vendredi novembre 1, 2024

La Preuve du Caractère Permis d’Organiser des Fêtes où l’on Chante les Eloges du Prophète et de
Jouer du Douff ainsi que d’Evoquer Allah dans la Rue et
 autres Informations utiles

La louange est à Allah qui a éclairé l’existence par la meilleure des créatures et que l’élévation en degré et la préservation de sa communauté de ce qu’il craint pour elle soient accordées à notre maître Mouhammad chaque fois que le mentionnent ceux qui l’évoquent et chaque fois qu’oublient de le mentionner ceux qui oublient.

A travers les époques apparaissent des gens qui prétendent la science et parlent au sujet de Allah sans aucun droit. Ils donnent des avis de jurisprudence sans science. Mais Allah ta^ala accorde des bienfaits innombrables. Il fait que cette religion de rectitude ait des héros qui défendent cette religion et élèvent haut ses bannières alors que les jambes de ceux qui prétendent la science en tremblent et que leurs paroles tombent comme des poussières dans le vent.

Ainsi, pour que les cœurs des croyants soient heureux par la parole des gens de la Vérité et que leur cœur soit réjoui, nous apportons ici la preuve qu’il est bien permis d’organiser des fêtes dans lesquelles on chante l’éloge du Prophète ainsi que d’autres informations utiles.

Organiser des assemblées de dhikr sur les lieux et les voies publiques est une revivification d’une tradition que les gens ont failli oublier. Ainsi, beaucoup de personnes ont oublié d’invoquer Allah et de Lui obéir. C’est alors que ces bonnes fêtes sont venues pour réveiller les gens de leurs oublis, pour leur faire un rappel et les exhorter. Allah ta^ala dit ce qui signifie : « Evoquez Allah debout et assis » et Il dit ta^ala ce qui signifie : « Ô vous qui avez cru, évoquez Allah de nombreuses fois et faites Son tasbih matin et soir ».

Ainsi évoquer Allah ta^ala par une évocation correcte est une chose à laquelle la Loi incite. Les savants spécialistes de jurisprudence n’ont mentionné qu’une chose, c’est que l’évocation de Allah par la langue dans les toilettes est une chose déconseillée. Mais dans la rue, aucun des savants moujtahid n’a dit que ce serait déconseillé. Ce qui a été rapporté au contraire dans le Qour’an, c’est d’évoquer Allah de nombreuses fois et il y a également de nombreux hadith relatifs à ces évocations dans différents lieux, comme dans le marché par exemple. L’ensemble de ces hadith indique que l’évocation de Allah dans la rue n’est pas une chose déconseillée mais que c’est bien une chose méritoire. Quant à aller faire une analogie entre la rue et les toilettes et ce qui est du même ordre au point que certains ont dit que les rues sont des lieux publics et ne constituent pas un lieu respectable digne de l’évocation de Allah, cette analogie est infondée parce que c’est une analogie faite alors qu’il y a une grande différence. Il est connu chez les débutants dans la science des fondements, que l’analogie (al-qiyas), c’est la fonction des moujtahid et que l’analogie a une condition, à savoir que la chose pour laquelle on fait l’analogie ait un point commun avec la chose par laquelle est faite l’analogie. Les conditions n’étant pas réunies ici, la parole de ces gens-là est donc telle du délire puisqu’ils n’ont aucun argument. Plus encore, les preuves rapportées les contredisent. Quant à la parole de certaines personnes prétendant la science de nos jours, qu’il y a des sons forts propagés par des baffles de sorte que cela représenterait une nuisance pour le malade et une gêne pour celui qui dort, on leur répond : comme il est surprenant l’état des gens de cette époque. Allah ta^ala dit : (‘Ala bidhikri l-Lahi tatma’innou l-qouloub) ce qui signifie : « Certes, c’est par l’évocation de Allah que les cœurs s’apaisent ».

Ainsi évoquer Allah et faire l’éloge de Son Prophète est un repos pour le cœur des croyants. C’est un rappel pour celui qui oublie, qu’il soit malade ou en bonne santé. De plus, pourquoi celui qui prétend la science n’a-t-il pas utilisé sa langue et son stylo pour blâmer les sorties en discothèque qui comportent des choses blâmables sans aucune divergence, et qui gêne celui qui accomplit son acte d’obéissance tout comme celui qui commet le péché, le malade et celui qui est en bonne santé. De même, si les sons de la musique plaisent à ceux qui prétendent la science alors qu’il leur déplaît de frapper sur le douff qui est permis, cela ne va pas changer la vérité de sorte que l’on aille blâmer l’usage du douff et se taire sur les choses interdites. Alors nous nous fions à Allah, hasbouna l-Lah wa ni^ma l-Wakil.

Nous rappelons le hadith du Messager de Allah qui signifie : « Certes, Allah ne retire pas la science en la faisant sortir des poitrines des savants mais Allah ta^ala fait mourir les savants au point que les gens prennent des chefs ignorants et leur demandent des avis de jurisprudence, ceux-là leur donnent alors des avis de jurisprudence sans science, s’égarant eux-mêmes et égarant les autres ».

Nous demandons à Allah qu’Il nous en préserve.

Par ailleurs, cet homme qui prétend la science a dit que personne parmi les Salaf dans la communauté ni même parmi les Khalaf n’a utilisé le douff pour l’évocation de Allah et que si c’était un bien, ils nous auraient précédés en le faisant. On lui répond : Si tu ne sais pas la vérité, alors ne discute pas de ce que tu ne connais pas, parce qu’ainsi tu fais la preuve de ta profonde ignorance et ainsi tu fais découvrir à ceux qui sont dotés de raison que tu es loin du degré des savants et encore plus de celui de moujtahid. Peut-être ne connais-tu pas le sens du terme « Salaf » pour dire ce que tu dis, ni même celui de « Khalaf ». Ainsi Abou Dawoud dans ses Sounan a rapporté qu’une femme est venue au Prophète et lui a dit : « Ô Messager de Allah, j’ai fait le vœu (an-nadhr) de jouer du douff auprès de toi ». Il lui dit : (Awfi binadhriki) ce qui signifie : « Accomplis ce que tu as fait comme vœu ». Quant à la prétention de certains que le douff ne serait permis qu’à l’occasion des mariages, elle est réfuté par les preuves, parmi lesquelles ce qu’à rapporté Ibnou Majah, que le Messager passait dans un quartier de Médine et qu’il avait entendu des jeunes femmes jouer du douff et chanter. Elles disaient ce qui signifie : « Nous sommes des jeunes filles de Bani n-Najjar. Ah si seulement Mouhammad était notre voisin ! ». Il leur a dit : (Allahou ya^lam ‘anniya ‘ouhibboukounna) ce qui signifie : « Allah sait que je vous aime ». Ceci  est une preuve qu’il est permis de jouer du douff lorsque cela accompagne l’éloge du Prophète. Sinon, comment le Messager aurait-il accepté qu’elles le fassent et comment aurait-il fait leur éloge ? Alors n’essaie pas de cacher le soleil avec ta main.

Ensuite, regardez ce qu’ont décrété les savants. Dans It-hafou s-Sadati l-Mouttaqin tome 6 p 502, il y a ce qui suit : « Il est permis de jouer du douff pour un mariage, pour une fête de circoncision ou autre chose également, dans ce qui est le plus sûr et même si le douff comporte des pièces de cuivre ». Ainsi, les savants sont loin de l’avoir renié aux gens de la vérité, à ceux qui font l’éloge du Messager, qui évoquent Allah dans la rue pour attirer davantage de gens, pour leur faire entendre des paroles concernant la croyance du Messager de Allah et de ses compagnons, c’est une chose que ceux qui prétendent la science ont oubliée aujourd’hui, eux qui veulent être au devant de la scène alors que la jalousie a broyé leurs cœurs. Au point que l’un d’entre eux qui prétend la science a dit qu’il enseigne aux gens du commun comment faire l’ijtihad selon l’école de Abou Hanifah ! Ceux-là ont délaissé le plus important. Ils ont laissé les gens alors qu’ils ne savent pas avec certitude qu’ils ignorent beaucoup des choses indispensables pour en arriver finalement à renier ce qui est permis et même ce qui est obligatoire dans certains cas, ou alors pour brandir leurs épées contre des objectifs que Allah sait, ou pour renier ce qui est sujet à divergence entre les moujtahid. Pour en arriver aussi à se taire de sorte à ne pas dénoncer les mouchabbihah qui assimilent Allah à Ses créatures, ni ceux qui sèment le mal sur terre, ni ceux qui nuisent en utilisant les choses de la religion. Ils ont finalement négligé de répliquer à ceux qui renient l’invocation en faveur du Prophète à haute voix après l’appel à la prière. Pourquoi agissent-ils ainsi ? Ces gens-là sont entourés de beaucoup de points d’interrogation dont les gens dotés de raison devraient avoir connaissance. Ils sont allés jusqu’à rendre haram l’usage du douff s’il accompagne l’éloge du Prophète et l’évocation de Allah. Ils ont considéré cela comme un mal aux graves conséquences. Alors qu’en réalité, c’est de laisser de telles personnes semer le mal sur terre qui serait dangereux et qui aurait des conséquences qui ne sont pas louables. Il convient d’être en garde contre ces imposteurs qui ont frappé à la porte des gens du commun, soit avec un habit qui cache leur for intérieur, soit avec des paroles sans preuve, pour soutenir le faux.

Enfin, ce prétendu homme de science a posé comme condition que l’évocation de Allah et l’éloge du Prophète soient en langue arabe littéraire. Mais regardez ce qu’ont rapporté Ibnou Hibban dans son Sahih ainsi que l’Imam ‘Ahmad dans son Mousnad d’après Anas Ibnou Malik : « Les gens d’Abyssinie chantaient et disaient dans leur langue (Mouhammad ^abdoun salih) : « Mouhammad est un esclave vertueux. » Il a demandé : (madha yaqouloun ?) ce qui signifie : « Que disent-ils ? » On lui répondit : « Ils disent : Mouhammad est un esclave vertueux » et dans une autre version, ils disaient : (Abou l-Qaçim tayyib) ce qui signifie : « Le père de Al-Qaçim est bon ».

Ô toi mon frère, ô toi ma sœur, n’est-ce pas que les gens d’Abyssinie avaient fait l’éloge du Prophète tout en dansant parce qu’il s’agit bien ici de danse, et ils ont fait son éloge dans leur langue qui n’est pas l’arabe littéraire ? Où aller maintenant après cela ?

Certains de ceux qui prétendent la science prétendent que l’innovation dans la religion est toute chose pour laquelle il n’y a pas eu de preuve légale. Alors que l’Imam Ach-Chafi^iyy, que Allah l’agrée, a dit : « Les nouveautés parmi les choses sont de deux catégories : l’une d’elles, c’est ce qui est contraire au Livre, à la Sounnah, aux paroles ou aux actes des Compagnons ou à l’Unanimité. C’est cela l’innovation d’égarement. La deuxième catégorie, c’est ce qui a été innové comme bien qui ne contredit aucune de ces choses-là et c’est celle-là, la nouveauté qui n’est pas blâmable ». L’innovation (al-bid^ah) se partage donc en deux catégories comme on le comprend du hadith de ^A‘ichah, que Allah l’agrée, qui a dit : Le Messager de Allah a dit : ce qui signifie : « Celui qui innove dans notre religion ce qui n’en fait pas partie, cela est rejeté » [rapporté par Al-Boukhariyy et Mouslim]. La première catégorie, c’est la bonne innovation, qui s’appelle as-sounnatou l-haçanah, la bonne tradition, c’est la nouveauté qui est en accord avec le Qour’an et la Sounnah. La bonne innovation n’entre pas dans le cadre de la parole du Messager de Allah qui signifie : « Toute nouveauté est innovation et toute innovation est égarement ». Ce hadith compte en effet parmi les expressions qui ont une portée générale tout en étant spécifiées (al^ammou l-makhsous). La spécification d’une expression à portée générale par un sens particulier est tirée à partir d’une preuve légale ou d’une preuve rationnelle qui est acceptée par tous les savants. Car si l’on délaissait cela, beaucoup de lois légales seraient perdues et il y aurait une contradiction entre les textes. Quant à la mauvaise innovation qui s’appelle aussi la mauvaise tradition, c’est la nouveauté qui contredit le Qour’an et la Sounnah.

La commémoration de la naissance du Prophète fait partie de la première catégorie. Le premier à avoir innové le mawlid c’est le roi Al-Moudhaffar, le roi de ‘Irbil, au septième siècle de l’Hégire. Tous les gens de science, qu’ils soient mouhaddith, spécialiste de la transmission du hadith, ou faqih, spécialiste de la jurisprudence, tous l’ont approuvé et ont trouvé que c’était une bonne chose au point que certains ont composé pour le mawlid des récits de la naissance du Prophète. Le roi Al-Moudhaffar avait préparé pour l’occasion beaucoup de nourriture et l’avait fait distribuer aux gens. Voilà maintenant que des gens parmi ceux qui prétendent la science aujourd’hui ont posé comme condition pour considérer qu’il est permis de réunir des gens pour un repas, que cela soit pour les deux fêtes ou pendant les jours de at-tachriq ! Or il n’y a aucune preuve pour interdire la réunion en d’autres occasions que celles-là, que ce soit pour le repas ou autre chose. Si tel était le cas, comment les musulmans, savants ou autres, comment auraient-ils considéré ce qu’a fait Al-Moudhaffar comme étant une bonne chose ?

Allah ta^ala dit : ce qui signifie : « Ils donnent la nourriture à un pauvre, un orphelin et un prisonnier ». Allah ta^ala n’a pas posé comme condition dans ce don de nourriture que cela n’ait pas lieu lors d’une réunion de plusieurs personnes !

Certains également de ceux qui prétendent la science ont posé comme condition que la bonne tradition en question, c’est ce qu’a fait le Messager ou bien ses compagnons. Alors que le Messager a dit  ce qui signifie : « Celui qui instaure dans l’Islam une bonne tradition ». Le Prophète n’a pas dit : (à mon époque seulement ou à l’époque de mes compagnons après moi seulement). Pourquoi ceux qui prétendent la science veulent-ils limiter et restreindre la miséricorde de Allah qui est étendue ? Pourquoi ces gens-là, qui sont dans l’oubli, ne s’occupent-ils pas de réprouver ce qui est blâmable au lieu de renier ce qui est recommandé et légal ? D’autre part, ^Abdou l-Lah Ibnou Mas^oud, que Allah l’agrée, a dit : « Ce que les musulmans considèrent comme une bonne chose est une bonne chose selon le jugement de Allah. Ce que les musulmans considèrent comme une mauvaise choses est une chose mauvaise selon le jugement de Allah ». Il n’a pas restreint cela, que Allah l’agrée, à une époque ou à une autre. Ainsi le jugement est conforme à ce que considèrent les musulmans et l’état des choses n’est pas construit sur l’avis d’un groupe singulier qui s’est singularisé de l’ensemble de la communauté. Abou Sa^id Al-Badriyy le compagnon a dit : « La communauté de Mouhammad ne sera pas unanime sur une hérésie ». Qui plus est, l’écriture des points sur les lettres du moushaf n’a jamais eu lieu au temps du Messager. Ce n’est pas le Messager qui a ordonné de le faire ni même les compagnons. C’était un tabi^iyy, un homme de ceux qui sont venus après les compagnons qui s’appelle Yahya Ibnou Ya^mar, c’est lui qui a inscrit les points sur les lettres. Pourquoi ceux-là, qui sont des imposteurs dans la science, pourquoi propagent-ils cette fausse règle ? Que vont-ils répondre à cela alors qu’ils n’ont pas même senti l’odeur de la science ? Ces mihrab concaves qui n’existaient pas au temps du Messager et que les musulmans jusqu’à nos jours construisent dans les mosquées, que vont-ils en dire ? Seul ce groupe égaré les a reniés. Mais c’est un groupe auquel on n’accorde aucune considération.

En conclusion, le conseil pour ceux-là, qui prétendent la science, c’est d’abandonner la voie déviée qu’ils ont prise et de se rappeler le jour du jugement, le jour où leurs actes leur seront exposés. Quel sera leur état lorsque les livrets de leurs actes leur seront exposés, alors qu’ils comporteront le reniement de ce qui n’est pas blâmable, la déviation, le changement et la modification ? Qu’ils se rattrapent et prennent la voie des gens de la vérité, et qu’ils s’occupent d’apprendre auprès des gens de la connaissance, ensuite qu’ils enseignent cela et qu’ils renient les choses dont le caractère blâmable ne fait l’objet d’aucune divergence comme le fait d’assimiler Allah à Ses créatures, comme le fait d’insulter Allah, ce que beaucoup de gens du commun ont pris pour habitude de faire, au lieu de dépenser tous leurs efforts pour combattre les gens de la vérité.

Allah ta^ala, c’est Lui Qui défend ceux qui ont cru. La dernière de nos invocations, c’est la louange est à Allah le Seigneur des mondes.