#62 18-22 L’histoire du Prophète Mouça
Môuçâ `alayhi s-salâm partit avec Yôucha` fils de Nôun `alayhima s-salâm. Il apprenait auprès de Môuçâ et l’accompagnait en étant à son service. Ils emportèrent comme provisions de voyage un poisson séché conservé dans le sel et prêt à la consommation ainsi que du pain.
Lorsqu’ils arrivèrent au confluent des deux mers, il a été dit que ce sont la mer Perse c’est-à-dire la mer Noire et la mer des Romains, c’est-à-dire la Mer Egée, donc au détroit du Bosphore, où ils firent halte à l’ombre d’un rocher non loin de la mer.
Ayant posé leurs têtes, ils se sont assoupis. Or une source d’eau jaillissait de ce rocher. On dit qu’elle s’appelait ^Aynou l-Hayât – source de La vie – qui s’écoule comme une petite cascade. Tout ce qui est touché par cette eau devient vivant par la volonté de Allâh. L’eau de cette source toucha le poisson salé qui remua, s’agita et s’échappa du récipient dans lequel il se trouvait pour plonger dans l’eau.
Ce qui est étonnant, c’est que le poisson avait été entamé, une moitié avait déjà été mangée et l’autre était restée. Ce fut un miracle pour Môuçâ `alayhi s-salâm. Il a d’ailleurs été mentionné qu’à la suite de ce miracle les gens de cette région avaient constaté l’apparition d’une nouvelle espèce de poisson, de la descendance de ce poisson-là : on ne trouve sur l’une de ses faces que des arêtes avec rien d’autre qu’une peau très fine tandis que l’autre face est charnue. C’était-là un signe que ce poisson était revenu à la vie après que sa moitié avait été consommée et cette caractéristique a été transmise à sa descendance.
A son réveil, le jeune Yôucha` a constaté que le poisson s’était échappé. Il s’est dit : « Je ne vais pas réveiller le Messager de Allâh maintenant. Je le lui dirai quand il se réveillera » Mais quand Môuçâ se réveilla, Youcha^ oublia de lui en parler et de l’informer que le poisson s’était échappé.
Môuçâ, de son côté avait oublié de lui demander s’il avait vu quelque chose d’étonnant. Ils poursuivirent donc leur route le restant de la journée et la nuit suivante sans ressentir ni faim ni fatigue.
Le lendemain, après avoir parcouru une longue distance Môuçâ dit à son auxiliaire : « Sers-nous enfin ce repas, nous sommes fatigués de ce voyage » C’est seulement à ce moment-là que Yôucha` informa Môuçâ de l’incident.
Ayant senti l’imminence de la rencontre avec Al-KhaDir, Môuçâ déclara : « Voilà ce que nous cherchions » c’est-à-dire nous voulions arriver là où nous allions perdre le poisson. Ils ont donc rebroussé chemin jusqu’à arriver au rocher auprès duquel ils s’étaient assoupis.
C’est là-bas que Môuçâ `alayhi s-salâm rencontra notre maître Al-KhaDir. Il était à la surface de l’eau, sur un tapis vert et recouvert d’un tissu vert. Môuçâ s’adressa à lui en disant : « As-salâmou `alaykoum » et Al-KhaDir lui répondit « wa `alaykoum s-salâm, y aurait-il un salam dans ma région ?! » en effet les gens de cette région n’étaient pas musulmans. C’est-à-dire qu’el Khadir était surpris que quelqu’un lui passe le salam. Puis il interrogea Môuçâ : « Qui es-tu ?
– Je suis Môuçâ, répondit-il.
– Môuçâ du peuple de ‘Isrâ’îl ?
– Oui, comment le sais-tu ?
– Celui Qui me l’a fait savoir est Celui Qui t’a fait connaître mon existence. N’avais-tu pas chez les fils de ‘Isrâ’îl suffisamment de quoi faire pour ne pas voyager jusqu’à moi ?!
– Si, avait répondu Môuçâ, mais j’ai reçu l’ordre de venir à toi pour que tu m’enseignes certaines de tes connaissances.
– ça ne te suffit pas, Môuçâ, d’avoir la torah et de recevoir la révélation ? lui demanda Al-KhaDir. J’ai certes une science que Allâh m’a accordée et que tu n’as pas alors que tu as une science que Allâh t’a accordée mais que je ne connais pas.
C’est avec douceur que Môuçâ `alayhi s-salâm adressa poliment à al KhaDir ces belles paroles empreintes du meilleur de ce que Allâh lui avait accordé comme bonnes manières et modestie : « Est-ce que tu m’accorderais, ô toi esclave vertueux, de me transmettre une part de tes connaissances ? Je te suivrai, je m’attacherai à ce que tu m’ordonneras et j’éviterai ce que tu m’interdiras. »
Al-KhaDir lui dit : « Tu ne vas pas pouvoir patienter avec moi ; si tu me tiens compagnie, tu vas voir des choses en apparence étranges et étonnantes » Môuçâ, qui était attaché pour apprendre la science et qui aspirait à la connaissance, lui répondit :
– Tu verras, si Allâh veut, je serai patient et je ne te désobéirai pas.
– Si tu me tiens compagnie, lui dit Al-KhaDir, je veux que tu t’engages à ne me poser aucune question jusqu’à la fin du voyage. Après quoi je t’expliquerai tout ce que tu voudras et je te donnerai satisfaction »
Vous découvrirez la suite de cette rencontre mémorable dans notre prochain épisode, alors continuez à nous suivre.