vendredi juillet 26, 2024
  1. La mécréance par la parole [1] : par exemple si quelqu’un blasphème contre Allah ta^ala en disant –que Allah nous préserve de la mécré­ance– : (‘oukht rabbik) ce qui signifie : (sœur de ton Seigneur) ou (‘ibn Allah) ce qui signifie : (fils de Dieu), la mécréance a eu lieu dans ces cas-là, même s’il n’a pas cru que Allah a une sœur ou un fils.

    Si un musulman appelle un autre musulman en lui disant : (eh mécréant) sans ta’wil [2], celui qui a dit cela est devenu mécréant car il a nommé l’Islam mécréance. Apostasie aussi celui qui dit à un musulman : (mécréant) ou toute expression similaire, avec l’intention de dire qu’il n’est pas musulman, sauf s’il visait par là qu’il ressemble aux mécréants ; dans ce cas, il ne devient pas mécréant.

    Si un homme dit à son épouse : (je t’aime plus que Allah) il devient mécréant ; ou (je t’adore) s’il comprenait de cette dernière expression l’adoration qui est réservée à Allah ta^ala.

    Si une personne dit à une d’autre : (Allahou yadhlimouka kama dhalamtani), elle devient mécréante car elle attribue l’injustice à Allah ta^ala, à moins qu’elle ait compris que la signification de (yadhlimouka kama dhalamtani) était (qu’Il te châtie), alors nous ne la jugeons pas mécréante mais nous lui interdisons de le dire.

    Si quelqu’un dit à quelqu’un d’autre –et c’est par Allah que l’on recherche la protection– : (yal^an rabbak) ce qui signifie : (que soit maudit ton Seigneur), il devient mécréant.

    De même, devient mécréant celui qui dit à un musulman : (yal^an dinak). Certains faqihs ont dit : « S’il a visé son comportement, il ne devient pas mécréant ». Certains hanéfites ont dit qu’il devient mécréant s’il l’a dit en ne visant ni l’un ni l’autre : ni son comportement ni la religion musulmane.

    De même, devient mécréant celui qui dit à quelqu’un d’autre : (foulan zaha Rabbi) ce qui signifie : (Untel a bousculé mon Seigneur) car cela revient à attribuer à Allah un mouvement et un lieu.

    De même, devient mécréant celui qui dit : (qadda l-Lah) en signifiant une ressemblance avec Allah.

    De même, devient mécréant celui qui attribue à Allah un organe, comme la parole de certains impudents : (ya zoubba l-Lah) ce qui signifie : (toi, pénis de Allah[3]. Cette expression est de la mécréance  explicite pour laquelle on ne demande même pas au locuteur quel sens il donnait au mot.

    De même, devient mécréant celui qui dit : (‘ana rabbou man ^amila kadha) ce qui signifie : (je suis le seigneur Dieu de ceux qui font cela).

    De même, devient mécréant celui qui dit –que Allah nous en préserve– : (khawat rabbi) ce qui signifie : (il a rendu fou mon Seigneur).

    Devient aussi mécréant celui qui dit à un mécréant : (Allahou youkrimouka) en visant que Allah l’aime, car Allah ta^ala n’aime pas les mécréants, tout comme Allah ta^ala dit :

    [فَإِنْ تَوَلَّوْا فَإِنَّ اللهَ لاَ يُحِبُّ الْكَافِرِينَ] [4]

    (fa’in tawallaw fa’inna l-Laha la youhibbou l-kafirin) ce qui signifie : « S’ils se détournent de la croyance, certes Allah n’aime pas les mécréants ».

    De même, devient mécréant celui qui dit à un mécréant : (Allahou yaghfirou laka) ce qui signifie : (que Allah te pardonne) en visant que Allah ta^ala lui pardonne quand bien même il resterait mécréant jusqu’à la mort [5].

    De même, devient mécréant celui qui dit à propos de celui mort mécréant : (Allahou yarhamouh) ce qui signifie : (Que Allah lui fasse miséricorde) voulant par cela qu’Il lui donne le repos dans la tombe, mais pas dans le sens où il voudrait obtenir un allègement pour lui, sans qu’il n’ait de repos. S’il dit cette parole en visant cela, il se peut qu’il ne soit pas sorti de l’Islam.

    Devient mécréant celui qui utilise le mot création (khalq) en l’attribuant aux gens, dans un contexte où il a le sens de faire passer du néant à l’existence. Par exemple, si quelqu’un dit : (‘oukhlouq li kadha kama khalaqaka l-Lah) ce qui signifie : (crée moi cela tout comme Allah t’a créé).

    De même, devient mécréant celui qui insulte ^Azrail ^alayhi s-salam, comme l’a dit Ibnou Farhoun dans son livre Tabsiratou l-Houkkam, ou qui insulte un des autres anges ^alayhimou s-salam.

    De même, celui qui dit : (‘Ana ^ayif Allah) ce qui signifie : (je déteste Allah).

    Aussi, devient mécréant celui qui dit : (Allahou la yatahammalou foulanan) ce qui signifie : (Allah ne supporte pas Untel) et comprend que cela implique une incapacité ou que Allah est dérangé par lui. Mais, s’il comprenait que cette expression signifiait que Allah le déteste, il ne devient pas mécréant.

    Devient mécréant celui qui dit : (yal^an sama‘a rabbik) ce qui signifie : (maudit soit le ciel de ton Seigneur) car ainsi, il est irrespectueux envers Allah ta^ala.

    De même, celui qui nomme les temples des mécréants (maisons de Dieu) sort de l’Islam. Quant à Sa parole ta^ala :

    [وَلَوْلاَ دَفْعُ اللهِ النَّاسَ بَعْضَهُمْ بِبَعْضٍ لَهُدِّمَتْ صَوَامِعُ وَبِيَعٌ وَصَلَوَاتٌ وَمَسَاجِد[6]

    (walawla daf^ou l-Lahi n-naça ba^dahoum biba^din lahouddimat sawami^oun wa biya^oun wa salawatoun wa maçajid) qui signifie : « Si Allah ne repoussait pas les hommes les uns par les autres, des ermittages (sawami^) seraient démolies, ainsi que des biya^, des salawat et des maçajid », ce qui est visé ici, ce sont les lieux d’adoration des gens de la communauté de Mouça et des gens de la communauté de ^Iça lorsqu’ils suivaient l’Islam car ces lieux ont le statut des mosquées de la communauté de Mouhammad. En effet, ils ont tous été bâtis pour adorer Allah uniquement, pour Le glorifier et non pas pour adorer d’autres que Lui. Allah appela donc la mosquée Al-‘Aqsa « masjid » bien qu’elle ne fût pas construite par la communauté de Mouhammad. Que tout un chacun craigne donc Allah et se garde d’appeler (maisons de Allah) ce qui a été édifié pour pratiquer le chirk – c’est l’adoration d’autre que Allah – et celui qui ne craint pas Allah subira les conséquences de ce qu’il dit.

    De même, sort de l’Islam celui qui tient sciemment un propos mensonger et dit : (Allah est témoin de ce que je dis) en voulant dire (Allah sait qu’il en est tel que je l’ai dit), ceci parce qu’il a attribué l’ignorance à Allah ta^ala car Allah sait qu’il est menteur et non pas véridique.

    De même, il n’est pas permis de dire : (koullou wahid ^ala dinouh Allahou you^inouh[7] avec l’intention de faire une invocation en faveur des deux groupes.

    Devient mécréant celui qui dit, en généralisant : (les chiens sont meilleurs que le fils de Adam).

    De même, devient mécréant celui qui dit : (al-^arab jarab) ce qui signifie : (les Arabes sont de la gale) ; mais s’il a spécifié son propos par une expression ou un contexte, comme de dire : (aujourd’hui les Arabes sont corrompus), puis d’ajouter : (les Arabes sont de la gale), il ne devient pas mécréant.

    Devient mécréant celui qui nomme satan par بسم الله الرحمن الرحيم (Bismi l-Lahi r-Rahmani r-Rahim) mais pas s’il a récité la Basmalah dans l’intention à être protégé de son mal par Allah.

    Il y a des paroles qui font sortir de l’Islam qu’ont écrites certains poètes et écrivains, comme celui qui écrivitt : (haraba l-Lah) ce qui signifie : (Allah s’est enfui). Ceci est une preuve d’irrespect à l’égard de Allah et fait tomber dans la mécréance. Al-Qadi ^Iyad dit dans son livre Ach-Chifa : « Pas de divergence sur le fait que celui d’entre les musulmans qui insulte Allah ta^ala devient mécréant » Fin de citation.

    Aussi, devient mécréant celui qui approuve ces dires et expressions, et combien elles se sont multipliées dans de nombreux écrits !

    De même, le manque de respect à l’égard du Messager r, en se moquant d’une de ses attitudes ou actions est de la mécréance [8].

    Se moquer de ce qui fait partie de l’honorable Qour’an, des prophètes ^alayhimou s-salam, des emblèmes de l’Islam, ou d’une des lois de Allah ta^ala, constitue une mécréance de façon absolue.

    De même, approuver la mécréance d’autrui est de la mécréance. En effet, se satisfaire de la mécréance est de la mécréance.

    Ne devient pas mécréant celui qui rapporte [9] d’autrui un cas de mécréance, sans l’approuver, en disant : “Untel a dit telle chose”. S’il reporte l’expression marquant le discours jusqu’à la fin de la phrase énoncée, il est une condition d’avoir eu dès le début l’intention d’utiliser la formule de citation juste après les propos rapportés.

    [1] Ce qui va être cité pour présenter la mécréance par la parole, que ce soit l’énumération de paroles en dialecte ou d’autres paroles de mécréance, est dû à un grand besoin : ce sont des paroles de plus en plus utilisées chez les impudents (safih). Il est donc un devoir pour nous de les mettre en garde contre ces paroles en les citant.

    [2] C’est-à-dire sans qu’il y ait une cause sur laquelle il se soit basé en ayant pensé qu’elle fait sortir de l’Islam alors qu’en réalité elle ne fait pas sortir de l’Islam et en ayant à ce sujet une sorte de confusion.

    [3] Cette parole est dite par certains villageois syriens et libanais. L’un d’eux a même dit lorsqu’on lui a interdit de le dire : “Mais enfin n’a-t-Il pas cet organe ?!”

    [4] [sourat ‘Ali ^Imran / 32]

    [5] Mais s’il vise que Allah lui pardonne par l’entrée en Islam alors dans ce cas il ne sort pas de l’Islam.

    [6] [souratou l-Hajj / 40]

    [7] Il devient mécréant s’il a l’intention de faire l’invocation que Allah aide les mécréants à faire la mécréance. Mais s’il veut simplement donner une information à ce sujet, il ne devient pas mécréant. En effet, c’est Allah Qui guide qui Il veut et Qui égare qui Il veut. Personne ne Lui demande pourquoi Il fait ceci ou cela, car Il n’est sujet à l’ordre de personne et Il n’a personne pour Lui interdire quoi que ce soit.

    [8] Comme par exemple celui qui se moque du port du turban (^amamah) et du port de la tunique longue (qamis), c’est-à-dire ce qui est connu actuellement sous le nom de jallabiyyah, ou qui se moque de l’utilisation du siwak tout en sachant que le Prophète r le pratiquait et qu’il en disait du bien, ou qui se moque des veillées de prières ou du jeûne surérogatoire ou d’autre chose parmi celles que le Prophète r a pratiquées et dont il a fait l’éloge, comme de se laisser pousser la barbe.

    [9] Par écrit ou oralement.