بِسْمِ اللهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيم
La louange est à Allāh le Seigneur des mondes Celui Qui existe sans début, sans fin, sans endroit, sans comment et ne dépend pas du temps, absolument rien ne ressemble à Allāh et Il est Celui Qui entend et Qui voit, quoi que tu puisses imaginer Dieu en est différent, et que l’élévation en degré et la préservation de sa communauté de ce qu’il craint pour elle soient accordées à notre maître Mouḥammad Al-‘Amîn, l’Honnête, celui qui a appelé à la religion de vérité, l’islam la religion de tous les Prophètes du premier ‘Adam au dernier Mouḥammad.
Le Prophète Môuçâ -Moïse- `alayhi s-salâm fait partie de la descendance de Ya`qôub (Jacob), le prophète de Allāh. Ya`qôub (Jacob) s’appelle aussi ‘Isrâ’îl (Israel), il est musulman comme le sont tous les prophètes, il avait douze enfants qui ont donné naissance aux douze tribus des fils de ‘Isrâ’îl (Israel); parmi le peuple des fils de ‘Isrâ’îl (Israel) il y avait des musulmans et des non musulmans.
Le Prophète Môuçâ (Moïse) est né en Égypte où il a vécu un certain temps avant d’en sortir pour la quitter. L’Égypte était à son époque gouvernée par Pharaon qui était un non-croyant.
Le Prophète Môuçâ (Moïse) et son frère Hârôun (Aaron) reçurent la révélation, ils étaient prophètes-messagers. Par la suite, Allāh les a envoyés auprès de Pharaon pour l’appeler à l’Islam.
Pharaon disait aux gens: “Je suis votre seigneur suprême”. Il possédait beaucoup de biens et ceci prouve que Allāh donne le pouvoir à qui Il veut et qu’Il fait ce qu’Il veut.
Pharaon avait auprès de lui une assemblée de magiciens; il leur demanda d’affronter le prophète Môuçâ (Moïse), le prophète de Allāh. Ces magiciens défièrent le prophète Môuçâ (Moïse) en jetant des cordes (qu’ils avaient avec eux) qui donnèrent l’illusion à une partie de l’assistance d’être des serpents. C’est alors que le Prophète Môuçâ -Moïse- jeta son bâton qui se transforma par la puissance de Allāh ta`ālā, en un véritable serpent vivant, de grande taille qui dévora leurs cordes.
Les magiciens furent vaincus et devinrent croyants. Pharaon se mit alors en colère et menaça ceux qui avaient cru de leur infliger un châtiment et de les torturer. Mais ils restèrent musulmans après avoir vu le miracle du le Prophète Môuçâ (Moïse); Pharaon les fit tuer et ils moururent martyrs.
Pharaon était un tyran impitoyable et il y avait en Égypte des gens qui l’adoraient. Allāh ta`ālā a envoyé le Prophète Môuçâ (Moïse) et Hârôun (Aaron); ils sont au nombre des prophètes. Lorsqu’ils le rencontrèrent, ils l’appelèrent à l’Islam. Mais il ne crut pas en eux et ce, malgré les miracles qu’il avait vus.
Alors notre maître Môuçâ quitta l’Égypte avec ceux qui avaient cru parmi les descendants de ‘Isrâ’îl. Ils étaient six cent mille. Ils arrivèrent jusqu’au bord de la mer. Pharaon les poursuivit pour les exterminer et il était accompagné de plus d’un million de combattants.
Allāh a révélé à Môuçâ de frapper la mer avec son bâton. Alors il frappa la mer avec son bâton et la mer se fendit en douze brèches, chaque brèche constituait une route ferme.
Môuçâ et ceux qui l’accompagnaient s’y engagèrent. Puis Pharaon et sa suite arrivèrent et trouvèrent qu’il y avait des brèches dans la mer. Pharaon dit alors: “Entrons dans la mer pour les rattraper”.
Allāh a ordonné à l’eau de se répandre dès que Pharaon pénétra dans la mer et il fut englouti par les flots. Ainsi Allāh ta`ālā a anéanti Pharaon et sa multitude de soldats.
Mais certains de ses adeptes dirent qu’il avait disparu et qu’il n’avait pas péri. C’est alors que Allāh ta`ālā a fait réapparaître son corps pourri et gonflé pour dévoiler leur mensonge.
Notre maître Môuçâ sortit d’Égypte et se rendit au désert de Saynâ’ accompagné de ceux qui l’avaient suivi. Un homme parmi eux, nommé Môuçâ As-sâmiriyy, égara certains de ceux qui avaient suivi Môuçâ. Ils devinrent ainsi non-croyants.
Notre maître Môuçâ avait laissé auprès de son peuple son frère Hârôun qui était messager tout comme lui. Il lui dit: « Remplace-moi auprès de mon peuple car je vais partir en un lieu qui m’a été prescrit pour recevoir la révélation de la part de Allāh ».
Alors notre maître Môuçâ se rendit en ce lieu et y resta quarante nuits. Lorsqu’il revint auprès de son peuple, il trouva que As-sâmiriyy avait égaré une partie d’entre eux en les entraînant à adorer un veau.
Môuçâ As-sâmiriyy fabriqua, pour les descendants de ‘Isrâ’îl, un veau d’or et déposa dedans un fragment de l’empreinte du sabot de la monture de Jibrîl.
Lorsque Pharaon avait voulu s’engager dans la mer, Jibrîl se tenait sur sa monture et Môuçâ As-sâmiriyy, le fourbe, avait aperçu l’endroit où la monture de Jibrîl s’était arrêtée. Il en prit un peu de terre qu’il plaça dans ce veau qu’il avait façonné d’or. Allāh ta`ālā a rendu vivant ce veau qui se mit alors à beugler comme un véritable veau. As-sâmiriyy leur dit alors: ” Voici votre dieu et le dieu de Môuçâ”. Une partie d’entre eux l’ont cru et ont adoré ce veau. Ils devinrent ainsi non-croyants.
Lorsque notre maître Môuçâ apprit ce qui s’était passé avec As-sâmiriyy, il se fâcha énormément contre ceux qui l’avaient suivi. Puis il se saisit de As-sâmiriyy et lui dit: « Regarde ce que tu as prétendu être ton dieu, envers qui tu t’humiliais, je vais le brûler et ensuite le jeter à la mer ». Ainsi notre maître Môuçâ le brûla et le jeta à la mer.
Ensuite, notre maître Môuçâ choisit soixante-dix personnes de son peuple pour invoquer Allāh. Ils furent alors pris de tremblements. Môuçâ invoqua Allāh ta`ālā en disant ce qui est rapporté dans le Qour’ân honoré:
﴿ لَوْ شِئْتَ أَهْلَكْتَهُم مِّن قَبْلُ وَإِيَّايَ أَتُهْلِكُنَا بِمَا فَعَلَ السُّفَهَاء مِنَّا إِنْ هِيَ إِلاَّ فِتْنَتُكَ تُضِلُّ بِهَا مَن تَشَاء وَتَهْدِي مَن تَشَاء ﴾
(law chi’ta ‘ahlaktahoum min qablou wa ‘iyyây ; ‘atouhlikounâ bimâ fa`ala s-soufahâ’ou minnâ ; ‘in hiya il-lâ fitnatouka touḍillou bihâ man tachâ’ou wa tahdî man tachâ’)
Ce qui signifie: « Si Tu avais voulu, Tu les aurais anéantis dès avant, et moi avec. Vas-tu nous anéantir pour ce que des sots d’entre nous ont fait ? Ce n’est là qu’une épreuve de Ta part, par laquelle Tu égares qui Tu veux et Tu guides qui Tu veux », [sôurat Al-‘A`râf / ‘Ayah 155]. C’est-à-dire que c’est Toi ô Seigneur Qui crée la bonne guidée et c’est Toi ô Seigneur Qui crée l’égarement, alors accorde-nous Ta miséricorde.
Notre maître Môuçâ se mit en route avec son peuple jusqu’à ce qu’ils atteignent la Terre Sainte. Ils y trouvèrent un peuple de tyrans. Allāh ta`ālā dit:
﴿ قَالُوا يَا مُوسَى إِنَّ فِيهَا قَوْمًا جَبَّارِينَ وَإِنَّا لَن نَّدْخُلَهَا حَتَّىَ يَخْرُجُواْ مِنْهَا فَإِن يَخْرُجُواْ مِنْهَا فَإِنَّا دَاخِلُونَ ﴾
(qâlôu yâ Môuçâ‘ inna fîhâ qawman jabbârîna wa ‘innâ lan nadkhoulahâ ḥattâ yakhroujou minhâ fa’in yakhroujou minhâ fa’innâ dâkhilôun)
Ce qui signifie: « Ils dirent : Ô Môuçâ, il y a là un peuple de tyrans et nous n’y entrerons pas tant qu’ils n’en seront pas sortis. S’ils en sortent, alors nous y entrerons », [sôurat Al-Mâ’idah / ‘Ayah 22].
Une partie des descendants de ‘Isrâ’îl s’adressa à Môuçâ:
﴿ قَالُواْ يَا مُوسَى إِنَّا لَن نَّدْخُلَهَا أَبَدًا مَّا دَامُواْ فِيهَا فَاذْهَبْ أَنتَ وَرَبُّكَ فَقَاتِلا إِنَّا هَاهُنَا قَاعِدُونَ ﴾
(qâlôu yâ Môuçâ ‘innâ lan nadkhoulahâ ‘abadan mâ dâmôu fîhâ ; fadh-hab ‘anta wa Rabbouka faqâtilâ, ‘innâ hâhounâ qâ`idôun)
Ce qui signifie: « Ils dirent: Ô Môuçâ, nous n’y entrerons jamais tant qu’ils y seront. Va donc, toi et ton Seigneur, et combattez. Nous resterons ici », [sôurat Al-Mâ’idah / ‘Ayah 24].
Môuçâ se fâcha contre eux, et invoqua Allāh pour qu’Il les punisse. Alors Allāh les a punis en leur interdisant cette terre pendant quarante ans au cours desquels ils errèrent jour et nuit sur Terre.
Notre maître Môuçâ resta un certain temps appelant à l’Islam, puis son frère Hârôun mourut avant lui. Puis un certain temps après, l’ange de la mort prit l’âme de notre maître Môuçâ.
Le prophète Mouça Moise avait un bâton qu’il utilisait dans sa marche et lorsqu’il se tenait debout. Sa longueur était de 10 coudées (environ 4,5 mètres). Il frappait avec son bâton les branches des arbres pour que leurs feuilles en descendent, aidant ainsi son troupeau à s’en nourrir. Lorsqu’un ennemi ou des fauves attaquaient, son bâton les combattait et les éloignait du troupeau et du prophète Mouça Moise عَلَيْهِ السَّلاَم. Et lorsque certaines bêtes s’éloignaient du troupeau, le bâton les faisait revenir par la volonté de Allāh. Dieu dit rapportant les paroles de Mouça Moise:
﴿ قَالَ هِيَ عَصَايَ أَتَوَكَّأُ عَلَيْهَا وَأَهُشُّ بِهَا عَلَىٰ غَنَمِي وَلِيَ فِيهَا مَآرِبُ أُخْرَىٰ ﴾
(qāla hiya `aṣāya ‘atawakka’ou `alayha wa ‘ahouch-chou bihā `alā ghanamī waliya fīhā ma’āribou ‘oukhrā)
ce qui signifie: « Il [Mouça] a dit : il s’agit de mon bâton sur lequel je m’appuie et qui me sert à effeuiller (les arbres) pour mon bétail, je l’utilise pour d’autres usages encore » [sôurat Ṭâhâ ‘âyah 18]
Il a été dit que c’est le prophète Adam (‘Adam) عَلَيْهِ السَّلاَم qui est descendu avec ce bâton du Paradis. Ce bâton est resté sur terre jusqu’à ce que l’Ange Jibril عَلَيْهِ السَّلاَم le remette au prophète Mouça Moise عَلَيْهِ السَّلاَم.
Parmi ses profits étonnants, ce bâton marchait et discutait avec le prophète Mouça Moise عَلَيْهِ السَّلاَم en chemin. Le bâton avait à son extrémité deux branches en V. Le prophète Mouça Moise accrochait dessus ses bagages comme son arc et ses flèches et lorsque venait la nuit, les deux branches du bâton l’éclairaient comme des chandelles. Lorsqu’il voulait boire d’un puits, le bâton s’allongeait de la profondeur du puits (quelle que soit sa profondeur) et sa tête se transformait en ce qui ressemble à un seau qu’il remplissait et duquel il buvait. Mais s’il avait soif en plein désert où il n’y avait pas de puits et qu’il manquait d’eau, il le plantait dans la terre et ce bâton faisait jaillir de l’eau par la volonté de Allah. Lorsqu’il le retirait de terre, l’eau s’asséchait et la source tarissait.
Quand la chaleur devenait intense, le prophète Mouça Moise plaçait le bâton au sol et ses deux branches s’allongeaient. Il posait ensuite un tissu par dessus et profitait de l’ombre ainsi fournie.
Lorsqu’il désirait un fruit, le prophète Mouça Moise plantait le bâton dans la terre et ce bâton donnait des feuilles et des fruits par la volonté de Allāh. Il en mangeait ce qu’il désirait. Ce bâton repoussait aussi de lui les bestioles ainsi que les insectes nuisibles comme les scorpions.
Il a été rapporté au sujet de ce bâton un miracle qu’il s’est transformé entre les mains du prophète Mouça Moise en un véritable serpent qui a rampé par la volonté de Allāh et a avalé les cordes que les magiciens de Pharaon, que Allāh le maudisse, avaient utilisées pour donner l’illusion aux gens présents qu’elles étaient des serpents.
Parmi les plus grands des miracles du prophète Mouça Moise avec ce bâton, il y a l’ouverture de la mer en 12 voies. Le prophète Mouça Moise et les musulmans croyants qui faisaient partie de la descendance de Isra’il (qui s’appelait aussi Ya^qoub) ont quitté l’Egypte qui était alors gouvernée par Pharaon. Lors de leur voyage, ils sont arrivés au bord de la mer. Allāh a alors révélé à Son Prophète Mouça Moise de frapper la mer de son bâton. Il l’a frappée et la mer s’est séparée en 12 voies de terre sèche et ferme par la volonté de Allāh. En se retirant, l’eau a formé d’immenses vagues semblables à des montagnes d’eau ; elles séparaient chaque passage. Le prophète Mouça Moise a ainsi pu traverser la mer avec ceux qui l’accompagnaient ; ils étaient 600 000.
Le récit est tiré du ḥadīth du Prophète Mouḥammad ṣalla l-Lâhou `alayhi wa salam.
Sa morale est que les pieux ne laissaient jamais une occasion de se préparer pour l’au-delà, la résidence éternelle sans fin et que le Bas-monde n’était pour eux qu’un champ de semences pour l’au-delà.
Un campagnard avait accueilli le Messager ṣalla l-Lâhou `alayhi wa salam et l’avait honoré en lui offrant le meilleur de ce qu’il possédait. Alors le Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa salam l’invita à lui rendre visite afin de le récompenser pour sa bienfaisance.
Lorsque l’homme arriva chez lui, le Messager lui dit de formuler une requête. Le campagnard demanda alors des choses matérielles, mondaines et périssables; il voulait une chamelle avec ses brides pour la monter et quelques chèvres pour sa famille afin de les nourrir de leur lait.
Le Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa salam attira gentiment l’attention alors pour que le campagnard demandât plus important que cela : qu’il lui fît des invocations pour que son ardeur dans les adorations augmentât, ou qu’il atteignît les hauts degrés ou encore qu’il entrât au Paradis sans châtiment.
Le Messager lui dit ainsi ce qui signifie: « Ne peux-tu donc pas faire comme la vieille femme des fils de Isrâ’îl ? »
Les compagnons présents furent surpris de cette histoire qu’ils ne connaissaient pas, les compagnons voulurent savoir qui elle était, ils demandèrent alors: « Ô Messager de Allāh, et qui est donc la vieille femme des fils de Isrâ’îl ? »
Le Prophète Mouḥammad ṣalla l-Lâhou `alayhi wa salam leur apprit alors que lorsque Allāh accorda aux musulmans des fils de Isrâ’îl de quitter l’Égypte avec notre maître Môuçâ `alayhi s-salâm, ils se perdirent en route.
Surpris, le prophète Môuçâ -Moïse- sut qu’il y avait en cela un secret et demanda à son groupe la raison de leur égarement.
Les savants lui répondirent alors que le prophète Youçouf `alayhi s-salâm avait pris l’engagement de ceux qui étaient avec lui parmi les fils de Isrâ’îl de transporter son corps avec eux lorsqu’ils quitteraient l’Égypte pour aller en Palestine.
Quand le Prophète Môuçâ (Moïse) apprit cela il demanda à connaître la tombe du prophète Youçouf pour exécuter ses volontés. Mais il n’avait trouvé personne qui la connaissait à part une vieille femme musulmane des fils de Isrâ’îl. Il lui demanda alors de leur indiquer la tombe du prophète Youçouf mais elle n’accepta que sous une condition, une demande éminente: qu’elle soit auprès du prophète Môuçâ (Moïse) au Paradis.
Cette vieille femme ne lui avait demandé ni de l’or ni de l’argent, elle souhaitait quelque chose de grandiose, de plus important que toutes les richesses car elle savait que le messager est exaucé dans ses invocations, par la volonté de Allāh. Le prophète Môuçâ (Moïse) ne répondit favorablement à sa demande que lorsqu’il reçut la révélation de Allāh que sa demande allait être exaucée. Et quand il le lui fit savoir, elle leur montra l’emplacement de la tombe du Prophète Youçouf, un endroit sous l’eau.
Elle leur demanda de l’assécher pour y voir la tombe apparaître. Ils sortirent ainsi le corps honoré du prophète Youçouf `alayhi s-salâm.
Lorsqu’ils le prirent avec eux et qu’ils marchèrent, il leur éclaira le chemin comme en plein jour. On déduit de ce récit éminent tiré du ḥadīth ṣaḥīḥ du Messager ṣalla l-Lâhou `alayhi wa salam, rapporté par Ibnou Hibbân, que demander quelque chose qu’il n’est pas habituel de demander et qui ne comporte pas de désobéissance est permis, surtout s’il s’agit d’un bien.
On en déduit aussi que les corps des Prophètes ne se dégradent pas (après leur mort) et qu’il n’y a pas là de contradiction avec la parole du Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa salam, qui signifie : « Certes, le prophète de parmi les prophètes est enterré là où il meurt ».
Ainsi, le prophète Youçouf a été enterré là où il était mort et ensuite il fut sorti de terre pour être enterré dans la terre sainte, tout comme il avait recommandé de la faire.
Qârôun faisait partie des fils de ‘Isrâ’il, il était le cousin paternel du prophète Môuçâ (Moïse) `alayhi s-salâm. Allāh ta`ālā lui a donné beaucoup de subsistance et beaucoup de biens au point que ses caisses étaient remplies de richesses et qu’elles ne pouvaient plus contenir tout ce qu’il possédait. Un groupe d’hommes forts ne pouvait pas transporter l’ensemble des clefs de ses trésors.
Il menait parmi son peuple un train de vie somptueux de confort et de luxe. Il portait des habits luxueux et il ne sortait que dans une belle parure. Il résidait dans des palais et se réservait un personnel de serviteurs et d’esclaves. Il profitait des plaisirs de ce bas monde pourtant voués à l’anéantissement.
Mais Qârôun n’était pas un esclave qui remerciait Allāh. Au lieu d’obéir à Allāh, il devint imbu de lui-même et se mit à faire preuve d’orgueil envers son peuple. Il étalait les richesses et les trésors que Allāh ta`ālā lui avait donnés. Les conseillers de son peuple le conseillèrent. Ils l’ont exhorté et lui ont interdit de pratiquer le mal et l’injustice. Mais il leur a répondu de la parole de l’orgueilleux et du prétentieux. Il prétendait qu’il n’avait pas besoin de leurs conseils parce qu’il avait acquis ses biens grâce à ses propres connaissances et à son mérite. Il croyait dans sa prétention que Allāh l’aimait et que c’était la raison pour laquelle Il lui avait donné beaucoup de biens.
On rapporte que lorsque l’obligation de la zakât fut révélée au prophète Môuçâ -Moïse- `alayhi s-salâm, il a informé son peuple de ce qui était désormais un devoir pour eux. Il a dit par ailleurs à Qârôun, en lui rappelant de prendre garde et de faire preuve de piété à l’égard de Allāh, en lui rappelant le droit que Allāh avait sur lui, que pour chaque mille dinars, il devait un dinar et que pour chaque mille dirhams, il devait un dirham. Qârôun calcula ce qu’il devait donner en zakât mais trouva que cela faisait beaucoup. Il fit preuve d’avarice et il devint non-croyant en ce qu’avait rapporté Môuçâ -Moïse- `alayhi s-salâm.
Qârôun réunit par la suite une partie de ceux en qui il avait confiance, une partie de ceux qui le suivaient. Il leur dit: « Môuçâ vous a ordonné des choses et vous lui avez obéi. Voilà maintenant qu’il veut prendre vos biens ». Ils lui ont répondu: « Ordonne-nous ce que tu veux, nous te suivrons ».
Il leur dit alors: « Je vous ordonne de ramener Sibirtâ la désobéissante. Donnez-lui une somme d’argent pour qu’elle prétende que Môuçâ a voulu faire la fornication avec elle », que Allāh ta`ālā nous préserve de pareille mécréance. Ils firent ce qu’il leur avait dit et lui firent porter un seau en or rempli de pièces d’or.
Le jour de leur fête, Qârôun, que Allāh le maudisse, était venu au prophète Môuçâ en faisant mine d’être son ami. Il lui dit : « Ton peuple s’est réuni pour toi pour que tu leur ordonnes et que tu leurs interdises ce que tu veux ». Alors le prophète de Allāh, Môuçâ -Moïse- `alayhi s-salâm est sorti et leur a dit : « Celui qui vole, nous lui coupons la main, celui qui fait la fornication sans avoir été marié, nous le fouettons, et s’il s’était déjà marié puis a fait la fornication, nous le lapidons jusqu’à ce qu’il meure ».
C’est alors que Qârôun lui dit: « Et si c’était ton cas ? », Môuçâ répondit : « Je demande à Allāh qu’Il me préserve de ton mal. Je ne fais pas ces choses abominables ». Qârôun lui dit alors : « Les fils de ‘Isra’îl prétendent que tu aurais commis la fornication avec Sibirtâ ». Alors, il lui répondit `alayhi s-salâm : « Faites-la venir ». Lorsqu’elle vint, Môuçâ -Moïse- `alayhi s-salâm lui a fait faire le serment par Allāh Qui fait s’ouvrir la mer et Qui a révélé la Tawrât, d’être véridique. Allāh ta`ālā a fait miséricorde à cette femme qui s’est alors repentie et elle se déclara innocente de ce qu’ils avaient attribué à Môuçâ. Elle leur dit : « Ils ont menti. C’est Qârôun qui m’a remis une somme pour que je t’accuse d’être fornicateur ». C’est alors que Môuçâ -Moïse- `alayhi s-salâm fit une prosternation et il invoqua Allāh contre celui qui a été injuste envers lui. Allāh ta`ālā lui a révélé ceci : Ordonne à la terre ce que tu veux, elle t’obéira.
Le lendemain Qârôun sortit comme à son habitude, dans un grand convoi qui regroupait des milliers de serviteurs et de sujets. Ils étaient tous parés avec des habits embellis d’or et de pierres précieuses. Ils montaient leurs mules et leurs chevaux avec Qârôun à leur tête, sur une mule de couleur claire qu’il avait embellie. Il avait mis ses habits les plus beaux et les plus luxueux, il les exhibait imbu de lui-même, avec vanité et insolence.
Les gens qui se tenaient des deux côtés le contemplaient, ébahis et il y en a parmi eux qui se laissèrent abuser et qui dirent : « Bonheur à Qârôun, il a beaucoup de chance, de richesse et de pouvoir ». Lorsque certains vertueux de leur peuple les entendirent, ils leur conseillèrent de ne pas se laisser abuser par la beauté du bas monde car elle est trompeuse et distrait de la voie de droiture.
On dit que le cortège de Qàarôun était passé non loin d’une assemblée que tenait le prophète Môuçâ -Moïse- `alayhi s-salâm. Il arrêta son convoi et lui adressa la parole en disant: « Môuçâ, tu as eu sur moi l’avantage d’être prophète, mais j’ai l’avantage sur toi par l’argent. Si tu veux, sors et faits des invocations contre moi, et moi je ferai des invocations contre toi ». C’est alors que le prophète Môuçâ -Moïse- `alayhi s-salâm sortit le coeur sûr, se fiant à son Seigneur soubḥânahou wa ta`ālā. Qârôun commença à faire des invocations, mais rien ne lui fut exaucé. Puis le prophète Môuçâ -Moïse- dit: « Ô Allāh, ordonne à la terre qu’elle m’obéisse aujourd’hui ». Allāh l’exauça. Môuçâ dit : « Ô terre prends-les tous ». Et la terre prit Qârôun le maudit et les mauvais gens qui étaient avec lui, jusqu’à leurs pieds. Puis Môuçâ dit: « Ô terre prends-les ». Et la terre les avala jusqu’à leur genoux, puis jusqu’à leurs épaules. Puis il dit : « Ô terre, prends ses trésors et ses biens ».
C’est alors que la terre trembla sous sa maison et ce qu’elle contenait de trésors. Môuçâ -Moïse- `alayhi s-salâm tendit sa main et dit : « Prends-les tous » et elle les engloutis tous. Lorsque Qârôun fut enseveli sous terre, lorsque ses biens furent perdus et sa résidence ruinée et ensevelie, tous ceux qui avaient souhaité avoir la même chose que ce qu’il avait eu comme trésors, regrettèrent ce qu’ils avaient souhaité. Ils remercièrent Allāh ta`ālā Qui ne les a pas rendus comme Qârôun, des oppresseurs injustes et orgueilleux que la terre aurait ensevelis.
الحمد لله رب العالمين
La louange est à Allāh, le Créateur du monde.