La signification de Sa parole ta^ala :
[وَهُوَ مَعَكُمْ أَيْنَمَا كُنْتُمْ] [2]
(wahouwa ma^akoum ‘aynama kountoum) c’est le fait qu’Il sache tout par Sa science. Al-ma^iyyah vient également dans le sens du soutien et du don de la victoire, comme dans Sa parole ta^ala :
[إِنَّ اللهَ مَعَ الَّذِينَ اتَّقَوْا] [3]
(‘inna l-Laha ma^a l-ladhina t-taqaw) [4].
Ce qui est visé ici n’est ni l’incarnation ni le contact. Celui qui croit cela devient mécréant car Il est, soubhanahou wa ta^ala, exempt du contact et de la séparation par une distance.
Par conséquent, on ne dit ni qu’Il est en contact avec ce monde, ni qu’Il en est séparé par la distance, car ces deux choses sont des caractéristiques des substances [5] ; et une substance, c’est ce qui accepte ces deux caractéristiques. Allah jalla wa ^ala n’est pas un être dont l’existence a un début, Allah a réfuté cela de Lui-même par Sa parole :
[لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَىءٌ]
(layça kamithlihi chay’) qui signifie : « Rien n’est tel que Lui ».
De même, on ne dit pas de Allah qu’Il est grand par la taille [6], ni petit, ni long, ni court, car Il n’a aucune ressemblance avec ce qui entre en existence et il est un devoir de chasser toute idée passant par l’esprit qui amènerait à quantifier Allah ta^ala ou à Le limiter.
Les mécréants des fils de ‘Isra’il ont attribué à Allah ta^ala la fatigue. Ils ont dit (qu’après avoir créé les cieux et la terre, Il se serait reposé en se couchant sur son dos) ; leur parole est de la mécréance.
Allah ta^ala est exempt de cela, tout comme Il est exempt des émotions tels que la sensibilité à la fatigue, aux douleurs et aux plaisirs. Celui à qui ces états adviennent est obligatoirement un être qui reçoit l’existence, une créature à qui advient le changement, et ceci est impossible concernant Allah ta^ala.
Allah ta^ala dit :
[وَلَقَدْ خَلَقْنَا السَّمَوَاتِ وَالأَرْضَ وَمَا بَيْنَهُمَا في سِتَّةِ أَيَّام وَمَا مَسَّنَا مِنْ لُغُوبٍ] [7]
(wa laqad khalaqna s-samawati wa l-‘arda wa ma baynahouma fi sittati ‘ayyamin wa ma massana min loughoub) ce qui signifie : « Et Nous avons créé les cieux et la terre et ce qui est entre eux dans six jours et Nous n’avons pas été atteint de fatigue ».
Ne se fatigue que celui qui utilise des organes et Allah soubhanahou wa ta^ala est exempt des organes.
Allah ta^ala dit :
[إِنَّ اللهَ هُوَ السَّمِيعُ الْبَصِير] [8]
(‘inna l-Laha houwa s-Sami^ou l-Basir) ce qui signifie : « Certes, Allah est Celui Qui entend et Qui voit ».
Ainsi, Allah ta^ala entend tout et voit tout sans comment. L’ouïe et la vue sont deux attributs éternels, sans organe, c’est-à-dire sans oreille ni œil, sans condition de proximité, d’éloignement ou de direction, et sans propagation de rayon lumineux ou de vibration d’air.
Si quelqu’un dit (que Allah a une oreille), il devient mécréant, même s’il dit (qu’Il a une oreille pas comme nos oreilles). Ce n’est pas le cas de celui qui dit qu’Il a un (^ayn) pas comme nos yeux [9] et un (yad) pas comme nos mains [10], si toutefois il le dit dans le sens de l’attribut. En effet, ceci est permis en raison de l’emploi des mots عَين (^ayn) etيَد (yad) dans le Qour’an –concernant Allah ta^ala. En revanche, le mot أُذُن (‘oudhoun) [11] n’y figure pas concernant Allah.
[1] La (ma^iyyah) de Allah, c’est l’expression…الله مع (Allah ma^a…) et le terme مع (ma^a) signifie « avec ».
[2] [souratou l-Hadid / 4]
[3] [souratou n-Nahl / 128]
[4] Cette ‘ayah signifie : « Certes, Allah accorde la victoire à ceux qui sont pieux et les protège ». En revanche, le sens qui vient communément à l’esprit de cette ‘ayah et qui n’est pas à retenir, c’est (que Allah serait, par Son Être même, avec ceux qui le craignent, dans chaque endroit, partout où ils sont) ; ceci est impossible car Allah existe sans endroit, on ne dit pas qu’Il est dans un endroit ni qu’Il est partout.
[5] Une substance, c’est tout ce qui a un volume, qu’il soit grand ou petit.
[6] Lorsqu’on dit Allahou ‘akbar, cela signifie qu’Il est plus puissant que tous ceux qui ont une puissance, qu’Il sait plus que tous ceux qui ont des connaissances et qu’Il est plus éminent que tous ceux qui sont éminents. Et cela ne signifie pas (qu’Il serait plus grand que tout autre par la taille et l’étendue). C’est ce que visaient les prédécesseurs (Salaf) en disant à propos des ‘ayah non explicites (moutachabihah) : “Acceptez-les telles qu’elles sont parvenues, sans attribuer de comment“. Cela ne signifie pas qu’Il aurait un comment qui nous serait inconnu. Celui qui dirait, en se basant sur ces paroles, (que l’istiwa‘ de Allah sur le Trône (^arch) est une position assise dont on ne connaît pas le comment), celui-là ne serait pas en accord avec les gens du Salaf, ni avec aucun autre musulman.
[7] [souratou Qaf / 38]
[8] [souratou l-Mou’min / 20]
[9] Pour l’homme, c’est l’œil. Mais s’agissant de Allah, le mot (^ayn) signifie un attribut sans comment, qui n’est pas un organe. Devient mécréant celui qui dit (que Allah a des yeux pas comme nos yeux).
[10] Pour l’homme, c’est la main. Mais s’agissant de Allah, le mot (yad) signifie un attribut sans comment, qui n’est pas un organe. Devient mécréant celui qui dit (que Allah a des mains pas comme nos mains).
[11] C’est l’oreille.