^OUMAR IBNOU L-KHATTAB que Allah l’agrée
Il se nomme Abou Hafs ^Oumar Ibnou l-Khattab Ibni Nafil. Son arbre généalogique rejoint celui du noble Prophète à Ka^b Ibnou Lou’ayy. Sa mère est Houthmah Bintou Hachim. Le Messager de Allah (sallAllahu ^alayhi wa sallam) l’a surnommé Al-Farouq, Celui qui discerne, car il discernait le vrai du faux.
Il est né, que Allah l’agrée, treize années après l’année de l’éléphant et entra en Islam trois années après la révélation, il avait alors vingt-sept ans.
Il était grand et chauve, blanc de peau avec beaucoup de rougeur, la barbe fournie mais légère au niveau des favoris, très fournie au niveau des moustaches, l’iris des yeux très rouge, très modeste, ascète, pieux vertueux, austère.
Il prit le califat par désignation de Abou Bakr As-Siddiq, que Allah les agrée tous deux. Il lui fut prêté serment de son vivant, puis il dirigea les affaires du califat avec loyauté, justice et excellentes gestion et stratégie.
Il organisa les armées pour le combat dans la voie que Allah agrée et destitua Khalid Ibnou l-Walid du commandement des armées du Cham. Il plaça Abou ^Oubaydah à la tête des armées et des légions à cause de la dureté du commandement de Khalid et de sa sévérité.
La conquête de Damas
Lorsque l’affaire de Yarmouk fut réglée, les musulmans se dirigèrent vers Damas, ils l’assiégèrent durant soixante-dix nuits de ses quatre côtés. Une nuit, par surprise, Khalid Ibnou l-Walid escalada le mur avec ceux qui étaient avec lui, tua les sentinelles gardant la porte et prit d’assaut la ville avec les soldats, puis il dit : “Allahou ‘Akbar” et ils dirent : “Allahou ‘Akbar”. Les gens de la ville se réfugièrent auprès de leurs chefs qui appelèrent à faire un pacte de paix. Les musulmans entrèrent donc par les différents côtés de la cité grâce à ce pacte et se retrouvèrent avec Khalid Ibnou l-Walid au centre de la ville. La partie de la ville pénétrée par Khalid fut elle aussi prise grâce à un pacte de paix. Cela eut lieu la quatorzième année de l’Hégire. Puis les soldats continuèrent leurs conquêtes, ils conquirent Tabariyah et Baysan grâce à un pacte de paix, sans effusion de sang, ainsi que Qayçariyyah, Ghazzah, Sibastiyyah. Ils conquirent aussi Nabouls, Ar-Ramlah, Loudd, ^Amwas, Bayt Habroun, Yafa et toute la région jusqu’à Gaza.
La conquête de Jérusalem
Ensuite Abou ^Oubaydah marcha sur la Jordanie, réunit les armées et se dirigea vers Jérusalem. Il leur écrivit un message puis les attendit. Mais ils refusèrent de se rendre. Il partit donc à leur rencontre, établit son camp à proximité d’eux et les assiégea. Lorsque le siège fut trop éprouvant pour eux, ils demandèrent la paix, ce qu’il accepta. Ils dirent : “Envoie un message à ton gouverneur afin que ce soit lui qui nous donne le pacte de paix”.
Abou ^Oubaydah ayant écrit à l’Emir des croyants pour l’en informer, ^Oumar réunit les grands compagnons et leur demanda leur opinion : devait-il s’y rendre ou non ? Ils lui suggérèrent tous d’y aller. C’est ainsi qu’il réunit une troupe et s’en alla après avoir nommé ^Aliyy Ibnou Abi Talib, que Allah l’agrée, à sa place au commandement de Médine l’Illuminée.
L’Emir des croyants entre à Jérusalem et c’est à ce moment là qu’eut lieu l’accord de paix entre les croyants et les chefs de la population de Jérusalem, moyennant le paiement de la jizyah – une sorte d’impôt – et d’autres conditions précises. Il fit mettre sur papier tous les points sur lesquels l’accord fut établi.
Lorsque l’Emir des croyants, ^Oumar Ibnou l-Khattab, que Allah l’agrée, entra à Jérusalem avec l’extraordinaire armée des musulmans, il dégagea le Rocher et ordonna d’y construire une mosquée. Passant près du Mihrab de Dawoud, l’alcôve située à la porte de la ville dans la fortification, il y accomplit une prière, récita la Sourat Sad et se prosterna. Ensuite il changea l’orientation de la mosquée en direction de la Ka^bah. C’est à cette époque-là que furent conquises toutes les régions des pays du Cham.
Puis, il nomma ^Alqamah Ibnou Hakim à la tête de la moitié de la Palestine et fit de Ar-Ramlah sa capitale ; d’autre part il nomma ^Alqamah Ibnou Mahriz à la tête de l’autre moitié et l’installa à Jérusalem (Baytou l-Maqdis).
Ensuite, ^Oumar, que Allah l’agrée, retourna à Médine l’Illuminée. Ayant constaté ce qu’avait réalisé Khalid Ibnou l-Walid, il dit : “Que Allah fasse miséricorde à Abou Bakr, certes il connaissait les hommes mieux que moi.” Abou ^Oubaydah conquit Qinnasrin puis marcha sur Alep. Ses habitants firent avec lui un pacte de paix moyennant le paiement de la jizyah. Par la suite ils se convertirent tous à l’Islam. Il alla aussi à Antakyah, ville d’une très grande importance et possédant une population très nombreuse. Abou ^Oubaydah les vainquit et ils firent avec lui un pacte de paix, moyennant la jizyah. Puis, ils conquirent Manbaja, ^Ayntab, Al-Mawsal et toute la péninsule, tout ceci la quinzième année de l’Hégire. Après cela, ^Amr Ibnou l-^As demanda la permission à l’Emir des croyants ^Oumar Ibnou l-Khattab de conquérir l’Egypte. Il accepta et envoya avec lui Az-Zoubayr Ibnou l-^Awwam. Après de très violents affrontements, les habitants de l’Egypte acceptèrent le pacte de paix et payèrent la jizyah.
L’assassinat de ^OUMAR IBNOU L-KHATTAB (que Allah l’agrée)
La quatorzième année de l’Hégire l’Emir des croyants ^Oumar Ibnou l-Khattab, que Allah l’agrée, ordonna de construire les villes de Bassora et de Koufa, initialement à base de roseaux. Les gens demandèrent par la suite à ^Oumar la permission de les construire en briques et il leur en donna l’autorisation.
La dix-septième année de l’Hégire, l’Emir des croyants fit une expédition pour une ^Oumrah et résida à La Mecque durant vingt jours. C’est à cette époque-là qu’il fit agrandir la Mosquée sacrée. C’est aussi cette année-là que ^Oumar Ibnou l-Khattab épousa ‘Oummou Kalthoum la fille de ^Aliyy Ibnou Abi Talib et de Fatimatou z-Zahra’.
La dix-huitième année, il y eut une sécheresse terrible, au point que cette année fut appelée ^Amou r-Ramadah (l’année de la cendre). Alors, ^Oumar, que Allah l’agrée, demanda la pluie : il fit un discours et fit le tawassoul par Al-^Abbas Ibnou ^Abdi l-Mouttalib, puis s’agenouilla et pleura en invoquant Allah jusqu’à ce que la pluie tombe et qu’ils fussent secourus. Cette année-là, la peste de ^Amwas sévissait dans les pays du Cham du côté de la Jordanie. Elle persista là-bas un mois, environ vingt cinq mille personnes périrent.
La vingt-troisième année de l’Hégire, l’Emir des croyants ^Oumar, que Allah l’agrée, fit le Pèlerinage, puis revint à Médine l’Illuminée où il mourut poignardé par Abou Lou’lou’ah Fayrouz le mazdéen, esclave de Al-Moughirah Ibnou Chou^bah. ^Oumar, que Allah l’agrée, était sorti pour la prière de as-soubh, les rangs étaient déjà alignés et l’ignoble Abou Lou’lou’ah s’infiltra entre les rangs, un poignard à deux extrémités pointues et empoisonné à la main, il le poignarda de trois coups dont un sous le nombril, puis ils le maîtrisèrent après qu’il ait blessé environ douze compagnons dont six moururent.
^Oumar, que Allah l’agrée, tomba à terre et dit à son fils : « Regarde qui m’a poignardé », il répondit : « Abou Lou’lou’ah, l’esclave de Al-Moughirah », alors ^Oumar dit : « Louange à Allah, qui a fait que mon assassinat soit par la main d’un homme qui n’a jamais fait une seule prosternation pour Allah ». ^Oumar chargea ^Abdou r-Rahman pour faire la prière devant les gens et fut transporté chez lui. Puis il envoya son fils ^Abdou l-Lah chez ^A’ichah en lui disant : « Dis lui : ^Oumar Ibnou l-Khattab te salue, et ne dis pas l’Emir des croyants, et il te demande : autorises-tu que je sois enterré avec mes deux compagnons ». Alors, ^Abdou l-Lah se rendit chez ^A’ichah et lui demanda l’autorisation que son père soit enterré avec ses deux compagnons. Elle reçut donc le message de l’Emir des croyants, exhala un soupir et pleura puis elle dit : « Transmets à l’Emir des croyants mon salut et dis lui que j’avais réservé cela pour moi mais qu’aujourd’hui elle t’en fait l’honneur plutôt qu’à elle ». ^Abdou l-Lah revint et ^Oumar lui dit : « Que rapportes-tu, ô ^Abdou l-Lah ». Il répondit : « Ce que tu désirais, elle te l’autorise ». Il dit : « Louange à Allah », et il ne cessa d’évoquer Allah ta^ala, de faire du dhikr, jusqu’à ce qu’il décède, que Allah l’agrée, la veille du mercredi, trois nuits avant la fin de Dhou l-Hijjah à l’âge de soixante trois ans. Il fut lavé et déposé sur le lit du Messager de Allah (sallAllahu ^alayhi wa sallam) et Souhayb dirigea la prière funéraire qu’ils firent pour lui. Il fut enterré dans la chambre honorée, la tête au niveau des épaules de Abou Bakr As-Siddiq, que Allah l’agrée. Son califat dura dix ans et six mois moins un jour.