Les attributs de Allah sont exempts de début et exempts de fin parce que Allah est un Être exempt de début, ainsi aucun attribut qui n’est pas Sien de toute éternité ne Lui advient. Quant aux attributs des créatures, ce sont des choses qui adviennent, qui acceptent l’évolution d’un état complet à un état plus complet, par conséquent, il n’arrive pas de renouvellement à la science de Allah ta^ala. Allah ta^ala crée toute chose selon Sa science éternelle, par Sa toute-puissance éternelle et Son vouloir éternel. Ainsi, le passé, le présent et le futur, Allah les sait complètement par Sa science qui est éternelle exempte de début.
Quant à Sa parole ta^ala :
[وَلَنَبْلُوَنَّكُمْ حَتَّى نَعْلَمَ الْمُجَاهِدِينَ مِنْكُمْ وَالصَّابِرِينَ] [1]
(wa lanablouwannakoum hatta na^lama l-moujahidina minkoum wa s–sabirin) qui signifie : « Nous vous éprouvons de sorte à faire distinguer –c’est-à-dire à manifester aux créatures– qui fait le jihad et fait preuve de patience contrairement aux autres alors que Allah le sait de toute éternité », elle ne veut pas dire qu’Il saura ceux qui font le jihad après ne pas en avoir eu connaissance par le moyen de l’examen et de l’évaluation. Ceci est impossible au sujet de Allah ta^ala. Le sens de cette ‘ayah est bien : « afin de montrer aux esclaves de Allah quels sont ceux parmi vous qui font le jihad et ceux qui font preuve de patience par rapport aux autres ».
Et devient mécréant celui qui dit que Allah acquiert de nouvelles connaissances. Les attributs de Allah ta^ala sont tous des attributs de perfection. Allah ta^ala dit :
[وَلِلَّهِ الأَسْمَاءُ الْحُسْنَى] [2]
(wa li l-Lahi l-‘asma’ou l-housna) ce qui signifie : « À Allah les noms parfaits ».
Allah ta^ala dit :
[وَلِلَّهِ الْمَثَلُ الأَعْلَى] [3]
(wa li l-Lahi l-mathalou l-‘a^la) ce qui signifie : « Allah a les attributs qui ne sont pas pareils aux attributs d’autres que Lui ».
Il est donc impossible s’agissant de Lui, ta^ala, toute imperfection.
Quant à Sa parole ta^ala :
[وَمَكَرُوا وَمَكَرَ اللهُ وَاللهُ خَيْرُ الْمَاكِرِينَ] [4]
(wa makarou wa makara l-Lahou wa l-Lahou khayrou l-makirin) elle signifie : « Ils rusent et Allah rétribue leur ruse d’un châtiment venant d’où ils ne s’y attendent pas » ; (al-makr) de la part des créatures est une perfidie et une tromperie pour faire parvenir la nuisance à autrui en utilisant une ruse. De la part de Allah, c’est la rétribution des perfides par le châtiment d’une manière à laquelle ils ne s’attendaient pas. En d’autres termes, Allah est plus puissant que tout perfide pour faire parvenir la nuisance aux perfides en rétribution de leur perfidie. Ainsi, (al-makr) dans le sens de la perfidie est impossible s’agissant de Allah.
Il en est de même pour Sa parole ta^ala :
[اللهُ يَسْتَهْزِئُ بِهِمْ] [5]
(Allahou yastahzi’ou bihim), elle signifie : « Allah les rétribue pour leur moquerie » [6].
Sache aussi que les savants ont dit : « Nous croyons en la confirmation de ce qui nous est parvenu dans le Qour’an et les hadith sahih, par exemple (al-wajh), (al-yad), (al-^ayn), (ar-rida), (al-ghadab) et autres, comme étant des attributs que Allah sait et non pas en considérant que ce sont des organes ou des humeurs comme nos mains, nos visages, nos yeux et notre colère ».
Les organes sont impossibles s’agissant de Allah en raison de Sa parole ta^ala :
[لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَىءٌ] [7]
(layça kamithlihi chay’) qui signifie : « Rien n’est tel que Lui » et à Sa parole :
[وَلَمْ يَكُنْ لَهُ كُفُوًا أَحَدٌ] [8]
(wa lam yakoun lahou koufouwan ‘ahad) qui signifie : « Et Il n’a aucun équivalent ».
Ils ont dit : s’Il avait un (^ayn) dans le sens de l’organe et du corps –un œil–, Il aurait non pas un pareil mais de très nombreux pareils et Il Lui serait possible tout ce qui est possible à ce qui reçoit l’existence, la mort, l’anéantissement, le changement, l’évolution. Cela reviendrait à s’affranchir de ce qu’implique la preuve rationnelle sur l’impossibilité du changement et du passage d’un état à un autre état s’agissant de Allah.
De plus, il n’est pas valable de délaisser la raison car la Loi de l’Islam n’amène que ce que la raison saine accepte. La raison est en effet témoin de la validité de la Loi de l’Islam. La raison juge que le corps ainsi que les états qui arrivent aux corps ont un début à leur existence sans aucun doute et qu’ils ont besoin de Qui les fait entrer en existence. Cela implique que celui qui a ces attributs-là a besoin d’un créateur et la divinité n’est pas valable pour celui qui a besoin d’autrui. En effet, les preuves rationnelles que ce monde a un début sont d’une part l’arrivée de caractéristiques qu’il n’avait pas et d’autre part le changement d’un état à un autre.
[1] [souratou Mouhammad / 31]
[2] [souratou l-‘A^raf / 180]
[3] [souratou n-Nahl / 60]
[4] [souratou ‘Ali ^Imran / 54]
[5] [souratou l-Baqarah / 15]
[6] Le sens qui vient communément à l’esprit de la ‘ayah et qu’il ne faut pas retenir est (que Allah se moquerait d’eux), ce qui voudrait dire l’attribution d’une humeur à Allah et ceci est impossible car Il est exempt d’être sujet aux humeurs –en effet cela implique le changement et Allah ne change pas–.
[7] [souratou ch-Choura / 11]
[8] [souratou l-‘Ikhlas / 4]