vendredi juillet 26, 2024
  1. La différence avec ce qui entre en existence
    (al-moukhalafatou lil-hawadith)

    Il est obligatoire s’agissant de Allah ta^ala qu’Il soit différent de ce qui entre en existence dans le sens qu’Il n’a de ressemblance avec aucune de Ses créatures. Il n’est donc pas une substance (jawhar) occupant un endroit, ni quelque chose qui advient à un corps (^arad). La substance (al-jawhar), c’est ce qui a une localisation et une existence confirmée par sa propre réalité, comme les corps. La caractéristique d’une substance (al-^arad), c’est ce qui a une existence qui n’est pas confirmée par sa propre réalité mais par la réalité d’autre qu’elle –la substance qu’elle caractérise–, comme par exemple le mouvement, l’immobilité, le contact, la séparation, les couleurs, les goûts et les odeurs. Pour cette raison, l’Imam Abou Hanifah a dit : « Comment Celui Qui crée aurait-Il une ressemblance avec ce qu’Il crée ». Abou Soulayman Al-Khattabiyy a dit : « Ce qu’il est un devoir de connaître, en vertu d’un devoir qui nous incombe ainsi qu’à tout musulman, c’est que notre Seigneur n’est pas un être ayant une image ni une forme. En effet, l’image implique le comment et le comment est exclu s’agissant de Allah et de Ses attributs » [1].

    Il arrive cependant que le terme (kayfiyyah) [2] soit employé dans le sens de la réalité, comme dans la parole d’un des savants :

    La réalité (kayfiyyah) de l’homme, l’homme ne la cerne pas.

    Que dire alors de la réalité (kayfiyyah) de Al-Jabba[3] qui est éternelle, exempte de début

    Ce qu’il a visé ici, c’est la réalité (al-haqiqah). Ce vers de poésie a été cité par AzZarkachiyy, Ibnou l-Jawziyy et d’autres encore.

    Abou Ja^far AtTahawiyy a dit : « Si quelqu’un qualifie Allah par l’une des significations des humains, certes il est devenu mécréant ». Or il fait partie des gens du troisième siècle, il est donc concerné par le hadith :

    (( خَيْرُ الْقُرُونِ قَرْنِي ثُمَّ الَّذِينَ يَلُونَهُمْ ثُمَّ الَّذِينَ يَلُونَهُمْ ))

    (khayrou l-qourouni qarni thoumma l-ladhina yalounahoum thoumma l-ladhina yalounahoum) qui signifie : « Les meilleurs des gens sont ceux de mon siècle [4], puis ceux qui viendront dans le suivant, puis ceux qui viendront dans le suivant ».

    [1] Rapporté par Al-Bayhaqiyy dans son livre Al-‘Asma‘ou wa sSifat.

    [2] Parmi les sens possibles de (al-kayfiyyah) il y a « le comment » et c’est dans ce sens qu’on l’a traduit dans la parole de Soulayman Al-Khattabiyy citée plus haut. Mais ici le terme (kayfiyyah) signifie la réalité.

    [3] Al-Jabbar : Celui Qui comble les besoins de Ses créatures.

    [4] Le sens visé par le terme (qarn), c’est le siècle –cent ans–, tout comme l’a dit le Hafidh Abou l-Qacim Ibnou ^Açakir dans son livre Tabyinou Kadhibi l-Mouftari qu’il a composé pour la défense de Abou l-Haçan Al-‘Ach^ariyy, que Allah l’agrée