#37 7-11 L’histoire du Prophète YOUÇOUF
Une fois que le roi fut convaincu de l’innocence de Youçouf et qu’on l’avait accusé injustement, le Prophète véridique, considérant que rien ne l’empêchait plus de sortir de prison, accepta de sortir et se rendit chez le roi.
Au moment de leur rencontre, le roi s’adressa à lui en ces termes : à partir d’aujourd’hui, nous considérons que tu es quelqu’un de confiance et tu auras un bon statut. Puis il le fit asseoir sur son trône et lui dit : j’aimerais entendre de ta bouche le rêve que j’ai fait.
A ce moment Allâh accorda un miracle évident à son Prophète Youçouf: Il lui dévoila le rêve du roi et même ce qu’il avait ressenti en voyant le rêve.
Il lui dit : Ô roi, tu as vu 7 belles vaches blanches et grasses sortir du Nil. S’éloignant du rivage, elles se sont dirigées vers toi et leurs mamelles dégoulinaient de lait. Tu les contemplais et les trouvais magnifiques. Puis le Nil s’est asséché, la terre a avalée son eau et son lit est apparu, tout sec. En sont sorties 7 vaches maigres et faméliques au ventre creux. Elles n’avaient pas de mamelles mais des canines et des molaires avec en plus des pattes comme celles des chiens et des trompes comme celles des éléphants. Elles se sont mélangées aux vaches grasses et puis les ont dévorées comme des fauves dévorent leurs proies, déchiquetant leur peau, mangeant leur chair et brisant leurs os. En voyant ce rêve, tu te demandais comment, malgré leur maigreur, elles avaient pu prendre le dessus sur les vaches grasses et les dévorer sans même grossir !
Par la suite, tu as vu 7 épis tendres et humides remplis de grains et gorgés d’eau qui poussaient au même endroit que 7 épis desséchés et noircis. Les racines de tous plongeaient dans l’eau et tu te demandais : comment se fait-il que des épis alimentés par la même eau soient si différents ? Un vent s’est alors levé, a dispersé les feuilles des épis secs de manière à en recouvrir les épis verts pleins de grains. Les beaux épis ont été comme brulés par le feu et sont devenus noirs et poussiéreux. C’est alors que tu t’es réveillé, Ô roi
Le roi stupéfait s’exclama : Encore plus étonnant que le rêve lui-même, c’est le fait de l’entendre de ta bouche ! Et qu’en penses-tu Ô toi le véridique ?
Youçouf répondit : je pense que tu devras mettre en culture beaucoup de terres pendant les années d’abondance. Même si tu fais semer sur des rochers ou de l’argile, tout poussera. Allâh fera pousser les plantes et il y aura beaucoup de bénédictions dedans. Puis tu feras construire de grands silos pour le stockage et ordonneras de récolter toute la plante : les chaumes et les épis serviront de fourrage au bétail tandis que les hommes se nourriront du grain. Il ajouta : ordonne à ton peuple d’amener un cinquième de tout ce qu’ils récolteront aux lieux de stockage et ta capacité de stockage suffira pour le peuple d’Égypte et des contrées avoisinantes. Les gens viendront de loin pour t’acheter des vivres et tu amasseras plus de richesses que ce qu’aucun homme n’a possédé avant toi.
Le roi dit : mais qui sera apte à gérer ce trésor si je récupère toutes les richesses d’Égypte ? Personne n’est suffisamment honnête. Youçouf le conseilla : confie-moi cette responsabilité, je saurai m’en acquitter honnêtement et préserverai le grain.
Le roi accepta, démit le vizir de ses fonctions et nomma Youçouf à sa place.
Etant donné que Allâh avait accordé à Youçouf une position forte et que le roi l’avait désigné comme trésorier, le Prophète en profita pour inviter les égyptiens avec sagesse et douceur à entrer en Islam, croire en Dieu Unique Créateur et ne rien Lui associer. Crurent en lui ceux qui crurent parmi les égyptiens.
Ils l’ont aimé pour ce qu’ils ont trouvé de bien et de bonheur dans ce à quoi il appelait et pour la courtoisie et la gentillesse que Youçouf leur témoignait dans ses échanges avec eux et ses bonnes manières.
Tout se passa comme notre maître Youçouf l’avait annoncé : il fit construire de grands lieux de stockage et ordonna de planter beaucoup. La récolte, exceptionnellement abondante, fut stockée, de même que les 6 années qui suivirent. Puis il annonça que les temps difficiles arrivaient. Il s’adressa au peuple d’Égypte en ces termes : Braves gens, que personne ne sème plus un seul grain à partir de maintenant, ce serait du gâchis car rien ne poussera pendant un certain temps.
Puis, la première année calamiteuse, les gens consommèrent tout ce qu’ils avaient stocké chez eux. Puis ils se mirent à acheter les vivres emmagasinés par notre maître Youçouf.
La première année, ils payèrent avec leurs pièces de monnaie jusqu’à ce qu’il ne leur reste plus un seul dinar (c’est une pièce en or) ni un seul dirham (c’est une pièce en argent). Tout était dans les caisses de l’intendant.
La deuxième année ils achetèrent du grain contre leurs bijoux et leurs pierres précieuses jusqu’à ce qu’il ne leur en reste plus aucun.
La troisième année ils achetèrent du grain contre leur bétail jusqu’à ce qu’il ne leur reste plus aucun animal. Tout était devenu propriété de Youçouf l’intendant d’Egypte.
La quatrième année, il leur vendit le grain contre leurs esclaves, hommes et femmes et la cinquième année contre leurs biens immobiliers : les maisons et les terres lui appartenaient désormais.
L’Egypte entière était dans les mains de Youçouf mais comme tous les habitants purent se nourrir et que personne ne souffrit de la faim, ils disaient : WAllâh, nous n’avons pas de roi plus glorieux et meilleur que celui-ci !
Voilà on arrive à la fin de cet épisode et dans le prochain on parlera de la visite de ses frères suivez nous donc et à bientôt.