بِسمِ اللهِ الرَّحمـنِ الرَّحِيم
Bismi l-Lâhi r-Raḥmāni r-Raḥîm
الحَمدُ للهِ رَبِّ العَالَمِين والصَّلاةُ والسَّلامُ عَلى سَيِّدِنَا مُحَمَّدٍ رَسُولِ اللهِ
Louanges à Allāh Seigneur des mondes, que Allāh honore et élève davantage en degrés notre maître Mouḥammad et qu’Il préserve sa communauté de ce que le Prophète craint pour elle.
Notre Seigneur tabâraka wa ta`ālā dit:
﴿فَأَمَّا مَن ثَقُلَتْ مَوَازِينُهُ فَهُوَ فِي عِيشَةٍ رَّاضِيَةٍ وَأَمَّا مَنْ خَفَّتْ مَوَازِينُهُ فَأُمُّهُ هَاوِيَةٌ﴾
(fa ‘ammâ man thaqoulat mawâzînouh ; fahouwa fî `îchatin râDiyah ; wa ‘ammâ man khaffat mawâzînouh ; fa ‘oummouhou hâwiyah,)
ce qui signifie: « Celui dont les bonnes œuvres seront plus lourdes dans la balance sera dans une vie aisée et satisfaisante, et celui dont les bonnes œuvres seront plus légères dans la balance alors sa demeure sera l’enfer. » [sôurat Al-Qâri`ah/ 6à 9]
At-Tirmidhiyy a rapporté dans ses Sounan d’après Abôu Hourayrah, que Allāh l’agrée, que le Prophète a dit:
« إِذَا مَاتَ ابْنُ ءادَمَ انْقَطَعَ عَمَلُهُ إِلاَّ مِنْ ثَلاَثٍ صَدَقَةٍ جَارِيَةٍ وعِلْمٍ يُنْتَفَعُ بِهِ وَوَلَدٍ صَالِحٍ يَدْعُو لَهُ »
(‘idhâ mâta bnou ‘Âdam ‘inqaTa`a `amalouh ‘illâ min thalâth Sadaqatin jâriyah wa `ilmin yountafa`ou bih wa waladin Sâlihin yad`ôu lah)
ce qui signifie: « Lorsque le fils de ‘Âdam meurt, ses actes seront interrompus sauf ce qui lui parvient à partir de 3 sources: une aumône qui court, une science par laquelle on tire profit et un enfant vertueux qui lui fait des invocations. »
La signification de sa parole: (‘inqaTa`a `amalouh) ce qui signifie: « ses actes seront interrompus. » C’est-à-dire que les actes dont il est responsable, les actes pour lesquels des récompenses peuvent être obtenues seront interrompus par la mort de l’être humain sauf à partir de ces trois sources qui sont des causes pour obtenir des récompenses.
Celui qui a laissé une science par laquelle on profite, alors quand il sera mort, il aura une récompense qui lui viendra autant que les gens profitent de cette science qu’il a laissée derrière lui après sa mort car il a été la cause pour ce profit.
S’il a laissé une aumône qui court c’est-à-dire par exemple qu’il a construit une Mosquée ou une école pour que l’on y enseigne une science utile ou ce qui est de cet ordre, alors il aura des récompenses qui vont lui venir chaque fois que les gens profiteront de ce qu’il a fait parce qu’il a été la cause pour cela.
Enfin, si son fils vertueux lui fait une invocation ou plus particulièrement il invoque Allāh qu’Il lui accorde une récompense semblable à sa récitation du Qour’ân ou ce qui est de cet ordre, ce mort obtient une récompense en raison de la vertu de son fils car cette vertu est grâce à la bonne éducation qu’il lui a donnée, et à l’enseignement qu’il lui a assuré pour qu’il soit vertueux. Quant à ce qui a été confirmée par l’observation directe et par tawâtour et qui est arrivé à certains musulmans vertueux dans leur tombe, qu’ils faisaient la prière ou qu’ils récitaient le Qour’ân, leurs actes ne leur donnent pas de récompenses car ils ne sont plus responsables. Le Messager de Allāh a ainsi attiré l’attention de sa communauté que les œuvres qui sont sources de récompenses seront interrompus par la mort des humains, alors qu’ils s’empressent d’accomplir des bonnes œuvres avant de mourir. Il n’y a pas dans ce ḥadīth ce qu’ont prétendu certains à savoir que le Prophète est mort et qu’il n’a donc plus d’œuvres après sa mort, qu’il ne profite plus à autrui et qu’il ne serait pas permis de l’appeler après sa mort en disant: « Yâ Mouhammad ! » ou « Yâ Rasôula l-Lâh ! ». Ils ont même prétendu que c’était une sorte de chirk, une sorte d’association à Dieu qui ferait sortir de l’islam. La prétention de ces gens-là est contraire à la croyance que les musulmans ont, qu’ils soient du Salaf –les musulmans des trois premiers siècles- ou des Khalaf -les musulmans des siècles suivants-. Ces gens-là prétendent donner pour argument pour leur prétention ce ḥadīth:
« إِذَا مَاتَ ابْنُ ءادَمَ انْقَطَعَ عَمَلُهُ »
(‘idhâ mâta bnou ‘Âdam ‘inqaTa`a `amalouh)
ce qui signifie: « Lorsque le fils de ‘Âdam meurt, ses actes seront interrompus »
Il n’y a pas dans ce ḥadīth de preuve sur ce qu’ils ont prétendus. En effet, le sens de ce ḥadīth comme nous l’avons indiqué plus haut, c’est que les actes dont la personne est responsable, pour lesquels elle peut avoir des récompenses, seront interrompus, et non pas que le mort serait comme un bout de bois après être enterré, qu’il ne sentirait rien du tout, qu’il n’entendrait pas ou qu’il ne dirait rien du tout. Comment en serait-il ainsi alors qu’il a été confirmé comme l’a rapporté Ibnôu Majjah et d’autres que le Prophète est vivant dans sa tombe et que les actes de sa communauté lui sont exposés. Quand il voit du bien, il remercie Allāh pour cela et quand il voit autre que cela, il demande le pardon en faveur de la communauté.
Il a également été confirmé qu’il rend le salâm à ceux qui le lui passe auprès de sa tombe et que lorsque quelqu’un qui est éloigné lui passe le salâm, ce salâm lui est transmis.
Nous avons vu dans le discours précédant, le discours de Al-Mi`râj -l’Ascension-, comment notre Maître Môuçâ a profité à la communauté de Mouḥammad. Il a ainsi indiqué à notre Maître Mouḥammad de demander à Allāh l’allègement des prières obligatoires. Au lieu de 50, elles sont devenues 5 par jour et nuit. Il y a en tout cela des preuves claires que le mort profite après sa mort, par la volonté de Allāh.
Quant à ce que font certains impudents qui accusent les musulmans d’être des non-croyants parce qu’ils appellent au secours le Messager de Allāh lors des épreuves, c’est une accusation sans fondement. En effet, la personne qui est vivante, si elle profite à celle qui l’appelle, elle lui profite par la volonté de Allāh parce qu’elle est une cause. Quant à celui qui crée le profit et la nuisance, c’est Allāh parce qu’il n’y a pas d’autre créateur que Allāh, il n’y a pas un seul créateur de quoique ce soit si ce n’est Allāh.
Le mort également peut profiter à celui qui l’appelle, et ce par la volonté de Allāh au titre de cause, grâce à l’invocation qu’il fait à Allāh pour régler l’affaire de celui qui l’appel au secours. Ainsi, le mort et le vivant sont équivalents dans le fait que tous deux n’ont pas d’influence pour créer un profit ou une nuisance, mais ils ne sont, tous deux, que des causes alors que le créateur du profit et de la nuisance, c’est Allāh ta`ālā.
Vous qui vous vous précipitez pour déclarer non-croyant la communauté, arrêtez vous un instant pour réfléchir. Lorsque vous êtes malade et que vous prenez un médicament et que vous guérissez, n’est-ce pas que la guérison est par la création de Allāh ? N’avez-vous donc pas pris un médicament qui est une cause pour la guérison ? Est ce que vous dites de vous-même que vous avez attribué un associé à Allāh parce que vous avez pris un médicament qui est une cause de guérison ? Nous ne pensons pas que vous allez dire cela ! Donc si celui qui prend un médicament que telle ou telle personne a composé, n’attribue pas un associé à Allāh en prenant le médicament en tant que cause pour la guérison tout en ayant la certitude que c’est Allāh qui est le créateur du profit et de la nuisance, de la maladie et de la guérison. Comment alors déclarent-ils non-croyant celui qui prend le messager de Allāh comme cause pour obtenir ce qu’il souhaite ?!
Mes frères de foi, les compagnons, que Allāh les agrée, ont bien compris du Messager de Allāh le caractère permis d’appeler au secours le Prophète après sa mort. Entre autre, il y a `Abdou l-Lâh Ibnou `Oumar que Allāh l’agrée lui et son père et d’autres qui ont fait cela. Al-Boukhâriyy a ainsi rapporté dans son livre Al-‘adabou l-moufrad dans le chapitre « ce que l’homme dit lorsque sa jambe est paralysée » que Ibnou `Oumar a été atteint par une maladie dans sa jambe (khadar), c’est-à-dire que sa jambe s’est comme paralysée, et un homme lui a alors dit: « cite la personne que tu aimes le plus ! » c’est-à-dire puisse cette mention être une cause de guérison. `Abdou l-Lâh Ibnou `Oumar dit: « Yâ Mouḥammad ! » [Fin de citation]. Et dans la version rapportée par Ibnou s-Sounniyy, il a dit: « Yâ Mouḥammadâh ! », c’est alors qu’il s’est relevé et il a pu marcher à nouveau [Fin de citation]. Dans une autre version également, il a dit: « Yâ Mouḥammad ! » et c’est comme si il a été délivré d’un `Iqâl (Il a comparé son redressement à celui d’un chameau dont les pattes étaient ligotées et qu’on délivre, et qui se redresse d’un seul coup.) [Fin de citation]. C’est-à-dire que cette maladie qui est comme la paralysie s’en est allée. Ce qui s’est produit de la part de `Abdou l-Lah Ibnou `Oumar, est un appel au secours adressé au messager de Allāh avec les termes: « Yâ Mouhammad ! » alors que chez ses impudents qui se précipitent dans la déclaration de mécréance, l’Istighâthah- l’appel au secours – adressé au Prophète après sa mort serait un chirk – une association à Dieu.
Que disent-ils après toutes ces preuves, est ce qu’ils vont abandonner leur avis de déclarer non-croyant celui qui appelle « Ô Mouḥammad ! » ou alors vont-ils accuser `Abdou l-Lâh Ibnou `Oumar de pratiquer le chirk, ce grand compagnon au sujet duquel le prophète a dit qu’il était un homme vertueux (Sâlih).
Mes frères de foi, ce n’est pas une attribution d’un associé à Allāh le fait que les musulmans disent lors de l’épreuve: « Yâ Mouḥammad ! » – « Ô Mouḥammad ! », cela veut dire ô toi le messager de Allāh vient à notre secours en faisant des invocations à Dieu pour Qu’Il nous délivre de notre tourment.
Mes frères de foi, la demande de quelqu’un serait une association à Dieu lorsque celui qui demande, demande que la créature lui crée une quelconque chose, c’est à dire lui fasse surgir du néant quelque chose tout comme Allāh ta`ālā crée ou s’il demande à une créature de lui pardonner ses péchés car Allāh ta`ālā dit:
﴿هَلْ مِنْ خَالِقٍ غَيْرُ اللَّهِ﴾
(hal min khâliqin ghayrou l-Lâh)
ce qui signifie: « Y-aurait-il un créateur autre que Allāh ?! » [sôurat FâTir/3]
Et Allāh ta`ālā dit:
﴿وَمَن يَغْفِرُ الذُّنُوبَ إِلاَّ اللّهُ﴾
(wa man yaghfirou dh-dhounôuba ‘illâ l-Lâh)
ce qui signifie: « Qui d’autre que Dieu pardonne les péchés ?! » [sôurat ‘Ali `Imrân/135]
N’est-ce pas que Jibrîl a dit à la Dame Maryam:
﴿لِأَهَبَ لَكِ غُلَامًا زَكِيًّا﴾
(li‘ahaba laki ghoulâman zakiyyâ)
ce qui signifie: « Afin que je te fasse don d’un enfant vertueux » [sôurat Maryam/19]
Celui qui fait don de l’enfant, en l’occurrence `Îçâ à Maryam, en réalité c’est Allāh. Sauf que Allāh a fait que Jibrîl soit une cause et Jibrîl s’est attribué à lui le fait de donner cet enfant.
Il en est de même pour celui qui dit: « Ô Messager de Allāh»-« Yâ Rasôula l-Lâh », il sait absolument et pertinemment que le créateur de l’aide, c’est Allāh mais que le Messager de Allāh peut être une cause.
C’est à partir de là que l’on comprend et que l’on sait la gravité de l’outrance et de l’égarement et de l’exagération de ceux qui déclarent non-croyants ceux qui font le tawassoul et l’istighâtah, du simple fait que quelqu’un dise: « Yâ Rasôula l-Lâh….. »-« Ô Messager de Allāh, je ne vois plus de solution vient à mon secours ô messager de Allāh ! » ou ce qui est de cet ordre parmi les expressions. Et ils se rendent licite avec ces fausses accusations, le sang des musulmans et leur bien, tout cela pour diffuser la discorde sur terre et pour semer le mal et la dissension.
C’est l’aide de Allāh que nous recherchons pour contrer les gens semblables à eux et qui de mieux que Allāh à qui se fier, Il est Celui Qui accorde la victoire.