jeudi décembre 26, 2024

Explication Traité de Croyance Musulmane de l’Imam Ibnou `ASAKIR

بسم الله الرحمن الرحيم

الحمدُ للهِ خالقِ الليلِ والنهار، رافعِ السمواتِ السبعِ بغيرِ عَمَدٍ العزيزِ القَهّار، والصلاةُ والسلامُ على سيدِنا محمَّدٍ المختار، وعلى ءالهِ وأصحابِهِ الطَّيبِينَ الأطهار

La louange est à Allāh, le Créateur de la nuit et du jour, Celui Qui a élevé les sept cieux sans piliers, le Tout-Puissant, Celui Qui domine les créatures par la contrainte de la mort. Et que l’honneur, l’élévation en degré et la préservation de sa communauté de ce qu’il craint pour elle soient accordés à notre maître Mouḥammad l’élu, à sa famille pieuse et à ses compagnons bons et purs.

Ainsi, la science de la croyance en l’unicité de Dieu (at-tawḥīd) est la meilleure et la plus noble des sciences car elle concerne la plus honorable des connaissances, celle des bases de la religion. Allāh ta`ālā dit:

﴿ فَٱعۡلَمۡ أَنَّهُۥ لَآ إِلَٰهَ إِلَّا ٱللَّهُ ﴾

ce qui signifie: « Sache qu’il n’est de dieu que Allāh ». Et il a été rapporté de Al-Boukhâriyy dans son ṣaḥīḥ de Abou Hourayrah que Allāh l’agrée, que l’on a demandé au Messager de Allāh: « Quelle est la meilleure œuvre ? » Il a répondu:

« إيمان بالله ورسوله »

ce qui signifie: « La croyance en Allāh et en Son Messager ».

Et certes les gens du Salaf, c’est-à-dire les musulmans des trois premiers siècles de l’Hégire dont le Prophète a fait l’éloge, avaient un surcroît d’attention pour la science de la croyance en l’unicité de Dieu. De même, les gens du Khalaf, c’est-à-dire les musulmans qui sont venus après les trois premiers siècles et qui ont suivi les gens du Salaf dans la voie droite, dépensaient un surcroît d’effort pour la faire comprendre aux gens, en leur présentant ses preuves rationnelles et textuelles, au point que le grand savant spécialiste du fiqh et de la science de la croyance Mouḥammad Ibnou hibati l-Lâh Al-Makkiyy composa un ouvrage en vers dans la science du tawḥīd et le dédia au sultan Salaḥou d-Din Al-‘Ayyoubiyy que Allāh ta`ālā lui fasse miséricorde. Celui-ci le reçut avec intérêt et alla jusqu’à ordonner de l’enseigner y compris aux enfants dans les écoles. C’est pour ces raisons qu’il est utile de diffuser le commentaire d’un traité dans la science du tawḥīd qui résume la croyance en l’unicité de Dieu. Ses expressions seront explicitées à l’aide de mots brefs et simples, qu’il est facile aux enfants de comprendre et aux étudiants de mémoriser. Nous l’avons attribué au Chaykh Fakhrou d-Din Ibnou `Açâkir même s’il n’en était pas l’auteur à cause de l’attention particulière qu’il lui accordait. Nous avons appelé ce commentaire: « La brillance des Minarets, une explication des termes du traité de Fakhrou d-Din Ibnou `Açâkir. »

Nous tenons à souligner que ce traité comprend la croyance de ‘Ahlou s-Sounnah wa l-Jamâ`ah. Tout en étant très concis, ce traité comprend la majorité des bases de la croyance et réfute les croyances de ceux qui prétendent faussement suivre les gens du Salaf (qui se font appeler les salafistes). Ce traité présente la croyance ‘Ach`ariyy qui est la croyance des compagnons et la croyance de ceux qui les ont suivis sur la droiture que ce soit les gens du Salaf et du Khalaf. Il s’agit d’un traité éminent qui a reçu l’éloge du Hâfidh Salâḥou d-Dîn Khalîl Ibnou Kaykaladi Al-`Alâ‘iyy, que Allāh lui fasse miséricorde, décédé en l’an 761 de l’Hégire qui l’a appelé Al-`Aqîdatou l-Mourchidah, la croyance qui guide vers la vérité. Al-`Alâ‘iyy a dit: « Et l’auteur de cette croyance qui guide vers la vérité l’a écrite conformément à la voie et à la croyance de droiture, il a dit vrai concernant ce qu’il a mentionné au sujet de l’exemption de Allāh Al-`Aliyyou l-`Aḍhîm de toute ressemblance avec les créatures » fin de citation. Ceci a été rapporté par l’Imam Tâjou d-Dîn As-Soubkiyy dans son livre citant les biographies de générations de savants châfi`iyy, il a approuvé le ḥâfiḍh Al-`Alâ’iyy de l’avoir intitulée Al-`Aqîdatou l-Mourchidah et il l’a énoncée dans sa totalité, disant en la terminant ce qui suit: « Ceci est l’ultime expression de ce traité de croyance, il n’y a pas en lui ce que renierait un sunnite » fin de citation.

Pour finir, nous demandons au Seigneur, Celui Qui accorde beaucoup de bien, de nous accorder la force de Lui obéir, l’effacement de nos péchés et le pardon, Il est puissant à créer ce qu’Il veut.

بسم الله الرحمن الرحيم

Explication: La parole بسم الله signifie je commence par le nom de Allāh ou le commencement de mon ouvrage est par le nom de Allāh . Ar-Raḥmān est un nom de Allāh qui signifie Celui Qui accorde beaucoup de miséricorde aux croyants et aux non-croyants dans ce bas monde et uniquement aux croyants dans l’au-delà ; Ar-Raḥîm c’est-à-dire Celui Qui accorde beaucoup de miséricorde aux croyants.

Le Chaykh Fakhrou d-Dîn Ibnou `Açâkir que Allāh lui fasse miséricorde, a dit:

Explication: Le chaykh Fakhrou d-Din Abou Manṣôur `Abdou r-Raḥmān fils de Mouḥammad fils de Al- Haçan fils de Hibatou l-Lâh fils de `Abdoul-Lâh fils de Al- Houçayn Ad-Dimachqiyy connu sous le nom de Ibnou `Açâkir , le faqîh châfi`îte réputé, accordait une grande attention à enseigner ce célèbre traité de croyance connu sous le nom de Al-`Aqîdatou l-Mourchidah . Le spécialiste du fiqh et historien Abôu Châmah a dit: il n’y a pas parmi ses aïeux quelqu’un qui porte le nom de `Açâkir , ce n’est qu’une appellation par laquelle ils sont connus dans leur famille et qui pourrait provenir des mères de certains d’entre eux. Son oncle paternel est Abou l-Qâçim `Aliyy fils de Al- Haçan fils de Hibatou l-Lâh fils de `Açâkir , le spécialiste du ḥadīth (mouḥaddith) de la région de Ach-Châm et son spécialiste en authentification et mémorisation du ḥadīth (ḥâfiḍh). Le Chaykh Fakhrou d-dîn est né en l’an cinq cent cinquante, comme il l’a consigné lui-même de sa main, dans une grande et noble famille. Dès son enfance, il a donné, que Allāh lui fasse miséricorde, une grande importance à la science. Il a étudié le fiqh chez qouTbou d-dîn Mas`ôud An-Nayçâbôuriyy qui lui a donné sa fille en mariage. Il a reçu la science par transmission orale également:

  • de son oncle paternel Abou l-Qâçim
  • et de Charafou d-dîn `Abdoul-lâh fils de Mouḥammad fils de Abôu `Aṣrôun
  • et de ‘Oummou `Abdi l-Lâh ‘Asmâ‘ fille de Mouḥammad fils de Al-Haçan fils de Tâhir
  • et de la sœur de ‘Asmâ‘ qui s’appelait ‘Âminah ‘Oummou Mouḥammad
  • et d’autres encore.

Il a enseigné et transmis le ḥadīth à La Mecque, Damas et Jérusalem (Al- qouds) et en d’autres lieux. De nombreux savants renommés ont fait son éloge comme l’a rapporté Adh-Dhahabiyy dans As-Siyar et d’autres que lui. De surcroît, tâjou ou d-dîn As-Soubkiyy a dit dans TabaQâtou ch-Châfi`iyyah: « Il a été le dernier des plus grands qui ont réuni entre la science et la pratique ». Ses contemporains étaient unanimes à reconnaître sa grande intelligence et son degré dans la religion. Abôu Châmah a dit dans dhaylou r-Rawḍatayn: « Afin de lui confier la fonction de juge, le sultan Al-Mou`aDH-DHam l’a convoqué en pleine nuit. Arrivé chez ce dernier, il l’accueillit et le fit asseoir à ses côtés. On présenta un repas mais il n’en prit rien. Al-Mou`aḍh-ḍham fit pression sur lui pour qu’il accepte la fonction de juge. Alors il dit : Je vais faire la prière de al ‘istikhârah. Celui qui était avec lui m’a informé en disant : Ibnou `Açâkir s’est en allé, il est entré dans sa petite demeure proche du miḥrâb des compagnons – c’est-à-dire dans la mosquée des Omeyyades. Il veilla donc toute la nuit dans la mosquée, implorant Dieu et pleurant jusqu’à l’aube. Au matin, ils vinrent le voir, il persista dans son refus et suggéra qu’on nomme Ibnou l-Harastâniyy à qui fut finalement confiée cette fonction. Cependant, ayant craint d’être contraint à accepter la fonction de juge, il avait apprêté sa famille pour le voyage. Il avait même envoyé ses affaires du côté d’Alep. C’est alors que Al-`âdil -roi d’Alep et parent de Al-Mou`aḍh-ḍham fut affecté par ce qui se passait, il s’attendrit pour lui et fit renvoyer les affaires. Il lui dit: « Désigne quelqu’un d’autre ». Alors il lui désigna Ibnou l-Harastâniyy. »

Voici la traduction de deux vers de poésie de Ibnou `Açâkir:

Aie peur quand le soir d’espoir tu es rempli

Et espère si le matin de crainte tu es pris

Ô combien souvent de peines le temps amène

Pourtant, Allāh y accorde beaucoup de bienfaits.

Le Chaykh Fakhrou d-Dîn Ibnou `Açâkir a composé de nombreux ouvrages dans le fiqh et le ḥadīth . Il est décédé le dix du mois de Rajab de l’année 620 de l’Hégire et rares furent ceux qui n’assistèrent pas à ses funérailles. Il fut enterré dans le cimetière des Soufis à Damas. Abôu Châmah a dit: L’un de ceux qui étaient présents auprès de lui m’a informé et a dit: « Il a accompli la prière de aḍh-ḍhouhr et par la suite il s’est informé sur l’entrée du temps de al-`aSr . Il fit le wou Dôu ’ , dit les deux témoignages en étant assis et puis dit: RaDîtou bil-lâhi Rabbâ, wa bil-‘Islâmi dînâ, wa bi Mouḥammadin Nabiyyâ [ce qui signifie: J’ai aimé que Allāh soit mon Seigneur, que l’Islam soit ma religion et que Mouḥammad soit mon prophète.] Que Allāh me donne la force de prononcer la preuve de ma foi, qu’Il pardonne mes péchés et me fasse miséricorde dans mon isolement. Puis il a dit: Wa `alaykoumou s-salâm . Alors nous avons su que les anges étaient là et il s’écroula sans vie » fin de citation. Et sa mort fut provoquée par la diarrhée, que Allāh ta`ālā lui fasse miséricorde.

قال المؤلف رحمه الله:

اِعْلَمْ أَرْشَدَنا اللهُ وَإِيَّاكَ أَنَّهُ يَجِبُ عَلى كُلِّ مُكَلَّفٍ أَن يَعْلَمَ أَن الله عزَّ وجلَّ واحدٌ في مُلْكِهِ، خَلَقَ العالَمَ بِأَسْرِهِ العُلْوِىَّ وَالسُّفْلِىَّ وَالعَرْشَ وَالكُرْسِىَّ، وَالسَّمواتِ والأرضَ وَما فِيهِما وَما بَيْنَهُما. جَمِيعُ الخَلائِقِ مَقْهُورُونَ بِقُدْرَتِهِ، لا تَتَحَرَّكُ ذَرَّةٌ إِلا بِإِذْنِهِ، لَيْسَ مَعَهُ مُدَبِّرٌ في الخَلْقِ وَلا شَرِيكٌ في المُلْكِ

L’auteur, que Allāh lui fasse miséricorde, a dit:

Sache que Allāh nous guide ainsi que toi-même qu’il est un devoir pour chaque personne responsable de savoir que Allāh `azza wa jall est unique dans Sa souveraineté.

Explication: Cette première phrase signifie qu’il est un devoir pour toute personne responsable de croire catégoriquement, sans aucun doute, que Allāh ta`ālā n’a pas d’associé dans Sa souveraineté, c’est-à-dire que ce monde n’appartient pas à autre que Lui, nul autre que Lui ne l’a prédestiné et qu’il n’est de dieu que Allāh. Le nom Al-WâHid qui est traduit par l’Unique, lorsqu’il est employé au sujet de Allāh signifie Celui Qui n’a aucun associé dans la divinité et Qui n’a aucun équivalent. Quant à la personne responsable, c’est celle qui est pubère, saine d’esprit, et à qui est parvenu l’appel à l’Islam.

L’auteur, que Allāh lui fasse miséricorde, a dit:

Il a créé le monde dans sa totalité, le monde supérieur et le monde inférieur, le Trône (al-`arch) et al-koursiyy, les cieux et la Terre, ce qu’ils contiennent et ce qui se trouve entre eux.

Explication: Le monde supérieur, ce sont les cieux et ce qui est au-dessus des cieux et le monde inférieur ce sont les terres et ce qui est en dessous des terres. Cela signifie que toute chose dans ce monde, qu’elle soit dans les cieux comme les anges ou sur la terre comme les humains, au-dessus des cieux comme le Paradis, entre les cieux et la Terre comme le soleil, la lune et les étoiles ou en dessous de la Terre comme l’enfer qui se trouve en dessous de la septième terre, tout cela existe par la création de Allāh `azza wa jall, c’est Lui Qui l’a fait sortir du néant à l’existence. Cela inclut aussi bien les actes des esclaves de Allāh que leurs intentions puisqu’ils font partie de ce monde. Allāh ta`ālā dit:

﴿ وَخَلَقَ كُلَّ شَيۡءٖ﴾

ce qui signifie: « Et Il crée toute chose. »

L’auteur, que Allāh lui fasse miséricorde, a dit:

Toutes les créatures sont dominées par Sa puissance. Aucun grain de poussière ne bouge si ce n’est par Sa volonté. Nul ne prédestine les créatures hormis Lui et Il n’a pas d’associé dans la souveraineté.

Explication: le Trône qui est la plus grande des créatures en volume est sous la domination de Allāh ta`ālā. Allāh est Celui Qui l’a créé et placé en un lieu très élevé. C’est Lui Qui le maintient à cet emplacement de sorte qu’il ne s’écroule pas sur les cieux et la terre qui sinon, seraient complètement détruits. Donc ce qui est plus petit que le Trône est à plus forte raison sous la domination de Allāh. Allāh ta`ālā dit:

﴿ وَهُوَ رَبُّ ٱلۡعَرۡشِ ٱلۡعَظِيمِ ﴾

ce qui signifie: « Et Il est le Seigneur du Trône majestueux. » [sôurat At-Tawbah / ‘âyah 129] C’est Lui Qui est exempt d’imperfection Qui prédestine toute chose, c’est-à-dire Celui Qui crée les choses conformément à Sa volonté et à Sa science éternelles qui n’ont pas de début. Ainsi, aucun mouvement ni aucune immobilité n’arrive dans ce monde sans que Allāh l’ait prédestiné. Il est Celui Qui fait changer les choses et les cœurs comme Il le veut. S’Il le veut, Il fait que le cœur de l’esclave se détourne du droit chemin et s’Il le veut, Il le maintient dans la droiture. En effet, Allāh `azza wa jall dit:

﴿ وَنُقَلِّبُ أَفۡ‍ِٔدَتَهُمۡ وَأَبۡصَٰرَهُمۡ ﴾

ce qui signifie: « Et Nous faisons changer leurs cœurs et leurs regards. » En outre, le Prophète a dit:

« اللهم مصرّف القلوب صرّف قلوبنا على طاعتك »

ce qui signifie: « Ô Allāh, Toi Qui fais changer les cœurs, maintiens nos cœurs sur Ton obéissance. » [rapporté par Mouslim et Al-Bayhaqiyy] Nul ne prédestine les créatures sinon Allāh. Quant à la gestion de certaines choses telle que la gestion des anges de leurs tâches concernant la pluie, les nuages ou la végétation, conformément à ce que Allāh a ordonné et voulu de toute éternité, il est permis d’attribuer cela aux créatures, tout comme Allāh dit au sujet des anges:

﴿ فَٱلۡمُدَبِّرَٰتِ أَمۡرٗا ٥﴾

ce qui signifie: « Par ceux qui régissent des choses. »

Notez que lorsque le terme at-tadbîr est utilisé au sujet de Dieu il signifie la prédestination. Et lorsqu’il est utilisé au sujet des anges il signifie la gestion de certaines choses sur ordre de Dieu et il n’y a aucune ressemblance entre la prédestination de Dieu et la gestion des anges.

Si donc le changement des cœurs est sous la puissance de Allāh, les actes apparents sont à plus forte raison des créatures de Allāh. Et il n’en va pas comme le prétendent les Mou`tazilah que l’esclave créerait ses propres actes et que ce ne serait pas Allāh Qui serait le créateur de toute chose. Allāh ta`ālā dit:

﴿ ٱللَّهُ خَٰلِقُ كُلِّ شَيۡءٖۖ ﴾

ce qui signifie: « Allāh est le Créateur de toute chose » . Et le terme chay’ dans le verset traduit ici par « chose » comprend les corps, les organes et les actes. L’esclave n’a rien d’autre que l’acquisition de l’acte et c’est Allāh Qui le crée. L’acquisition de son acte signifie que la personne oriente sa volonté et sa force, qui sont toutes deux des créatures, vers cet acte qui est un attribut de l’esclave et c’est Allāh Qui fait exister cet acte par création c’est-à-dire qu’Il le fait advenir du néant à l’existence. C’est Allāh qui fait que cet acte existe. L’acte ne se produit donc que par la création de Allāh. L’esclave que Allāh a bien guidé par Sa miséricorde et Sa grâce observera le sens véritable de ses mouvements et de ses immobilités: Si je bouge ma main, je ressens le mouvement et le fait d’avoir orienté ma volonté pour ce faire, sauf que la raison et les textes religieux témoignent que je n’en suis pas le créateur mais que ce mouvement qui s’est produit en moi est une créature de Allāh.

قال المؤلف رحمه الله:

حَيٌّ قَيُّومٌ لا تَأْخُذُهُ سِنةٌ وَلا نَوْمٌ، عالِمُ الغَيْبِ وَالشَّهادَةِ، لا يَخْفَى عَلَيْهِ شَىْءٌ في الأَرْضِ وَلا في السَّماءِ، يَعْلَمُ ما في البَرِّ وَالبَحْرِ وَما تَسْقُطُ مِن وَرَقَةٍ إِلّا يَعْلَمُهَا، وَلا حَبَّةٍ في ظُلُماتِ الأَرْضِ وَلا رَطْبٍ وَلا يابِسٍ إِلّا في كِتابٍ مُبِين. أَحاطَ بِكُلِّ شَىْءٍ عِلْمًا وأَحْصَى كُلَّ شَىْءٍ عَدَدًا

L’auteur, que Allāh lui fasse miséricorde, a dit:

Il a pour attribut la vie et Il ne s’anéantit pas, Il n’est touché ni par la somnolence ni par le sommeil.

Explication: lorsque le nom Al- Hayy est employé au sujet de Allāh, il signifie Celui Qui a pour attribut une vie éternelle qui n’est pas d’âme, de chair ou de sang. Quant au nom Al-qayyôum, il signifie Celui qui prédestine les créatures et non que Allāh serait incarné en Ses esclaves. Certains savants ont expliqué le nom Al-qayyôum par Celui Qui ne s’anéantit pas. La somnolence signifie l’assoupissement. Quant au sommeil, c’est quand la personne n’est plus consciente et n’entend plus la parole autour d’elle. Tout cela est impossible au sujet de Allāh tabâraka wa ta`ālā, tout comme Il le dit dans ‘âyatou l-koursiyy:

﴿ ٱللَّهُ لَآ إِلَٰهَ إِلَّا هُوَ ٱلۡحَيُّ ٱلۡقَيُّومُۚ لَا تَأۡخُذُهُۥ سِنَةٞ وَلَا نَوۡمٞۚ ﴾

ce qui signifie: « Allāh, il n’est de dieu que Lui, Celui Qui a pour attribut la vie, Celui Qui ne s’anéantit pas, Il n’est pris ni par la somnolence, ni par le sommeil » .

L’auteur, que Allāh lui fasse miséricorde, a dit:

Il est Celui Qui sait les choses cachées et les choses apparentes, rien ne Lui échappe sur Terre comme au ciel. Il sait ce qui est sur Terre et dans la mer. Aucune feuille ne tombe sans qu’Il ne le sache. Il n’est pas une graine dans les obscurités de la terre, ni une plante verte ou desséchée sans que cela ne soit inscrit dans un livre clair. Allāh englobe toute chose par Sa science et Il sait le nombre de toute chose.

Explication: Allāh sait les choses dans leur généralité et dans leurs détails. Il sait ce qui a existé et ce qui existera. Même la félicité continuelle au paradis qui ne s’interrompt pas, Allāh la sait de toute éternité. Allāh sait le caractère obligatoire selon la raison de ce qui est obligatoire selon la raison, le caractère possible de ce qui est possible selon la raison et l’impossibilité selon la raison de ce qui est impossible selon la raison. Allāh a la science de Sa propre réalité, de Ses attributs et de ce qu’Il fait entrer en existence comme créatures, par une science unique éternelle exempte de début et de fin, qui ne change pas. Certains des plus singuliers des mou`tazilah -dont Abôu l- Houçayn Al-BiSriyy– ont dit: « Allāh ne sait ce que fera l’esclave comme acte qu’après l’avoir créé ». Cette parole a un seul sens qui contredit la croyance musulmane et donc elle fait sortir de l’Islam que Allāh nous en préserve. Allāh ta`ālā a fait descendre le qour’ân dans lequel il y a des versets non explicites en tant qu’épreuve pour les esclaves. Les gens se sont alors divisés en deux groupes, l’un explique les versets en question correctement c’est-à-dire conformément aux versets explicites et ils auront la réussite, l’autre les explique incorrectement c’est-à-dire en contradiction avec les versets explicites et ils iront à leur perte. Nous donnons pour exemple Sa parole ta`ālā:

﴿ ٱلۡـَٰٔنَ خَفَّفَ ٱللَّهُ عَنكُمۡ وَعَلِمَ أَنَّ فِيكُمۡ ضَعۡفٗاۚ﴾

qui signifie: « Maintenant Allāh vous a allégés votre charge, car Il sait qu’il y a en vous une faiblesse » . Celui donc qui fait dépendre la parole qui signifie « Il sait qu’il y a en vous une faiblesse » de Sa parole qui signifie « Maintenant » , en visant par cela que Allāh ta`ālā aurait su leur faiblesse après ne pas l’avoir su, il s’est égaré d’un égarement profond. Toute chose qui entre en existence dans ce monde, dans les cieux et sur la terre, que ce soit sur les terres émergées, dans les eaux ou en-dessous du sol, tout est inscrit dans un Livre Clair, c’est-à-dire dans la Table Préservée (Al-LawHou l-MaḥfôuDH). Ceci est conforme à ce qu’a rapporté Al-Boukhâriyy du Messager de Allāh que Allāh ta`ālā a ordonné au Calame Élevé (Al-qalamou l-‘A`lâ) d’inscrire ce qui aura lieu jusqu’à l’avènement du Jour Dernier.

Quant à la phrase Allāh englobe toute chose par Sa science, elle signifie que Allāh sait ce qui a existé et ce qui existera par Sa science éternelle qui n’a pas de début. Et la phrase: Il sait le nombre de toute chose signifie que Allāh sait par Sa science éternelle qui n’a pas de début le nombre de toute chose, Il le sait avant qu’aucune chose créée n’entre en existence. Tout comme Allāh ta`ālā dit:

﴿ وَأَحۡصَىٰ كُلَّ شَيۡءٍ عَدَدَۢا﴾

ce qui signifie: « Et Il sait le nombre de toute chose .

قال المؤلف رحمه الله:

فَعَّالٌ لِمَا يُرِيدُ، قادِرٌ على ما يَشاءُ، لَهُ الُملْكُ وَلَهُ الغِنَى

L’auteur, que Allāh lui fasse miséricorde, a dit:

Il réalise ce qu’Il veut.

Explication: Allāh soubḥânahôu wa ta`ālā fait ce qu’Il veut. Ce dont Il veut de toute éternité l’existence, Il le fait exister par Son acte Qui est exempt de début et conformément à Sa volonté. C’est-à-dire que Sa volonté est exempte de début alors que les choses voulues ont un début. Aussi, Son acte est exempt de début alors que ce qui sujet à Son acte lui a un début.

De plus, la volonté de Allāh `azza wa jall ne change pas car le changement se produit pour les créatures et c’est le plus grand signe du fait d’avoir un début à son existence. Allāh ta`ālā dit:

﴿ مَا يُبَدَّلُ ٱلۡقَوۡلُ لَدَيَّ ﴾

Ce qui signifie: « Ce que J’ai prédestiné ne change pas. » De plus, le Messager de Allāh a dit:

« وإن ربي قال: يا محمّد إنّي إذا قضيت أمرا فإنّه لا يردّ »

ce qui signifie: « Et mon Seigneur dit : ô Mouḥammad, ce que J’ai prédestiné ne manquera pas. »

Ce sont plutôt les créatures que Allāh fait changer selon Sa volonté qui, elle, ne change pas. Ce dont Il veut l’existence, existera au moment dans lequel Il veut son existence. Et ce dont Il ne veut pas l’existence n’existera jamais, tout comme cela a été confirmé du Messager de Allāh qui a dit:

« ما شاء الله كان وما لم يشأ لم يكن »

ce qui signifie: « Ce que Allāh veut est, et ce qu’Il ne veut pas n’est pas. » Qu’il s’agisse du bien comme du mal, de l’obéissance comme de la désobéissance, de la mécréance comme de la foi, tout cela advient donc selon la volonté de Allāh ta`ālā, conformément à Sa science, par Sa création et Sa prédestination. Cependant, les actes de bien sont agréés par Allāh et Il ordonne de les faire ; quant aux actes de mal, ils ne sont pas agréés par Allāh, et Il n’ordonne pas de les faire.

Ainsi, celui qui fait preuve de piété à l’égard de Allāh, c’est parce que Allāh lui a accordé la force de lui obéir. Quant à celui qui désobéit, c’est parce que Allāh a créé en lui la force de lui désobéir. Et c’est cela la signification de l’expression lâ Hawla walâ qouwwata ‘il-lâ bil-Lâh: Il n’y a de protection contre la désobéissance envers Allāh que par la préservation de Allāh, et il n’y a de force pour Lui obéir que par Son aide. Toutefois, cela ne veut nullement dire que l’esclave est dénué de toute volonté, mais sa volonté est sous la volonté de Allāh tabâraka wata`ālā tout comme Il le dit dans le Livre honoré:

﴿ وَمَا تَشَآءُونَ إِلَّآ أَن يَشَآءَ ٱللَّهُ رَبُّ ٱلۡعَٰلَمِينَ ﴾

ce qui signifie: « Et vous ne voulez que si Allāh, le Seigneur des mondes, le veut. »

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit:

Il a la puissance sur ce qu’Il veut.

Explication: Allāh tabâraka wata`ālā a une puissance parfaite par laquelle Il fait entrer les choses en existence, donc rien ne Le rend incapable et Il n’a pas besoin de l’aide d’autrui. Allāh dit dans le qour’ân:

﴿ وَهُوَ عَلَىٰ كُلِّ شَيۡءٖ قَدِيرُۢ ﴾

Ce qui signifie: « Et Il est sur toute chose tout-puissant » Sa puissance n’est affectée d’aucun défaut, aucune faiblesse ni aucune incapacité. Sa puissance est parfaite. En effet, Allāh dit dans le qour’ân honoré:

﴿ إِنَّ ٱللَّهَ هُوَ ٱلرَّزَّاقُ ذُو ٱلۡقُوَّةِ ٱلۡمَتِينُ﴾

ce qui signifie: « Certes Allāh est Celui Qui accorde la subsistance, Celui Qui a la puissance et Qui n’est pas atteint par la fatigue. »

L’auteur, que Allāh lui fasse miséricorde, a dit:

Il a la souveraineté

Explication: c’est-à-dire qu’Il a la souveraineté absolue qui n’est contestable par personne. Sa souveraineté n’est pas comme la souveraineté créée et qu’Il accorde à qui Il veut parmi Ses esclaves, parce que cette souveraineté-là prend fin.

L’auteur, que Allāh lui fasse miséricorde, a dit:

Il n’a nul besoin d’autrui.

Explication: Allāh n’a pas besoin d’autrui. Il est Al-Ghaniyy tout comme cela est mentionné dans le qour’ân. Et la mention du nom Al-Ghaniyy figure dans le ḥadīth citant les quatre-vingt-dix-neuf noms qui a été rapporté par Ibnou Hibbân, At-Tirmidhiyy, Al-Bayhaqiyy et d’autres encore.

قال الشيخُ فخرُ الدينِ بنُ عساكِرَ رحمه الله:

وَلَهُ العِزُّ والبَقاءُ، وَلَهُ الحُكْمُ وَالقَضاءُ

Le Chaykh Fakhrou d-Dîn Ibnou `Açâkir, que Allāh lui fasse miséricorde, a dit:

Il a l’invincibilité

Explication: Al-`Azîz est un nom de Allāh ta`ālā, tout comme Il dit:

﴿وَٱللَّهُ عَزِيزٞ ذُو ٱنتِقَامٍ ٤﴾

Ce qui signifie: « Et Allāh est `Azîz, et Il fait parvenir un châtiment intense [à qui Il veut parmi les injustes]. » Al- Halîmiyy a dit: « Le nom de Allāh Al-`Azîz signfie Celui Que personne ne peut vaincre et à Qui personne ne peut nuire. Al-KhaTTâbiyy a dit: le nom de Allāh Al-`Azîz signifie Celui Qui est invincible. Ceci est cité par le ḥâfiḍh Al-Bayhaqiyy.

L’auteur, que Allāh lui fasse miséricorde, a dit:

Et l’éternité sans fin

Explication: Allāh ta`ālā a pour attribut l’éternité sans fin, c’est-à-dire que Son existence n’a pas de fin. L’éternité sans fin de Allāh ta`ālā est obligatoire selon la raison, il n’est pas possible selon la raison qu’il en soit autrement. Rien d’autre que Allāh n’est éternel sans fin dans ce sens-là. Quant au Paradis et à l’enfer, du point de vue de leur réalité, selon la raison, il leur est possible à tous deux d’avoir une fin. Sauf qu’ils sont éternels sans fin du fait que Allāh leur a voulu à tous deux d’être éternels sans fin. Tandis que l’éternité sans fin de Allāh, Il l’a de par Sa réalité même.

De plus, L’éternité sans fin de Allāh implique l’éternité sans fin de Ses attributs, que ce soit la puissance, la science, l’ouïe, la vue, la volonté et les autres attributs.

L’auteur, que Allāh lui fasse miséricorde, a dit:

Il ordonne et interdit ce qu’Il veut

Explication: c’est-à-dire que Allāh soubḥânahôu wata`ālā ordonne ce qu’il veut et interdit ce qu’Il veut.

L’auteur, que Allāh lui fasse miséricorde, a dit:

Et Il a l’attribut de la création

Explication: Le terme arabe utilisé par l’auteur est Al-qaDâ‘. Il signifie la création, comme dans la parole de Allāh ta`ālā:

﴿فَقَضَٰهُنَّ سَبۡعَ سَمَٰوَاتٖ﴾

Ce qui signifie: « Et Il a créé sept cieux. » Cela signifie que Allāh `azza wajall crée ce qu’Il veut, Il le fait alors surgir du néant à l’existence. Mais al-qaDâ‘ vient aussi dans le sens de l’ordre tout comme Il dit ta`ālā:

﴿۞وَقَضَىٰ رَبُّكَ أَلَّا تَعۡبُدُوٓاْ إِلَّآ إِيَّاهُ وَبِٱلۡوَٰلِدَيۡنِ إِحۡسَٰنًاۚ﴾

Ce qui signifie: « Et Ton Seigneur a ordonné que vous n’adoriez que Lui et que vous fassiez preuve de bienfaisance envers vos parents. » Et l’on donne une interprétation semblable pour la parole de Allāh ta`ālā:

﴿وَمَا خَلَقۡتُ ٱلۡجِنَّ وَٱلۡإِنسَ إِلَّا لِيَعۡبُدُونِ﴾

Ce qui signifie: « Et Je n’ai créé les jinn et les hommes que pour leur ordonner de M’adorer. » Le verset ne signifie pas qu’Il a voulu que chacun d’entre eux L’adore car s’Il avait voulu que tous L’adorent et n’adorent rien d’autre, il n’y aurait pas de non-croyants. Allāh ta`ālā dit:

﴿وَلَوۡ شَآءَ رَبُّكَ لَأٓمَنَ مَن فِي ٱلۡأَرۡضِ كُلُّهُمۡ جَمِيعًاۚ أَفَأَنتَ تُكۡرِهُ ٱلنَّاسَ حَتَّىٰ يَكُونُواْ مُؤۡمِنِينَ﴾

Ce qui signifie: « Si Ton Seigneur l’avait voulu, les gens de la terre auraient tous cru, est-ce toi qui contraindrais les gens jusqu’à ce qu’ils soient croyants ? ». Cela signifie: l’état des cœurs n’est pas entre tes mains, ô Mouḥammad, mais les cœurs sont sous la puissance de Allāh. Et si Allāh avait voulu que tous les gens soient croyants, ils feraient tous partie de la communauté des croyants. Sauf que Allāhn’a pas voulu cela, certains d’entre eux sont donc devenus des croyants et certains des non-croyants.

قال الشيخُ فخرُ الدينِ بنُ عساكِرَ رحمه الله:

وَلَهُ الأَسْماءُ الحُسْنَى، لا دافِعَ لِمَا قَضَى

Le Chaykh Fakhrou d-Dîn Ibnou `Açâkir, que Allāh lui fasse miséricorde, a dit:

Il a les noms parfaits.

Explication: Allāh a les noms parfaits (الأَسْماءُ الحُسْنَى) c’est-à-dire les noms qui indiquent la perfection. Tous les noms de Allāh sont parfaits, chacun de Ses noms indique la perfection c’est-à-dire qu’il n’y a pas un seul nom qui indique un défaut s’agissant de Allāh ta`ālā. Ainsi Al-Qâdir indique la puissance, Al-`Allâm indique la science, Ar-Raḥmān et Ar-Raḥîm indiquent la confirmation de Sa miséricorde, Al-`Azîz indique la confirmation de Son invincibilité, As-Samî` indique la confirmation de Son ouïe, Al-WâHid indique la confirmation de Son unicité, Al-Khâliq indique la confirmation de l’attribut de la création, Al-BaSîr indique la confirmation de Sa vue, et ainsi tous Ses noms indiquent la perfection.

Le nom qui indique le défaut est donc impossible à Son sujet et il n’est donc pas valable de dire que « ‘âh » est un nom de Dieu comme se l’imaginent certains. Beaucoup de gens parmi ceux qui se réclament de la Tarîqah (voie soufie) châdhiliyyah de nos jours croient et mentionnent même dans leurs livres qu’un des noms de Allāh serait ‘âh alors que ‘âh est une expression marquant la plainte et la souffrance selon l’avis concordant des linguistes et qui fait donc partie des termes du gémissement. Or les savants des quatre écoles stipulent que les gémissements annulent la prière. Et il est bien connu que le dhikr c’est-à-dire le fait évoquer Allāh n’annule pas la prière. Si donc ‘âh faisait partie des noms de Allāh, il n’annulerait pas la prière. Il est rapporté dans le ḥadīth par At-Tirmidhiyy que le Messager de Allāh a dit:

« إذا تثاءب أحدكم فليضع يده على فيه وإذا قال ءاه ءاه فإن الشيطان يضحك من جوفه »

Ce qui signifie: « Lorsque l’un d’entre vous bâille qu’il mette sa main devant sa bouche, si par contre il dit « ‘âh ‘âh » le chaytan entre dans sa bouche et se rit de lui. »

De plus, il est à savoir aussi que ‘âh est le plus connu des termes de gémissement, ces termes-là étant au nombre de vingt comme l’ont mentionné les savants de la langue arabe. Ceux qui disent que ‘âh est un des noms de Allāh se basent sur un ḥadīth faux c’est-à-dire attribué mensongèrement au Prophète dont le sens des termes est: « Laissez-le gémir car le gémissement fait partie des noms de Allāh ». Par ailleurs, il ne figure dans aucun ḥadīth sûr ṣaḥīḥ ni même dans un ḥadīth attribué mensongèrement au Prophète, que le terme ‘âh spécifiquement serait un des noms de Allāh. Il est étonnant de la part de ces gens-là qu’ils aient choisi le terme ‘âh parmi les vingt expressions de gémissement et laissé les autres, parmi lesquelles on trouve ‘âwôuh et ‘Awwatâh. Il découle de leur argumentation à partir de ce ḥadīth faux que ces deux expressions seraient des noms de Allāh tout comme les autres expressions de gémissement.

De même, il n’est pas permis de nommer Allāh « al-mouqîm » comme le font certains en disant « Soubḥana l-mouqîm » . Et de même il n’est pas permis de nommer Allāh ta`ālā « âme » ou bien « esprit » comme l’a fait Sayyid qouṭb en nommant Allāh (العقل المدبر) qui signifie « l’esprit organisateur ». En effet, l’âme et l’esprit sont tous deux créés. Comment cet homme a-t-il délaissé les noms parfaits (الأَسْماءُ الحُسْنَى) pour nommer Allāh par des appellations sorties de sa tête ? L’Imam Al-‘Ach`ariyy a dit qu’il n’est pas permis d’attribuer l’âme à Allāh. At-Tirmidhiyy et d’autres ont rapporté que le Messager de Allāh a dit:

“إنّ لله تسعةً وتسعين اسما مائة إلّا واحدا من أحصاها دخل الجنّة”

Ce qui signifie: « Certes Allāh a quatre-vingt-dix-neuf noms, cent moins un, celui qui les connaît entrera au paradis.» Dans d’autres versions on trouve : « celui qui les mémorise. » Cette version explique ce qui est visé.

Information utile: Celui qui mémorise les quatre-vingt-dix-neuf noms de Allāh en comprenant leur signification a la promesse du Paradis. Il y a d’autres noms de Allāh que ceux-là, mais le fait de mémoriser les quatre-vingt-dix-neuf noms de Allāh a ce mérite particulier par rapport aux autres noms.

L’auteur, que Allāh lui fasse miséricorde, a dit:

Rien n’empêche ce qu’Il veut

Explication: On comprend cela à partir d’un ḥadīth rapporté de Thawbân qui a dit: le Messager de Allāh a dit:

“قال الله تعالى إنّي إذا قضيت قضاء فإنّه لا يردّ”

ce qui signifie: « Allāh ta`ālā dit« Certes, si Je veux qu’une chose arrive, elle ne sera pas empêchée. »  » [Rapporté par Mouslim] On comprend de ce ḥadīth qoudsiyy que personne n’empêche la réalisation de ce que Allāh veut de toute éternité. À partir de cela aussi, on sait que la parole de certaines personnes est corrompue lorsqu’ils disent: Allāh voulait créer Untel en homme et Il le créa en femme. Quant à la croyance de certains que Allāh changerait Sa volonté si quelqu’un l’invoque ou donne en aumône un bien licite, c’est une croyance corrompue et qui n’est pas digne de Allāh soubḥânahôu wa ta`ālā.

قال الشيخُ فخرُ الدينِ بنُ عساكِرَ رحمه الله:

وَلا مانِعَ لِمَا أَعْطَى، يَفْعَلُ في مُلْكِهِ ما يُرِيدُ، وَيَحْكُمُ في خَلْقِهِ بِما يَشاءُ.

لا يَرْجو ثَوابًا وَلا يَخافُ عِقابًا، لَيْسَ عَلَيْهِ حَقٌّ [يَلْزَمُهُ] وَلا عَلَيْهِ حُكْمٌ

Le Chaykh Fakhrou d-Dîn Ibnou `Açâkir que Allāh lui fasse miséricorde, a dit:

Et nul ne prive de ce qu’Il donne

Explication: La signification de cette parole provient du ḥadīth de Al-Boukhâriyy et de Mouslim rapportant que le Messager de Allāh disait après sa prière:

“لا إله إلاّ الله وحده لا شريك له، له الملك وله الحمد وهو على كلّ شىء قدير اللهم لا مانع لما أعطيت ولا معطي لما منعت”

ce qui signifie: « Il n’est de dieu que Allāh, Il est unique, Il n’a pas d’associé, Il a la souveraineté et Il est Celui Qui mérite la louange et Il est sur toute chose tout-puissant, ô Allāh, nul ne prive de ce que Tu donnes et nul ne donne ce dont Tu as privé. »

Donc, si Allāh ta`ālā veut accorder un bienfait à quelqu’un, Il le lui accorde et nul ne peut l’en priver, tout comme l’ont rapporté At-Tirmidhiyy et d’autres du ḥadīth de `Abdou l-Lâh Ibnou `Abbâs que le Messager de Allāh a dit:

“واعلم أن الأمة لو اجتمعوا على أن ينفعوك بشىء لم ينفعوك إلا بشىء قد كتبه الله لك ولو اجتمعوا على أن يضرّوك بشىء لم يضرّوك إلا بشىء قد كتبه الله عليك رفعت الأقلام وجفّت الصّحف”

ce qui signifie: « Sache que si la communauté s’unissait pour t’être utile en quelque chose, elle ne te serait utile que par une chose que Allāh t’a prédestinée. Et si elle s’unissait pour te nuire, elle ne te nuirait que par une chose que Allāh t’a prédestinée. Les calames sont levés et les feuillets ont séché»

L’auteur, que Allāh lui fasse miséricorde, a dit:

Il fait ce qu’Il veut de ce qui Lui appartient

Explication: Ce que Allāh ta`ālā veut de toute éternité qu’il arrive par Sa volonté éternelle exempte de début, arrivera immanquablement et Il le crée par Son attribut de création éternel exempt de début sans que Allāh `azza wa jall soit contraint à quoi que ce soit. Allāh ta`ālā dit dans le qour’ân:

﴿ وَرَبُّكَ يَخۡلُقُ مَا يَشَآءُ وَيَخۡتَارُۗ﴾

Ce qui signifie: « Et ton Seigneur crée ce qu’Il veut sans aucune obligation. »

L’auteur, que Allāh lui fasse miséricorde, a dit:

Et Il ordonne à Sa création ce qu’Il veut

Explication: Allāh soubḥânahôu wata`ālā interdit ce qu’Il veut et rend obligatoire ce qu’Il veut.

L’auteur, que Allāh lui fasse miséricorde, a dit:

Il n’attend aucune récompense et ne craint aucun châtiment

Explication: Allāh soubḥânahôu wata`ālā n’attend de la part de Ses esclaves aucune récompense ni aucun profit, Il dit ta`ālā:

﴿ مَآ أُرِيدُ مِنۡهُم مِّن رِّزۡقٖ وَمَآ أُرِيدُ أَن يُطۡعِمُونِ ﴾

ce qui signifie: « Je ne veux de leur part aucune subsistance et Je ne veux pas qu’ils Me nourrissent ». Allāh ne les a donc pas chargés de l’adoration du fait qu’Il en tirerait profit et Il ne leur a pas interdit une chose du fait qu’Il craindrait une nuisance ou une punition de la part de l’un d’entre eux. Comment se pourrait-il qu’Il attende une récompense de Ses esclaves ou qu’Il craigne une punition alors que c’est Lui leur Créateur et le Créateur de leurs actes ?

L’auteur, que Allāh lui fasse miséricorde, a dit:

Il n’a pas d’obligation et Il n’est assujetti à aucune loi

Explication: Allāh ta`ālā, il ne Lui incombe aucun devoir qu’Il soit obligé de faire et nul n’a de droit sur Lui. En effet, nul ne L’empêche de faire quoi que ce soit ni ne Lui ordonne quoi que ce soit.

قال الشيخُ فخرُ الدينِ بنُ عساكِرَ رحمه الله:

وَكُلُّ نِعمةٍ مِنْهُ فَضْلٌ وَكُلُّ نِقْمَةٍ مِنْهُ عَدْلٌ، لا يُسْأَلُ عَمَّا يَفْعَلُ وَهُمْ يُسْأَلُونَ.

L’auteur, que Allāh lui fasse miséricorde, a dit:

Tout bienfait de Sa part est une grâce

Explication: Ce n’est pas une obligation pour Allāh d’accorder à Ses esclaves des bienfaits. Il accorde les bienfaits par une grâce et une générosité de Sa part. Et s’Il ne leur accordait pas ces bienfaits, Il ne serait pas injuste envers eux, tout comme Il dit soubḥânah:

﴿ وَلَوۡلَا فَضۡلُ ٱللَّهِ عَلَيۡكُمۡ وَرَحۡمَتُهُۥ مَا زَكَىٰ مِنكُم مِّنۡ أَحَدٍ أَبَدًا ﴾

Ce qui signifie: « Et n’eussent été la grâce et la miséricorde de Allāh, aucun d’entre vous n’aurait été guidé. »

L’auteur, que Allāh lui fasse miséricorde, a dit:

Et tout châtiment de Sa part est une justice

Explication: Ainsi, celui que Allāh récompense, c’est par une grâce de Sa part, et celui que Allāh châtie, c’est par Sa justice. Allāh n’est injuste envers personne. On ne doit pas faire d’objection à Allāh. Il ne faut pas dire en voulant contester: « Pourquoi fait-Il que les enfants et les animaux ont mal et pourquoi leur impose-t-Il des souffrances et des maladies alors qu’ils n’ont pas commis de péchés ? » Celui qui dit cela sort de l’Islam pour avoir fait une objection à Allāh. Mais si la personne cherche à connaître la sagesse et qu’elle dit « pourquoi fait-Il subir des douleurs aux enfants et aux animaux ? », alors elle ne sort pas de l’Islam. Il en est comme le montre la parole de Allāh ta`ālā :

﴿ لَا يُسۡ‍َٔلُ عَمَّا يَفۡعَلُ وَهُمۡ يُسۡ‍َٔلُونَ ﴾

qui signifie: « Il n’est pas interrogé sur ce qu’Il fait alors qu’eux le seront »

L’auteur, que Allāh lui fasse miséricorde, a dit:

Il n’est pas interrogé sur ce qu’Il fait alors qu’eux le seront

Explication: Il n’est pas permis de contester la volonté de Allāh et Il n’est pas interrogé sur ce qu’Il fait alors que les esclaves, eux seront interrogés. En effet, Il est Celui à Qui appartient toute chose véritablement et nul ne Lui est associé dans Sa souveraineté. Les esclaves et ce qu’ils possèdent Lui appartiennent, et donc Il fait ce qu’Il veut de ce qui Lui appartient. De ce fait, l’injustice est inconcevable de Sa part, car l’injustice n’est concevable que de celui qui sujet à des ordres et des interdictions, comme c’est le cas pour les esclaves de Allāh. L’injustice consiste donc à agir contrairement aux ordres et interdictions de Celui qui a à ordonner et à interdire. C’est pour cela que l’esclave sera interrogé : Pourquoi as-tu fait ceci ? Pourquoi as-tu fait cela ? Tout comme il est parvenu du ḥadīth rapporté par At-Tirmidhiyy:

” لا تزول قدما عبد يوم القيامة حتّى يسأل عن عمره فيم أفناه وعن علمه فيم فعل وعن ماله من أين اكتسبه وفيم أنفقه وعن جسمه فيم أبلاه “

ce qui signifie: « La personne ne quittera pas le lieu de son jugement le Jour Dernier avant d’être interrogé sur sa vie, dans quoi l’a-t-elle passée ? Sur sa science, qu’en a-t-elle fait ? Sur son bien, d’où l’a-t-elle acquis et dans quoi l’a-t-elle dépensé ? Sur son corps, dans quoi l’a-t-elle utilisé ? »

Quant à Allāh ta`ālā, Il n’a personne qui Lui ordonne ni qui Lui interdit. C’est pour cela qu’on ne L’interroge pas et qu’on ne Lui attribue aucune injustice ou manquement. Allāh ta`ālā dit:

﴿ لَا يُسۡ‍َٔلُ عَمَّا يَفۡعَلُ وَهُمۡ يُسۡ‍َٔلُونَ ﴾

ce qui signifie: « Il n’est pas interrogé sur ce qu’Il fait alors qu’eux le seront. »

قال الشيخُ فخرُ الدينِ بنُ عساكِرَ رحمه الله:

مَوْجُودٌ قَبْلَ الخَلْقِ، لَيْسَ لَهُ قَبْلٌ وَلا بَعْدٌ، وَلا فَوْقٌ وَلا تَحْتٌ، وَلا يَمِينٌ وَلا شِمالٌ، وَلا أَمامٌ وَلا خَلْفٌ، وَلا كُلٌّ، وَلا بَعْضٌ.

Le Chaykh Fakhrou d-Dîn Ibnou `Açâkir, que Allāh lui fasse miséricorde, a dit:

Il existe avant la création

Explication: L’existence de Allāh tabâraka wata`ālā n’a pas de début, Il existe avant les créatures de toute éternité. Et il n’y a que Lui Qui existe de toute éternité, tout comme il est parvenu dans le ḥadīth de `Imrân Ibnou l- HouSayn:

« كان الله ولم يكن شىء غيره »

ce qui signifie: « Allāh existe de toute éternité et il n’y avait rien de toute éternité hormis Lui.» [Rapporté par Al-Boukhâriyy, Al-Bayhaqiyy et d’autres]

Nul n’est sans début hormis Lui tout comme Allāh ta`ālā dit:

﴿ هُوَ ٱلۡأَوَّلُ ﴾

Ce qui signifie: « Il est le seul à être éternel exempt de début. »

Celui qui croit qu’un élément de ce monde existerait sans avoir de début à son existence, ou que le genre de cet élément existerait sans avoir de début à son existence aura démenti cette ‘âyah et quitté l’Islam et ce par l’unanimité des savants des musulmans. Or il est écrit dans plus de cinq livres de AHmad Ibnou Taymiyah, que le genre du monde n’aurait pas de début, qu’il serait éternel exempt de début avec Allāh. Cette parole a un seul sens et qui est de la mécréance, elle fait sortir de l’Islam.

L’auteur, que Allāh lui fasse miséricorde, a dit:

Sans avant ni après

Explication: Ceci est une négation du fait que Allāh tabâraka wata`ālā soit précédé du néant et également une négation du fait qu’Il soit atteint par l’anéantissement. En effet, Allāh ta`ālā a les attributs de l’exemption de début et de l’éternité sans fin. Tout ce qui contredit la confirmation de ces deux attributs à Allāh ta`ālā est invalide, car la divinité n’est pas valable pour qui n’a pas l’exemption de début et l’exemption de fin.

L’auteur, que Allāh lui fasse miséricorde, a dit:

Sans dessus ni dessous, sans droite ni gauche, sans devant ni derrière

Explication: Ceci est une des bases de la croyance, à savoir que Allāh `azza wajall est exempt d’être dans une des directions ou dans toutes les directions. Il n’en va pas comme le croient certains ignorants, que Allāh serait dans la direction du haut, ou certains autres qui croient qu’Il serait dans la direction de devant et qu’Il se trouverait entre l’esclave de Allāh et la Ka`bah ou d’autres qui croient qu’Il serait comme l’air, incarné et diffus dans tous les endroits. D’autres encore comme le dénommé Nâṣirou d-Dîn Al-‘Albâniyy qui croient qu’Il englobe le monde de toute part comme la main englobe ce qu’elle tient. Tout cela est invalide et contredit la croyance correcte en l’unicité de Allāh. L’Imam Abôu ja`far AT–Taḥâwiyy qui fait partie des gens des trois premiers siècles a dit dans son traité de croyance qu’il a décrit comme étant l’exposé de la croyance des sunnites: « Allāh ta`ālā est exempt des limites, des extrémités, des côtés, des membres et des petits organes, Il n’est pas contenu par les six directions comme c’est le cas pour l’ensemble des créatures » fin de citation. Cette parole-là relève de la croyance pure en l’unicité de Allāh et fait partie des joyaux de la croyance. En effet, celui qui a pour attribut une des choses que l’Imam Abôu ja`far a citées ou qui se trouve dans une direction de parmi les directions a nécessairement des limites, une taille et une image ; or tout cela fait partie des attributs des corps et Allāh ta`ālā n’est pas un corps. Tout comme Il dit, Lui qui est exempt d’imperfection :

﴿ لَيۡسَ كَمِثۡلِهِۦ شَيۡءٞۖ ﴾

Ce qui signifie: « Rien n’est tel que Lui absolument. »

De plus, quelqu’un qui considère que Allāh serait spécifié par la direction du haut ne l’aura pas qualifié par une perfection digne de Lui Soubḥânah, comme le pensent certains ignorants. En effet, ce qui est pris en considération, c’est l’élévation en degré et non l’élévation dans l’espace et l’endroit. Les anges qui sont autour du Trône sont en un lieu bien plus haut que les prophètes de Allāh ta`ālā, et pourtant les prophètes sont meilleurs et plus élevés en degré selon le jugement de leur Créateur `azza wajall.

L’auteur, que Allāh lui fasse miséricorde, a dit:

Il n’est ni un tout, ni une partie

Explication: Allāh tabâraka wata`ālā n’est pas un corps composé de parties, c’est pour cela qu’on ne Le qualifie pas par le fait d’être un tout, ni d’être une partie, ni d’être un composant.

Al- Halîmiyy a dit dans son explication du nom de Allāh « Al-Mouta`âlî »: « Cela signifie qu’Il est exempt du fait que Lui soit possible ce qui est possible aux créatures tels que le mariage, l’enfantement, les organes, les membres, le fait de prendre un lit pour s’asseoir dessus, le fait de se préserver par un paravent pour ne pas être vu, le déplacement d’un endroit à un autre et ce qui est similaire. En effet, la confirmation de certaines de ces choses implique le fait d’avoir une extrémité, la confirmation de certaines autres implique le fait d’avoir besoin et la confirmation d’autres implique le fait de changer et le passage d’un état à un autre. Rien de cela n’est digne de Celui Qui n’a pas de début et tout cela est donc impossible à Son sujet » fin de citation. Le ḥâfiḍh Al-Bayhaqiyy a rapporté cela de lui dans son livre Al-‘Asmâ‘ waS–Sifât.

قال الشيخ فخر الدين بن عساكر رحمه الله:

وَلا يُقالُ مَتَى كانَ وَلا أَيْنَ كانَ وَلا كَيْفَ، كانَ وَلا مَكانَ، كَوَّنَ الأَكْوانَ وَدَبَّر الزَّمانَ، لا يَتَقَيَّدُ بالزَّمانِ ولا يَتَخَصَّصُ بِالمَكانِ، وَلا يَشْغَلُهُ شأنٌ عن شَأنٍ،

Le Chaykh Fakhrou d-Dîn Ibnou `Açâkir, que Allāh lui fasse miséricorde, a dit:

On ne dit pas « depuis quand existe-t-Il ? », ni « où est-Il ? », ni « comment est-Il? »

Explication: Il n’est pas permis de dire: « Depuis quand Allāh existe-t-Il ? » car il y a en cela l’attribution du début, d’exister après avoir été inexistant à Allāh ta`ālā et de l’écoulement du temps à Son sujet. Il n’est pas permis non plus de dire: « Où est Allāh ? » c’est-à-dire de demander dans quel endroit se trouverait Allāh, ni de dire: « Comment est-Il ? » parce qu’il y a en cela le fait de Lui attribuer les attributs des créatures.

Après que l’auteur, que Allāh lui fasse miséricorde, a cité l’interdiction de dire ces paroles-là, il expose clairement la croyance correcte:

Il existe de toute éternité alors qu’il n’y avait pas d’endroit. Il a fait exister les êtres et Il a créé le temps. Il ne dépend pas du temps et Il n’est pas concerné par l’endroit.

Explication: Ce que l’auteur a visé par sa parole: « Il n’est pas concerné par l’endroit » n’est pas qu’Il serait contenu dans toutes les directions car ceci est invalide comme on l’a montré précédemment. En effet, les directions font partie de ce qui est autre que Allāh ta`ālā. Et Allāh ta`ālā existe de toute éternité alors que tout autre que Lui n’existait pas. Cela signifie que Allāh ta`ālā existe sans endroit et ceci est la croyance de ‘Ahlou s-Sounnah, qui plus est, la croyance de l’ensemble des musulmans, des gens du Salafcomme des gens du Khalaf.

Le Messager de Allāh salla l-Lahou `alayhi wasallam a dit:

« كان الله ولم يكن شىء غيره »

ce qui signifie: « Allāh existe de toute éternité et il n’y avait rien de toute éternité autre que Lui. » [Rapporté par Al-Boukhâriyy, Al-Bayhaqiyy et Ibnou l-Jârôud] C’est-à-dire qu’Il existe de toute éternité alors même qu’il n’y avait pas d’endroit ni rien d’autre parmi les créatures. Et après avoir créé l’endroit, Il n’a pas changé, Lui qui est exempt d’imperfection, par rapport à ce qu’Il est avant d’avoir créé l’endroit. De ce ḥadīth et des textes similaires, ‘Ahlou s-Sounnah ont tiré leur parole que voici: Allāh existe sans endroit (Allāhou mawjôudoun bilâ makân).

Le ḥâfiḍh Al-Bayhaqiyy a rapporté un ḥadīth du Messager de Allāh salla l-Lahou `alayhi wa sallam:

« أنت الظاهر فليس فوقك شىء وأنت الباطن فليس دونك شىء »

Qui signifie: « Tu es Adh–Dhâhir, rien n’est au-dessus de Toi, et Tu es Al-BâTin, rien n’est en dessous de Toi. » Puis il a dit: « Certains de nos compagnons ont dit que ce ḥadīth est une preuve que Allāh ta`ālā est exempt de l’endroit car certes, s’il n’y a rien au-dessus de Lui et rien en dessous de Lui, Il n’est pas dans un endroit. » fin de citation.

Et Abôu ManSôur At-Tamîmiyy et d’autres ont rapporté la parole de `Aliyy que Allāh l’agrée:

« كان الله ولا مكان وهو الآن على ما عليه كان »

Qui signifie: « Allāh existe de toute éternité alors qu’il n’y avait pas d’endroit, et Il est maintenant Tel qu’Il est de toute éternité » fin de citation.

D’autre part, le ḥâfiḍh, le linguiste Mouḥammad MourtaDâ Az–zabîdiyy a rapporté dans son commentaire de Al-‘IHyâ‘ par chaîne de transmission ininterrompue que l’Imam zaynou l-`âbidîn, `Aliyy fils de Al- Houçayn disait:

« سبحانك لا يحويك مكان »

Ce qui signifie: « Tu es exempt d’imperfection, Tu n’es pas contenu dans un endroit » fin de citation. zaynou l-`âbidîn était à son époque le meilleur de la famille du Prophète. Cette expression « Allāh existe sans endroit » a certes été énoncée par d’innombrables savants de l’Islam tels que Abôu Hanîfah, Ibnou jarîr AT–Tabariyy, Al-Mâtourîdiyy, Al-‘Ach`ariyy et d’autres qu’eux. Bien plus, At-Tamîmiyy a rapporté l’unanimité de ‘Ahlou s-Sounnah sur le fait que Allāh existe sans endroit, il l’a mentionné dans son livre Al-Farqou bayna l-Firaq. Après tout cela, il n’y a donc aucune considération à donner aux mouchabbihah qui objectent à l’auteur et aux grands savants de mentionner cette parole de vérité. En effet, celui qui contredit cela et déclare que Allāh ta`ālā serait dans un endroit, il L’aura de ce fait assimilé aux créatures, L’aura considéré équivalent à elles et aura contredit ce qui est explicite dans le qour’ân et les ḥadīth ṣaḥīḥ et il aura aussi contredit la raison.

Allāh soubḥânah est le Créateur de l’endroit et du temps et de son écoulement, Il est le Créateur des créatures, Celui Qui les a fait surgir du néant à l’existence. Il n’en a donc pas besoin et on ne Le qualifie pas par les attributs des créatures, comme l’a dit l’Imam Abôu Hanîfah, que Allāh lui fasse miséricorde: « Il est impossible que le Créateur ait une ressemblance avec ce qu’Il a créé. » C’est pour cela qu’il n’est pas permis de Lui attribuer un endroit particulier, ni d’être dans tous les endroits, ni de Lui attribuer d’exister dans une époque particulière, ni dans toutes les époques, Il est absolument exempt des significations des choses qui entrent en existence et des attributs des créatures.

L’auteur, que Allāh lui fasse miséricorde, a dit:

Aucune chose ne L’occupe au détriment d’une autre

Explication: Allāh ta`ālā fait surgir les choses du néant à l’existence par Sa volonté et Sa puissance qui sont toutes deux éternelles exemptes de début et par Son acte de création qui est éternel exempt de début, sans avoir besoin d’organe ni d’utiliser un instrument. Une chose entre en existence uniquement par le fait que la volonté de Allāh et Sa puissance concerne cette chose, elle entrera alors en existence à l’instant auquel Il veut qu’elle existe et dans l’endroit dans lequel Il veut qu’elle existe. Nul ne peut reporter ou empêcher cela. Celui Qui a ces attributs-là, aucune chose ne L’occupe au détriment d’une autre et aucune chose ne l’empêche d’en réaliser une autre. L’occupation et l’empêchement n’arrivent qu’à celui qui agit avec des organes et avec l’aide d’instruments. Si alors une telle personne est occupée à les employer à quelque chose, il lui sera difficile d’y avoir recours pour une deuxième chose. Et Allāh `azza wajall est exempt de tout cela.

قال الشيخ فخر الدين بن عساكر رحمه الله:

وَلا يَلْحَقُهُ وَهْمٌ، وَلا يَكْتَنِفُهُ عَقْلٌ، وَلا يَتَخَصَّصُ بِالذِّهْنِ، وَلا يَتَمَثَّلُ في النَّفْسِ، وَلا يُتَصَوَّرُ في الوَهْمِ، وَلا يَتَكَيَّفُ في العَقْلِ، لا تَلْحَقُهُ الأَوْهامُ وَالأَفْكارُ،

{لَيۡسَ كَمِثۡلِهِۦ شَيۡءٞۖ وَهُوَ ٱلسَّمِيعُ ٱلۡبَصِيرُ ﴿١١﴾} اهـ

L’auteur, que Allāh lui fasse miséricorde, a dit:

L’illusion ne l’atteint pas et la raison ne le cerne pas. Il n’est pas caractérisé par l’intellect et Il n’est pas représenté dans l’esprit. Il n’est pas imaginé dans les illusions et n’a pas de comment dans nos raisons. Les illusions et les idées ne l’atteignent pas.

Explication: Ceci se résume dans la parole de l’Imam Dhou n-Nôun Al-Miṣriyy, Thawbân Ibnou ‘Ibrâhîm, que Allāh ta`ālā lui fasse miséricorde, puisqu’il a dit:

« مهما تصوّرت ببالك فالله بخلاف ذلك »

ce qui signifie: « Quoi que tu imagines en ton esprit, Allāh en est différent. » fin de citation [Rapporté entre autres par Ibnou `Açâkir dans Târîkh Dimachq]. Et ceci vient du fait que tout ce que tu imagines en ton esprit est créé et le Créateur n’a pas de ressemblance avec Sa création. Tout comme l’a rapporté notre maître AHmad Ar-Rifâ`iyy et d’autres: « Notre Imam Ach-Châfi`iyy, que Allāh l’agrée, a dit: « Celui qui cherche à connaître son Créateur et qui aboutit à un être qu’il arrive à imaginer, c’est un mouchabbih (quelqu’un qui croit à une ressemblance entre Allāh ta`ālā et sa création), et celui qui aboutit à un pur néant c’est un athée, et celui qui aboutit à un être existant et reconnaît son incapacité à atteindre sa réalité alors, c’est celui-là qui est mouwaḥHid (un croyant en l’unicité de Dieu). » fin de citation. C’est pour cela que les gens du Salaf défendaient aux gens de réfléchir avec l’objectif de connaître la réalité de Allāhta`ālā car Seul Allāh la sait. Quant à notre connaissance de Allāh, elle est par la connaissance de ce qui est obligatoire selon la raison s’agissant de Lui, de ce qui est impossible à Son sujet et de ce qui est possible à Son sujet. Ibnou `Abbâs, que Allāh les agrée lui et son père, a dit:

« تفكّروا في خلق الله ولا تفكّروا في ذات الله »

ce qui signifie: « Réfléchissez sur la création de Allāh et ne réfléchissez pas sur la réalité de Allāh. » [Rapporté par Al-Bayhaqiyy avec une bonne chaîne de transmission]

Toute personne qui réfléchit sur la réalité de Allāh ta`ālā et qui s’imagine en son esprit une image ou s’en illusionne par son illusion et croit que ce qu’il s’est imaginé ou ce dont il s’est illusionné, c’est Allāh, celui-là n’est pas musulman, il ne croit pas en l’unicité de Allāh. En effet, il n’y a pas de différence entre lui et l’adorateur d’idole puisque l’adorateur d’idole adore une image que lui ou un autre a façonnée tandis que celui-là adore une image qu’il s’est imaginée. Quant au croyant véridique, il adore Celui Qui n’a ni de ressemblant ni d’équivalent, comme l’a dit l’Imam AHmad Ar-Rifâ`iyy, que Allāh l’agrée:

« غاية المعرفة بالله الإيقان بوجوده تعالى بلا كيف ولا مكان »

Ce qui signifie: « L’extrême limite de la connaissance que l’on peut avoir au sujet de Allāh, c’est d’avoir la certitude en Son existence ta`ālā et qu’Il est sans comment et sans endroit. » Ceci est tiré de Sa parole tabâraka wa ta`ālā dans la ‘âyah explicite de sôurat Ach-Chôurâ ‘âyah 11:

﴿ لَيۡسَ كَمِثۡلِهِۦ شَيۡءٞۖ ﴾

qui signifie: « Rien n’est tel que Lui absolument. »

C’est pour cela que l’auteur, que Allāh lui fasse miséricorde, a conclu son traité de croyance utile en citant cette ‘âyah:

﴿ لَيۡسَ كَمِثۡلِهِۦ شَيۡءٞۖ وَهُوَ ٱلسَّمِيعُ ٱلۡبَصِيرُ ١١﴾

ce qui signifie: « Rien n’est tel que Lui absolument et Il est Celui Qui entend et Qui voit. » [sôurat Ach-Chôurâ / ‘âyah 11]

Explication: L’affirmation que Allāh est exempt d’imperfection précède dans cette ‘âyah Sa parole (وَهُوَ السَّمِيعُ البَصِيرُ) « wa houwa s-Samî`ou l-BaSîr » qui signifie « et Il est Celui Qui entend et Qui voit » afin que l’on sache que Son ouïe n’est pas comme l’ouïe d’autre que Lui c’est-à-dire qu’elle est sans oreille ni par l’intermédiaire de quelque chose et que Sa vue n’est pas comme la vue d’autre que Lui c’est-à-dire sans que ce soit avec une pupille, car Allāh soubḥânah, rien n’est tel que Lui absolument.

Avec cette parole on termine l’explication des termes du traité enseigné par le chaykh Fakhrou d-Dîn Ibnou `Açâkir.

jou d-Dîn As-Soubkiyy a mentionné ce traité de croyance dans son livre citant les biographies de générations de savants châfi`iyy, puis il a dit ce qui suit: « Ceci est l’ultime expression de ce traité de croyance qui guide vers la vérité (العقيدة المرشدة), ­et il n’y figure rien que renierait un sunnite » fin de citation.

Et il convient ici de conclure cette brève explication des expressions de ce traité en rapportant ce qu’a transmis Abôu Nou`aym dans son livre Al- Hilyah dans un passage de la biographie de `Aliyy fils de Abôu Ṭâlib, il a dit: Abôu Bakr ‘Aḥmad fils de Mouḥammad fils de Al-Ḥârith m’a rapporté, de Al-Faḍl fils de Al-Houbbâb Al-joumaḥiyy, de Mouçaddad, de `Abdou l-Wârith fils de Sa`îd, de Mouḥammad fils de ‘Is-Hâq, de An-Nou`mân fils de Sa`d qu’il a dit: « J’étais à Koufa dans la résidence de l’émirat, la maison de `Aliyy fils de Abôu Ṭâlib lorsqu’entra auprès de nous Nawf fils de `Abdou l-Lâh qui informa l’Emir des croyants de la présence de quarante non-musulmans devant la porte. `Aliyy dit alors: « Laissez-les entrer ». Lorsqu’ils furent donc en sa présence, ils lui dirent: « Ô `Aliyy, décris-nous ton Seigneur, celui qui est dans le ciel, comment est-il ? Et comment est-il entré en existence ? Quand est-il entré en existence ? Et sur quoi est-il ? » En fait, ces personnes faisaient partie des assimilationnistes (mouchabbihah) qui croient que Allāh est dans le ciel et qu’Il est assis sur le Trône, Allāh est exempt de ce qu’ils Lui attribuent. `Aliyy s’assit et dit: « Écoutez-moi et vous n’aurez à demander à personne d’autre que moi, certes mon Seigneur `azza wajall est Celui Qui n’a pas de début, Il n’est issu de quoi que ce soit, ni mélangé à quoi que ce soit, Il n’est pas atteint par l’imagination, Il n’est pas un corps de sorte à le chercher, Il n’est pas voilé car sinon Il serait contenu dans un volume, et Il n’est pas un être existant après n’avoir pas existé. » Et il dit: « Celui qui prétend que notre Dieu est limité (maḥdôud), il est certes ignorant du Créateur, Celui Qui mérite d’être adoré. » fin de citation.

Al-maḥdôud, ce qui a une limite, selon les savants du tawḥīd et de la langue, c’est ce qui a un volume. Le Trône a un volume, le corpuscule voltigeant dans l’air aussi a un volume. Ainsi, la parole de `Aliyy, que Allāh l’agrée, signifie que Allāh ta`ālā n’est pas un être ayant un volume mais qu’Il existe sans endroit. Sa parole signifie aussi que l’on n’attribue pas à Allāh la position assise, car celui qui s’assoit est limité et a un volume alors que Allāh n’est pas un corps, ni un grand corps ni un petit corps. La parole de `Aliyy signifie aussi que l’on n’attribue pas à Allāh les attributs des corps. Les attributs des corps sont nombreux, parmi ceux-là il y a la forme, le volume, la couleur, la chaleur, la froideur, la position assise, le mouvement, l’immobilité et le changement.

Et Allāh soubḥânahou wata`ālā sait plus que tout autre.