jeudi octobre 3, 2024

^OUTHMAN IBNOU ^AFFAN que Allah l’agrée

 

Il se nomme Abou ^Amr ^Outhman Ibnou ^Affan Ibnou Abi l-^As. Sa mère est ‘Arwa Bintou Kariz et son arbre généalogique rejoint celui du Prophète à ^Abdou Manaf. Il a été surnommé « l’homme aux deux lumières » (Dhou n-Nourayn) car il épousa deux des filles du Messager de Allah  : Rouqayyah et ‘Oummou Kalthoum.

 

Il était de taille moyenne, avait un beau visage, blanc avec une rougeur, sur lequel apparaissaient des cicatrices suite à la variole. Il avait la barbe épaisse, les épaules larges, les bras longs et recouverts de poils, et il était chauve. Il avait retenu ses dents avec de l’or. Son sceau était le sceau du Messager de Allah , tout comme Abou Bakr et ^Oumar, que Allah les agrée tous deux. Lorsque son sceau tomba dans le puits ‘Aris – le puits qui se trouve face à la mosquée de Qouba’ –, il prit un sceau qu’il avait gravé et sur lequel était inscrit : « Je crois en Celui Qui crée dans la plus parfaite harmonie ». Il est né à At-Ta’if – une citée très connue du côté du Najd, très florissante et riche en raisin –, six ans après l’année de l’éléphant. Il fut parmi les premiers convertis à l’Islam, par Abou Bakr, que Allah les agréé tous deux. Il avait à ce moment-là trente neuf ans.

 

Il assista à tous les grands évènements avec le Messager de Allah  sauf la bataille de Badr car sa femme Rouqayyah était malade. Ainsi le Prophète  lui ordonna de rester à son chevet à Médine ; il le compta cependant parmi les participants à la bataille de Badr et lui donna sa part du butin.

Il lui fut prêté serment comme successeur à la tête des musulmans trois nuits après l’enterrement de ^Oumar Ibnou l-Khattab, que Allah l’agrée, la vingt-quatrième année de l’Hégire. Beaucoup de pays furent conquis à son époque, comme l’Arménie et la Tripoli occidentale. ^Outhman prépara une armée pour la conquête de l’Ifriqiya – l’actuelle Tunisie –. Le roi de cette région était Jarjir, un représentant de Héraclius à qui il envoyait chaque année un tribut. Lorsque ce roi apprit la nouvelle, il réunit une armée de cent vingt mille hommes et vint à la rencontre des musulmans à Soubaytoulah, la capitale de son royaume. Ils l’appelèrent à l’Islam ou à payer la jizyah mais il fit preuve d’orgueil.

 

Puis ^Outhman envoya ^Abdou l-Lah Ibnou z-Zoubayr avec des soldats en renfort. Jarjir eut vent de l’arrivée des renforts et prit peur. Les affrontements commencèrent, la bataille fit rage. Ils prirent d’assaut les campements romains et les mirent en déroute, beaucoup d’entre eux furent tués. ^Abdou l-Lah Ibnou z-Zoubayr tua Jarjir, conquit Soubaytoulah, puis les habitants de l’Ifriqiyah demandèrent la paix moyennant deux millions cinq cent mille dinars.

 

C’est durant le califat de notre maître ^Outhman, que Allah l’agrée, que commençèrent les critiques vis-à-vis des gouverneurs qu’il avait nommés dans différentes contrées. Les gens reprochaient des erreurs de la part des gouverneurs et les amplifiaient ; ces propos se propagèrent entre certains résidents de ces contrées qui commencèrent à parler à haute voix d’oppression et d’injustice de la part des gouverneurs mis en place par ^Outhman dans les différentes contrées et régions. Ces paroles finirent par parvenir aux plus grands compagnons à Médine. Ils parlèrent à ^Outhman en lui demandant de révoquer certains gouverneurs afin de faire cesser cette dissension. Alors ^Outhman envoya des observateurs dans les différentes contrées qui lui rapporteraient les informations réelles. Entre autres, il envoya Mouhammad Ibnou Maslamah à Koufa, ‘Ouçamah Ibnou Zayd à Bassora, ^Abdou l-Lah Ibnou ^Oumar au Cham et ^Ammar Ibnou Yaçir en Egypte. Ils partirent et revinrent en disant : « Nous n’avons rien vu de blâmable ».

 

Les instigateurs pervers de la dissension cachaient intérieurement ce qu’ils recélaient de fourberies dans le cœur, ils faisaient croire aux gens qu’ils voulaient faire apparaître la vérité et la justice. Leur leader dans cette affaire était ^Abdou l-Lah Ibnou Saba’ connu sous le nom de « Ibnou s-Sawda’ ». C’était un juif d’Irak, montrant hypocritement l’apparence de l’Islam dans le but de semer la dissension et la division dans la communauté musulmane. Lorsque les gens de Bassora le démasquèrent, ils l’expulsèrent de cette ville, il se rendit alors à Koufa puis au Cham, d’où il fut de nouveau expulsé.

 

Ibnou Sawda se dirigea vers l’Egypte et s’y implanta. C’est là-bas que le nombre de ses adeptes augmenta. Sa nuisance envers ^Outhman redoubla car son but était de faire diverger la parole des musulmans.

 

Les critiques se multiplièrent ainsi que les on-dits à Médine. Les chefs meneurs de la dissension contactèrent leurs adeptes dans les différentes villes, leur disant de se présenter à Médine. Ces derniers entrèrent à Médine sous le prétexte du pèlerinage, en cachant leur complôt visant à porter atteinte à ^Outhman, que Allah l’agrée.

 

Ils l’assiégèrent durant quarante jours, allant jusqu’à l’empêcher de se procurer de l’eau. ^Aliyy se mit en colère et fit apporter de l’eau, puis envoya Al-Haçan, Al-Houçayn et un groupe de fils des compagnons monter la garde devant la maison de ^Outhman, craignant qu’on la prenne d’assaut. Les rebelles attaquèrent en se ruant sur la porte de ^Outhman, mais ils en furent empêchés par Al-Haçan, Al-Houçayn, Az-Zoubayr, Talhah et d’autres, puis ils escaladèrent les murs et prirent d’assaut la maison en passant par la maison de ^Amrou Ibnou Hazim et ceux qui gardaient la porte ne s’en aperçurent pas.

 

Mouhammad Ibnou Abi Bakr entra et parla avec ^Outhman, alors ^Outhman lui dit : « Si ton père Abou Bakr te voyait il n’accepterait pas cela », alors il eu honte et sortit en regrettant.

 

Puis, les effrontés semeurs de discorde entrèrent chez lui et l’un d’entre-eux le frappa de son sabre, sa femme Na’ilah se précipita sur lui et eut les doigts de la main sectionnés, puis ils le tuèrent, que Allah l’agrée, l’insurrection fit rage et la maison fut pillée.

 

Il a été dit que ceux qui le tuèrent furent Kinanah Ibnou Bichr An-Najiyy et ^Amrou Ibnou l-Hamq. Ceci eut lieu un vendredi dix-huit de Dhou l-Hijjah, la trente-cinquième année de l’Hégire.

Il resta dans sa maison trois jours puis Hakim Ibnou Houzam et Jabir Ibnou Mout^am vinrent auprès de ^Aliyy qui les autorisa à préparer ses funérailles et à l’enterrer, il fut enterré entre al-maghrib et al-^icha’ dans un jardin que ^Outhman, que Allah l’agrée, avait acheté et qu’il intégra au cimetière de Baqi^ou l-Gharqad. Son califat dura douze ans moins un jour.

 

^Outhman, que Allah l’agrée, avait dit avant son assassinat : « Hier, j’ai vu le Messager de Allah  en rêve ainsi que Abou Bakr et ^Oumar qui m’ont dit : Patiente, car tu déjeuneras auprès de nous la nuit prochaine ».