#63 19-22 L’histoire du Prophète Mouça
On a vu dans le précédent épisode dans quelles circonstances Moise l’envoyé de Dieu a rencontré Al Khadir, voyons maintenant ce qu’ils ont vécu ensemble.
Mouça renvoya son auxiliaire vers les fils de ‘Isrâ’îl et partit avec Al-KhaDir, marchant le long du rivage jusqu’à ce qu’ils aperçoivent un bateau. Ils demandèrent aux propriétaires de les emmener avec eux jusqu’à leur destination. El Khadir leur dit : je donnerai pour chacun de nous le double de ce que vous prenez d’habitude des passagers. Un des marins dit : lorsqu’on voit des hommes dans un endroit inquiétant, on craint qu’ils soient des voleurs. Mais ses compagnons déclarèrent : on va les emmener car leurs visages sont lumineux. Ils les firent donc embarquer gratuitement.
Tandis qu’ils étaient à bord, Mouça eut la surprise de voir Al-KhaDir éventrer le bateau en retirant deux planches de bois. Seul Mouça l’avait vu et si quelqu’un des marins s’en était aperçu, il l’en aurait empêché. En effet, parmi les particularismes d’el Khadir, il y a que seuls ceux que Allâh veut, le voient.
Mouça qui était le Messager honoré envoyé pour guider les gens et les préserver de l’injustice désapprouva qu’el KhaDir rétribue le bien que leur avait fait les marins par un mal et leur gentillesse par l’ingratitude. Il craignait aussi que le bateau coule et qu’ils se noient. Il adressa des reproches à el KhaDir en disant : que dirais-tu s’ils sombraient alors qu’ils nous ont fait monter gratuitement et nous ont rendu service et toi, tu sabordes leur navire et tu essayes de le couler ? C’est vraiment étrange ce que tu fais ! Al-KhaDir se tourna vers lui et lui rappela alors sa condition et l’engagement pris en disant : ne t’avais-je pas dit que tu ne pourrais patienter ? Mouça s’en rappela et lui dit : « Ne m’en veux pas ! …» puis il se mit à l’écart.
Alors qu’ils étaient à bord du navire, un oiseau se posa sur le bord et plongea son bec dans l’eau pour en prendre une goutte. Al-KhaDir dit à Mouça ce qui signifie : «Ô Moïse, Nous ne savons de ce que Allâh sait que la petite part que Allâh nous a donnée. La part qu’Il nous a donnée en comparaison de ce qu’Il ne nous a pas donné est semblable à la quantité d’eau que cet oiseau a pris en son bec ».
Le navire avait pu effectuer sa traversée sans que personne ne se noie, puis Al-KhaDir `alayhi s-salâm passa sa main à l’emplacement des deux planches arrachées et elles redevinrent telles qu’elles étaient auparavant, par la volonté de Allâh. Les navigateurs s’en réjouirent.
Comme il était arrivé à sa destination, il descendit du navire avec Moïse et ils poursuivirent leur chemin. Ils trouvèrent des jeunes en train de jouer. Al-KhaDir saisit l’un d’eux. C’était un égaré mécréant, un voleur, un brigand. Il semait la corruption tout en jurant à ses parents qu’il ne faisait rien de mal. Ses parents le croyaient et donc le protégeaient des soldats et de la vindicte des gens. Al-KhaDir l’entraina au loin, le mit à terre et le tua, comme Allâh le rapporte dans Sourate Al-Kahf.
C’en était trop pour Mouça qui, ahuri, lui dit comment peux-tu tuer quelqu’un qui n’a rien fait ? Il se tourna vers lui et lui répondit : Ne t’ai-je pas dit que tu ne pourrais pas patienter avec moi ?! Il a été rapporté qu’il a arraché l’épaule gauche du cadavre, a dégagé la chair et que sur l’omoplate était écrit : mécréant. Ne croira jamais en Dieu. Mouça a dit alors: si je t’interroge encore sur quelque chose après cela, je prendrai congé de toi.
Moïse et Al-KhaDir `alayhima s-Salâm poursuivirent leur chemin et arrivèrent dans un village dont les habitants étaient avares et mesquins. Ils passèrent parmi les gens et leur demandèrent un peu de nourriture mais aucun villageois ne leur offrit quoi que ce soit. Pire encore, ces gens les rabrouèrent de manière irrespectueuse. Ils quittèrent donc le village, affamés. Mais avant d’en franchir les limites, ils virent un mur qui tombait en ruine et risquait de s’effondrer. Al-KhaDir le redressa grâce à un miracle qui lui fut accordé. Il passa la main sur le mur qui se remit totalement d’aplomb. Le mur était immense : 30 coudées de l’époque d’épaisseur et 500 coudées de long sur 50 coudées de hauteur. Mouça, étonné, lui dit : « Quelle chose étrange ! Tu rétribues en bien ces gens qui nous ont mal accueillis. Si tu le voulais, tu pourrais demander un salaire en contrepartie de ce service rendu, un salaire qui puisse nous épargner cette faim ». Al-KhaDir, persuadé que Moïse ne pourrait plus patienter lui dit: « c’est ici qu’on va se séparer»
Mouça le saisit par ses vêtements en disant : je ne te quitterai pas tant que tu ne m’auras pas expliqué ce qui t’a autorisé à faire ce que tu as fait. Comme Mouça insistait et réclamait des explications, el KhaDir commença à expliquer ce que nous verrons dans l’épisode suivant de la série histoires de Prophètes ! Suivez nous donc et a bientôt