1 – Quant à Mouhammad , il y a parmi ses miracles, que Allah l’élève davantage en degrés ainsi que tous ses frères prophètes, le gémissement du tronc. Le Prophète s’appuyait contre le tronc d’un palmier dans sa mosquée avant qu’on lui fabriquât une chaire (minbar). Lorsqu’on la lui construisit, il monta dessus r et commença son discours, debout sur le minbar. C’est alors que le tronc se mit à gémir, au point que tous ceux qui étaient dans la mosquée entendirent son gémissement. Le Messager de Allah est alors descendu et l’étreignit, c’est-à-dire le prit contre lui et l’enserra de ses bras, alors il s’est tu.
2 – Il y a parmi ses miracles r, la glossolalie des animaux –le fait qu’ils ont parlé. L’Imam Ahmad et Al-Bayhaqiyy avec une forte chaîne de transmission ont rapporté du hadith de Ya^la Ibnou Mourrah Ath-Thaqafiyy, qu’il a dit : Tandis que nous marchions avec le Prophète r, un chameau affecté au transport de l’eau est passé à côté de nous. Lorsqu’il l’a vu, le chameau a blatéré et a baissé l’avant de son cou. Le Prophète r s’est arrêté à son côté et a dit :
(( أَيْنَ صَاحِبُ هَذَا الْبَعِيرِ ؟ ))
(‘ayna sahibou hadha l-ba^ir) ce qui signifie : « Où est le propriétaire de ce chameau ? » Le propriétaire est alors venu. Le Prophète lui a dit :
(( بِعْنِيهُ ))
(bi^nih) ce qui signifie : « Vends-le moi… ». Il lui a dit : “Nous te le donnons Ô Messager de Allah et il appartient à une famille qui n’a pas d’autre moyen de vivre que lui”. Le Prophète r lui dit :
(( أَمَّا مَا ذَكَرْتَ مِنْ أَمْرِهِ فَإِنَّهُ شَكَا كَثْرَةَ الْعَمَلِ وَقِلَّةَ الْعَلَفِ فَأَحْسِنُوا إِلَيْهِ ))
(‘amma ma dhakarta min ‘amrihi fa’innahou chaka kathrata l-^amali wa qil-lata l-^alafi fa’ahsinou ‘ilayh) ce qui signifie : « Par rapport à ce que tu as dit à son propos, il s’est plaint du trop de travail et du peu de foin, alors traitez-le bien ».
3 – Ibnou Chahin a rapporté dans Dala‘ilou n-Noubouwwah de ^Abdou l-Lah Ibnou Ja^far qu’il a dit : Le Messager de Allah me portait un jour derrière lui sur sa monture. Il pénétra dans le jardin d’un homme des ‘ansar à Médine où se trouvait un chameau. Lorsqu’il vit le Prophète r, ce chameau gémit de tendresse et ses larmes ont coulé. Le Prophète r alla vers lui et lui essuya les larmes, il s’est alors calmé. Le Prophète a dit :
(( مَنْ رَبُّ هَذَا الْجَمَل ؟ ))
(man rabbou hadha l-jamal) ce qui signifie : « Qui est le propriétaire de ce chameau ? » Un jeune des ‘ansar vint alors et dit : Il est à moi. Alors, il lui dit :
)) أَلاَ تَتَّقِي اللهَ فِي هَذِهِ الْبَهِيمَةِ الَّتِي مَلَّكَكَ اللهُ إِيَّاهَا فَإِنَّهُ شَكَا إِلَيَّ أَنَّكَ تُجِيعُهُ وَتُدْئِبُهُ ((
(‘ala tattaqi l-Laha fi hadhihi l-bahimati l-lati mallakaka l-Lahou ‘iyyaha ! fa’innahou chaka ‘ilayya ‘annaka touji^ouhou wa toud’ibouh) ce qui signifie : « Ne crains-tu pas Allah concernant cette bête dont Allah t’a fait propriétaire. Elle s’est plainte à moi du fait que tu l’affames et la fatigues ».
Ce hadith est sûr, comme l’a dit le Mouhaddith Mourtada Az–Zabidiyy dans Charhou ‘Ihya‘i ^Ouloumi d-Din.
4 – Parmi ses miracles, il y a le jaillissement de l’eau d’entre ses doigts, chose éminente qui a été observée en plusieurs occasions, en présence d’assemblées nombreuses. Ceci nous est parvenu par plusieurs voies dont l’ensemble entraîne la connaissance catégorique, celle qui est acquise par tawatour ma^nawiyy [1]. Ce miracle n’est arrivé à personne d’autre qu’à notre Prophète puisque de l’eau a jailli de ses os, de ses ligaments, de sa chair et de son sang. Ceci est bien plus éminent que le jaillissement de l’eau de la roche que Mouça frappait de son bâton, car le jaillissement d’eau à partir d’un rocher est une chose commune, contrairement à son jaillissement à partir de la chair et du sang. Ceci a été rapporté par Jabir, ‘Anas, Ibnou Mas^oud, Ibnou ^Abbas, Abou Layla Al-‘Ansariyy et Abou Rafi^.
5 – Les deux Chaykh –Al-Boukhariyy et Mouslim– ont rapporté du hadith de ‘Anas sa parole : « J’ai vu le Messager de Allah r alors que le temps de la prière du ^asr avait débuté, il avait demandé de l’eau pour le woudou’ mais les gens n’en avaient pas trouvé. C’est alors qu’on apporta au Messager de Allah r un récipient d’eau pour le woudou’ dans lequel il mit sa main et il dit aux gens de faire leur woudou’ avec cette eau. J’ai vu alors l’eau jaillir d’entre ses doigts. Les gens ont fait leur woudou’ jusqu’au dernier d’entre eux ». Dans une version de Al-Boukhariyy, celui qui rapporte a dit à ‘Anas : « Combien étiez-vous ? ». Il lui a dit : « Trois cents ».
6 – Al-Boukhariyy et Mouslim ont rapporté du hadith de Jabir également : « Les gens eurent soif le jour de Al-Houdaybiyah alors que le Messager de Allah r avait devant lui un petit récipient à partir duquel il faisait le woudou’. Les gens l’assaillirent. Il leur dit :
)) ما لكم((
(ma lakoum ?) ce qui signifie : « Qu’avez-vous ? ». Ils lui dirent : Ô Messager de Allah, nous n’avons plus de quoi faire le woudou’, ni de quoi boire mis à part ce que tu as devant toi. Alors Il mit sa main dans le récipient et l’eau se mit à jaillir comme les sources. C’est ainsi que nous bumes et fîmes le woudou’. On demanda : combien étiez-vous ? Il a dit : si nous avions été cent mille, cela nous aurait suffi ; nous étions quinze cents ».
Le fait est que l’eau a jailli d’à même la chair qui se trouve sur les doigts. C’est explicitement ce qu’a dit An-Nawawiyy dans le Commentaire de Mouslim et ceci est appuyé par la parole de Jabir : « J’ai vu l’eau qui sortait », et dans une autre version : « qui jaillissait d’entre ses doigts ».
7 – Parmi ses miracles : la remise en place de l’œil de Qatadah après qu’il fut arraché.
Al-Bayhaqiyy, dans Ad-Dala‘il, a rapporté de Qatadah Ibnou n-Nou^man que son œil fut blessé le jour de la bataille de Badr. Le globe de son œil pendait sur sa joue. Les gens voulurent alors le lui sectionner. Ils demandèrent donc la permission au Messager de Allah. Il leur dit :
(( لا ))
(la) ce qui signifie : « non ». Il demanda qu’on le fasse venir à lui et il remit le globe oculaire en place avec la paume de sa main de sorte que par la suite, Qatadah ne distinguait plus lequel de ses deux yeux avait été blessé. Fin de citation
À propos de ces deux miracles, l’un des compositeurs d’éloges a dit en poésie :
Si Mouça a abreuvé les tribus des fils de ‘Isra‘il à partir de la pierre
Il y a dans la main une signification qui n’est pas dans la pierre
Si ^Iça a guéri l’aveugle de naissance par son invocation
Combien par sa paume ont été rendues de visions
8 – Il y a parmi ses miracles : la nourriture qui disait soubhana l-Lah (tasbih) dans sa main. Al-Boukhariyy a rapporté du hadith de Ibnou Mas^oud qui a dit : « Nous mangions avec le Prophète r et nous entendions le tasbih de la nourriture ».
Ces trois miracles sont plus étonnants que de ressusciter les morts, qui est l’un des miracles du Macih ^Iça fils de Maryam.
9 – Et parmi ses miracles :
[1] C’est-à-dire que le sens de cette nouvelle est parvenu par tawatour mais qu’ils ne l’ont pas transmise avec exactement les mêmes termes.