Sache qu’il n’y a aucune preuve véritable indiquant (qu’il ne serait pas permis de faire le tawassoul par les prophètes et les saints, aussi bien en leur absence qu’après leur mort, sous prétexte que cela serait une adoration d’autre que Allah). En effet, le simple appel d’un vivant ou d’un mort (nida’) n’est pas une adoration d’autre que Allah. De même, la simple glorification (ta^dhim) ou la simple recherche du renfort (istighathah) par autre que Allah n’est pas une adoration d’autre que Allah. De même, la simple visite de la tombe d’un saint pour en rechercher des bénédictions (tabarrouk) n’est pas une adoration d’autre que Allah. De même, la simple demande de ce qui n’arrive habituellement aux gens n’est pas une adoration d’autre que Allah. De même, le simple appel au secours (isti^anah) adressé à quelqu’un d’autre que Allah ta^ala n’est pas une adoration d’autre que Allah. C’est-à-dire que tout cela n’est pas du chirk car la définition de l’adoration (al-^ibadah) selon les spécialistes de la langue ne s’applique en rien à tout cela. En effet, selon eux, l’adoration est l’obéissance avec la soumission [1].
Al-‘Azhariyy, l’un des plus grands linguistes, a dit dans le livre Tahdhibou l-Loughah, en rapportant de Az–Zajjaj, qui est l’un des plus connus d’entre eux : « L’adoration, dans la langue arabe, c’est l’obéissance avec l’extrême soumission ». Al-Farra‘ a dit la même chose tout comme cela figure dans le livre Liçanou l-^Arab de Ibnou Mandhour. L’un des linguistes a dit : « C’est l’extrême limite de la crainte et de la soumission ». Un autre a dit : « C’est l’extrême soumission » [2] comme on le comprend de la parole du commentateur du Qamous, Mourtada Az–Zabidiyy, le couronnement de l’effort des linguistes, et ceci est bien ce qui est compatible avec la langue et l’usage. D’autre part, la simple soumission (tadhalloul) n’est pas une adoration d’autre que Allah car sinon, tous ceux qui font preuve d’humilité envers les rois et les notables deviendraient mécréants. En effet, il a été confirmé que Mou^adh Ibnou Jabal de retour du Cham s’était prosterné pour le Messager de Allah. Le Messager lui avait dit :
(( مَا هَذَا ؟ ))
(ma hadha) ce qui signifie : « Qu’est-ce que cela ? ». Il avait répondu : « Ô Messager de Allah, j’ai vu les gens du Cham se prosterner pour leurs patriarches et leurs évêques, et toi, tu le mérites plus qu’eux ». Il avait alors dit :
(( لاَ تَفْعَلْ لَوْ كُنْتُ آمُرُ أَحَداً أَنْ يَسْجُدَ لأَحَدٍ لأَمَرْتُ الْمَرْأَةَ أَنْ تَسْجُدَ لِزَوْجِهَا ))
[rapporté par Ibnou Hibban et Ibnou Majah et d’autres qu’eux] (la taf^al law kountou ‘amourou ‘ahadan ‘an yasjouda li’ahadin la’amartou l-mar’ata ‘an tasjouda lizawjiha) ce qui signifie : « Ne le fais pas. Si j’avais eu à ordonner à quelqu’un de se prosterner pour quelqu’un d’autre, j’aurais ordonné à l’épouse de se prosterner pour son époux ». Le Messager de Allah r ne lui a pas dit : « Tu as fait de la mécréance » (kafarta) non plus qu’il ne lui a dit : « Tu as adoré autre que Allah » (‘achrakta) bien que sa prosternation pour le Prophète (soujoud) soit une façon majeure de manifester son humilité.
Par conséquent, ceux qui jugent quelqu’un mécréant s’il part visiter la tombe du Messager ou de quelqu’un d’autre parmi les saints pour rechercher les bénédictions, ils ignorent la signification de l’adoration et ont contredit la pratique des musulmans car les musulmans, qu’ils fassent partie du Salaf ou du Khalaf, ont toujours visité la tombe du Prophète pour en rechercher les bénédictions. Et la visite pour rechercher les bénédictions ne veut pas dire que le Messager leur crée la bénédiction mais veut dire qu’ils souhaitent grâce à la visite de sa tombe r que Allah leur crée les bénédictions.
La preuve en est ce qu’a rapporté Al-Bayhaqiyy avec une forte chaîne de transmission d’après Malikou d-Dar qui était le trésorier de ^Oumar. Il a dit : Une famine a eu lieu au temps de ^Oumar. Un homme s’est alors rendu à la tombe du Prophète r et a dit : « Ô Messager de Allah, demande à Allah la pluie pour ta communauté, ils ont subi beaucoup de pertes ». On vint alors à cet homme dans le rêve [3] et on lui a dit : (‘aqri’ ^Oumara s-salama wa ‘akhbirhou ‘annahoum yousqawn wa qoul lahou ^alayka l-kayça l-kays) ce qui signifie : « Passe le salam à ^Oumar de ma part et informe-le que vous aurez la pluie, et dis-lui de persévérer à faire preuve d’effort pour servir la communauté ». L’homme est allé voir ^Oumar et l’en a informé. ^Oumar s’est alors mis à pleurer et a dit : « Ô Seigneur, je ferai tout ce qui est en ma capacité pour servir la communauté » Fin de citation. Il est parvenu dans l’explication de ce hadith que cet homme est Bilal Ibnou l-Harith Al-Mouzaniyy, le compagnon. Ce compagnon est parti visiter la tombe du Messager pour rechercher les bénédictions et ni ^Oumar ni personne d’autre ne l’a désavoué. Par conséquent, la prétention de Ibnou Taymiyah (que cette visite serait une visite de chirk) est nulle et non avenue.
Le Hafidh Waliyyou d-Din Al-^Iraqiyy a dit à propos du hadith de Abou Hourayrah dans lequel il est rapporté que Mouça a dit : « Seigneur, rapproche moi de la terre sainte ne serait-ce que d’un jet de pierre » et que le Prophète r a dit :
(( وَاللهِ لَوْ أَنِّي عِنْدَهُ لأَرَيْتُكُمْ قَبْرَهُ إِلَى جَنْبِ الطَّرِيقِ عِنْدَ الْكَثِيبِ الأَحْمَرِ ))
(wa l-Lahi law ‘anni ^indahou la’araytoukoum qabrahou ‘ila janbi t–tariqi ^inda l-kathibi l-‘ahmar) ce qui signifie : « Par Allah, si j’étais auprès de lui, je vous montrerais sa tombe, en bordure du chemin, près de la colline rouge » : « Il contient la recommandation d’avoir connaissance de l’emplacement des tombes des vertueux pour les visiter et les entretenir comme il se doit » Fin de citation.
Le Hafidh Ad–Diya‘ a dit : « Salim At-Tall m’a dit : « Je n’ai pas vu un endroit où soit plus rapidement exaucée l’invocation qu’auprès de cette tombe et le Chaykh ^Abdou l-Lah Ibnou Younis, connu sous le nom de Al-‘Armaniyy, a visité cette tombe et s’est endormi, il a vu alors dans son sommeil une coupole près de la tombe, en-dessous de laquelle se tenait un homme brun de peau. Il lui a passé le salam et lui a dit : « Tu es Mouça celui à qui Allah a parlé » ou « tu es Mouça le prophète de Allah ». Il a dit : (na^am) ce qui signifie : « Oui ». J’ai dit : « Dis-moi quelque chose ». Il m’a fait un signe avec quatre doigts et Salim a décrit leur longueur. Je me suis réveillé et je ne savais pas ce qu’il avait dit. J’en ai informé le Chaykh Dhayyal qui m’a dit : « Tu auras quatre fils ». Je lui ai dit : « J’ai épousé une femme que je n’ai pas approchée ». Il m’a dit : « Ce sera une autre que celle-là ». J’ai ainsi épousé une autre qui m’a donné quatre fils ». Fin de citation
Ahmad a rapporté dans son Mousnad avec une bonne chaîne de transmission, conformément à ce qu’a dit le Hafidh Ibnou Hajar que Al-Harith Ibnou Hassan Al-Bakriyy a dit au Messager de Allah r : « Je recherche la protection par Allah et par Son Messager pour ne pas subir le sort de l’émissaire de ^Ad » [4]. Le hadith jusqu’à sa fin est donc une preuve qui annule la parole des wahhabites (que la recherche de protection par autre que Allah serait du chirk).
D’après Ibnou ^Abbas, le Messager de Allah r a dit :
)) إِنَّ لِلَّهِ مَلاَئِكَةٌ فِي الأَرْضِ سِوَى الْحَفَظَةِ يَكْتُبُون مَا يَسْقُطُ مِنْ وَرَقِ الشَّجَرِ فَإِذَا أَصَابَ أَحَدَكُمْ عَرْجَةٌ بِأَرْضٍ فَلاَةٍ فَلْيُنَادِ أَعِينُوا عِبَادَ اللهِ ((
(‘inna li l-Lahi mala’ikatan fi l-‘ardi siwa l-hafadhati yaktoubouna ma yasqoutou min waraqi ch-chajari fa’idha ‘asaba ‘ahadakoum ^arjatoun bi ‘ardin falatin falyounadi ‘a^inou ^ibada l-Lah) ce qui signifie : « Certes, Allah a des anges sur terre, autres que les anges protecteurs, qui inscrivent ce qui tombe des feuilles des arbres. Si l’un de vous trouve une difficulté dans une terre déserte, qu’il appelle : aidez-moi, ô esclaves de Allah » [rapporté par At–Tabaraniyy et le Hafidh Al-Haythamiyy a dit : les hommes de sa chaîne de transmission sont des gens de confiance].
Le Messager de Allah r a dit :
)) حَيَاتِي خَيْرٌ لَكُمْ وَمَمَاتِي خَيْرٌ لَكُمْ تُحْدِثُونَ وَيُحْدَثُ لَكُمْ وَوَفَاتِي خَيْرٌ لَكُمْ تُعْرَضُ عَلَيَّ أَعْمَالُكُمْ فَمَا رَأَيْتُ مِنْ خَيْرٍ حَمِدْتُ اللهَ عَلَيْهِ وَمَا رَأَيْتُ مِنْ شَرٍّ اسْتَغْفَرْتُ لَكُمْ ((
[rapporté par Al-Bazzar et les hommes de sa chaîne de transmission sont des hommes du degré du sahih] (hayati khayroun lakoum wa mamati khayroun lakoum touhdithouna wa youhdathou lakoum wa wafati khayroun lakoum tou^radou ^alayya ‘a^maloukoum fama ra’aytou min khayrin hamidtou l-Laha ^alayhi wa ma ra’aytou min charrin istaghfartou lakoum) ce qui signifie : « Durant ma vie, je suis source de bien pour vous et après ma mort, je serai source de bien pour vous. Il se produit de vous des actes et le jugement m’en parvient ensuite par révélation. Après ma mort, je serai source de bien pour vous : vos œuvres me seront exposées. Pour ce que je trouverai de bien, je ferai les louanges à Allah pour cela et pour ce que je trouverai de mal, je demanderai à Allah qu’Il vous pardonne ».
At–Tabaraniyy a rapporté dans ses deux Mou^jam –As–Saghir et Al-Kabir– d’après ^Outhman Ibnou Hounayf qu’un homme avait un différend c’est-à-dire qu’il allait et venait chez ^Outhman Ibnou ^Affan mais ^Outhman ne le recevait pas et ne prêtait pas attention à son affaire. Rencontrant ^Outhman Ibnou Hounayf, il se plaint à lui de sa situation. Celui-ci lui dit : « Va à l’endroit où on fait le woudou’, fais le woudou’, accomplis deux rak^ah puis dis ces paroles : (‘Allahoumma ‘inni ‘as’alouka wa ‘atawajjahou ‘ilayka binabiyyina Mouhammad, nabiyyi r-rahmah ; Ya Mouhammad, ‘inni ‘atawajjahou bika ‘ila Rabbi fi hajati litouqda li) [5] . Puis va le voir, j’irai avec toi. L’homme partit faire ce qu’il lui avait dit. Puis, il se rendit à la porte de ^Outhman. Le portier vint, le prit par la main et le fit entrer auprès de ^Outhman Ibnou ^Affan qui le fit asseoir sur son tapis de prière et lui dit : « Quelle est ton affaire ? » Il lui rappela son affaire et ^Outhman la lui régla en lui disant : « Je ne me suis rappelé de ton affaire qu’à cette heure ». Puis il sortit de chez lui et rencontra ^Outhman Ibnou Hounayf. Il lui dit : « Que Allah te récompense en bien. Il ne m’a reçu et n’a prêté attention à mon affaire qu’après que tu lui as parlé de moi ». ^Outhman Ibnou Hounayf répondit : « Par Allah, je ne lui en ai rien dit ! Mais j’ai été témoin d’une chose qui s’est passée avec le Messager de Allah r. Il est venu à lui un aveugle qui s’est plaint à lui de sa cécité. Le Messager lui a dit :
(( إِنْ شِئْتَ صَبَرْتَ وَإِنْ شِئْتَ دَعَوْتُ لَكَ ))
(‘in chi’ta sabarta wa ‘in chi’ta da^awtou lak) ce qui signifie : « Si tu veux, tu patientes et si tu veux, j’invoque Allah pour toi ». Il lui a répondu : Ô Messager de Allah, la perte de la vue m’est très difficile car je n’ai personne pour me guider. Alors, le Messager lui a dit :
)) إِئتِ الْمِيضَأَةَ (أَيْ مَكَانُ الْوُضُوءِ) فَتَوَضَّأْ وَصَلِّ رَكْعَتَيْنِ ثُمَّ قُلْ هَؤُلاَءِ الْكَلِمَاتِ :
(‘i’ti l-mida’ata fatawadda’ wa salli rak^atayni thoumma qoul ha’oula’i l-kalimat) ce qui signifie : « Va à l’endroit où on fait le woudou’, fais le woudou’, accomplis deux rak^ah puis dis ces paroles :
الَّلهُمَّ إِنِّي أَسْأَلُكَ وَأَتَوَجَّهُ إِلَيْكَ بِنَبِيِّنَا مُحَمَّدٍ نَبِيِّ الرَّحْمَةِ يَــا مُحَمَّد إِنِّي أَتَوَجَّهُ بِكَ إِلَى رَبِّي ِفي حَاجَتِي (وَتُسَمِّي حَاجَتَكَ) لِتُقْضَى لِي ((
(‘Allahoumma ‘inni ‘as’alouka wa ‘atawajjahou ‘ilayka binabiyyina Mouhammad, nabiyyi r-rahmah ; ya Mouhammad, ‘inni ‘atawajjahou bika ‘ila Rabbi fi hajati litouqda li) ce qui signifie : « Ô Allah, je Te demande et je m’adresse à Toi par notre Prophète Mouhammad, le Prophète de la miséricorde ; ô Mouhammad, je m’adresse par toi à mon Seigneur concernant mon affaire pour qu’elle me soit réglée ». L’homme a fait ce que le Prophète r lui avait dit de faire. Par Allah, nous ne nous étions pas encore séparés, et notre assemblée n’avait pas duré longtemps, que l’homme est revenu en ayant recouvré la vue, comme s’il n’avait jamais été atteint de cécité ».
At–Tabaraniyy a dit dans son Mou^jam : « Le hadith est sahih », alors que d’habitude, At–Tabaraniyy ne mentionne jamais qu’un hadith est sahih, sachant que son livre Al-Mou^jamou l-Kabir est très volumineux. Il n’a jamais dit au sujet d’un hadith qu’il rapporte, même s’il est sahih (que le hadith est sahih) sinon à propos de ce hadith. Il l’a aussi mentionné dans Al-Mou^jamou s–Saghir et l’a jugé sahih.
Ce hadith comporte la preuve que l’aveugle a fait le tawassoul par le Prophète en son absence, la preuve en est la parole de ^Outhman Ibnou Hounayf : « que l’homme est revenu ». D’autre part, il comporte la preuve que l’invocation avec le tawassoul par le Prophète est permise pendant sa vie et après sa mort. La parole de Ibnou Taymiyah (qu’il ne serait permis de faire le tawassoul que par quelqu’un qui est vivant et présent) est donc invalide. Toute condition qui n’est pas posée dans le Qour’an est nulle et non avenue, même s’il s’agit d’une centaine de conditions.
Quant à l’attachement de certains wahhabites à la prétention de Ibnou Taymiyah concernant le hadith de At-Tirmidhiyy dans lequel il est dit (Allahoumma chaffi^hou fiyya wa chaffi^ni fi nafci), ceci n’indique pas (qu’on ne ferait pas le tabarrouk par la personne même du Prophète). Au contraire, le tabarrouk par la personne du Prophète fait l’objet de l’unanimité. Il n’y a que Ibnou Taymiyah qui ait contredit à ce sujet. Pourtant, c’est à propos du Messager que ce vers de poésie [cité par Al-Boukhariyy] a été dit :
(wa ‘abyada youstasqa l-ghamamou biwajhih
thimala l-yatama ^ismatoun li l-‘aramil)
qui signifie :
« On recherche la pluie par son visage,
Un secours pour les orphelins, un protecteur pour les veuves ».
Quant au tawassoul que ^Oumar a fait par Al-^Abbas après la mort du Prophète r, il ne l’a pas fait en raison du décès du Messager mais bien pour tenir compte de l’honneur de sa parenté avec le Prophète r, la preuve en est la parole de Al-^Abbas lorsque ^Oumar l’a fait avancer : « Ô Allah, les gens se sont adressés à Toi par moi, pour ma parenté avec Ton prophète ». L’invalidité de l’avis de Ibnou Taymiyah et de ceux qui l’ont suivi lorsqu’ils réprouvent le tawassoul a donc été clairement démontrée. Cette nouvelle des compagnons a rapportée par Az–Zoubayr Ibnou Bakkar tout comme l’a dit le Hafidh Ibnou Hajar.
Pour nous conforter aussi dans notre compréhension, il y a ce qu’a rapporté Al-Hakim dans Al-Moustadrak que ^Oumar, que Allah l’agrée, a fait un discours devant les gens dans lequel il a dit : « Ô gens, certes le Messager de Allah r considérait Al-^Abbas comme un fils considère son père. Alors prenez exemple sur lui en son oncle Al-^Abbas et prenez-le pour cause (wacilah) dans vos demandes à Allah ». Ceci éclaire donc la raison du tawassoul de ^Oumar par Al-^Abbas.
Il n’y a aucune considération à donner après cela à la prétention de l’un de ces perturbateurs qui a dit (que le hadith cité comporterait dans sa chaîne de transmission Abou Ja^far qui serait un homme inconnu). Il n’en est pas comme ils le prétendent. Bien au contraire, Abou Ja^far est Abou Ja^far Al-Khitmiyy qui est un homme digne de confiance. Il en est de même pour la prétention de l’un d’eux, Nasirou d-Din Al-‘Albaniyy, (que ce que viserait At–Tabaraniyy par sa parole : « Le hadith est sahih » concernerait la partie d’origine qui rapporte ce qu’a fait l’homme aveugle pendant la vie du Messager de Allah exclusivement et non ce qu’a fait l’homme à l’époque de ^Outhman Ibnou ^Affan après la mort du Messager). En effet, les savants de la terminologie du hadith (moustalah) ont dit : « L’appellation hadith est donnée à ce qui est attribué au Prophète (hadith marfou^) et à ce qui s’arrête aux compagnons (hadith mawqouf) », c’est-à-dire que la parole du Messager est appelée hadith de même que la parole du compagnon est appelée hadith et le terme hadith n’est pas limité aux paroles du Prophète seulement, dans leur terminologie. La parole de cet imposteur n’est donc pas conforme à ce qui est décrété dans la science de la terminologie. Que celui qui le souhaite consulte le livre Kitabou Tadribi r-Rawi et Al-‘Ifsah et d’autres livres de la terminologie du hadith. Et n’a conduit Al-’Albaniyy à proférer cette allégation mensongère que son extrême fanatisme à suivre ses passions et sa totale indifférence à se retrouver en contradiction avec les savants, tout comme son prédécesseur Ibnou Taymiyah.
Quant au hadith de Ibnou ^Abbas, rapporté par At-Tirmidhiyy, dans lequel le Prophète r lui a dit :
(( إِذَا سَأَلْتَ فَاسْأَلِ اللهَ وَإِذَا اسْتَعَنْتَ فَاسْتَعِنَ بِاللهِ ))
(‘idha sa’alta fas’ali l-Laha wa ‘idha sta^anta fasta^in bi l-Lah) ce qui signifie : « Si tu demandes, demande à Allah et si tu recherches de l’aide, demande-la à Allah », il ne comporte pas non plus de preuve de l’interdiction du tawassoul par les prophètes et les saints. En effet, la signification du hadith est que Celui Qui est prioritaire à ce qu’on Lui demande et qu’on demande Son aide, c’est Allah ta^ala. Il ne signifie pas (ne demande pas à autre que Allah et ne demande pas d’aide à autre que Allah). Semblable à cela, la parole du Prophète r :
(( لاَ تُصَاحِبْ إِلاَّ مُؤْمِناً وَلاَ يَأْكُلْ طَعَامَكَ إِلاَّ تَقِيٌّ ))
(la tousahib ‘il-la mou’minan wa la ya’koul ta^amaka ‘il-la taqiyy) ce qui signifie : « N’aies pour compagnon qu’un croyant et que ne mange de ta nourriture qu’un pieux ». Par conséquent, de même qu’on ne comprend pas de ce hadith (qu’il ne serait pas permis de prendre pour compagnon quelqu’un d’autre qu’un croyant ou de partager son repas avec quelqu’un d’autre qu’un pieux) mais qu’on en comprend seulement qu’on tient compagnie en priorité à un croyant et qu‘on partage sa nourriture en priorité avec un pieux, de même on comprend seulement du hadith de Ibnou ^Abbas la priorité. Quant à l’interdiction qu’ils prétendent, elle ne figure pas dans ce hadith.
De plus, il n’y a pas de différence entre le tawassoul et l’istighathah. Ainsi, le tawassoul est aussi appelé istighathah, comme cela a été rapporté dans le hadith de Al-Boukhariyy dans lequel le Prophète r a dit :
)) إِنَّ الشَّمْسَ تَدْنُو يَوْمَ الْقِيَامَةِ حَتَّى يَبْلُغَ الْعَرَقُ نِصْفَ الأُذُنِ فَبَيْنَمَا هُمْ كَذَلِكَ اسْتَغَاثُوا بِآدَمَ ثُمَّ مُوسَى ثُمَّ بِمُحَمَّدٍ ((
(‘inna ch-chamsa tadnou yawma l-qiyamati hatta yablougha l-^araqou nisfa l-‘oudhouni fabaynama houm kadhalika s-taghathou bi ‘Adama thoumma Mouça thoumma Mouhammad) ce qui signifie : « Certes, le soleil se rapprochera tant au Jour du jugement que la sueur parviendra jusqu’à mi-oreille. Tandis qu’ils seront ainsi, ils demanderont le secours (istighathah) de ‘Adam puis de Mouça puis de Mouhammad r ». Ce hadith est cité selon la version rapportée de ^Abdou l-Lah Ibnou ^Oumar du hadith concernant l’intercession au Jour du jugement. Dans la version de ‘Anas, il a été rapporté avec le terme de la demande d’intercession (istichfa^) et chacune des deux versions est du degré du sahih. Ceci montre donc que l’istichfa^ et l’istighathah ont la même signification et que le Messager a appelé leur demande à ‘Adam pour qu’il intercède en leur faveur auprès de leur Seigneur « appel au secours » (istighathah).
D’autre part, le Messager a qualifié la pluie de « salvatrice » (moughith).
Ainsi, Abou Dawoud et d’autres que lui ont rapporté avec une forte chaîne de transmission que le Messager a dit :
(( اللَّهُمَّ اسْقِنَا غَيْثاً مُغِيثاً مَرِيعاً نَافِعاً غَيْرَ ضَارٍّ عَاجِلاً غَيْرَ آجِلٍ ))
(Allahoumma s-qina ghaythan moughithan mari^an nafi^an ghayra darrin ^ajilan ghayra ‘ajil) ce qui signifie : « Ô Allah, abreuve-nous d’une pluie qui soit pour nous salvatrice, qui étanche la soif et qui fasse pousser l’herbe, qui soit utile et non nuisible, qui soit proche et non tardive ».
Ainsi, c’est le Messager qui a qualifié la pluie de salvatrice car elle sauve de la difficulté, par la volonté de Allah. De même, le prophète et le saint sauvent de la difficulté par la volonté de Allah ta^ala.
[1] (at–ta^atou ma^a l-khoudou^) l’obéissance avec la soumission c’est-à-dire l’extrême soumission.
[2] (nihayatou t-tadhalloul) c’est-à-dire l’extrême soumission.
[3] C’est-à-dire qu’on lui a fait voir dans le rêve que le Messager de Allah r lui parlait.
[4] La translittération du terme en arabe est : (‘a^oudhou bil-Lahi wa raçoulihi min ‘an ‘akouna kawafidi ^ad).
[5] Ce qui signifie : « Ô Allah, je Te demande et je m’adresse à Toi par notre Prophète Mouhammad le Prophète de la miséricorde ; ô Mouhammad je m’adresse par toi à mon Seigneur concernant mon affaire pour qu’elle me soit réglée ».