LE MIRACLE ET LE PRODIGE
La louange est à Dieu le Créateur du monde Celui Qui existe sans début, sans fin, sans endroit, sans comment et ne dépend pas du temps, rien n’est tel que Lui et Il est Celui Qui entend et Qui voit, quoi que tu puisses imaginer Dieu en est différent, et que l’élévation en degré et la préservation de sa communauté de ce qu’il craint pour elle soient accordées à notre maItre MouHammad Al-‘AmIn, l’Honnête, celui qui a appelé à la religion de vérité, l’islam la religion de tous les Prophètes du premier ‘Adam au dernier MouHammad.
Le moyen de reconnaItre un prophète, c’est le miracle (al-mou3jizah ). Le miracle est un fait extraordinaire, conforme à la prétention du prophète à être un envoyé de Dieu, et qui ne peut pas être contrecarré par quelque chose de semblable, à l’exemple du jaillissement de l’eau pure, limpide et douce, d’entre les doigts du Prophète MouHammad (Que AllAh l’honore et l’élève davantage en degré et qu’Il préserve sa communauté de ce qu’il craint pour elle) ou encore la préservation de notre maItre IbrAhIm – Abraham –3alayhi s-salAm du feu intense qui ne l’a pas brûlé.
Par conséquent, l’évènement simplement inhabituel, sans être extraordinaire, n’est pas un miracle. De même un évènement extraordinaire mais qui n’arrive pas aux mains de quelqu’un qui prétend être prophète, comme les prodiges qui arrivent aux saints qui suivent la voie des prophètes, ces évènements ne sont pas considérés comme des miracles mais sont appelés prodiges (karAmah ).
D’autre part, les phénomènes étranges qui peuvent être contrecarrés par quelque chose d’équivalent, comme la magie ou la sorcellerie, ne sont pas considérés comme des miracles non plus. La magie peut en effet être contrée par une magie équivalente.
Donc le miracle est une chose extraordinaire, qui advient conformément à la prétention de celui qui se dit prophète, qui ne peut être contrecarré par quelque chose de similaire et qui constitue un défi.
Ainsi, ce qui fait partie des choses surprenantes mais qui ne sort pas de l’ordinaire n’est pas un miracle, par exemple le vol des avions. De même, ce qui est extraordinaire mais qui ne s’accompagne pas d’une prétention au statut de prophète, par exemple les choses extraordinaires qui apparaissent par la main des ‘awliyA’ – pluriel de waliyy, les saints–, ceux qui suivent les prophètes, ces choses-là non plus ne sont pas des miracles ; elles sont appelées des karAmah – des prodiges –.
De même ce qui peut être contrecarré par quelque chose de similaire n’est pas un miracle, par exemple la magie qui est contrecarrée par une magie du même ordre.
Le miracle est de deux sortes :
1 – Certains ont lieu à la suite d’une suggestion des gens à celui qui prétend être prophète.
2 – D’autres ont lieu sans suggestion aucune.
De la première sorte, il y a par exemple la chamelle de SaliH qui est sortie de la roche, son peuple en effet le lui avait demandé. Il a donc fait sortir pour eux une chamelle et son petit.
Un exemple de la seconde sorte, c’est ce qui est arrivé à notre prophète MouHammad , lorsque le tronc a gémi. Al-BoukhAriyy a rapporté que le Prophète se tenait debout le vendredi, appuyé à un arbre ou un palmier. Alors, une femme des ‘AnSAr ou bien un homme lui dit : « Ô Messager de AllAh si nous te fabriquions un minbar – une chaire sur laquelle se tient l’orateur – » Il leur a dit : ce qui signifie : « Si vous voulez ». Ils lui fabriquèrent donc un minbar. Quand ce fut le vendredi, il monta sur le minbar et le palmier se mit à gémir, d’un gémissement semblable à celui d’un enfant. Alors, le Prophète est descendu et l’a serré contre lui.
Al-Haçan Ibnou 3Aliyy, lorsqu’il racontait ce miracle, disait :
« Ô musulmans, le bois a eu de la tendresse pour le Messager de AllAh par nostalgie d’être à ses côtés, vous, combien vous êtes plus à même d’éprouver de la nostalgie pour lui »
Quant au prodige, c’est une chose extraordinaire qui apparaIt par la main du croyant qui est droit dans l’adoration de AllAh (c’est-à-dire le saint, waliyy). Ainsi, les prodiges se distinguent de la magie et du charlatanisme. A l’exemple de ce qui est arrivé à notre dame Maryam, la mère de notre maItre 3IçA, que AllAh les honore tous deux, chaque fois que le Prophète de AllAh, ZakariyyA – l’époux de la sœur de Maryam – entrait chez elle, il trouvait les fruits de l’été en hiver et les fruits de l’hiver en été. AllAh tabAraka wa ta3AlA dit :
{ كُلَّمَا دَخَلَ عَلَيْهَا زَكَرِيَّا الْمِحْرَابَ وَجَدَ عِندَهَا رِزْقاً قَالَ يَا مَرْيَمُ أَنَّى لَكِ هَـذَا قَالَتْ هُوَ مِنْ عِندِ اللّهِ إنَّ اللّهَ يَرْزُقُ مَن يَشَاء بِغَيْرِ حِسَابٍ }
Ce qui signifie : « Chaque fois que ZakariyyA entrait dans son alcôve (miHrAb), il trouvait auprès d’elle une subsistance. Il disait : Ô Maryam, d’où tiens-tu cela ? Elle disait : Ceci vient de AllAh », [sOUrat Ali 3ImrAn / 37].