jeudi octobre 3, 2024

Le Repentir en Islam Tawbah

بِسْمِ اللهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيم

La louange est à Dieu le Créateur du monde Celui Qui existe sans début, sans fin, sans endroit, sans comment et ne dépend pas du temps, absolument rien ne ressemble à Allāh et Il est Celui Qui entend et Qui voit, quoi que tu puisses imaginer Dieu en est différent, et que l’élévation en degré et la préservation de sa communauté de ce qu’il craint pour elle soient accordées à notre Maître Mouḥammad Al-‘Amîn, l’Honnête, celui qui a appelé à la religion de vérité, l’Islam la religion de tous les Prophètes du premier ‘Adam au dernier Mouḥammad.

Allāh Ta`âlâ dit dans le Qour’ân honoré :

﴿ إِنَّمَا التَّوْبَةُ عَلَى اللَّـهِ لِلَّذِينَ يَعْمَلُونَ السُّوءَ بِجَهَالَةٍ ثُمَّ يَتُوبُونَ مِن قَرِيبٍ فَأُولَـٰئِكَ يَتُوبُ اللَّـهُ عَلَيْهِمْ ۗ وَكَانَ اللَّـهُ عَلِيمًا حَكِيمًا ﴾

ce qui signifie : « Allāh accepte le repentir de ceux qui font le mal par ignorance ; et qui se repentent assez tôt [tant que le repentir est accepté] » [sourat An-Niça’ / 17].

Allāh tabâraka wa Ta`âlâ a fait que le repentir (at-tawbah) soit une purification des péchés. Et une condition pour le repentir, c’est qu’il ait lieu dans le temps où il est accepté. En effet, il y a des temps où le repentir n’est pas accepté comme après le lever du soleil à l’Ouest et la sortie de la bête qui parcourra la terre, qui sont deux des grands signes annonciateurs de la fin du monde. Ainsi, celui qui veut se repentir en ce temps-là, son repentir ne sera plus accepté. Il en est de même pour celui qui est arrivé à un état où il a perdu tout espoir de vie, comme s’il se noyait par exemple. C’est ce qui est arrivé à Pharaon lorsqu’il avait essayé de rattraper notre maître Môuçâ `alayhi s-salâm en le suivant dans la mer. Lorsqu’il avait eu la certitude qu’il allait mourir après avoir vu la mer se refermer sur lui, il a dit ce qui est rapporté dans le Qour’ân :

﴿ وَجَاوَزْنَا بِبَنِي إِسْرَائِيلَ الْبَحْرَ فَأَتْبَعَهُمْ فِرْعَوْنُ وَجُنُودُهُ بَغْيًا وَعَدْوًا ۖ حَتَّىٰ إِذَا أَدْرَكَهُ الْغَرَقُ قَالَ آمَنتُ أَنَّهُ لَا إِلَـٰهَ إِلَّا الَّذِي آمَنَتْ بِهِ بَنُو إِسْرَائِيلَ وَأَنَا مِنَ الْمُسْلِمِينَ ﴾

ce qui signifie : « Il dit : Je crois qu’il n’est de dieu que Celui en Qui ont cru les fils de ‘Isrâ’îl. Et, je suis du nombre des musulmans » [sourat Yôunous / 90].

Mais, Allāh n’a pas accepté son repentir. Allāh nous l’apprend dans le Qour’ân :

﴿ آلْآنَ وَقَدْ عَصَيْتَ قَبْلُ وَكُنتَ مِنَ الْمُفْسِدِينَ ﴾

ce qui signifie : « Maintenant ? Alors qu’auparavant tu as désobéi et que tu étais parmi ceux qui semaient le mal sur terre » [sourat Yôunous / 91]. Il en est de même pour celui qui a vu l’ange de la mort `Azrâ’îl `alayhi s-Salâm lui annoncer la mauvaise nouvelle du châtiment, le repentir de celui-là ne sera pas accepté non plus.

Allāh Ta`âlâ dit dans le Qour’ân honoré :

﴿ وَلَيْسَتِ التَّوْبَةُ لِلَّذِينَ يَعْمَلُونَ السَّيِّئَاتِ حَتَّىٰ إِذَا حَضَرَ أَحَدَهُمُ الْمَوْتُ قَالَ إِنِّي تُبْتُ الْآنَ وَلَا الَّذِينَ يَمُوتُونَ وَهُمْ كُفَّارٌ ۚ أُولَـٰئِكَ أَعْتَدْنَا لَهُمْ عَذَابًا أَلِيمًا ﴾

ce qui signifie : « Mais le repentir n’est point accordé à ceux qui font de mauvaises actions, et lorsque la mort se présente à l’un d’eux ; il s’écrie : certes, maintenant je me repens » [sourat An-Niçâ’ / 18].

Mais celui qui fait un repentir, dans le temps où il est encore accepté, Allāh ta`ālā accepte son repentir.

Le Messager de Allāh ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam a dit :

« التائبُ من الذنب كمن لا ذنب له »

ce qui signifie : « Celui qui se repent d’un péché est comme celui qui ne l’a pas commis ».

Il a été rapporté que le grand saint Mâlik Ibnou Dînâr, que Allāh l’agrée, lorsqu’il a été interrogé sur l’origine de son repentir a fait le récit suivant :

« J’ai eu une fille à laquelle je m’était fortement attaché. Lorsqu’elle s’est mise à marcher, mon cœur s’est attaché à elle et mon amour pour elle a grandi davantage.

Quand je me servais de l’alcool, elle venait à moi et m’enlevait la bouteille des mains, et la renversait sur mes vêtements.

Lorsqu’elle eut atteint l’âge de deux ans, ma fille est morte, et mon chagrin était alors devenu grand. Lorsque vint la nuit de mi-Cha`bân, c’était d’ailleurs une nuit de vendredi, je me suis endormi ivre d’alcool. Je n’avais même pas fait la prière de al-`ichâ’. J’ai vu alors dans mon sommeil comme si les gens des tombes étaient ressuscités et comme si les créatures étaient rassemblées ; et j’étais présent avec elles. Alors que j’étais ainsi, j’ai entendu un bruit inquiétant derrière moi. Je me suis retourné et j’ai vu un serpent gigantesque, d’une taille et d’un aspect que je n’avais jamais vu. Ce serpent était noir-bleu, il avait ouvert sa gueule en se dirigeant vers moi rapidement. Je me suis alors échappé en m’enfuyant terrorisé, remplis de peur. Sur mon chemin, j’ai rencontré un homme âgé. Ses habits étaient propres, il était beau et dégageait une belle odeur. Je lui ai passé le salâm et il m’a rendu le salâm. Et je lui ai dit : « Venez m’aider, secourez-moi ». Il m’a répondu : « Je suis faible et ce serpent est plus fort que moi, je ne peux rien contre lui. Mais traverse plus vite, que Allāh ta`ālā te donne une cause pour te sauver ». Je suis alors parti en m’enfuyant et j’ai escaladé un endroit sur une des stations du jour du jugement. Là, j’ai vu l’intensité et le danger du feu et j’ai failli tomber dedans. J’avais peur de ce grand serpent qui était toujours derrière moi.

C’est alors que j’ai entendu une voix qui me dit : « Reviens, tu ne fais pas partie des gens de l’enfer ». J’ai été apaisé par cette voix et je suis revenu. Quant au serpent, il était toujours derrière moi et me suivait. Je suis reparti auprès du vieil homme et je lui ai dit : « Je vous ai demandé de venir à mon secours pour me sauver de ce grand serpent, mais vous n’avez rien fait ». C’est alors que le vieillard a pleuré et a dit : « Je suis faible, mais va vers cette montagne, car il y a les enfants des musulmans qui sont morts dans l’enfance. Si tu en as un parmi eux là-bas, il t’aidera ».

J’ai regardé en direction de la montagne qui était d’une forme arrondie. Elle comportait des lucarnes fermées avec des rideaux. Chaque lucarne avait deux tringles d’or rouge ornées de perles et d’autres pierres précieuses et sur chaque tringle, il y avait un rideau de soie. Lorsque j’ai regardé en direction de la montagne, je me suis enfui dans cette direction et le serpent était toujours derrière moi, il continuait de me suivre. En me rapprochant de cette montagne, j’entendis un ange dire : « Levez les rideaux et ouvrez les portes, puisse cet homme apeuré avoir chez vous un de ses enfants qui sera un secours pour lui contre son ennemi ». C’est alors que les rideaux furent élevés, les portes se sont ouvertes et des enfants apparurent avec des visages tels des lunes. Le serpent se rapprochait et j’étais inquiet. Alors, un enfant s’est mis à dire à haute voix : « Venez tous, car il s’est trop rapproché de lui ». Ils sont tous venus, groupes après groupes. C’est alors que j’ai aperçu ma fille, elle est apparue avec eux en se dirigeant vers moi. Lorsqu’elle m’a vu, elle s’est mise à pleurer en disant : « C’est mon père, je jure par Allāh ». Puis, elle a sauté dans un nuage de lumière comme une flèche jusqu’à arriver auprès de moi. Elle m’a saisi par la main et elle a tendu son autre main vers le serpent qui est parti en fuyant.

Ensuite, elle m’a fait asseoir et s’est assise sur mes genoux, elle a saisi ma barbe et m’a dit :« Ô ! mon père » :

﴿ أَلَمْ يَأْنِ لِلَّذِينَ آمَنُوا أَن تَخْشَعَ قُلُوبُهُمْ لِذِكْرِ اللَّـهِ وَمَا نَزَلَ مِنَ الْحَقِّ ﴾

ce qui signifie : « Le moment n’est-il pas venu pour ceux qui ont cru que leur cœur fasse preuve de crainte et de piété pour l’invocation de Allāh ? » [sourat Al-Hadîd / 16].

Je me suis mis alors à pleurer et je lui ai dit : « Ô ma fille, vous connaissez donc le Qour’ân ? ». Elle m’a dit : « Mon père, nous le connaissons mieux que vous autres ». Je lui ai dit : « Parle-moi de ce serpent qui voulait ma perte ». Elle m’a répondu : « Ce serpent représente tes mauvais actes, tu l’as renforcé jusqu’à ce qu’il devienne plus fort que toi ; et il a voulu te noyer dans le feu de l’enfer ». Je lui ai dit : « Parle-moi de ce vieil homme que j’ai rencontré sur mon chemin ». Elle m’a dit : « Ce sont tes bons actes, tu les as affaiblis au point qu’il n’a plus eu aucune puissance contre tes mauvaises actions ». Je lui ai dit : « Ô ma fille, et que faites-vous donc dans cette montagne ? ». Elle m’a répondu : « Nous sommes des enfants des musulmans, nous y habitons jusqu’au jour du Jugement, nous vous attendons ; lorsque vous viendrez à nous, nous intercéderons en votre faveur ».

Mâlik Ibnou Dînâr a dit : « Je me suis alors réveillé de mon sommeil terrorisé, apeuré et au matin j’ai abandonné tout ce que je faisais auparavant, j’ai fait le repentir à Allāh `azza wa jall, et c’est cela la raison de mon repentir ».

Mes frères de foi, il se peut que Allāh ta`ālā manifeste à l’homme des leçons de morale, des annonces de bonne nouvelle, des avertissements qui soient une cause pour son repentir. Les moralités sont nombreuses mais les gens qui en tirent des leçons le sont moins. Alors, à nous de nous repentir avant que ne vienne un Jour où le regret ne sera plus utile. Faisons en sorte d’apprendre ce que Allāh ta`ālā nous a ordonné d’apprendre, car l’apprentissage de la science de la religion fait partie des meilleures choses auxquelles nous puissions consacrer le plus précieux de notre temps.

Allāh Ta`âlâ n’a pas ordonné à Son prophète dans le Qour’ân honoré de demander à augmenter en quoi que ce soit, si ce n’est en science. Allāh Ta`âlâ dit :

﴿ وَقُل رَّبِّ زِدْنِي عِلْمًا ﴾

ce qui signifie : « Et dis : Ô Seigneur augmente mon savoir » [sôurat Tâhâ /114].

Le Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam a dit :

« لا يشبع مؤمنٌ من خيرٍ يسمعه حتى يكون منتهاه الجنة »

ce qui signifie : « Le croyant ne se lasse pas d’un bien qu’il entend jusqu’à ce qu’il arrive au Paradis ».

Alors mes bien-aimés, assistez aux assemblées de la science de la religion où l’on apprend ce qui est licite, et où l’on met en garde contre ce qui est illicite. Persévérez dans ces assemblées de science dans lesquelles les gens occupent leur temps à l’une des plus honorées des obéissances, à l’acte qui est parmi les plus précieux des actes.

Rappelez-vous que le Prophète ṣalla l-Lâhou `alayhi wa sallam a dit :

« ما من مسلم يأتي المسجد ليس له همةٌ إلاَّ أن يتعلم أو يعلم إلا كان له أجرُ حجة وعمرة تامتين »

ce qui signifie : « Il n’y a pas un musulman qui se rende dans une mosquée en ayant comme unique intention d’apprendre ou d’enseigner sans qu’il n’ait la récompense d’un Pèlerinage et d’une `Oumrah surérogatoire ».

Ô Allāh, fais que nous persévérions sur la religion éminente de l’Islam. Fais que nous entrions au paradis avec les premiers à y entrer, avec les pieux, ô Toi le Seigneur des mondes.

الحمد لله رب العالمين

La louange est à Allāh, le Créateur du monde.