Sache que rien ne peut changer la prédestination de Allah ta^ala qui est éternelle exempte de début, ni l’invocation de celui qui invoque, ni l’aumône de celui qui la donne, ni la prière de celui qui l’accomplit ni rien d’autre parmi les bons actes. Il est au contraire indispensable que les créatures soient telles qu’Il les prédestine de toute éternité, sans que cela change. Quant à Sa parole ta^ala :
[يَمْحُوا اللهُ مَا يَشَاءُ وَيُثْبِتُ وَعِنْدَهُ أَمُّ الْكِتَابِ] [1]
(yamhou l-Lahou ma yacha’ou wa youthbitou wa ^indahou ‘oummou l-kitab) qui signifie : « Allah efface et confirme ce qu’Il veut et Il garde la Table préservée en un lieu qu’Il honore », elle ne signifie pas (que l’effacement et la confirmation concerneraient la prédestination de Allah). Mais la signification est bien que Allah jalla thana‘ouh a fait inscrire ce qui touchera chacun de Ses esclaves, les épreuves, les privations, la mort et autre, et que si l’esclave invoque Allah ta^ala ou s’il Lui obéit en entretenant les relations avec ses proches ou autrement, il ne sera pas atteint par de telles épreuves, il aura beaucoup de bien ou bien il atteindra un âge avancé ; et Il a fait écrire sur la Table préservée (‘oummou l-kitab) ce qui aura lieu de l’une ou l’autre chose. Par conséquent, l’effacement et la confirmation reviennent à l’un des deux écrits, comme l’a signalé Ibnou ^Abbas. Al-Bayhaqiyy a rapporté de Ibnou ^Abbas à propos de la parole de Allah ^azza wa jall :
[يَمْحُوا اللهُ مَا يَشَاءُ وَيُثْبِتُ وَعِنْدَهُ أَمُّ الْكِتَابِ] [2]
(yamhou l-Lahou ma yacha’ou wa youthbitou wa ^indahou ‘oummou l-kitab) qui signifie : « Allah efface et confirme ce qu’Il veut et Il garde la Table préservée en un lieu qu’Il honore » qu’il a dit : « Allah efface ce qu’Il veut de l’un des deux écrits. Ce sont deux écrits, Allah efface et confirme celui des deux qu’Il veut et Il garde la Table préservée en un lieu qu’Il honore ». Fin de citation
D’autre part, l’effacement ne concerne pas le malheur (ach-chaqawah) ni la félicité (as-sa^adah) [3]. Ainsi, Al-Bayhaqiyy a rapporté également de Moujahid dans l’exégèse de la parole de Allah ta^ala :
[فِيهَا يُفْرَقُ كُلُّ أَمْرٍ حَكِيم] [4]
(fiha youfraqou koullou ‘amrin hakim) qu’il a dit : « Lors de la nuit du Qadr, ce qui doit arriver aux gens comme bien ou comme épreuve pour toute l’année est copié de la Table Préservée sur les feuillets des anges. Quant à l’écriture du malheur (ach-chaqawah) et de la félicité (as-sa^adah), elle est confirmée et ne change pas » Fin de citation.
Pour cela, il n’est pas valable d’affirmer que le Messager de Allah r a dit l’invocation qui comporte les termes suivants : (‘in kounta katabtani fi ‘oummi l-kitabi ^indaka chaqiyyan famhou ^anni sma ch-chaqa‘i wa ‘athbitni ^indaka sa^idan wa ‘in kounta katabtani fi ‘oummi l-kitabi mahrouman mouqattaran ^alayya rizqi famhou ^anni hirmani wa taqtira rizqi wa ‘athbitni ^indaka sa^idan mouwaffaqan li l-khayri fa’innaka taqoulou fi kitabika
[يَمْحُوا اللهُ مَا يَشَاءُ وَيُثْبِتُ وَعِنْدَهُ أَمَّ الْكِتَابِ]
yamhou l-Lahou ma yacha’ou wa youthbitou wa ^indahou ‘oummou l-kitab) ni quoi que ce soit de semblable [5]. De plus, cette invocation n’est pas rapportée de façon sûre non plus de ^Oumar, ni de Moujahid ni d’autres prédécesseurs (salaf) que ces deux-là comme on l’apprend du livre Al-Qadar de Al-Bayhaqiyy.
[1] [souratou r-Ra^d / 39]
[2] [souratou r-Ra^d / 39]
[3] Le chaqiyy est quelqu’un que Allah sait qu’il sera de ceux qui seront malheureux pour l’éternité, c’est-à-dire qu’il mourra sur la mécréance. Quant au sa^id, c’est quelqu’un que Allah sait qu’il sera de ceux qui seront heureux pour l’éternité, c’est-à-dire qu’il mourra musulman. Celui dont Allah sait qu’il mourra mécréant, rien ne peut le changer. De même, celui dont Allah sait qu’il mourra musulman, rien ne peut le changer.
[4] [souratou d-Doukhan / 4]
[5] Si quelqu’un récite l’invocation citée en comprenant que si Allah veut de toute éternité nous sauver des épreuves et multiplier nos biens par nos invocations durant cette nuit, alors cela se produira conformément à Sa science et à Sa volonté éternelles exemptes de début, dans ce cas il n’y a pas de nuisance pour la croyance. Cependant, les termes qu’ils récitent ne sont pas corrects. Quant à celui qui croit que Allah changera Sa volonté s’il invoque par cette invocation pour que se produise ce qui est contraire à Sa volonté et à Sa science exemptes de début, c’est cela qui est de la mécréance.