La louange est à Allāh le Créateur de l’univers, Lui Qui existe de toute éternité, exempt de début et de fin, sans endroit, Celui Qui ne meurt pas et Qui ne s’anéantit pas, Celui Qui est exempt du changement, de l’évolution, des défauts et des imperfections, absolument rien ne ressemble à Allāh et Il est Celui Qui entend et Qui voit. Que Allāh honore davantage le bien-aimé de nos cœurs, notre maître Mouḥammad, ainsi que sa famille et ses compagnons et qu’Il préserve sa communauté de ce qu’il craint pour elle.
Extrait du livre: ‘Oumarâ’ou l-Baladi l-Ḥarâm.
Auteur: As-Sayyid Ach-Chaykh Aḥmad bin As-Sayyid Zaynî Daḥlân, Le moufti des chafi`iyy à la sainte Mecque .1231-1304 h * 1886-1959
Maison d’édition : Ad-dârou l-Mouttaḥidah li n-Nachr.
Pages: 297-298 :
[Aṭ-Ṭā’if est une ville à environ 90 km à l’Est de la Mecque].
[`Abdou l-Lâh] Al-Bouwayḥît (un des chefs des wahhabites, espion à solde) est sorti [de Aṭ-Ṭā’if] pour leur procurer la garantie de paix de la part de `Outhmân [Al-Maḍayfiy] et de Salîm bin chakbân et voilà qu’un tireur des gens de Ta’if, sur un minaret, lui a tiré une balle qui a causé sa mort et son péril.
Lorsque les wahhabites apprirent la nouvelle, ils attaquèrent brusquement la muraille et ils ne rencontrèrent pas de résistance capable de les combattre et de les repousser. Un groupe d’habitants de Aṭ-Ṭā’if avant cela avait prit la fuite mais la cavalerie les avait rejoint et les wahhabites les tuèrent ; seul un petit nombre fut épargné.
Lorsqu’ils entrèrent dans Aṭ-Ṭā’if, ils se livrèrent à une tuerie générale des gens, les adultes et les jeunes, ceux qui sont commandés comme ceux qui commandent, les notables et les gens du commun. Ils égorgèrent même le nourrisson sur la poitrine de la mère ; ils montaient dans les maisons, faisaient sortir ceux qui s’y réfugiaient et les tuaient. Ils trouvèrent un groupe qui étudiait le Qour’ân et les tuèrent du premier au dernier. Ils massacrèrent tous ceux qui s’étaient réfugiés dans les maisons. Ensuite ils allèrent vers les boutiques et les mosquées et ils tuèrent les gens qui s’y trouvaient. Ils tuèrent l’homme dans la mosquée alors qu’il était dans l’inclination ou dans la prosternation jusqu’à l’extermination de tout ce monde ; alors malheur à eux de la part du Tout Puissant qui détient les cieux par Sa puissance. Il ne resta des gens de Ta’if (c’est-à-dire des combattants de cette ville) qu’un groupe d’un peu plus de 20 personnes. Ils se réfugièrent dans la maison des Al-Fitniyy, ils la barricadèrent et la protégèrent des tirs de balles pour qu’elles ne les atteignent pas. Il restait aussi un autre groupe à la maison des Al-Fa`r, composé de 270 combattants ; ils les combattirent toute la journée et les occupèrent par leur résistance, et ceci continua le deuxième et troisième jour.
Ibnou chakbân comprit qu’il ne pourrait les atteindre que par le complot et la ruse. Il leur envoya une lettre leur garantissant la paix dans laquelle il leur dit: “Vous avez la parole de Ibnou chakbân et `Outhmân”; ils leur prêtèrent ainsi serment et dès-lors, les résistants arrêtèrent le combat. Ils firent venir à eux un groupe pour récupérer les armes et leur dirent : “Les associateurs à la divinité n’ont pas le droit de porter les armes”, et là ils leur demandèrent de sortir devant leur émir. Lorsque les résistants furent placés face à lui, il ordonna qu’on les tue tous. C’est ainsi qu’ils furent martyrs. L’endroit où ils furent tués s’appelle “douqaqou l-lawz”. Il y avait aussi un groupe de résistants dispersés dans le quartier dit des `Içâ, composé d’environ 50 combattants ; ils étaient derrière des barricades et tiraient dans leur direction, là aussi les wahhabites réussirent à les faire sortir par des garanties de paix, de sauvegarde des âmes, de liberté etc… mais ils les conduisirent jusqu’à la vallée “wajj” et les y laissèrent dans le froid et la neige, complètement nus jusqu’à ce qu’ils leur donnent quelques pièces de tissus usées. Ils rassemblèrent dans cet état les hommes et les femmes, et ainsi les femmes pudiques habituées aux chambres protégées se trouvèrent dans une situation pitoyable. Treize jours plus tard ils leur donnèrent l’assurance qu’ils pourraient revenir en ville, et c’est seulement là que les wahhabites commencèrent à distribuer aux pauvres de petites poignées d’orge de façon humiliantes.
Chaque jour, les bédouins entraient dans la ville de Ta’if et s’accaparaient des biens. Ils pillaient l’or et l’argent, les biens commerciaux, les biens mobiliers, etc. Ils se jetaient sur les richesses comme les papillons autour du feu, et les biens dans leur campement étaient devenus comme des montagnes. Ils prirent tout sauf les livres qu’ils éparpillèrent sur les places publiques, les rues et les marchés où le vent les faisait voler. Parmi ces livres, il y avait des exemplaires du Qour’ân, des exemplaires de parties du Qour’ân en plusieurs milliers, des exemplaires de Al-Boukhâriyy, de Mouslim et d’autres livres de ḥadīth, de fiqh, de grammaire et d’autres sciences religieuses. Les livres restèrent ainsi dans les rues pendant des jours où ils les piétinèrent sans que personne ne put en retirer un seul papier.
Un de leurs démons leur apprit que la plus précieuse des richesses des habitants de Ta’if était enterrée sous les maisons. Ainsi ils essayèrent de la trouver en creusant sous une cave, et ils y trouvèrent des biens d’une valeur considérable ; ceci les encouragea à creuser partout et c’est ce qu’ils firent sous toutes les maisons. Ils les démolirent de haut en bas, et ils allèrent même jusqu’à creuser dans les toilettes et les égouts.
Voilà comment cette région qui avait été remplie de joie a été complètement détruite. Ce grand malheur se produisit durant le mois de dhou l-Qa`dah 1217.
(Fin de l’extrait du livre: ‘Oumarâ’ou l-Baladi l-Harâm de Chaykh AHmad Ibnou Zaynî Daḥlân le mouftî des châfi`iy à la sainte Mecque )
Chaykh AHmad Ibnou Zaynî Daḥlân le mouftî des châfi`iy à la sainte Mecque (1231-1304 h * 1886-1959 c)
Biographie Il s’agit de AHmad fils de Zaynî fils de AHmad Daḥlân le Mecquois, du Madh-hab châfi`iyy. Il était spécialiste de la Charî`ah, de la grammaire et de l’histoire ainsi que d’autres domaines. Il a apporté sa contribution à de nombreuses sciences. Il était le Moufti des savants châfi`iyy à la ville Sainte de la Mecque, surnommé Chaykhou l-‘Islâm. Il naquit à la Mecque en 1231 de l’Hégire (1886) et décéda à Médine en 1304 de l’Hégire (1959) à l’âge de 73 ans. Il écrivit successivement de nombreux livres dont :
C’est du dernier ouvrage que nous avons tiré le chapitre concernant la discorde des wahhabites. Il y figure sous ce même titre dans le deuxième tome du livre, entre les pages 228 et 240 dans l’édition d’Istanbul. On peut également trouver cette partie imprimée à part.
AHmad Ibnou Zaynî Daḥlân a écrit d’autres livres encore.
Un savant renommé a témoigné de sa science et de son honneur. Raḥmatou l-Lâh Al-Hindiy, l’auteur du livre ‘IDH-hârou l-Haqq (La Manifestation de la Vérité) qu’il a écrit pour montrer les contradictions dans la bible et démontrer l’absence de fondement de la croyance chrétienne, a dédié ce fameux livre au chaykh AHmad Ibnou Zaynî Daḥlân. Il l’a fait en reconnaissance de son incontestable mérite.
D’autre part, le chaykh AHmad Ibnou Zaynî Daḥlân a bénéficié d’une réputation qui dépassait largement la région d’Arabie ; Il est en effet cité comme référence et considéré comme leur maître par des `Oulamâ’ parmi les plus importants depuis son époque jusqu’à nos jours.
Son témoignage n’est donc pas sujet à caution lorsqu’il dénonce les égarements des wahhabites et leurs contradiction avec la croyance de tous les musulmans et lorsqu’il témoigne des exactions et des atrocités qu’ils ont perpétrées pour s’emparer du pouvoir dans la péninsule arabe.
الحمد لله رب العالمين
La louange est à Allāh, le Créateur du monde.