vendredi juillet 26, 2024
  1. Les ayah explicites et les ayah non explicites

    Pour comprendre ce sujet comme il convient, il est un devoir de savoir qu’il y a dans le Qour’an des ayah explicites (mouhkamah) et des ayah non explicites (moutachabihah). Allah ta^ala dit :

    ]هُوَ الَّذِي أَنْزَلَ عَلَيْكَ الْكِتَابَ مِنْهُ آيَاتٌ مُحْكَمَاتٌ هُنَّ أُمُّ الْكِتَابِ وَأُخَرُ مُتَشَابِهَاتٌ فَأَمَّا الَّذِينَ فِي قُلُوبِهِمْ زَيْغٌ فَيَتَّبِعُونَ مَا تَشَابَهَ مِنْهُ ابْتِغَاءَ الْفِتْنَةِ وَابْتِغَاءَ تَأْوِيلِهِ وَمَا يَعْلَمُ تَأْوِيلَهُ إِلَّا اللَّهُ وَالرَّاسِخُونَ فِي الْعِلْمِ يَقُولُونَ آَمَنَّا بِهِ كُلٌّ مِنْ عِنْدِ رَبِّنَا وَمَا يَذَّكَّرُ إِلَّا أُولُو الْأَلْبَابِ[ [1]

    (houwa l-ladhi ‘anzala ^alayka l-kitaba minhou ‘ayatoun mouhkamatoun hounna ‘oummou l-kitabi wa ‘oukharou moutachabihatoun fa’amma l-ladhina fi qouloubihim zayghoun fayattabi^ouna ma tachabaha minhou b-tigha’a l-fitnati wa b-tigha’a ta’wilihi wa ma ya^lamou ta’wilahou ‘il-la l-Lahou wa r-raçikhouna fi l-^ilmi yaqoulouna ‘amanna bihi koulloun min ^indi rabbina wa ma yadh-dhakkarou ‘il-la ‘oulou l-‘albab) [2].

    Lesayah explicites (mouhkamah) : ce sont celles qui n’admettent qu’un seul sens du point de vue de la langue, ou encore celles dont le sens qui est visé est clairement connu. C’est le cas de Sa parole ta^ala :

    [لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَىْء] [3]

    (layça kamithlihi chay’) qui signifie : « Rien n’est tel que Lui », de Sa parole :

    [وَلَمْ يَكُنْ لَهُ كُفُواً أَحَد] [4]

    (wa lam yakoun lahou koufouwan ‘ahad) qui signifie : « Et Il n’a aucun équivalent » et de Sa parole ta^ala :

    [هَلْ تَعْلَمُ لَهُ سَمِيّاً] [5]

    (hal ta^lamou lahou samiyya) qui signifie : « Lui connais-tu un seul semblable », c’est-à-dire qu’Il n’a assurément pas de semblable.

    Lesayah non explicites (moutachabihah) : ce qui n’est pas explicite (al-moutachabih), c’est ce dont le sens n’est pas clairement connu, ou bien ce qui admet selon la langue plusieurs sens et nécessite donc une réflexion pour lui donner le sens qui est en concordance avec les ayah explicites (mouhkamah). C’est le cas de Sa parole ta^ala :

    [الرَّحْمَنُ عَلَى الْعَرْشِ اسْتَوَى] [6]

    (Ar-Rahmanou ^ala l-^archi stawa[7]. Et de Sa parole ta^ala :

    [إِلَيْهِ يَصْعَدُ الْكَلِمُ الطَّيِّبُ وَالْعَمَلُ الصَّالِحُ يَرْفَعُه] [8]

    (‘ilayhi yas^adou l-kalimou ttayyibou wa l-^amalou ssalihou yarfa^ouh) qui signifie que les bonnes paroles telles que « La ‘ilaha ‘il-la l-La» montent jusqu’au lieu honoré par Allah, qui est le ciel, et les bonnes œuvres, elles les élèvent, c’est-à-dire que les bonnes paroles élèvent les bonnes œuvres. Ceci est en accord et en conformité avec la ayah explicite :

    [لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَىْء] [9]

    (layça kamithlihi chay’) ce qui signifie : « Rien n’est tel que Lui ».

    Ainsi, il est un devoir de renvoyer l’exégèse desayah non explicites auxayah explicites. Ceci concerne les choses non explicites qu’il est possible pour les savants de connaître. En revanche, ce qui est non explicite et qui est visé par Sa parole :

    [وَمَا يَعْلَمُ تَأْوِيلَهُ إِلاَّ اللهُ] [10]

    (wa ma ya^lamou ta’wilahou ‘il-la l-Lah) qui signifie : « Et n’en sait le terme fixé que Allah », selon la récitation rapportée du Qour’an s’arrêtant sur le terme الله (Allah), il s’agit de ce qui est de l’ordre de l’avènement du Jour dernier, de l’apparition du faux Messie (ad-dajjal), par conséquent ce n’est pas du même ordre que ce qui est visé par la ayah de l’istiwa.

    Il a été rapporté du Prophète r :

    (( إِعْمَلُوا بمُحْكَمِهِ وَآمِنُوا بِمُتَشَابِهِه ))

    (‘i^malou bimouhkamihi wa ‘aminou bimoutachabihih) ce qui signifie : « Agissez en conformité avec ce qui est explicite de ses [ayah] et croyez en ce qui n’est pas explicite », en sachant que ce hadith est d’une légère faiblesse dans la chaîne de transmission.

    Le Mouhaddith, le Hafidh, le linguiste et spécialiste du fiqh hanafiyy Mourtada AzZabidiyy, a dit dans son commentaire intitulé ‘It-hafou s-Sadati l-Mouttaqin, en rapportant du livre At-Tadhkiratou ch-Charqiyyah de Al-Qouchayriyy, textuellement ce qui signifie :

    « Quant à la parole de Allah ^azza wa jall :

    [وَمَا يَعْلَمُ تَأْوِيلَهُ إِلاَّ اللهُ] [11]

    (wa ma ya^lamou ta’wilahou ‘il-la l-Lah) qui signifie : « Et n’en sait le terme fixé que Allah », ce qui est visé par cela, c’est l’heure de l’avènement du Jour dernier. Les idolâtres avaient en effet interrogé le Prophète r à propos de l’avènement du Jour dernier, dans quelle époque il viendrait et quand il aurait lieu. Cetteayah non explicite fait donc référence à la science de ce qui nous est caché (ghayb). Nul ne sait l’issue des choses sinon Allah ^azza wa jall.

    Pour cela, Il dit :

    [هَلْ يَنْظُرُونَ إِلاَّ تَأْوِيلَهُ يَوْمَ يَأْتِي تَأْوِيلُه] [12]

    (hal yandhourouna ‘il-la ta’wilahou yawma ya’ti ta’wilouh) c’est-à-dire « n’attendent-ils que l’avènement de l’heure du jour dernier ? » De plus, comment serait-il possible à quelqu’un de dire à propos du Livre de Allah ta^ala, qu’il s’y trouve des choses qu’aucune créature n’aurait les moyens d’en connaître la signification et dont nul ne sait l’interprétation sinon Allah ? Ceci n’est-il pas une des façons les plus graves de porter atteinte aux sujets liés aux prophéties ? Et comment serait-il possible de dire que le Prophète r n’a pas connu l’interpré­tation de ce qu’il a transmis au sujet des attributs de Allah ta^ala et qu’il a appelé les créatures à connaître ce qui ne peut être connu ? Allah ne dit-Il pas :

    [بِلِسَانٍ عَرَبِيٍّ مٌبِين]

    (biliçanin ^arabiyyin moubin) ce qui signifie : « Dans une langue arabe claire » ? Ainsi, selon leur prétention, il leur serait obligatoire de dire qu’Il ment lorsqu’Il dit :

    [بِلِسَانٍ عَرَبِيٍّ مٌبِين]

    (biliçanin ^arabiyyin moubin) ce qui signifie : « Dans une langue arabe claire », puisque cela ne peut pas être connu selon eux ! Sinon, où serait donc cette clarté ? Le Qour’an est dans la langue des Arabes, comment prétendre que les Arabes ne le comprennent pas puisqu’il est en arabe ? Que dire donc d’une parole dont la signification revient à attribuer le mensonge au Seigneur, gloire à Lui Qui est exempt de toute imperfection ? De plus, le Prophète r appelait les gens à adorer Allah ta^ala. Si dans ce qu’il transmettait à la communauté, il y avait eu une parole dont Allah seul sait l’interprétation, les gens auraient pu lui dire : « Explique-nous d’abord Qui tu nous appelles à adorer et ce que tu dis », car la croyance en ce dont la base ne peut être connue n’est pas réalisable –c’est-à-dire n’est pas possible–. D’autre part, attribuer au Prophète r qu’il aurait appelé à adorer un Seigneur ayant pour attributs des attributs que l’on ne peut comprendre est une chose grave, qu’aucun musulman ne peut concevoir. En effet, ignorer les attributs entraîne le fait d’ignorer Celui Qui a ces attributs. Le but de ce propos, c’est que celui qui a un peu de raison sache et discerne bien que la parole de celui qui dit : (Son ‘istiwaest un attribut qui Lui est propre et dont on ne peut comprendre le sens, Son yad est un attribut qui Lui est propre et dont on ne peut comprendre le sens et Son qadam est un attribut qui Lui est propre et dont on ne peut comprendre le sens), cette parole est une tromperie, comportant implicitement une qualification par un comment s’agissant de Allah, la considération qu’Il aurait des ressemblants et aussi un appel à l’ignorance. La vérité apparaît ainsi clairement à celui qui est doté de raison. De plus, celui-là même qui nie l’interprétation, est-ce qu’il nie l’interprétation dans tous les cas et à propos de touteayah ou est-ce qu’il se contente de nier l’interprétation seulement à propos des attributs de Allah ta^ala ?

    S’il s’abstient de l’interprétation de façon absolue, il aura aboli la Loi et les sciences de lIslam car il n’y a pas de ayah ni de nouvelle rapportée sans qu’il y ait besoin d’interpréter et de connaître les différents sens des termes et des phrases selon la langue, hormis pour ce qui est explicite, de l’ordre de Sa parole ta^ala :

    [وَهُوَ بِكُلِّ شَىْءٍ عَلِيم] [13]

    (wahouwa bikoulli chay’in ^alim) qui signifie : « Il est Celui Qui sait absolument tout » parmi les textes rapportés ayant trait aux attributs de Allah, et de l’ordre de Sa parole ta^ala :

    [حُرِّمَتْ عليكمُ المَيْتَةُ والدَّمُ ولَحْمُ الخِنْزِيرِ]

    (hourrimat ^alaykoumou l-maytatou wa d-damou wa lahmou l-khinzir) [14] qui signifie : « Il vous a été interdit de consommer la maytah [15], le sang et la chair de porc » parmi les textes rapportés ayant trait aux lois. En effet, il y a des choses qu’il est indispensable d’interpréter, il n’y a pas de divergence à ce sujet chez les gens raisonnables, mis à part chez les irréligieux dont l’objectif est d’abolir les Lois de l’Islam. Sa croyance en cela entraîne l’invalidité de ce qu’il prétend être de la dévotion à la Loi de l’Islam.

    S’il dit qu’il est permis de faire des interprétations d’une façon générale sauf pour ce qui a trait à Allah et à Ses attributs et qu’il n’y a pas d’interprétation possible Le concernant, cela revient donc à dire que ce qui concerne autre chose que Allah ta^ala, il serait un devoir de le connaître et que ce qui concerne le Créateur et Ses attributs, il serait un devoir de s’en éloigner ; et cela aucun musulman ne peut l’admettre. Le fond de la question est que ceux-là mêmes qui s’interdisent l’interprétation (ta’wil), ils croient en la réalité même de l’assimilation (tachbih). Seulement, ils fraudent et disent (qu’Il a un (yad) pas comme les (yad), un (qadam) pas comme les (qadam) et un (istiwa) par Son Être pas comme nous percevons les choses avec nos raisons). Alors, que celui qui fait partie des gens véridiques et dotés de compréhension dise : ce sont là des paroles qu’il est indispensable de tirer au clair. Votre parole : (Nous considérons le sujet selon le sens qui vient communément à l’esprit et nos raisons ne peuvent en saisir la signification), cette parole se contredit elle-même. Effectivement, si tu interprètes selon le sens qui vient communément à l’esprit, à ce moment-là le sens qui vient communément à l’esprit de (saq) dans Sa parole ta^ala :

    [يَوْمَ يُكْشَفُ عَنْ سَاقٍ[16]

    (yawma youkchafou ^an saq) [17], c’est le sens du membre inférieur qui est constitué de la peau, de la chair, des os, des ligaments et de la moelle. Si tu retiens ce sens qui vient communément à l’esprit et que tu t’attaches à admettre ces organes, c’est donc de la mécréance. En revanche, s’il ne t’est pas possible de retenir ce sens –c’est-à-dire si tu n’as pas cela pour croyance– alors où est ton principe de retenir le sens qui vient communément à l’esprit ? N’auras-tu pas abandonné le sens apparent et n’auras-tu pas reconnu que le Seigneur est exempt de ce que laisse penser le sens apparent ? Alors comment t’en tiendras-tu à retenir le sens apparent ? Si maintenant notre adversaire dit (ce sont des sens qui viennent communément à l’esprit qui n’ont pas de signification au fond), alors ça serait juger que ces ayah sont caduques, qu’il n’y avait pas d’utilité à nous les transmettre et qu’elles sont en pure perte ; et cela c’est quelque chose d’impossible. Dans la langue des Arabes, il y a de larges possibilités d’utilisation des sens figurés et beaucoup de richesse dans le langage. De plus, les arabes connaissaient les racines des mots et comprenaient les diverses significations. En définitive, celui qui s’écarte avec aversion du (ta’wil) en s’attachant au sens apparent, c’est en raison de son peu de compréhension de la langue. Quant à celui qui a de vastes connaissances dans la langue arabe d’origine [18], il lui est facile de saisir la réalité des choses.

    Il a été dit :

    [وَمَا يَعْلَمُ تَأْوِيلَهُ إِلاَّ اللهُ وَالرَّاسِخُونَ فِي الْعِلْم]

    (wa ma ya^lamou ta’wilahou ‘il-la l-Lahou wa r-raçikhouna fi l-^ilm) ce qui signifie : « Et ne sait son interprétation que Allah et ceux qui sont versés dans la science », c’est comme s’Il avait dit : « et ceux qui sont versés dans la science aussi le connaissent et disent nous avons cru en cela ». En effet, la croyance en quelque chose n’est concevable qu’après avoir en avoir eu connaissance. Quant à la chose qu’on ne peut pas connaître –ne serait-ce que d’un point de vue–, la croyance en elle ne peut pas en résulter. Pour cette raison, Ibnou ^Abbas a dit : « Je fais partie de ceux qui sont versés dans la science ». Fin de citation de la parole du Hafidh AzZabidiyy de ce qu’il a rapporté de Abou n-Nasri l-Qouchayriyy, que Allah lui fasse miséricorde.

     

    Il y a ici deux voies qui toutes deux sont correctes :

    La première : la voie des gens du Salaf : –ce sont les gens des trois premiers siècles de l’Hégire–, c’est-à-dire la voie de la plupart d’entre eux. Ils faisaient une interprétation dite globale de ces ayah non-explicites en ayant foi en ces ayah et en croyant qu’elles n’ont pas le sens des attributs des corps concernant Allah mais qu’elles ont au contraire un sens digne de la glorification due à Allah, sans toutefois préciser d’interprétation. Ils ont renvoyé ces ayah aux ayah explicites telles que Sa parole ta^ala :

    [لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَيْء] [19]

    (layça kamithlihi chay’) qui signifie : « Rien n’est tel que Lui ».

    Cette voie est conforme à ce qu’a dit l’Imam Ach-Chafi^iyy, que Allah l’agrée : « Je crois fermement en ce qui nous a été rapporté de Allah conformément au sens que Allah a visé et en ce qui nous a été rapporté du Messager de Allah r conformément à ce que le Messager de Allah a visé ». Il voulait dire, que Allah l’agrée, non pas selon les significations sensitives et physiques auxquels mènent les illusions et les suppositions, et qui ne sont pas possibles au sujet de Allah ta^ala.

    De plus, déclarer que les gens du Salaf n’ont jamais fait d’interprétation détaillée, comme d’aucuns le prétendent, est réfuté par ce qui figure dans le Sahih de Al-Boukhariyy, au chapitre Exégèse du Qour’an ; son expression telle qu’elle s’y trouve est la suivante :

    ) [20]سُورَةُ الْقَصَص( ]كُلُّ شَىْءٍ هَالِكٌ إِلاَّ وَجْهَهُ[ إِلاَّ مُلْكَهُ ويُقالُ ما يُتَقَرَّبُ بِهِ إِلَيهِ ا.ه.

    (souratou l-Qasas : koullou chay’in halikoun ‘il-la wajhah : ‘il-la moulkah wa youqalou ma youtaqarrabou bihi ‘ilayh. ‘intaha) ce qui signifie : « souratou l-Qasas : Toute chose sera anéantie sauf Son wajh : Sauf Sa souveraineté, et on peut dire : sauf les actes par lesquels on a recherché Son agrément » Fin de citation. En effet, la souveraineté de Allah est un de Ses attributs éternels exempts de début, elle n’est pas telle que la souveraineté qu’Il accorde aux créatures.

    On trouve aussi dans ce chapitre d’autres passages, par exemple l’interprétation du terme (addahik) [21] qui est rapporté dans le hadith au sujet de Allah, il y est interprété par (ar-rahmah) –la volonté de faire miséricorde–.

    De même, il a été confirmé que l’Imam ‘Ahmad, qui fait partie des gens du Salaf, a lui aussi fait des interprétations détaillées. Il a été confirmé qu’il a dit : « Sa toute-puissance » à propos de Sa parole ta^ala :

    [وَجَاءَ رَبُّكَ] [22]

    (wa ja’a rabbouk) qui signifie : « Et viendront [des manifestations de la toute-puissance de] ton Seigneur ». Le Hafidh Al-Bayhaqiyy a confirmé la chaîne de transmission de cette parole. Le Hafidh Salahou d-Din Al-^Ala‘iyy a dit à propos de Al-Bayhaqiyy : « Personne n’est venu après Al-Bayhaqiyy et Ad-Daraqoutniyy qui les égale ou qui se rapproche de leur niveau ». La parole de Al-Bayhaqiyy citée ci-dessus figure dans le livre Manaqibou l-‘Imami ‘Ahmad ; et la parole du Hafidh Salahou d-Din Al-^Ala‘iyy à propos de Al-Bayhaqiyy et de Ad-Daraqoutniyy, elle, figure dans le livre Al-Wachyou l-Mou^lam. Quant au Hafidh Salahou d-Din Al-^Ala‘iyy, c’est celui à propos duquel le Hafidh Ibnou Hajar a dit : « C’est le Chaykh de nos Chaykh » –et il vivait au septième siècle de l’Hégire–.

     Il y a aussi un grand nombre de savants qui ont cité dans leurs livres que ‘Ahmad a pratiqué l’interprétation détaillée, comme le Hafidh ^Abdou r-Rahman Ibnou l-Jawziyy [23] le hanbaliyy qui est un des piliers de l’école hanbalite grâce à sa connaissance approfondie des textes de l’école ainsi que de la biographie de l’Imam ‘Ahmad.

    Ainsi, Abou Nasr Al-Qouchayriyy, que Allah lui fasse miséricorde, a bien démontré la situation ignominieuse dans laquelle se retrouvent ceux qui renient l’interprétation. Abou Nasr Al-Qouchayriyy est celui que le Hafidh ^Abdou r-Razzaq AtTabsiyy a décrit comme étant l’Imam des Imams, comme l’a rapporté le Hafidh Ibnou ^Açakir dans son livre Tabyinou Kadhibi l-Mouftari.

    La seconde : la voie des gens du Khalaf : Ils font leurs interprétations détaillées en précisant des significations pour ces ayah conformé­ment à ce que requiert la langue arabe. Ils ne leur ont pas donné le sens qui vient communément à l’esprit, eux non plus, tout comme les gens du Salaf. Il n’y a pas de mal à suivre leur voie et notamment lorsque l’on craint que la croyance des gens soit ébranlée, et pour les protéger de l’assimilation (tachbih). C’est le cas de Sa parole ta^ala pour le blâme de ‘Iblis :

    [مَا مَنَعَكَ أَنْ تَسْجُدَ لِمَا خَلَقْتُ بِيَدَيَّ] [24]

    (ma mana^aka ‘an tasjouda lima khalaqtou biyadayy) ce qui signifie : « Qu’est-ce qui t’a empêché de te prosterner pour ce que J’ai créé biyadayy » [25].

    Il est permis de dire que ce qui est visé par le terme (biyadayy) c’est (al-^inayah) –le fait de créer en accordant un honneur– ou bien (al-hifdh) –la protection– [26].

    [1] [souratou Ali ^Imran / 7]

    [2] cette ‘ayah signifie, selon la récitation sans pause après le terme إِلَّا اللَّهُ (‘il-la l-Lahou) : « C’est Lui Qui a fait descendre sur toi le Livre au sein duquel il y a des ayah explicites qui sont la base de l’interprétation du Livre et d’autres [ayah] non explicites. Quant à ceux dont les cœurs recèlent une déviance, ils se basent sur les ayah qui ne sont pas explicites à cause de leur passion à faire tomber les gens dans l’égarement et pour interpréter le Qour’an conformément à leur déviance, mais seul Allah et ceux qui sont versés dans la science en savent l’interprétation, ces derniers disent : nous avons foi en ce qui figure dans le Qour’an, tout le Qour’an est de la part de notre Seigneur, mais ne s’en rappelle que ceux qui utilisent correctement leur raison »

    [3] [souratou ch-Choura / 11]

    [4] [souratou l-‘Ikhlas / 4]

    [5] [souratou Maryam / 65]

    [6] [souratou Taha / 5]

    [7] L’exégèse sera donnée plus loin

    [8] [souratou Fatir / 10] Le sens qui vient communément à l’esprit de cette ‘ayah et qu’il ne faut pas retenir, c’est (que les bonnes paroles monteraient jusqu’à un endroit où se trouverait Allah) ; ceci n’est pas valable car Allah existe sans endroit.

    [9] [souratou ch-Choura / 11]

    [10] [souratouAli ^Imran / 7]

    [11] [Souratou Ali ^Imran / 7]

    [12] [souratou l-‘A^raf / 53]

    [13] [souratou l-‘An^am / 101]

    [14] [souratou l-Ma’idah / 3]

    [15] C’est le cadavre de l’animal licite à la consommation qui est mort sans avoir été égorgé de la manière légale conforme à la Loi de l’Islam.

    [16] [souratou l-Qalam / 42]

    [17] Elle signifie qu’au Jour du Jugement d’extrêmes difficultés y seront dévoilées.

    [18] l a langue arabe dans laquelle est descendue le Qour’an

    [19] [souratou ch-Choura / 11]

    [20] [souratou l-Qasas / 88] Le sens qui vient communément à l’esprit de cette ‘ayah et qui n’est pas à retenir est (que Allah aurait un visage et que tout aurait une fin sauf Son visage). Ceci est impossible car Allah est exempt des organes. Le véritable sens est tel que l’a dit Al-Boukhariyy dans son Sahih.

    [21] Selon le sens qui vient communément à l’esprit et qui n’est pas à retenir concernant Allah, (addahik) signifie : le rire ou le sourire. Ceci est impossible concernant Allah car Il est exempt de l’humeur et du changement.

    [22] [souratou l-Fajr / 22]

    [23] Le Hafidh Ibnou l-Jawziyy est décédé à la fin du sixième siècle de l’Hégire, il suivait l’école de l’Imam ‘Ahmad. Il était, parmi tous les savants de l’école hanbalite, réputé, de haut degré selon eux.

    [24] [souratou Sad / 75]

    [25] Selon le sens qui vient communément à l’esprit et qui n’est pas à retenir concernant Allah, (biyadayy) signifie : (avec mes deux mains) et ceci est impossible car Allah ne se divise pas en parties.

    [26] C’est à dire qu’Il a créé ‘Adam en lui accordant un haut degré, un bien éminent et en le protégeant.