Chapitre IV
Apostasie (Riddah, MÉcrÉance)
La Croyance doit être considérée comme un crédo auquel le Musulman doit tenir fermement en évitant l’apostasie, qui est une grande catastrophe. L’apostasie se présente sous trois formes, avec de nombreuses ramifications :
C’est, par exemple, douter de l’existence de Dieu ou nier l’un de Ses attributs ; croire que Dieu a un ou plusieurs attributs des créatures, comme le corps ; douter de la prophétie d’un des Prophètes unanimement reconnus comme tels ; douter du Paradis ; de l’Enfer, etc.
À cette liste, qui est loin d’être exhaustive, s’ajoutent d’autres exemples :
Remarque
Il y a deux niveaux de connaissance par rapport à la croyance :
1) Un niveau qui est connu unanimement des Musulmans, Savants ou non. Celui qui doute d’une telle connaissance ou la nie sort de l’Islam.
2) Un autre niveau qui n’est connu que des Savants, comme l’existence du « Hawd » bassin duquel les Croyants boiront avant d’entrer au Paradis. Dans ce cas-ci, seul le doute ou la négation par entêtement fait sortir de l’islâm.
C’est, par exemple, le fait de se prosterner pour une idole (en bois, en pierre de tout genre, etc.), le soleil ou un être humain dans le but de l’adorer ; jeter sciemment le Qour’ân ou tout autre document sacré dans les endroits répugnants ; piétiner sciemment de tels documents, comme ce qui se passe dans certaines imprimeries où l’on utilise les livres contenant les Noms de Dieu comme escabeau.
De nos jours, cette forme d’apostasie est de loin la plus répandue à cause d’une trop grande liberté dans la parole. A telle enseigne que certaines personnes profèrent des paroles qui les font sortir de l’Islam, sans même les considérer comme un péché, et à plus forte raison de la mécréance. A preuve la parole prophétique suivante :
إن العبد ليتكلم بالكلمة لا يرى بها بأسا يهوي بها في النار سبعين خريفا
Ce qui signifie :
« Certes, la personne prononce une parole dans laquelle il ne voit aucun mal, qui la fait chuter dans le feu de l’Enfer à une distance de soixante-dix automnes. »
Rapportée par At-Tirmidhiy
Ce qui correspond à la profondeur de l’Enfer, exclusivement réservée aux mécréants.
Cette Tradition est la preuve qu’on peut sortir de l’Islâm, qu’on le veuille ou non, sans même connaître la règle sur l’apostasie, ni croire au sens du mot prononcé.
Les exemples ici sont abondants, c’est comme de dire, entre autre
Règle importante concernant la mécréance
Tout acte, croyance ou parole qui marque du mépris envers Dieu, ses Livres, ses Prophètes, ses Anges, ses Lois, sa Promesse, ses Menaces, les pratiques religieuses les symboles religieux, constitue de la mécréance. En revanche une simple négligence, c’est-à-dire un manque de considération qui ne renferme aucun mépris, est un péché moins que la mécréance.
Comment quitter la mécréance ?
Toute personne qui a commis la mécréance doit revenir immédiatement à l’Islâm, en prononçant les deux témoignages, tout en abandonnant la cause de cette apostasie. En outre, elle doit sincèrement regretter son acte et avoir la ferme intention de ne plus y revenir.
L’apostasie est lourde de conséquences pour son auteur. Ainsi, elle fait rompre son jeûne, sa lustration pulvérale (Tayammoum) et même son contrat de mariage. L’apostat ne peut contracter de mariage avec aucune femme ; la bête qu’il égorge est interdite à la consommation ; il n’hérite pas et on n’hérite pas de lui ; ses biens sont « Fay’ », c’est-à-dire utilisés dans l’intérêt des Croyants. Lorsqu’il meurt, on ne lui fera pas de toilette mortuaire, on ne le mettra pas dans un linceul, on ne priera pas sur lui et on ne l’enterrera pas dans le cimetière des Croyants.
Remarque
Si l’apostasie d’un des deux conjoints est intervenue avant la
consommation du mariage, ils ne seront licites l’un pour l’autre qu’après retour à l’Islâm de l’auteur de l’apostasie et la conclusion d’un nouveau contrat de mariage. Par contre, si l’apostasie a lieu après la consommation du mariage et que l’auteur revienne à l’Islam avant l’expiration de la ^Iddah (viduité qui prend fin par la réalisation de trois périodes de pureté conséquemment aux menstrues), alors le mariage est rétabli automatiquement sans avoir besoin de nouveau contrat. Mais si le retour à l’Islâm n’a lieu qu’après l’expiration du délai de viduité, un nouveau contrat de mariage s’impose pour une union licite.