du cœur, il y a détester les compagnons du Messager de Allāh, ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam. Ce sont ceux qui l’ont rencontré de son vivant ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam, en ayant eu foi en lui et qui sont morts sur cela. [Que sa compagnie au Messager ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam ait duré ou non ; et même s’il est advenu une mécréance entre sa compagnie au Messager ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam et sa mort sur la foi c’est-à-dire même si après avoir rencontrer le Messager ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam en croyant en lui par la suite il est tombé dans une mécréance et puis il est mort sur la foi. Car certains de ceux qui étaient compagnons ont apostasié et puis sont revenu à l’islam].

Celui qui déteste tous les compagnons il devient non-croyant car ce sont eux qui transmettent la religion ; mais s’il déteste une partie d’entre eux il ne devient pas non-croyant. S’il déteste un compagnon tel que Aboū Bakr, `Oumar, `Outhmān ou `Aliyy, il est tombé dans un grand péché ; mais il n’est pas devenu non-croyants.

Quant à al-‘âl – la famille du Prophète –, il s’agit de ses proches parents ṣalla l-Lāhou `alayhi wa sallam croyants ainsi que ses épouses. Quant aux vertueux, il s’agit des pieux.

Quant au fait de détester certains individu parmi les musulmans grands pécheurs ce n’est pas interdit. Donc si quelqu’un déteste quelqu’un d’injuste comme Al-Hajjāj, ce n’est pas interdit ; Al-Hajjāj était très injuste ; il a tué des milliers de gens injustement et il a tué certains saints de parmi les compagnons.

L’avarice en ce que Allāh à ordonner de payer

Parmi les péchés du cœur, il y a la lésine sur ce que Allāh ta`ālā a ordonné de payer comme par exemple lésiner sur le paiement de la zakāt, la charge de l’épouse et des enfants, la charge des parents qui sont dans le besoin ou l’aide envers le proche parent qui est dans le besoin. Il y a aussi l’avarice qui est l’excès de lésine. Et proche de l’avarice, il y a la cupidité qui est le profond attachement à la possession et à l’accumulation des biens d’une manière blâmable (sans faire attention que cela provient du licite ou de l’illicite) pour se montrer ainsi supérieur aux gens, se vanter de ses richesses et ne les dépenser que pour satisfaire les passions interdites de son âme, que Allāh nous préserve de tous cela.

Manquer de considération envers ce que Allāh a honoré et rabaisser ce que Allāh a rendu important en tant qu’actes d’obéissance

Parmi les péchés du cœur, il y a le manque de considération envers ce que Allāh a honoré et rabaisser ce que Allāh a rendu important en tant qu’actes d’obéissance comme ce que certains disent: “à quoi te sert la prière ?” ou ils disent : “la prière, ça te nourrit et ça t’habille ?!”. Et ceci est de la mécréance qui fait sortir de l’Islam.

Il y a aussi le fait de minimiser un acte de désobéissance dont la gravité est rapportée dans la Loi, et de même se le rendre licite, comme ce qu’ils disent à propos de certains péchés: ” moi je le fais, ce n’est pas un problème”. Et ceci est de la mécréance qui fait sortir de l’Islam.

Et également le fait de rabaisser le Qour’ān est de la mécréance, à l’exemple de Al-Hallāj (un non-croyant faux soufis) lorsque quelqu’un le vit écrire un texte et l’interrogea: ” qu’est-ce que tu es en train d’écrire ?”, celui-ci répondit: “c’est quelque chose que je vais opposer au Qour’ān” c’est-à-dire “je fais quelque chose d’équivalent”.

De même, le fait de rabaisser la science de la religion est de la mécréance comme la parole de sayyid qoutb qui prétendit qu’apprendre le fiqh (jurisprudence Islamique) est une perte de temps et de récompenses.

De même, le fait de rabaisser le paradis est de la mécréance, comme ce que disent certains que “le paradis est un jeu pour les enfants”, ou rabaisser le châtiment en enfer ainsi ceux que disent certains que “l’enfer est un hôpital et non un lieu de châtiment” ceci est de la mécréance.

Remarque: Ce n’est pas de la mécréance d’insulter l’enfer, comme de dire ce qui est cité dans le Qour’ân qui a pour sens “quelle mauvaise demeure”. La mécréance est de considérer son châtiment comme rien.

Il n’est pas permis de dire au sujet d’un péché, qu’il soit grand ou petit: « Il n’y a pas de mal ». Celui qui dit au sujet d’un péché, en sachant que c’est un péché: « il n’y a pas de mal » sa parole constitue un reniement de la religion et il devient apostat.

الحمد لله رب العالمين

La louange est à Allāh, le Créateur du monde.