samedi décembre 7, 2024
  1. CHAPITRE 9

    Comment entrer dans l’Islâm

     

    1. Cas de l’apostasie (Riddah[1])

     

    Le Croyant se doit de protéger, à tout instant, sa Religion par l’apprentissage et la pratique de la Science, conformément au Qour’ân et à la Tradition du Prophète. Il ne doit jamais se croire à l’abri de la mécréance, d’autant plus que Satan, notre ennemi juré, est toujours à l’affût. C’est pourquoi Allâh dit :

     

     

    يَا أَيُّهَا الَّذِينَ ءامَنُواْ اتَّقُواْ اللهَ حَقَّ تُقَاتِهِ وَلاَ تَمُوتُنَّ إِلاَّ وَأَنتُم مُّسْلِمُونَ

     

    Ce qui signifie :

    « Ô vous les Croyants, craignez Allâh comme il se doit (en appliquant Ses ordres et en évitant Ses interdictions). Persévérez donc dans cette voie et ne mourez qu’en étant Musulmans. »

    (Qour’ân : sourate 3, ‘Âlou ^Imrân / 102)

     

    Allâh nous apprend également que le Prophète Abraham عليه السلام,  de  même que Jacob عليه السلام conseillèrent aussi leurs enfants en ces termes :

     

    يَا بَنِيَّ إِنَّ اللهَ اصْطَفَى لَكُمُ الدِّينَ فَلاَ تَمُوتُنَّ إَلاَّ وَأَنتُم مُّسْلِمُونَ

    « Ô mes fils ! Certes Allâh a agréé pour vous l’lslâm comme religion ; maintenez-vous sur cette Religion et ne mourrez qu’en étant Musulmans. »

    (Qour’ân : sourate 2, ‘Al-Baqarah / 132)

    Ces versets doivent être médités, car mourir apostat est une terrible catastrophe. Et quelle perte !

     

    Par la Riddah le Musulman sort de l’Islâm et devient mécréant, même s’il prétend le contraire ; il est alors appelé “Mourtad” (apostat). Toute la récompense des bonnes œuvres qu’il a déjà accomplies est définitivement anéantie. En effet, celui qui fait sauter sa propre maison à la dynamite ne peut pas, après coup, se prévaloir de ses larmes et de ses différentes lamentations ou protestations pour la réclamer. Au contraire, il devra reprendre la construction, pierre par pierre. C’est ainsi qu’il lui faudra instantanément revenir à ce que Dieu a ordonné, c’est-à-dire l’Islâm.

     

    Le fait de retarder le retour à l’Islâm ajoute à l’apostasie de son auteur, tout comme le fait de retarder le repentir de tout péché ajoute au péché.

     

    Comment faire ?

     

    Il devra immédiatement :

     

    • quitter la mécréance en renonçant complètement à sa cause, car le fait de retarder le retour à l’Islâm ajoute à son apostasie. Il en est de même pour le repentir de tout péché ;

     

    • faire les deux témoignages dans n’importe quelle langue pour revenir dans l’Islâm. Car l’unique et la seule porte d’entrée dans l’Islâm, c’est la prononciation des deux témoignages. Tandis que sa porte de sortie, c’est l’apostasie. Au surplus, il doit (sans que cela ne soit une condition pour la validité du retour à l’Islâm) :

     

    • ressentir du   regret   pour   avoir   commis   la mécréance ;

     

    • avoir l’intention,    c’est-à-dire    prendre    une résolution ferme, de ne plus récidiver.

     

    A noter que c’est seulement à partir du moment où il redevient Musulman que les bonnes œuvres désormais accomplies lui seront comptées. Car Dieu n’agrée le bien que s’il est la manifestation de la Foi musulmane.

     

    En effet, Dieu dit :

     

    وَمَن يَعْمَلْ مِنَ الصَّالِحَاتَ مِن ذَكَرٍ أَوْ أُنثَى وَهُوَ مُؤْمِنٌ فَأُوْلَئِكَ يَدْخُلُونَ الْجَنَّةَ وَلاَ يُظْلَمُونَ نَقِيرًا

     

    Ce qui signifie :

    « Ceux qui, hommes ou femmes, accomplissent de bonnes œuvres tout en étant Croyants entreront au Paradis ; et ils ne subiront aucune injustice. »

    (Qour’ân : sourate 4, ‘An-Niçâ’ / 124)

     

    Signalons qu’après avoir commis la mécréance, le fait de dire «Pardonne-moi mon Dieu !» n’est pas valable pour revenir à l’Islâm. Au contraire, c’est formellement interdit, puisque cela constitue un surcroît de mécréance. En effet Dieu nous apprend dans le Qour’ân qu’Il ne pardonne pas la mécréance, mais pardonne à qui II veut tout autre péché. Dès lors, la seule voie de repentance pour le non-Croyant, consiste à embrasser la Religion agréée par Allâh.

     

    1. Cas de la conversion

     

    Tout Moukallaf (personne pubère, saine d’esprit et qui a reçu l’appel à l’Islâm) a l’obligation de se convertir immédiatement à l’Islâm, car Dieu dit :

    وَمَا خَلَقْتُ الْجِنَّ وَالإِنسَ إِلاَّ لِيَعْبُدُونِ

     

    Ce qui signifie :

    « Je n’ai créé les djinns et les êtres humains

    que pour leur ordonner de M’adorer[2] »

    (Qour’ân : sourate 51, ‘Adh-Dhâriyât / 56)

     

    C’est dire que nous devons adorer Dieu sans rien Lui associer. De ce fait, vivre hors de l’Islâm et mourir sur cet état (c’est-à-dire sur la mécréance) constitue la pire des pertes que l’être humain puisse s’infliger dans ce monde et dans l’Au-delà. Cette situation est d’autant plus grave que Dieu dit :

     

    مَّثَلُ الَّذِينَ كَفَرُواْ بِرَبِّهِمْ أَعْمَالُهُمْ كَرَمَادٍ اشْتَدَّتْ بِهِ الرِّيحُ فِي يَوْمٍ عَاصِفٍ لاَّ يَقْدِرُونَ مِمَّا كَسَبُواْ عَلَى شَىْءٍ

     

    Ce qui signifie :

     

    « Les bonnes œuvres de ceux qui ne croient pas en leur Seigneur sont semblables à de la cendre sur laquelle le vent s’acharne un jour de tempête. Ils ne recevront (le Jour du Jugement) aucune rétribution pour les bonnes œuvres qu’ils ont accomplies. »

    (Qour’ân : sourate 14, ‘Ibrâhîm / 18)

    Ou encore :

     

    وَقَدِمْنَا إِلَى مَا عَمِلُوا مِنْ عَمَلٍ فَجَعَلْنَاهُ هَبَاء مَّنثُورًا

     

    Ce qui signifie :

     

    « Nous (Dieu) ferons échouer (le Jour du Jugement) les bonnes œuvres qu’ils (les mécréants) ont accomplies en les privant de leur rétribution. Nous les réduirons en poussière disséminée. Et cela à cause de leur manque de Foi en fonction de laquelle se mesurent les œuvres. »

    (Qour’ân : sourate 25, ‘AI-Fourqân / 23)

     

    Le Moukallaf doit donc entrer dans l’Islâm sans tarder, en prononçant les deux témoignages de la Foi dans n’importe quelle langue et par toute expression donnant le sens voulu. En français, cela donne : « Je témoigne qu’il n’y a pas d’autre dieu que Dieu et je témoigne que Mouhammad est Son Prophète-Messager » ; ou bien : « Il n’y a pas d’autre dieu que Dieu et Mouhammad est Son Prophète-Messager».

     

    Celui qui n’arrive pas à bien prononcer le ح –hâ’-(dans Mouhammad) dira ‘Aboul-Gâcim qui est l’un des surnoms du Prophète . Ainsi, il pourra dire : « Je témoigne qu’il n’y a pas d’autre dieu que Dieu et je témoigne que ‘Aboul-Gâcim est Son Prophète-Messager » ; ou encore : « Il n’y a pas d’autre dieu que Dieu et ‘Aboul-Gâcim est Son Prophète-Messager ».

     

    Il n’a pas besoin pour cela de la présence de deux témoins, de prendre préalablement une douche, de se rendre dans une Mosquée, ou encore moins d’être circoncis. Il devra néanmoins, sans avoir besoin de crier de façon inconsidérée, faire en sorte que, dans des conditions normales d’audition, c’est-à-dire en l’absence de bruit excessif, il puisse entendre (à condition qu’il ne soit ni malentendant ni sourd) ce que prononce sa bouche.

     

    Ceux qui se convertissent à l’Islâm (à l’exclusion de ceux qui reviennent à l’Islâm après avoir apostasié) s’adjugent un grand avantage : tous leurs péchés déjà commis sont pardonnés ; c’est comme s’ils venaient de naître.

     

    En effet, Allâh dit :

     

    قُل لِلَّذِينَ كَفَرُواْ إِن يَنتَهُواْ يُغَفَرْ لَهُم مَّا قَدْ سَلَفَ

     

    Ce qui signifie :

     

    « (Ô! Mouhammad) Dis aux mécréants que

     

    s’ils mettent fin à leur mécréance, il leur sera pardonné ce qui a précédé. »

    (Qour’ân : sourate 8, ‘Al-‘AnNfâl / 38)

     

    Pour ce faire, ils doivent nécessairement prononcer les deux témoignages de la Foi dans n’importe quelle langue et par toute expression donnant le sens voulu.

     

    Et celui qui se convertit à l’Islâm a la garantie de ne pas rester éternellement dans l’Enfer, même s’il y entre à cause de ses péchés. Mais pour y échapper totalement, il lui faut s’acquitter des obligations (Prières, Jeûne, etc.) et éviter les péchés.

     

    En conclusion, nous disons que l’adoration, de même que la désobéissance, ne profite ni ne nuit à Dieu. Quiconque prend le chemin de la droiture le fait à son propre avantage, et quiconque s’égare le fait à son propre détriment. En tout état de cause, le Qour’ân guide vers la droiture, la félicité éternelle et annonce la bonne nouvelle, celle d’une grande récompense aux Croyants qui accomplissent les bonnes œuvres pour l’Agrément de Dieu.

     

    Faites donc le bon choix avant le jour où vous
    n’aurez plus le choix !

     

     

    [1]  Terme proche de l’apostasie, il s’agit de toute mécréance commise par un Musulman.

     

    [2]   Ceci ne signifie pas que Dieu a voulu que chacun des djinns et des hommes L’adore, car si c’était le cas il n’y aurait pas eu un seul mécréant. En effet, nous comprenons que Dieu dit : « Si ton Seigneur (Dieu) l’avait voulu, tous les habitants de la Terre auraient cru. » (Qour’ân 10/99)