jeudi décembre 12, 2024

 

La recherche des bénédictions (tabarrouk)
par les traces physiques du Prophète

Sachez que les compagnons, que Allah les agrée, recherchaient les bénédictions par les traces physiques du Prophète , au cours de sa vie et après sa mort. Les musulmans n’ont jamais cessé de suivre cette voie jusqu’à nos jours. On a su la permission de cette pratique à partir des actes du Prophète r puisqu’il a partagé r ses cheveux lorsqu’il a fait raser sa tête lors du pèlerinage de l’adieu, de même qu’il a partagé ses coupures d’ongles.

Le partage de ses cheveux a été cité par Al-Boukhariyy et Mouslim d’après le hadith de ‘Anas. Dans la version de Mouslim, ‘Anas a dit : Lorsqu’il eut lancé les pierres r à Jamratou l-^Aqabah et égorgé son sacrifice, et qu’il parvint au rasage du crâne, il tendit au barbier la partie droite de sa tête ; celui-ci la rasa, puis le Prophète appela Abou Talhah Al-‘Ansariyy et lui donna les cheveux. Ensuite, il tendit à celui qui le rasait la partie gauche de sa tête et lui dit :

(( اِحْلِقْ ))

(‘ihliq) ce qui signifie : « Rase ». Il le rasa. Il donna alors les cheveux à Abou Talhah en lui disant :

(( اقْسِمْهُ بَيْنَ النَّاسِ ))

(‘iqsimhou bayna n-nas) ce qui signifie : « Partage-les entre les gens ». Dans une autre version rapportée également par Mouslim : « Il commença donc par la partie droite et fit distribuer aux gens ses cheveux un par un et deux par deux. Ensuite, il a dit :

(( بالأيسر ))

(bi l-‘aysar) ce qui signifie : « à gauche » et il fit la même chose puis il dit :

(( هَهُنَا أَبُو طَلْحَة ))

(hahouna ‘Abou Talhah) ce qui signifie : « Viens ici Abou Talhah » et il les remit à Abou Talhah.

Dans une autre version, rapportée également par Mouslim, il a dit r au barbier :

(( هَا ))

(ha) ce qui signifie : « Ici » et il a montré de sa main le côté droit. Il a distribué ses cheveux à ceux qui se trouvaient auprès de lui. Puis, il indiqua au barbier son côté gauche et ce dernier l’a rasé. Il a donné les cheveux à ‘Oummou Soulaym. Le hadith signifie qu’il a distribué lui-même une partie de ses cheveux aux gens alentours et qu’il en a donné à Abou Talhah pour les distribuer aux autres, tout comme il en a donné une partie à ‘Oummou Soulaym. Cela comporte bien le tabarrouk par les traces physiques du Messager. Par conséquent, il a distribué r une partie de ses cheveux aux gens pour qu’ils en recherchent les bénédictions, pour qu’ils demandent l’intercession à Allah par les traces de leur Prophète et pour rechercher par cela l’agrément de Allah. Il leur a distribués pour qu’ils soient une bénédiction restant parmi eux et un souvenir pour eux.

Par la suite, ont suivi les compagnons dans leur pratique du tabarrouk par ses traces physiques r ceux à qui Allah a accordé la félicité et les gens du Khalaf l’ont pris des gens du Salaf.

Quant au partage de ses coupures d’ongles, l’Imam Ahmad a rapporté dans son Mousnad que le Prophète r s’est coupé les ongles et a distribué les coupures aux gens. Il est connu que ce n’est pas pour que les gens les mangent mais pour qu’ils en recherchent les bénédictions.

 Quant à sa tunique longue (joubbah) r, Mouslim a rapporté dans son Sahih du Mawla de ‘Asma‘ bintou Abi Bakr qu’il a dit : Elle nous a présenté une tunique longue (joubbah) à capuche, de modèle persan, dont l’encolure était ornée de brocart et les emmanchures ourlées ; elle a dit : « C’est la tunique longue du Messager de Allah ; elle se trouvait chez ^A‘ichah ; lorsqu’elle est décédée, je l’ai récupérée. Le Prophète r la portait ; nous la lavons pour les malades et nous cherchons par elle la guérison ». Et dans une autre version : « Nous la lavons pour qui est malade parmi nous ».

Il est rapporté de Handhalah Ibnou Hadhyam qu’il a dit : Je suis allé avec mon grand-père Hadhyam chez le Messager de Allah r. Il a dit : « Ô Messager de Allah, j’ai des petit-fils qui ont des barbes et d’autres pas encore, celui-là est le plus jeune d’entre eux. Il m’a rapproché du Messager de Allah r qui a passé sa main sur ma tête et m’a dit :

(( بَارَكَ اللهُ فِيكَ ))

(baraka l-Lahou fika) ce qui signifie : « Que Allah t’augmente en bien ». Adh-Dhayyal a dit : « Je vois venir à Handhalah l’homme dont le visage est tuméfié ou la brebis dont le pis est enflé ; il dit : Bismi l-Lah en posant sa main sur l’endroit touché par la main du Messager de Allah r puis il passe la main et la tumeur disparaît ». Ceci est rapporté par AtTabaraniyy dans Al-‘Awsat et Al-Kabir avec des termes similaires ainsi que l’Imam Ahmad dans un long hadith, les hommes de la chaîne de transmission de Ahmad sont dignes de confiance.

Il est rapporté de Thabit qu’il a dit : « Lorsque j’allais voir ‘Anas, on l’informait de mon attente, j’entrais, je prenais ses mains et je les embrassais en disant : Par mon père ! Ces deux mains qui ont touché le Messager de Allah r ! Et j’embrassais ses yeux en disant : Par mon père ! Ces deux yeux qui ont vu le Messager de Allah r ! » Ceci a été rapporté par Abou Ya^la, les hommes de sa chaîne de transmission sont des hommes du sahih mis à part ^Abdou l-Lah Ibnou Abi Bakr Al-Maqdamiyy qui est digne de confiance (thiqah).

Il est rapporté de Dawoud Ibnou Abi Salih qu’il a dit : « Marwan –c’est-à-dire Marwan Ibnou l-Hakam– est arrivé un jour et a trouvé un homme posant son visage sur la tombe. Il lui a dit : « Sais-tu ce que tu es en train de faire ?! » Quand il est arrivé auprès de lui, il a vu qu’il s’agissait de Abou ‘Ayyoub qui lui a dit : « Oui, je suis venu pour le Messager de Allah r et je ne suis pas venu pour la pierre. J’ai entendu le Messager de Allah r dire :

(( لاَ تَبْكُوا عَلَى الدِّينِ إِذَا وَلِيَهُ أَهْلُهُ وَلَكِنْ ابْكُوا عَلَيْهِ إِذَا وَلِيَهُ غَيْرُ أَهْلِهِ ))

[rapporté par Ahmad et AtTabaraniyy dans Al-Kabir et Al-‘Awsat] (la tabkou ^ala d-dini ‘idha waliyahou ‘ahlouhou wa lakin ibkou ^alayhi ‘idha waliyahou ghayrou ‘ahlih) ce qui signifie : « Ne vous tourmentez pas pour la religion si ceux qui s’en chargent ont la capacité de s’en charger. Mais tourmentez-vous pour elle si des gens qui n’en ont pas la capacité s’en chargent ».

Al-Bayhaqiyy a rapporté dans Dala’ilou n-Noubouwwah et Al-Hakim dans Al-Moustadrak ainsi que d’autres, avec une chaîne de transmission, que Khalid Ibnou l-Walid avait perdu sa toque le jour de la bataille du Yarmouk. Il a dit : « Mettez-vous à sa recherche ». Mais ils ne l’ont pas trouvée. Puis ils se sont remis à sa recherche et l’ont finalement retrouvée. Khalid a dit : « Le Messager de Allah r a fait une ^Oumrah et s’est rasé la tête. Les gens ont alors pris les cheveux des côtés et je les ai précédés pour la mèche du haut du front. Je l’ai placée dans cette toque. Je n’ai pas assisté à une bataille en l’ayant sur moi sans que la victoire ne me soit accordée ». Cette histoire a une forte chaîne de transmission tout comme l’a indiqué le Chaykh Habibou r-Rahman Al-‘A^dhamiyy dans ses remarques sur Al-Matalibou l-^Aliyah ; il a dit : Al-Bousayriyy a dit qu’il a été rapporté par Abou Ya^la avec une forte chaîne de transmission et Al-Haythamiyy a dit qu’il a été rapporté par AtTabaraniyy et Abou Ya^la selon une version analogue et que les hommes de leurs chaînes de transmission sont tous du degré du sahih. Fin de citation

Il n’y a donc aucune considération à donner à la prétention de ceux qui renient le tawassoul et le tabarrouk par ses traces physiques honorées .