LES PÉCHÉS DE L’ŒIL

La louange est à Dieu le Créateur du monde Celui Qui existe sans début, sans fin, sans endroit, sans comment et ne dépend pas du temps, rien n’est tel que Lui et Il est Celui Qui entend et Qui voit, quoi que tu puisses imaginer Dieu en est différent, et que l’élévation en degré et la préservation de sa communauté de ce qu’il craint pour elle soient accordées à notre maitre MouHammad Al-‘AmIn, l’Honnête, celui qui a appelé à la religion de vérité, l’Islam la religion de tous les Prophètes du premier ‘Adam au dernier MouHammad.

– Parmi les péchés de l’œil, il y a regarder le visage ou les mains des femmes ‘ajnabiyyah avec désir et le reste de leurs corps même sans désir. De même le regard des femmes sur les hommes ‘ajnabiyy – une personne de sexe masculin qui n’est pas inépousable à jamais à cause des liens de sang, d’allaitement ou de mariage – s’il s’agit de la zone comprise entre le nombril et les genoux, le regard sur le reste du corps n’étant pas illicite s’il n’est pas avec désir.

La ‘ajnabiyyah est celle qui n’est pas maHram

La personne maHram est celle qui est inépousable à jamais à cause des liens de sang [telle que la mère, la fille ou la sœur], d’allaitement [comme la mère de lait] ou de mariage [comme la  mère de l’épouse].

AllAh ta3AlA dit :

﴿حُرِّمَتْ عَلَيْكُمْ أُمَّهَاتُكُمْ وَبَنَاتُكُمْ وَأَخَوَاتُكُمْ وَعَمَّاتُكُمْ وَخَالاَتُكُمْ وَبَنَاتُ الأَخِ وَبَنَاتُ الأُخْتِ وَأُمَّهَاتُكُمُ اللاَّتِي أَرْضَعْنَكُمْ وَأَخَوَاتُكُم مِّنَ الرَّضَاعَةِ وَأُمَّهَاتُ نِسَآئِكُمْ وَرَبَائِبُكُمُ اللاَّتِي فِي حُجُورِكُم مِّن نِّسَآئِكُمُ اللاَّتِي دَخَلْتُم بِهِنَّ فَإِن لَّمْ تَكُونُواْ دَخَلْتُم بِهِنَّ فَلاَ جُنَاحَ عَلَيْكُمْ وَحَلاَئِلُ أَبْنَائِكُمُ الَّذِينَ مِنْ أَصْلاَبِكُمْ وَأَن تَجْمَعُواْ بَيْنَ الأُخْتَيْنِ﴾

Ce qui signifie : « Vous sont interdites en mariage vos mères, vos filles, vos sœurs, vos tantes, vos nièces, vos mères de lait, vos sœurs de lait, les mères de vos épouses, les filles de vos épouses avec lesquelles vous avez consommé le mariage et si vous n’avez pas consommé elles ne sont pas interdite, les épouses de vos enfants. Et il vous est interdit de vous marier avec deux sœurs [de sang] en même temps », [sOurat an-NiçA’ ‘Ayah 23]. [Remarque : ne sont pas des maHram la sœur de l’épouse, la cousine, l’épouse de l’oncle].

Ainsi, regarder le visage de la femme ‘ajnabiyyah ou ses mains avec désir est interdit. Quant au fait de regarder autre chose que son visage et ses mains (c’est-à-dire une partie dévoilée et non pas les vêtements), c’est interdit même s’il n’y a pas de désir ni de crainte de tentation.

Par conséquent, si quelqu’un a regardé délibérément son visage ou ses mains sans désir et qu’ensuite il a senti en lui-même un désir, il lui devient obligatoire de détourner son regard. Concernant le regard initial vers les mains ou le visage, avant que ne vienne le désir, c’est ce que l’on appelle le premier regard ; il n’y a pas de péché par ce regard-là ; At-Tirmidhiyy a rapporté ainsi que AbOu DAwOud d’après Bouraydah que le Messager de AllAh, Salla l-LAhou 3alayhi wa sallam a dit :

« يا علي لا تتبع النضرة النضرة فإن لك الأولى و ليست لك الثانية »

Ce qui signifie : « Ô 3Aliyy ne fait pas suivre le regard sans désir par un regard avec désir car certes tu as droit au premier [regard sans désir vers le visage et les mains] et tu n’as pas le droit au deuxième [regard avec désir vers le visage et les mains] ».

S’il regarde le visage et les mains pendant un certains temps sans désir ceci est appelé le premier regard, s’il ressent le désir il doit détourner son regard, ceci est la signification du HadIth du Messager de AllAh.

Si son regard tombe sans le vouloir sur autre que le visage et les mains de la femme ‘ajnabiyyah (c’est-à-dire une partie dévoilée et non pas les vêtements), il doit détourner son regard immédiatement.

AllAh a ordonné aux hommes de ne pas regarder avec désir à autre que la femme qui leurs est licite. AllAh ta3AlA dit :

﴿قُل لِّلْمُؤْمِنِينَ يَغُضُّوا مِنْ أَبْصَارِهِمْ﴾

Ce qui signifie : « Dis aux croyants de ne pas utiliser leurs regards dans le péché ».

Ainsi le regard du visage ou des mains sans désir, plusieurs spécialistes de la loi (fouqahA’) ont rapporté qu’il est permis selon l’Unanimité des savants.

Al-QADI 3iyAD a rapporté qu’il est permis selon l’Unanimité que la femme sorte le visage découvert et il a dit : « et il incombe aux hommes de détourner le regard s’ils ressentent le désir ».

De même il est interdit à la femme de regarder la zone de pudeur de l’homme même sans désir (c’est-à-dire une partie dévoilée et non pas les vêtements), à savoir ce qui est compris entre le nombril et les genoux (le nombril et les genoux ne font pas partie de la zone de pudeur) ; il lui est permis de regarder autre que cela sans désir ; ainsi elle peut regarder les cheveux de l’homme, ses épaules, sa poitrine, ses pieds sans désir.

– Parmi les péchés de l’œil, il y a regarder les zones de pudeur des autres même s’ils sont du même sexe, c’est-à-dire le fait que les hommes regardent la zone comprise entre le nombril et les genoux des hommes et que les femmes regardent la zone comprise entre le nombril et les genoux des femmes.

Il est interdit à l’homme ainsi qu’à la femme de dévoiler leurs parties intimes lorsque la personne est seule et n’en a pas besoin.

Ainsi il est permis de dévoiler ses parties intimes lorsque la personne est seule quand il y a un besoin à cela comme pour se rafraichir ou se laver ou mettre un médicament.

Selon l’ImAm MAlik il est déconseillé à la personne de dévoiler ses parties intimes lorsqu’elle est seule même sans besoin.

Il est permis avec une maHram – personne inépousable à jamais à cause des liens de sang, d’allaitement ou de mariage – et avec une personne du même sexe de regarder ce qui n’est pas compris entre le nombril et les genoux si cela est sans désir.

La zone de pudeur de la femme devant ses maHram, c’est la partie de son corps comprise entre le nombril et les genoux. Ceci constitue également la zone de pudeur lorsque les deux personnes sont du même sexe, ce qui veut dire que cette partie-là de son corps constitue la zone de pudeur d’une femme devant une autre femme musulmane. Il en est de même pour la zone de pudeur d’un homme devant un autre homme.

La zone de pudeur de la femme musulmane devant une femme musulmane est différente de sa zone de pudeur devant une mécréante ; ainsi devant une mécréante elle ne dévoile que ce qu’elle dévoile quand elle travaille à la maison, comme ses cheveux, son cou, ses avants bras et les pieds jusqu’à mi-mollet.

Certains savants ont dit qu’il ne lui est permis de dévoiler devant elle que ce qu’elle peut dévoiler devant les hommes ‘ajnabiyy car ils ont dit que la mécréante n’a pas la crainte de AllAh et elle peut décrire la femme musulmane aux hommes.

Il est permis de regarder la fille et le garçon qui sont en deçà de l’âge de distinction sans désir (ainsi l’enfant de un, deux ou trois ans n’a pas de zone de pudeur)

Il est permis aux parents de dévoiler leurs parties intimes devants leurs enfants qui sont en deçà de l’âge de distinction [c’est l’âge à partir duquel l’enfant comprend la parole et sait y répondre] mais après l’âge de distinction c’est interdit.

– Parmi les interdictions de l’œil, il y a regarder le musulman avec mépris et dédain ou à cause de sa pauvreté ou parce qu’il a un corps faible ou ce qui est de même genre et cela a été précédemment cité dans l’explication de l’orgueil mais il a été répété ici pour montrer qu’il rentre dans les péchés de l’œil aussi, ainsi le sujet à deux aspects, un aspect qui se rattache au cœur et qui a été déjà cité et un aspect qui se rattache à l’œil.

Il est interdit de regarder dans la maison d’autrui sans sa permission, c’est-à-dire regarder ce que la personne n’aime pas que l’on regarde d’habitude et qui fait du tort à ceux qui sont dans la maison.

Il est de même interdit de regarder quelque chose qu’il a cachée de sorte que cela lui causerait un préjudice. C’est comme regarder par les fentes d’une porte ou par le trou de la serrure pour voir qui est dans la maison ou pour voir ce que contient la maison de sorte que le propriétaire en subisse un tort, et cela comme s’il avait sa zone de pudeur découverte ou s’il y avait à l’intérieur l’une de ses maHram telle que sa fille ou encore son épouse.