mercredi novembre 20, 2024

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Il est du devoir de la totalité des personnes responsables d’entrer en Islam, d’y demeurer avec constance et à jamais et d’observer ce qui leur est obligatoire selon ses lois.

 Commentaire : (almoukallaf) Le responsable est celui qui est pubère, sain d’esprit et à qui est parvenu l’appel à l’Islam, c’est-à-dire à qui est parvenu qu’il n’est de dieu que Allah et que Mouhammad est le Messager de Allah, et qui possède une ouïe saine, c’est-à-dire qu’il n’est pas sourd. C’est celui-là qui est responsable et qui a le devoir d’entrer en Islam et d’œuvrer conformément à la Loi de l’Islam, c’est-à-dire d’accomplir les devoirs et d’éviter les interdits. Celui qui meurt avant la puberté n’aura pas de comptes à rendre dans l’au-delà. De même, celui dont la folie s’est poursuivie jusqu’après sa puberté et qui est mort en étant fou, celui-là n’est pas responsable non plus. Il en est de même pour celui qui a vécu pubère mais à qui l’appel à l’Islam, c’est-à-dire la base de l’appel, n’est pas parvenu. Ce n’est pas une condition pour dire que l’appel à l’Islam lui est parvenu que lui soient parvenus les détails de la croyance de l’Islam avec ses preuves. Il devient responsable dès lors que lui parvient la base de l’appel à l’Islam et ne sera pas excusé un certain laps de temps de ne pas avoir réfléchi sur la véracité de l’Islam.

Ainsi, quelqu’un qui a entendu les deux témoignages dans l’appel à la prière et qui comprend la langue arabe est responsable. S’il meurt sans être entré dans l’Islam, il mérite le châtiment de Allah pour l’éternité en enfer.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Parmi les choses qu’il est un devoir de connaître et de croire dans tous les cas, et quil est un devoir de prononcer immédiatement en cas de mécréance ou sinon dans la prière, il y a les deux témoignages :

أَشهَدُ أَنْ لاَ إِلهَ إِلاَّ اللّهُ وَأَشْهَدُ أَنَّ مُحَمَّداً رَسُولُ اللَّهِ r

[‘achhadou ‘an la ‘ilaha ‘illa lLah, wa ‘achhadou ‘anna Mouhammadan raçoulou lLah r [1] c’estàdire : je témoigne qu’il n’est de dieu que Allah et je témoigne que Mouhammad est le messager de Allah r].

 

Commentaire : Le premier des devoirs pour chacun c’est de connaître Allah et de connaître Son Messager et de prononcer les deux témoignages une seule fois. Celui qui s’en est acquitté avec la croyance ferme et catégorique est un musulman, un croyant. Par la suite, la foi et l’Islam de cette personne ne deviennent complets que par l’accomplissement des devoirs et l’abandon des interdits.

 

De plus, la prononciation des deux témoignages est un devoir pour le mécréant. Elle est réalisée avec l’expression : (‘achhadou ‘an la ‘ilaha ‘illa lLah wa ‘achhadou ‘anna Mouhammadan raçoulou lLah) en langue arabe ou avec sa traduction en toute autre langue. Si quelqu’un qui n’est pas arabophone prononce (’anna Mouhammadan) avec un (ha) au lieu d’un (ha), on lui dit : Dis plutôt (Abou lQacim) et il ajoute (Raçoulou lLah). S’il n’arrive pas à prononcer le nom de Allah, il suffit de le traduire dans sa langue. Il n’est pas une condition de prononcer cette expression en particulier, il suffit de dire ce qui donne le même sens comme en disant : (la rabba ‘illa lLah) ce qui signifie : « Il n’est de seigneur que Allah » ou (la khaliqa ‘illa lLah) ce qui signifie : « Il n’y a pas d’autre créateur que Allah » et il suffit de dire (Mouhammad nabiyyou lLah) ce qui signifie : Mouhammad est le Prophète de Allah. Cependant, dire (‘achhadou) –Je témoigne– est meilleur que toutes les autres expressions car le mot (‘achhadou) –Je témoigne– a un mérite sur (‘a^lamou) –je sais– ou sur (‘a^rifou) qui signifie la même chose ou sur des expressions du même ordre, ce mérite étant que le terme (achhadou) –je témoigne– comprend les significations de savoir, de croire et de reconnaître.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : La signification de ‘achhadou ‘alla ‘ilaha ‘illa lLah est : je sais, je crois fermement et je reconnais que nul ne mérite d’être adoré sinon الله (Allah) Dieu,

 

Commentaire : La signification de la parole des savants : « Nul ne mérite d’être adoré sinon Allah » c’est-à-dire « rien ne mérite d’être adoré » à savoir : rien ne mérite qu’on se soumette à lui, que l’on s’humilie d’une façon extrême à lui sinon Allah, c’est-à-dire que seul Allah mérite d’être adoré. Allah, Lui seul mérite que l’on s’humilie à Lui d’une façon extrême comme cela a été dit par l’Imam spécialiste de la jurisprudence Taqiyyou dDin AsSoubkiyy.

 

Les termes de AsSoubkiyy : Al^ibadah –l’adoration– est l’extrême limite de la crainte et de la soumission. Si al^ibadah –l’adoration– signifiait l’obéissance envers une créature ou envers quoi que ce soit pour accomplir un acte d’obéissance ou de désobéissance envers Allah, alors tous ceux qui sont au service des gouverneurs injustes seraient des mécréants. Ceux qui déclarent mécréants les musulmans qui font le tawassoul par les prophètes et par les saints, n’est-ce pas qu’eux-mêmes obéissent à des gouverneurs dans certains péchés ? Par conséquent, ils se sont déclarés mécréants eux-mêmes sans s’en apercevoir. Ces gens qui déclarent mécréants ceux qui pratiquent alistighathah –la recherche du renfort par les saints et par les prophètes–, qu’ils apprennent d’abord la signification de l’adoration dans la langue arabe avant de laisser libre cours à leur langue pour déclarer les gens mécréants. C’est ce sens de l’adoration qui est visé dans la parole de Allah ta^ala, [sourat Al‘Anbiya / 26] : [ لاَ إِلـهَ إِلاَّ أَنَـا فَاعْبُدُونِ ] (la ‘ilaha ‘illa ‘ana fa^boudoun) qui signifie : « Il n’est de dieu que Moi, adorezMoi » et dans la parole de Allah ta^ala [sourat AlFatihah / 5] [ إِيَّاكَ نَعْبُدُ ] (‘iyyaka na^boud) qui signifie : « C’est Toi Que nous adorons ». C’est cette adoration qui est propre à Allah ta^ala, telle que celui qui la voue à autre que Allah devient associateur. Il ne s’agit pas du simple appel à l’aide ni de la simple demande de renfort, ni de la simple crainte, ni de la simple supplication.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : الوَاحِدُ (AlWahid) l’Unique, الأَحَدُ (Al‘Ahad) l’Indivisible, الأَوَّلُ (Al‘Awwal) Celui Qui est premier, القَدِيـمُ (AlQadim) celui Qui est exempt de début, الحَيُّ (AlHayy) le Vivant, القَـيُّــومُ (AlQayyoum) Celui Qui ne s’anéantit pas, الدَّائِمُ (AdDa‘im) l’Eternel,

 

Commentaire : La signification de AlWahid l’Unique c’est-à-dire Celui Qui n’a pas d’associé dans la divinité.

La signification du nom Al‘Ahad c’est l’Indivisible. Certains savants ont dit que Al‘Ahad a le même sens que AlWahid c’est-à-dire Celui Qui n’a pas d’associé dans la divinité, mais d’autres savants ont dit que le nom de Allah Al‘Ahad est Celui Qui n’accepte pas la division. C’est-à-dire qu’Il n’est pas un corps car le corps accepte selon la raison d’être divisé et Allah n’est pas un corps.

 

L’explication du nom Al‘Awwal au sujet de Allah c’est Celui Qui n’a pas de début à Son existence, ainsi Lui seul est Al‘Awwal, Celui Qui est premier, dans ce sens-là. Ce nom a la même signification que le nom AlQadim lorsqu’on utilise ce terme pour désigner Allah car l’exemption de début, alqidam, Lui est propre et ce n’est pas quelque chose qui dépend du temps.

Quant à la signification du nom AlHayy, le Vivant lorsqu’on utilise ce terme pour désigner Allah, cela signifie que Allah a pour attribut une vie exempte de début et exempte de fin, qui n’est pas faite d’âme, ni de chair, ni de sang. Sa vie est un attribut qui est propre à Son Être.

La signification du nom AlQayyoum, lorsqu’on utilise ce terme pour désigner Allah, signifie Celui Qui est éternel, Qui ne s’anéantit pas.

La signification du nom AdDa’im, l’Eternel signifie Celui à Qui il n’est pas possible qu’il Lui arrive l’anéantissement et cela a le même sens que AlBaqi.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : الخَـالِقُ (AlKhaliq) le Créateur, الرَّازِقُ (ArRaziq) le Pourvoyeur, العَـالِمُ (Al^Alim) Celui Qui sait tout, القَدِيـر (AlQadir) le ToutPuissant, Celui Qui réalise tout ce qu’Il veut, ce que Allah veut est, et ce qu’Il ne veut pas n’est pas,

 

Commentaire : La signification du nom AlKhaliq est Celui Qui fait entrer en existence tout ce qui entre en existence, et tout autre que Allah ta^ala est entré en existence par la création de Allah ta^ala par Son acte de donner l’existence. La création c’est le fait de faire surgir du néant à l’existence, il n’y a pas de créateur dans ce sens-là si ce n’est Allah.

La signification du nom ArRaziq le Pourvoyeur, c’est Celui Qui fait parvenir à Ses esclaves leur subsistance.

La signification du nom de Allah Al^Alim est Celui Qui a pour attribut la science. Ainsi, Allah a pour attribut une science éternelle exempte de début, exempte de fin qui ne change pas. Allah sait, non pas comme les savants car la science d’autre que Allah est une science qui entre en existence.

La signification du nom de Allah AlQadir le Tout-Puissant est Celui Qui a pour attribut la puissance qui est un attribut éternel, exempt de début, exempt de fin, par lequel Il agit sur tout ce qui est possible selon la raison. C’est-à-dire sur tout ce dont on conçoit aussi bien l’existence que l’inexistence. C’est par Sa puissance qu’Il fait exister et anéantit.

La signification de la parole de l’auteur : Celui Qui réalise tout ce qu’Il veut, c’est que rien ni personne ne L’empêche de réaliser ce qu’Il veut. Rien ni personne ne Le rend incapable de réaliser ce qu’Il veut, Il n’a pas besoin de l’aide d’autrui et il n’y a pas de manquement à la réalisation de Sa volonté.

La signification de : Ce que Allah veut est et ce qu’Il ne veut pas n’est pas, c’est que tout ce que Allah veut, de toute éternité, que cela existe aura lieu et ce que Allah ne veut pas de toute éternité que cela existe n’aura pas lieu. La volonté de Allah ne change pas, car le changement de la volonté est une preuve de l’entrée en existence et l’entrée en existence est impossible selon la raison au sujet de Allah. Ainsi Allah fait changer les créatures selon Sa volonté éternelle sans que Sa propre volonté ne change.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Celui sans la protection duQuel personne n’est préservé contre les péchés et sans l’aide duQuel personne n’a de force pour Lui obéir, Celui Qui a pour attribut toute perfection qui est digne de Lui, Celui Qui est exempt de toute imperfection.

 

Commentaire : La signification de (la hawla wa la qouwwata illa bi lLah) c’est-à-dire : il n’y a pas de préservation contre la désobéissance à Allah si ce n’est par la protection de Allah et il n’y a pas de force pour l’obéissance à Allah si ce n’est par l’aide de Allah, tout comme cela a été rapporté dans le hadith sahih.

Allah ta^ala a pour attribut toute perfection qui est digne de Lui. Cette expression a été restreinte par le terme « qui est digne de Lui » parce que la perfection peut être une perfection au sujet de Allah et au sujet d’autre que Lui comme la science, comme elle peut ne pas être une perfection au sujet d’autre que Lui, comme par exemple la qualification de Allah de AlJabbar. Le terme AlJabbar indique une perfection et un éloge au sujet de Allah mais représente un blâme et un défaut au sujet de l’être humain. Ou par exemple encore la caractérisation de la perspicacité qui est une éloge pour l’être humain alors qu’il n’est pas permis de l’attribuer à Allah. Allah ta^ala ayant pour attribut toute perfection digne de Lui, Il est exempt de toute imperfection, c’est-à-dire tout ce qui n’est pas digne de Lui ta^ala comme l’ignorance ou l’impuissance, ou encore l’endroit, la localisation, la couleur ou la limite.

Abou Ja^far AtTahawiyy ‘Ahmad Ibnou Salamah qui est décédé au début du quatrième siècle de l’Hégire a dit dans son traité de croyance qu’il a présenté comme étant la croyance de Ahlou sSounnah wa lJama^ah, la croyance de Abou Hanifah et de ses deux compagnons Abou Youçouf AlQadi et Mouhammad Ibnou lHaçan AchChaybaniyy qui font partie des Imams des Salaf, il a dit ce qui signifie : « Les six directions ne Le délimitent pas contrairement à toutes les créatures ». Cela signifie qu’il n’est pas possible au sujet de Allah qu’Il soit limité. Il est donc exempt d’être assis. En effet, celui qui est assis est nécessairement limité et celui qui est limité a besoin de qui lui a donné cette limite. Or il n’est pas possible que cette chose limitée se soit donné sa propre limite car cela signifierait qu’elle se serait créée, qu’elle se serait donné sa propre existence et cela est impossible car une chose ne se crée pas elle-même.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Rien n’est tel que Lui et Il est Celui Qui entend et Qui voit. Il est exempt de début et tout ce qui est hormis Lui entre en existence. Il est le Créateur et tout ce qui est hormis Lui est créé.

 

Commentaire : Allah a pour attribut que rien n’est tel que Lui, qu’il s’agisse des choses impalpables ou des choses palpables, des choses qui sont dans les cieux ou des choses qui sont sur terre.

 

Les gens de la vérité ont dit : Certes Allah est l’Eternel, Celui Qui n’a pas de début à Son existence alors que tout autre que Lui est entré en existence.

 

La signification de : « Il est l’Eternel, Celui Qui est exempt de début », c’est que tout autre que Lui est entré en existence, Il est le Créateur alors que tout autre que Lui est créé, à savoir que ce monde est entré en existence par son genre et par sa composition, ce monde a un début. Les philosophes ont contredit cette question. Une partie d’entre eux a dit que le monde céleste est éternel par sa matière et par sa composition. Parmi ces philosophes, il y a Aristote ; Ibnou Sina –Avicenne– de même que AlFarabi l’ont suivi dans cette mauvaise croyance. D’autres philosophes encore ont dit : (Le monde est exempt de début par son genre mais les éléments qui le composent sont entrés en existence), il s’agit des philosophes les plus récents. Abou l^Abbas Ahmad Ibnou Taymiyah les a suivis sans pour autant se réclamer d’eux mais en attribuant faussement et calomnieusement cette mauvaise croyance aux Imams du hadith. L’Imam Badrou dDin AzZarkachiyy a dit au sujet des deux groupes de philosophes que les musulmans les ont déclarés égarés et mécréants. C’est-à-dire que les deux groupes de philosophes sont des mécréants selon l’Unanimité.

 

Cette mauvaise croyance que ce monde n’a pas de début par son genre mais qu’il est entré en existence par ses composants, Ibnou Taymiyah l’a affirmée dans cinq de ses livres : Minhajou sSounnati nNabawiyyah, Mouwafaqatou Sarihi lMa^qoul li Sahihi lManqoul, Kitabou Charhi Hadithi nNouzoul, Kitabou Charhi Hadithi ^Imrani bni Housayn et Kitabou Naqdi Maratibi l‘Ijma^. J’ai vu cela dans ses livres de mes propres yeux.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Ainsi, tout ce qui est entré en existence, que cela soit une substance ou un acte, du grain de poussière jusqu’au Trône [2], tout mouvement ou toute immobilité des esclaves de Allah, les intentions et les idées qui traversent l’esprit, tout cela existe par la création de Allah, nul autre que Allah ne le crée, ni la nature, ni les causes. Mais l’entrée en existence de tout cela a lieu par le vouloir et la puissance de Allah, par Sa prédestination et Sa science éternelle exempte de début ??? conformément à la parole de Allah ta^ala : [وَخَلَقَ كُلَّ شَىْءٍ ] (wa khalaqa koulla chay’) [sourat AlFourqan / 2] qui signifie : « Il crée toute chose », c’estàdire qu’Il fait passer les choses du néant à l’existence. Ainsi la création dans ce senslà n’est propre qu’à Allah. Allah ta^ala dit :هَلْ مِنْ خَالِقٍ غَيْرُ اللَّهِ ] (hal min khaliqin ghayrou lLah) [sourat Fatir / 3] ce qui signifie : “Y auraitil un créateur autre que Allah ?! ».

AnNaçafiyy a dit : «  si un homme frappe un verre avec une pierre et le casse, alors le coup, le fait de casser et la cassure existent par la création de Allah ta^ala ». Ainsi, l’esclave de Allah n’a que l’acquisition de l’acte [3], mais la création n’est propre qu’à Allah. Allah ta^ala dit au sujet de la personne : [لَها مَا كَسَبَتْ وَعَلَيْهَا مَا اكْتَسَبَتْ] (laha ma kaçabat wa ^alayha ma ktaçabat) [sourat AlBaqarah / 286] ce qui signifie : «  Elle a en sa faveur le bien qu’elle a acquis et contre elle le mal qu’elle a acquis ».

 

Commentaire : Tout ce qui entre en existence, c’est-à-dire tout ce qui existe après n’avoir pas existé, que ce soit les substances –c’est-à-dire les corps et les choses de cet ordre qui se définissent par soi-même–, les actes, les intentions et les idées qui traversent l’esprit, tout cela existe par la création de Allah ta^ala. Les actes volontaires des esclaves sont concernés par la création de Allah tout comme les actes involontaires. Les mou^tazilah ont pourtant contredit à ce sujet, concernant les actes volontaires des esclaves ; ils ont prétendu que l’esclave en est le créateur.

 

Les savants authentificateurs les ont déclarés mécréants comme Abou Mansour AlBaghdadiyy, l’Imam AlBoulqiniyy, qui fait partie des plus grands ‘ashab alwoujouh des savants chafi^iyy, l’Imam Abou lHaçan Chith Ibnou Ibrahim AlMalikiyy ainsi que d’autres. Les mou^tazilah ont démenti ainsi la parole de Allah ta^ala : [ وَخَلَقَ كُلَّ شَىء ] (wa khalaqa koulla chay’) [sourat AlFourqan / 3] qui signifie : « Et Il crée toute chose » et Sa parole : [  هَلْ مِنْ خَالِقٍ غَيْرُ الله] (hal min khaliqin ghayrou lLah) [sourat Fatir / 4] qui signifie : «Y auraitil un créateur autre que Alla?! » ainsi que d’autres versets. La signification de la création (alkhalq) ici est de faire surgir du néant à l’existence. Le mot chay’ dans ce contexte englobe tout ce qui entre en existence, c’est-à-dire que Allah est le Créateur de tout ce qui entre en existence. De plus, il n’est pas valable selon la raison que la nature soit créatrice de quoi que ce soit. En effet, la nature n’a ni volonté, ni vouloir, ni choix. Il en est de même pour la cause. On n’admet pas selon la raison que la cause soit créatrice de quoi que ce soit. Ainsi l’esclave n’a que l’acquisition de son acte. L’acquisition de l’acte (alkasb) est réalisée lorsque l’esclave vise l’accomplissement de l’acte, oriente et dirige sa volonté pour l’accomplir et que Allah lui crée cet acte dans ce moment-là.

Allah ta^ala dit : [ لَهَا مَا كَسَبَتْ ] (laha ma kaçabat) ce qui signifie : « Elle a en sa faveur ce qu’elle a acquis » c’est-à-dire comme bien, et [وعليهَا مَا اكتسَبَتْ] (wa^alayha ma ktaçabat) [sourat AlBaqarah / 286] ce qui signifie : « et contre elle ce qu’elle a acquis » c’est-à-dire comme mal. Ainsi, Allah confirme qu’Il a pour Lui la création, que c’est une perfection à Son sujet car cela Lui est propre, nul autre que Lui n’a la création. Et Il confirme l’acquisition de l’acte pour l’esclave. C’est cela la voie de la vérité [4].

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Dautre part, Sa parole [5] est exempte de début comme tous Ses attributs car Lui Qui est exempt d’imperfection, Il est différent de toutes les créatures par Son Être (adhdhat), par Ses attributs et par Ses actes, soubhanahou wa ta^ala, Il est absolument exempt de ce que disent les injustes.

 

Commentaire : Cela signifie que la parole de Allah, qui est un attribut de Son Être, exempt de début et exempt de fin, n’a pas de début. Or ce qui est ainsi n’est pas fait de lettres ni de sons. AlQour’an, AtTawrat, Al‘Injil et AzZabour ainsi que tous les livres que Allah a révélés, si on vise par-là la parole qui est propre à Allah, elle est éternelle, elle n’est pas de lettres ni de sons. Et si l’on vise par ces termes : Al‘Injil, AtTawrat et AzZabour les mots qui ont été révélés dont certains étaient en arabe, d’autres en hébreux et d’autres en syriaque, ces termes sont entrés en existence, ils sont créés par Allah, mais ils ne sont l’œuvre ni d’un ange ni d’un humain. Ce sont des expressions de la parole qui est propre à Allah qu’on ne caractérise pas par le fait d’être arabe, hébraïque ou syriaque. Pour tout cela on emploie le terme « parole de Allah ». C’est-à-dire que l’attribut de la parole qui est propre à l’Être de Allah est appelé kalamou lLah : la parole de Allah. Egalement les termes révélés qui sont une expression de l’attribut de la parole de Allah sont appelés parole de Allah. Il apparaît à partir de cela que le terme Qour’an a deux emplois. Le premier est lorsqu’il est employé pour désigner la parole propre à Allah qui n’est ni des lettres ni des sons ni en langue arabe ou autre. Le deuxième est lorsqu’il est employé pour désigner les termes qui ont été révélés et que les croyants récitent.

Pour faire un rapprochement d’esprit, le terme « Allah » est une expression qui désigne Celui Qui est exempt de début, exempt de fin. Si nous disons : « Nous adorons Allah » nous visons par cela Celui Qui est exempt de début et exempt de fin. Si on écrit ce même terme et qu’on demande : « Qu’est-ce que cela ? », on va répondre : « Allah » dans le sens que ces lettres désignent Celui Qui est exempt de début et exempt de fin et non dans le sens que ces lettres sont l’Être de Celui Que nous adorons. En effet, Allah soubhanahou wa ta^ala n’a de ressemblance avec aucune créature par Lui-même, c’est-à-dire que Son Être n’a pas de ressemblance avec la réalité des créatures ; par Ses attributs, c’est-à-dire que Ses attributs n’ont pas de ressemblance avec les attributs des créatures et par Ses actes c’est-à-dire que Ses actes n’ont pas de ressemblance avec les actes des créatures, car l’acte de Allah ta^ala est exempt de début et exempt de fin alors que la manifestation de Son acte est entrée en existence.

La signification de soubhanahou c’est Son exemption, c’est-à-dire que Allah ta^ala est exempté. La signification de ta^ala est également qu’Il est exempt. Ainsi, Allah tabaraka wa ta^ala est exempt de ce que disent les injustes, c’est-à-dire qu’Il est exempt de ce que disent les mécréants. Comme la mécréance est la plus grave des injustices, Allah a désigné par « les injustes » les mécréants, car toute injustice en deçà de la mécréance par rapport à la mécréance est comme si ce n’était pas une injustice.

Allah ta^ala dit : [ وَالكَـفِرُونَ هُمُ الظَالِمُونَ ] (walkafirouna houmou dhdhalimoun) [sourat AlBaqarah / 254] ce qui signifie : « Les mécréants, ce sont eux les injustes ».

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Le sens de ce qui précède se résume par la confirmation de treize attributs de Allah ta^ala souvent répétés dans le Qour’an, soit littéralement soit selon leur signification. Ces treize attributs sont l’existence (alwoujoud), l’unicité (alwahdaniyyah), l’exemption de début (alqidam) c’estàdire l’existence de toute éternité (al‘azaliyyah), l’exemption de fin (albaqa), le nonbesoin (alqiyamou bi nnafs), la puissance (alqoudrah), la volonté (al‘iradah), la science (al^ilm), l’ouïe (assam^), la vue (albasar), la vie (alhayah), la parole (alkalam) et Son exemption de toute ressemblance avec ce qui entre en existence (tanazzouhouhou ^ani lmouchabahati li lhadith). Etant donné que ces attributs sont mentionnés de nombreuses fois dans le Qour’an et la Tradition Prophétique, les savants ont dit que c’est un devoir personnel de les connaître.

 

Commentaire : Il se résume du sens de ce qui précède la confirmation de treize attributs souvent répétés dans le Qour’an soit littéralement soit selon leur signification, qui sont :

  • L’existence : Allah ta^ala dit : [ أَفِي اللهِ شَكٌّ] (‘afi lLahi chakk) [sourat Ibrahim / 11] ce qui signifie : « Il n’y a pas de doute au sujet de Allah » au sujet de l’existence de Alla Et le Prophète r a dit :

(( كان الله ولم يكن شىء غيره )) ce qui signifie : « Allah est de toute éternité et rien d’autre que Lui n’est de toute éternité ».

  • L’unicité : Allah ta^ala dit : [لَوْ كَانَ فِيهِمَا ءَالِهَةٌ إِلاَّ اللهُ لَفَسَدَتَا ] (law kana fihimaalihatoun ‘illa lLahou lafaçadata) [sourat Al‘Anbiya / 23] ce qui signifie : « S’il y avait un autre dieu que Allah pour les cieux et la terre, ils seraient corrompus ».
  • L’exemption de début : Allah ta^ala dit : [هُوَ الأَوَّلُ والآخِرُ ] (houwa l‘Awwalou walAkhir) [sourat AlHadid / 4] ce qui signifie : « Il est Celui Qui est premier, exempt de début et Celui Qui est exempt de fin».
  • L’exemption de fin : Allah ta^ala dit : [وَيَبْقَى وَجْهُ رَبِّكَ ] (wa yabqa wajhou rabbik) [sourat ArRahman / 28] ce qui signifie : «L’Être de Allah, Ton seigneur Luimême ne s’anéantira pas ».
  • Le non-besoin : Allah ta^ala dit : [فَإِنَّ اللهَ غَنِيٌّ عَنِ العَالَمِينَ ] (fa’inna lLaha ghaniyyoun ^ani l^alamin) [sourat ‘Ali ^Imran / 98] ce qui signifie : « Allah n’a pas besoin des créatures ».
  • La puissance : Allah ta^ala dit : [قُلْ هُوَ القَادِرُ عَلَى أَنْ يبعث عليكم عذاباً من فوقكم] (qoul houwa lQadirou ^ala ‘an yab^atha ^alaykoum ^adhaban min fawqikoum) [sourat Al‘An^am / 66] ce qui signifie : « Dis, Il est le Toutpuissant, Il peut vous envoyer un châtiment qui s’abat sur vous».
  • La volonté c’est-à-dire le vouloir : Allah ta^ala dit :
  • [وما تشاءون إلاّ أن يشاء الله ربّ العالمين ] (wa ma tachaouna ‘illa ‘an yacha’a lLahou Rabbou l^alamin) [sourat AtTakwir / 30] ce qui signifie : « Et vous ne voulez que si Allah le Seigneur des mondes le veut ».
  • La science : Allah ta^ala dit : [وأنّ الله قد أحاط بكلّ شىء علماً ] (wa’anna lLaha qad ‘ahata bikoulli chay’in ^ilma) [sourat AtTalaq / 13] ce qui signifie : « Et Allah englobe toute chose par Sa science ».
  • L’ouïe et La vue : Allah ta^ala dit : [وهو السميع البصير ] (wa houwa sSami^ou lBasir) [sourat AchChoura / 11] ce qui signifie : «Il est Celui Qui entend et Qui voit ».
  • La vie : Allah ta^ala dit : [الله لا إلـه إلاّ هو الحيّ القيّوم ] (Allahou la ‘ilaha ‘illa houwa lHayyou lQayyoum) [sourat AlBaqarah / 255] ce qui signifie : « Allah, il n’est de dieu que Lui, le Vivant, Celui Qui ne s’anéantit pas ».
  • La parole : Allah ta^ala dit : [وكلّم الله موسى تكليماً ] (wa kallama lLahou Mouça taklima) [sourat An-Niça/ 165] ce qui signifie : « Allah a parlé à Mouça assurément ».
  • L’exemption de toute ressemblance avec ce qui entre en existence : Allah ta^ala dit : [ليس كمثله شىء ] (layça kamithlihi chay’) [sourat AchChoura / 11] ce qui signifie : « Rien n’est tel que Lui ».

 

Il est un devoir de connaître ces attributs d’un devoir d’ordre personnel tout comme l’a mentionné AsSanouciyy l’auteur du traité de croyance AsSanouciyyah, tout comme AchCharnoubiyy, AlFoudaliyy et d’autres qu’eux.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Dautre part, puisque l’existence de toute éternité est confirmée pour l’Être de Allah ta^ala, il est obligatoire que Ses attributs soient éternels exempts de début. En effet, l’entrée en existence de l’attribut implique l’entrée en existence de l’être.

 

Commentaire : Ces treize attributs sont éternels du fait même que l’ Être de Allah est éternel. En effet, s’il arrivait à l’Être de Allah ta^ala des choses qui entrent en existence, cela impliquerait que Son Être entre en existence. Or comme il a été confirmé selon la raison que Allah ta^ala est exempt de début et exempt de fin d’une manière catégorique, il est obligatoire que Ses attributs soient éternels exempts de début et de fin.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : La signification de ‘achhadou ‘anna Mouhammadan raçoulou lLah est : je sais, je crois fermement et je reconnais que Mouhammad, fils de ^Abdou lLah, fils de ^Abdou lMouttalib, fils de Hachim, fils de ^Abdou Manaf, de la tribu de Qouraych, r est l’esclave de Allah et Son messager envoyé à toute la création. Il découle de ce témoignage la croyance qu’il est né à La Mecque, qu’il y a reçu la mission de prophète et qu’il a émigré à Médine où il a été enterré. Cela comprend qu’il est véridique en tout ce qu’il a porté à notre connaissance et transmis de la part de Allah. Parmi ces choses il y a : le supplice et la félicité de la tombe, l’interrogatoire par les deux anges Mounkar et Nakir, la résurrection, le rassemblement, le jour dernier, l’exposition des actes, la récompense, le châtiment, la balance, l’enfer, le pont, le bassin, l’intercession, le paradis, la vision de Allah ta^ala avec les yeux dans l’audelà, sans comment ni endroit ni direction et non comme sont vues les créatures ; l’éternité du séjour dans l’enfer ou dans le paradis. Et il y a aussi la croyance aux anges de Allah, en Ses messagers, en Ses livres, en la destinée [6] qu’elle soit du bien ou du mal, et la croyance que Mouhammad r est le sceau des prophètes et le maître de tous les fils de Adam.

 

Commentaire : La signification de « Je témoigne que Mouhammad r est le Messager de Allah » est : je sais, je crois fermement et je reconnais que notre Prophète Mouhammad r, fils de ^Abdou lLah fils de ^Abdou lMouttalib est l’esclave de Allah et Son Messager envoyé à toute la création. Ce qui est visé par création ici, ce sont les humains et les jinn. Allah ta^ala dit : [ لِيَكُونَ لِلعَالَمِينَ نَذِيراً ] (liyakouna li l^alamina nadhira) [sourat AlFourqan / 2] ce qui signifie : « Afin qu’il soit un avertisseur pour les mondes ». En effet, cet avertissement est pour les humains et les jinn seuls, les anges ne sont pas concernés par cet avertissement. En effet Allah ta^ala a créé les anges de sorte qu’ils ne choisissent que l’obéissance par la volonté de Allah, ils n’ont donc pas besoin d’avertissement. La foi en le message de notre maître Mouhammad est le fondement même du deuxième témoignage. Toutefois, le deuxième témoignage comprend de nombreuses questions et de nombreuses lois qui découlent de lui. Entre autres sujets :

$ que le Prophète fait partie de Qouraych, Qouraych étant la tribu la plus noble des arabes. Allah ta^ala a fait que Qouraych a un mérite sur les autres tribus et qu’elles reconnaissent à Qouraych un honneur et une distinction particulière.

$ le devoir de savoir que le Prophète r est né à La Mecque et qu’il y a reçu sa mission de prophète, c’est-à-dire que la révélation de la prophétie est descendue sur lui alors qu’il était à La Mecque. Ensuite, il a émigré à Médine et il y est décédé, c’est là-bas qu’il a été enterré.

$ qu’il est véridique en tout ce qu’il a annoncé de la part de Allah ta^ala, qu’il s’agisse des nouvelles des communautés et des prophètes qui nous ont précédés ou du commencement de la création, du jugement licite ou illicite de certains actes et de certaines paroles des esclaves ou de ce qu’il a annoncé des choses qui vont se produire dans l’avenir, dans le bas-monde et dans l’au-delà.

$ que le Prophète r est véridique en tout ce qu’il a annoncé de la part de Allah ta^ala. Parmi cela il y a :

 

  • La croyance au supplice de la tombe. Parmi les choses qui constituent le supplice de la tombe, il y a l’exposition du feu au mécréant deux fois par jour, une fois au début du jour et une fois à la fin du jour. Le mécréant est supplicié, il est châtié lorsqu’il voit le feu et la place qu’il y occupera dans l’au-delà. Il y a également la tombe qui rétrécie au point que ses côtes se chevauchent. Il y a également le coup porté par Mounkar et Nakir qui frappent ce mécréant avec une masse entre ses oreilles. Il y a également ce qui arrive à certains musulmans désobéissants mais pas à la totalité d’entre eux, un supplice qui reste moins intense que celui qui arrive aux mécréants –comme la pression de la tombe au point que leurs côtes se chevauchent– ils ressentiront la peur de l’obscurité et la solitude de la tombe.
  • La croyance en la félicité de la tombe. Le Prophète r nous en a informé également. Parmi les choses qui constituent une félicité dans la tombe : il y a l’élargissement de la tombe de soixante dix coudées sur soixante dix coudées pour le croyant pieux et pour celui qui ne l’était pas mais à qui Allah l’a accordé, comme par exemple à certains martyrs, c’est-à-dire ceux qui ont obtenu le degré de martyr sans avoir été pieux auparavant. Il y a également l’éclairement de cette tombe avec une lumière semblable à la lumière de la lune une nuit de pleine lune et d’autres choses encore comme le fait de sentir l’odeur du paradis.
  • La croyance en l’interrogatoire des deux anges Mounkar et Nakir. C’est un interrogatoire qui a lieu pour le croyant et le mécréant de cette communauté c’est-à-dire ceux auxquels le prophète Mouhammad r a été envoyé, qu’on appelle ‘oummatou dda^wah –la communauté de l’appel–. Ceux d’entre eux qui ont cru sont appelés ‘oummatou l‘ijabah–ceux qui ont répondu à l’appel–. D’autre part, le croyant complet ne connaîtra ni frayeur ni terreur suite à l’interrogatoire des deux anges car Allah lui raffermit le cœur, il n’aura pas peur de leur aspect effrayant car il a été rapporté dans le hadith que ces deux anges sont d’un noir-bleu. Sont exceptés de cet interrogatoire les enfants, les martyrs et également les prophètes. L’enfant qui est visé, c’est celui qui est mort avant la puberté.
  • La croyance en la résurrection qui est la sortie des morts de leur tombe après que Allah leur crée à nouveau le corps qui a été assimilé par la terre dans le cas où il faisait partie des corps qui sont assimilés par la terre. Il s’agit donc des corps autres que ceux des prophètes et des martyrs de combat. Certains saints également, la terre n’assimile pas leur corps, cela ayant été confirmé par tawatour suite à l’observation.
  • Nous devons croire au rassemblement c’est-à-dire que les gens seront rassemblés en un lieu.
  • La croyance au jour dernier qui débute avec la sortie des gens de leur tombe et dure jusqu’à l’établissement des gens du paradis au paradis et des gens de l’enfer en On emploie le mot alakhirah l’au-delà pour désigner ce jour et également pour ce qui vient après ce jour et qui n’a pas de fin.
  • Nous devons croire également à l’exposition des actes, à savoir que les esclaves se verront exposer leurs actes ; et à la récompense et au châtiment. La récompense, c’est la rétribution dont le croyant sera récompensé dans l’au-delà parmi les choses qui vont le réjouir et le châtiment c’est ce qui affligera l’esclave ce jour-là, comme l’entrée en enfer ou ce qui est moindre par rapport à cela.
  • Nous devons croire à la balance c’est-à-dire la balance sur laquelle les actes seront pesés. Le mécréant n’aura pas de bonnes actions au jour du jugement. Seules ses mauvaises actions seront placées sur l’un des deux plateaux. Alors que le croyant aura ses bonnes actions sur un plateau et ses mauvaises actions sur l’autre plateau.
  • Il y a la croyance en l’enfer à savoir la géhenne, c’est-à-dire croire que l’enfer est déjà créé actuellement et qu’il demeurera sans fin. C’est cela la voie des gens de la vérité. Il n’en est pas comme l’a prétendu Ibnou Taymiyah qui a dit que l’enfer sera anéanti et qu’il n’y restera personne [7]. Il avait pourtant dit le contraire avant cela, dans son livre Minhajou sSounnati nNabawiyyah: (Les musulmans sont en accord que le paradis et l’enfer demeureront et n’auront pas de fin. Jahm Ibnou Safwan les a contredits et les musulmans l’ont déclaré mécréant). L’Imam AsSoubkiyy a composé une réplique contre Ibnou Taymiyah qu’il a appelée AlI^tibar bi Baqa’i lJannati wa nNar –La parole fondée concernant l’éternité du paradis et de l’enfer–.
  • La croyance au sirat qui est un pont qui surplombe l’enfer et auquel les gens parviendront. L’une de ses deux extrémités est sur la terre changée, l’autre atteint le voisinage du paradis après l’enfer. Les gens passeront le pont. Les croyants seront de deux catégories : certains ne fouleront pas le pont mais passeront par la voie des airs en volant et d’autres le fouleront. D’autre part, une partie de ceux qui le fouleront tombera en enfer alors que les autres, Allah les en sauvera et seront épargnés de l’enfer.
  • Nous devons croire au bassin [8] qui est un endroit où Allah a réservé une boisson pour les gens du paradis. Ils boiront de cette boisson avant d’entrer au paradis, après quoi plus aucune soif ne les atteindra, ils ne boiront des boissons du paradis que par pur plaisir.
  • Nous devons croire à l’intercession qui aura lieu en faveur des musulmans seulement. Les prophètes intercèderont, les savants qui œuvrent pour la religion également ainsi que les martyrs et les anges.
  • Nous devons croire au paradis qui est la résidence de la félicité.
  • Il y a la croyance que la vision de Allah ta^ala avec les yeux dans l’au-delà est une réalité. Ceci est réservé aux croyants. Ils Le verront alors qu’ils seront au paradis, sans comment, sans ressemblance avec Ses créatures et sans direction, c’est-à-dire que Allah ta^ala ne sera pas dans une direction ni dans un endroit. Seulement ce sont eux qui seront dans un endroit au paradis. Ils Le verront d’une vision ne comportant aucune confusion. Ils ne douteront pas si celui qu’ils ont vu est Allah ou autre que Allah, tout comme celui qui voit la lune une nuit de pleine lune, la lune n’étant pas voilée par des nuages, ne doute pas que c’est bien la lune qu’il voit. Le Messager r a parlé de cela dans un hadith:

(( إِنَّكم سترون ربّكم يوم القيامة كما ترون القمر ليلة البدر لا تضامُّونَ في رؤيته ))

(‘innakoum satarawna rabbakoum yawma lqiyamati kama tarawna lqamara laylata lbadri la tadammouna fi rou’yatih)

[rapporté par Mouslim] ce qui signifie : « Vous verrez votre Seigneur au jour du jugement tout comme vous voyez la lune une nuit de pleine lune, vous ne douterez pas de cette vision ». Il a assimilé notre vision de Allah à la vision de la lune une nuit de pleine lune dans le sens qu’elle ne comprend aucun doute. Le Messager n’a donc pas assimilé Allah ta^ala à la lune comme certains ignorants l’ont prétendu. Lorsqu’on leur mentionne ce hadith, ils s’imaginent en effet que Allah ressemble à la lune, certains étant même allés jusqu’à professer cette croyance.

  • Nous devons croire en l’éternité du séjour au paradis et en enfer. Il est un devoir de croire que les gens du paradis demeureront éternellement au paradis et que les gens de l’enfer demeureront éternellement en enfer. Il n’y aura pas de mort après cela.
  • Nous devons croire aux anges c’est-à-dire en leur existence, que ce sont des esclaves honorés.
  • La croyance aux messagers de Allah c’est-à-dire en Ses prophètes, qu’ils soient messagers ou qu’ils ne soient pas messagers. Le prophète qui n’est pas messager est un homme à qui il est révélé non pas une nouvelle Loi mais à qui il est révélé de suivre la Loi du Messager qui l’a précédé et de la transmettre. Le messager est celui à qui il est révélé une nouvelle Loi qu’il a reçu l’ordre de transmettre. C’est une grave erreur ce qu’ont mentionné certains savants qui ont dit que le prophète est celui à qui il est révélé une Loi qu’il n’aurait pas reçu l’ordre de transmettre. Le premier à avoir été envoyé aux mécréants est notre maître Nouh. Il a été confirmé que notre maître Nouh fut le premier messager envoyé aux gens de la terre c’est-à-dire après l’apparition de la mécréance chez les humains. Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas eu de prophète ni de messager avant lui. En effet, Adam était un prophète messager. Ce qui témoigne de sa prophétie, c’est le hadith rapporté par AtTirmidhiyy: (( ءادم فمن سواه من الأنبياء تحت لوائي يوم القيامة )) (Adamou fa man siwahou mina l‘anbiya’i tahta liwai yawma lqiyamah) qui signifie : « Adam et les autres prophètes seront sous ma bannière au jour dernier », AtTirmi­dhiyy l’ayant déclaré fiable. Celui donc qui renie la prophétie de ‘Adam est un mécréant selon l’Unanimité tout comme cela est mentionné dans le livre Maratibou l‘Ijma^.
  • Il est un devoir de croire aux Livres qui ont été révélés par Allah. Ils sont nombreux mais les plus connus d’entre eux sont ces quatre-là : AtTawrah –la Torah–, Al‘Injil –l’Evangile–, AzZabour –les Psaumes– et AlFourqan –le Qour’an–. Wahb Ibnou Mounabbih a dit : « J’ai pu lire soixante dix des Livres que Allah a révélés» [9].
  • La croyance en la destinée qu’elle soit du bien ou du mal. Cela signifie que tout ce qui entre en existence que ce soit du bien ou du mal est par la prédestination éternelle de Allah. Le bien parmi les actes des esclaves est par la prédestination de Allah, par Son amour et Son agrément ; le mal parmi les actes des esclaves est par la prédestination de Allah mais non par Son amour ni par Son agrément. Il a été rapporté par le hadith de Jibril qui est sûr et très connu l’expression : ((والقدر خيره وشرّه )) (wa lqadari khayrihi wa charrih) qui signifie : « Que tu croies en la destinée, qu’elle soit du bien ou du mal » [rapporté par Mouslim] et dans certaines versions (( والقدر كلّه)) (wa lqadari koullih) qui signifie : « et que tu croies en la destinée tout entière ».

 

La croyance que Mouhammad est le Messager de Allah comprend la croyance au message du Prophète r, la croyance qu’il est le sceau des prophètes c’est-à-dire le dernier d’entre eux parce qu’il l’a annoncé. Le Prophète r a dit : (( وخُتِمَ بِيَ النبيُّونَ )) (wa khoutima biya nnabiyyoun) [rapporté par Mouslim] ce qui signifie : « L’envoi des prophètes a été scellé par moi » c’est-à-dire qu’il est le dernier des prophètes. Sa parole que notre maître Mouhammad r est le maître de tous les fils de Adam fait l’objet de l’accord entre les savants. Ceci est tiré d’un hadith rapporté par AtTirmidhiyy : (( أنا سيّد ولد ءادم يوم القيامة ولا فخر )) (‘ana sayyidou waladi ‘Adama yawma lqiyamati wa la fakhr) qui signifie : « Je suis le maître de tous les fils de ‘Adam au jour du jugement et je ne dis pas cela par vanité » c’est-à-dire : ce n’est pas par orgueil ou par fierté que je l’affirme, je le dis seulement pour énumérer les grâces que Allah m’a accordées. Il y a en cela une preuve qu’il est permis de le qualifier comme étant le maître de tous les humains.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Il est un devoir de croire que chacun des prophètes de Allah est obligatoirement caractérisé par la véracité, l’honnêteté et l’extrême intelligence. De ce fait, leur sont impossibles le mensonge, la trahison, la vilénie, le fait d’agir contrairement à la sagesse et la stupidité. Ils sont obligatoirement préservés contre la mécréance, les grands péchés et les petits péchés de bassesse, avant l’avènement de leur mission de prophète comme après. Il leur est possible de commettre d’autres péchés que ceuxlà mais ils sont immédiatement avertis afin qu’ils s’en repentent avant que d’autres ne les suivent en cela.

On sait, dès lors, qu’il n’est pas valable d’attribuer le statut de prophète aux frères du prophète Youçouf qui ont commis ces actes ignobles de bassesse, c’estàdire ses frères autres que Binyamin. Par ailleurs, les ‘Asbat sur qui est descendue la révélation sont ceux qui ont été prophètes dans leur descendance.

 

 

Commentaire : Il est obligatoire que chaque prophète ait les caractères suivants :

 

La véracité : il leur est impossible le mensonge car le mensonge est un défaut qui contredit le rang de la prophétie,

L’honnêteté : il leur est impossible de commettre la mécréance avant l’avènement de leur mission de prophète tout comme après. De même il leur est impossible de commettre un grand péché ou encore un petit péché qui comporterait une bassesse ou une indécence comme le fait de voler un grain de raisin. Ceci est en effet un petit péché mais qui comporte une bassesse de caractère. Il leur est impossible de commettre une vilénie quelle qu’elle soit et il leur est impossible d’agir contrairement à la sagesse.

L’extrême intelligence : il leur est impossible la stupidité car la stupidité contredit le rang de la prophétie. En effet, s’ils avaient été stupides, les gens les auraient fui en raison de leur stupidité. Or Allah crée toute chose selon une sagesse, Il ne fait pas cela. Les prophètes ont été envoyés pour transmettre aux gens ce qui est de leur intérêt dans l’au-delà et dans le bas-monde. Or la stupidité contredirait ce qui est requis de leur part. C’est pour cela qu’il n’est pas valable et il est impossible que les frères de Youçouf aient été des prophètes, eux qui ont commis des actes ignobles : ils ont frappé Youçouf, ils l’ont jeté dans un puits et ils ont fait d’autres choses de cet ordre. Il s’agit de ses frères à l’exception de Binyamin. Quant aux ‘Asbat que Allah a mentionnés dans le Qour’an, il s’agit des descendants de ces frères-là, car il y a eu dans leur descendance des hommes qui ont reçu la prophétie.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Il est du devoir de tout musulman de conserver son Islam et de le garder de tout ce qui le corrompt, l’annule et le rompt, c’estàdire de l’apostasie [10] et c’est par Allah ta^ala que l’on recherche la protection. AnNawawiyy ainsi que d’autres ont dit : « L’apostasie est la plus odieuse sorte de mécréance ». A notre époque, le relâchement dans la parole est un fait si répandu qu’un certain nombre de gens prononcent des mots qui les font sortir de l’Islam sans considérer cela comme un péché alors que, bien pire, c’est de la mécréance.

Ceci est conforme à la parole du Prophète r :

(( إِنَّ العَبْدَ لَيَتَكَلَّمُ بِالكَلِمَةِ لا يَرىَ بِهَا بَأْساً يَهْوِي بِهَا فِي النَّارِ سَبْعِينَ خَرِيفاً ))

(‘inna l^abda layatakallamou bi lkalimati la yara biha ba’san yahwi biha fi nnari sab^ina kharifa) qui signifie : « Certes, il arrive que l’esclave de Allah prononce un mot dans lequel il ne voit pas de mal, mais à cause duquel il chutera en enfer pendant soixantedix automnes ». C’estàdire une distance parcourue en soixantedix ans de chute correspondant au temps nécessaire pour atteindre le fond de la géhenne qui est réservé aux mécréants. Ce hadith a été rapporté par AtTirmidhiyy, qui lui a donné le degré de haçan. Il existe un autre hadith dans le même sens, rapporté par AlBoukhariyy et Mouslim. Ce hadith est une preuve que la chute dans la mécréance ne requiert pas comme condition d’avoir eu connaissance du jugement de mécréance, de s’être satisfait de l’acte ni d’avoir cru en la signification du terme prononcé comme le prétend le livre Fiqhou sSounnah. De même, la chute dans la mécréance ne requiert pas comme condition de ne pas être en colère conformément à ce que AnNawawiyy a signalé. Il a dit : « Si un homme s’emporte contre son fils ou son esclave et qu’il le frappe violemment et qu’un autre lui dit : « N’estu pas musulman ? », s’il répond délibérément non, il aura apostasié ». D’autres que lui l’ont dit, parmi les hanafiyy et d’autres encore.

 

Commentaire : C’est ce qui arrive à certaines personnes en confirmation de la parole du Prophète r :

(( إنّ العبد ليتكلّم بالكلمة لا يرى بـها بأساً يهوي بـها في النار سبعين خريفاً )) (‘inna l^abda layatakallamou bi lkalimati la yara biha ba’san yahwi biha fi nnari sab^ina kharifa) qui signifie : « Certes il arrive que l’esclave de Allah prononce un mot dans lequel il ne voit pas de mal mais à cause duquel il chutera en enfer pendant soixantedix automnes », c’est-à-dire qu’il se peut que quelqu’un dise une parole qu’il ne considère pas nuisible pour lui mais qui lui fera mériter d’être entraîné jusqu’au fond de l’enfer, c’est-à-dire de chuter d’une distance de soixante-dix ans, atteignant ainsi un lieu réservé aux mécréants que même les désobéissants musulmans n’atteindront pas.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : L’apostasie est de trois sortes, comme l’ont classée AnNawawiyy, d’autres savants parmi les chafi^iyy et les hanafiyy, et d’autres encore : croyances, actes et paroles. Chaque sorte se ramifie en des branches nombreuses.

 

Commentaire : Sache qu’il y a des croyances telles que si elles arrivent à quelqu’un, il sort de l’Islam. Parmi ces croyances il y a croire que le monde existe de toute éternité par son genre et sa composition ou par son genre seulement ou croire ce qui entraîne l’entrée en existence au sujet de Allah ta^ala comme le fait de croire que Sa volonté est entrée en existence c’est-à-dire que Allah veut quelque chose après ne pas l’avoir voulue ; ou croire que Sa science est entrée en existence ou qu’Il lui arrive de savoir quelque chose après ne pas l’avoir sue, car l’entrée en existence d’un seul attribut au sujet de Allah entraîne l’entrée en existence de Son Être. Or l’entrée en existence contredit la divinité. De même, il y a le fait de croire à la couleur au sujet de Allah ta^ala ou de croire possible à Son sujet le mouvement ou l’immobilité. En effet, s’Il était immobile Il aurait des semblables innombrables et s’Il était en mouvement Il aurait des semblables innombrables. Par ailleurs, parmi les actes qui font sortir la personne de l’Islam il y a jeter le Moushaf dans les ordures.

Quant aux paroles qui font sortir leur auteur de l’Islam, elles sont encore plus nombreuses comme cela est prouvé par la parole du Prophète r  :

(( أكثر خطايا ابن ءادم من لسانه )) (‘aktharou khataya bni ‘Adama min liçanihi) qui signifie : « La plupart des péchés du fils de ‘Adam proviennent de sa langue » [rapporté par AtTabaraniyy avec une bonne chaîne de transmission du hadith de Ibnou Mas^oud].

Chacune de ces trois catégories fait sortir à elle seule de l’Islam sans qu’elle soit accompagnée ou qu’elle soit jointe à une autre de ces trois catégories. C’est-à-dire que les paroles de mécréance qui font sortir de l’Islam suffisent à elles-seules pour faire sortir de l’Islam sans pour autant qu’elles soient accompagnées d’une croyance ou d’un acte. C’est sur cela que se sont accordés les savants, ils ont été unanimes là-dessus. Il n’y a donc aucune considération à donner à ceux qui ont contredit cela à l’exemple de Sayyid Sabiq qui s’est singularisé, s’est égaré et qui a composé un livre appelé « Fiqhou sSounnah » dans lequel il dit dans le chapitre de l’apostasie : (Le musulman n’est pas considéré comme étant sorti de l’Islam et on ne le juge apostat que s’il a ouvert son cœur à la mécréance, s’en est satisfait et s’y est engagé par les actes). Il suffit pour lui répliquer de lui mentionner le hadith rapporté par AlBoukhariyy, Mouslim et AtTirmidhiyy. Le hadith de AtTirmidhiyy a déjà été cité précédemment. Le point qui est un argument contre la parole de Sayyid Sabiq c’est la parole du Prophète r : (( لا يرى بـها بأساً )) (la yara biha ba’san) qui signifie : « … dans lequel il ne voit pas de mal » c’est-à-dire qu’il y a des paroles qui font sortir l’homme de l’Islam sans aucune différence entre le fait qu’il se soit satisfait de la mécréance ou qu’il ne se soit pas satisfait de la mécréance suite à cette parole.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : De la première sorte, par la croyance, il y a douter au sujet de Allah, de Son messager, du Qour’an, du jour dernier, du paradis, de l’enfer, de la récompense, du châtiment ou de toute autre chose du même genre faisant partie de ce qui fait l’objet de l’Unanimité [11], ou croire que le monde existe de toute éternité par son genre et sa composition ou bien par son genre seulement, ou nier un des attributs de Allah qui sont obligatoirement Siens par Unanimité, comme le fait qu’Il sache tout.

 

Commentaire : Cela signifie que celui à qui il arrive un doute au sujet de l’existence de Allah devient mécréant. De même pour celui qui a douté au sujet du message d’un des messagers de Allah dont le message est connu d’évidence dans la religion, ou qui a douté au sujet de la révélation du Qour’an à notre maître Mouhammad r ou qui a douté au sujet du jour dernier, du paradis ou de l’enfer, si cela aura lieu ou non.

Parmi les choses qui constituent une mécréance également, il y a le fait de croire que le monde est éternel, qu’il n’a pas de début aussi bien par son genre que par sa composition comme l’ont dit les philosophes, ou par son genre seulement comme l’a dit Ibnou Taymiyah. Les musulmans ont été unanimes sur la mécréance des deux groupes de pensée, ceci ayant été rapporté par AzZarkachiyy dans son livre Tachnifou lMaçami^ comme cela a été précédemment cité. De même devient mécréant celui qui renie l’un des attributs de Allah ta^ala qui Lui sont obligatoires selon l’Unanimité comme le fait qu’Il sait tout ou qu’Il est puissant ou qu’Il est vivant ou le fait qu’Il entend ou qu’Il voit, et personne n’est excusé pour son ignorance de ces attributs. Ibnou lJawziyy a dit : « Celui qui renie la puissance de Allah sur toute chose devient mécréant par accord des savants » c’est-à-dire sans aucune divergence ; ceci a été rapporté par Al-Boukhariyy. Une fois ceci connu on sait dès lors que personne n’est excusé pour son ignorance au sujet de la toute-puissance de Allah et des autres attributs de cet ordre, quel que soit le degré d’ignorance qu’ait atteint cette personne. Garde le souvenir et aie présent dans ton cœur ce qu’a rapporté Ibnou lJawziyy lorsqu’il a rapporté l’Unanimité. Or le degré de AchChafi^iyy est bien trop élevé pour qu’il soit sorti de l’Unanimité.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : ou attribuer à Allah ce dont Il est obligatoirement exempt par Unanimité, comme le corps.

 

Commentaire : Cela signifie que celui qui attribue à Allah le corps, s’il croit que Allah est un corps ou s’il le dit, il devient mécréant. Le corps c’est toute chose qui a un volume c’est-à-dire une longueur, une largeur et une profondeur, qu’il soit grand ou petit comme le grain de moutarde ou plus petit encore que le grain de moutarde comme la poussière telle la particule que l’on voit en suspension dans la lumière du soleil qui passe au travers d’une fente dans la maison. Celui qui croit donc que Allah est un corps ou qui dit par sa langue que Allah est un corps aura apostasié. Car il est un devoir d’exempter Allah de cela. En effet s’Il était un corps petit comme cette particule en suspens que l’on voit à la lumière du soleil, Il aurait des semblables. Tandis que s’Il était un corps très grand comme le Trône, Il aurait également des semblables et de ce fait, la divinité ne serait pas valable pour Lui. Il en est de même pour ce qui a une taille intermédiaire c’est-à-dire comprise entre la taille du grain de poussière et celle du Trône.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : ou considérer licite ce qui est interdit selon l’Unanimité, connu d’évidence dans la religion et ne pouvant échapper à la personne concernée, comme la fornication, la sodomie, le meurtre, le vol ou l’usurpation.

 

          Commentaire : C’est-à-dire que devient mécréant celui qui croit qu’une chose interdite selon l’Unanimité des musulmans et connue d’évidence chez eux comme étant une chose interdite, est licite. Cela veut dire que c’est connu sans avoir besoin de réfléchir et d’argumenter. Quelqu’un qui se rend licite une telle chose devient mécréant, ceci vaut dans le cas où la personne n’est pas excusée. Dans le cas où la personne est excusée, comme si, étant entrée récemment en Islam et n’ayant pas su que les musulmans interdisent la fornication[12] par exemple, elle a dit, après être entrée en Islam que la fornication n’est pas interdite, on ne la déclare pas mécréante, mais on lui enseigne ce qui est correct.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : ou également considérer illicite ce qui est licite de façon manifeste comme la vente et le mariage.

 

          Commentaire : Cela veut dire que celui qui considère illicite –c’est-à-dire faisant mériter un châtiment dans l’au-delà– quelque chose qui est licite pour les musulmans et qui est connue d’évidence chez eux comme étant licite –à savoir que les savants aussi bien que les ignorants savent que c’est quelque chose de licite, comme par exemple la vente ou le mariage– celui-là devient donc mécréant. Mais ce n’est pas le cas de celui qui s’abstient lui-même d’une chose tout en croyant qu’elle est licite, comme lorsqu’un homme dit à son épouse : Tu m’es interdite, dans ce cas-là il ne devient pas mécréant.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : ou également nier l’obligation d’un devoir faisant l’objet de l’Unanimité, comme les cinq prières, ou une seule prosternation de ces prières, la zakat, le jeûne, le pèlerinage et le woudou la petite ablution.

 

          Commentaire : Cela signifie que parmi les choses qui font sortir de l’Islam, il y a nier le caractère obligatoire d’une chose sur laquelle les musulmans ont été unanimes qu’elle est obligatoire d’une manière claire et apparente, son obligation étant connue des savants comme des ignorants. Tel est le cas de celui qui renie les cinq prières, une seule prosternation de ces prières, la zakat, l’obligation du jeûne de Ramadan, l’obligation du pèlerinage pour celui qui en est capable, l’obligation du ghousl après la janabah, ce reniement est une apostasie et une mécréance.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : ou également considérer obligatoire ce qui ne l’est pas par Unanimité.

 

Commentaire : Cela signifie que celui qui considère obligatoire ce qui ne l’est pas selon l’Unanimité des musulmans, quelque chose de clair et de connu par les musulmans comme n’étant pas obligatoire, celui-là devient mécréant.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : ou encore nier le caractère méritoire selon la Loi de l’Islam [13] de ce qui est méritoire par Unanimité.

 

Commentaire : Cela veut dire que parmi les choses qui constituent une mécréance par la croyance, il y a le fait de nier par le cœur le caractère méritoire de ce qui fait l’objet de l’Unanimité et qui est connu des musulmans comme étant méritoire par évidence dans la religion, c’est-à-dire d’une manière claire aussi bien chez les savants que chez les ignorants, comme les rawatib [14] et alwitr.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : décider d’apostasier dans le futur ou de faire dans le futur une des choses citées cidessus ou hésiter entre apostasier ou non.

 

Commentaire : C’est-à-dire que devient immédiatement mécréant celui qui décide dans son cœur de devenir mécréant dans le futur ou qui décide de faire l’une des choses citées précédemment ou encore qui hésite entre le faire et ne pas le faire.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : mais pas si cela traverse l’esprit sans qu’on l’ait voulu.

 

Commentaire : Ce qui veut dire que ce n’est pas le cas de celui à qui est passé à l’esprit l’une de ces idées de mécréance sans que ce soit de sa propre volonté. Il ne devient pas mécréant dans ce cas car cela ne fait pas partie de ce que la personne peut empêcher, et Allah ne charge l’esclave que de ce dont il est capable. Ceci est général pour toute chose. Celui à qui est passé à l’esprit une idée passagère qui contredit la confirmation de l’existence de Allah, du paradis ou de l’enfer alors qu’il a la croyance ferme en leur réalité, cette idée qui lui a traversé l’esprit n’annule pas sa foi. Au contraire, ses récompenses augmenteront en détestant ce qui lui a traversé l’esprit. Ce qui est visé ici par « idée passagère » c’est ce qui n’est ni un doute ni une croyance.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : ou nier le statut de compagnon de notre maître Abou Bakr, que Allah l’agrée.

 

          Commentaire : Ainsi, celui qui renie le statut de compagnon de notre maître Abou Bakr par son cœur, c’est-à-dire que s’il a eu pour croyance que Abou Bakr n’était pas un compagnon du Messager de Allah, il devient mécréant. Par contre, celui qui renie le statut de compagnon de ^Oumar, de ^Outhman ou de ^Aliyy ne devient pas mécréant. Ceci parce que Allah n’a pas mentionné dans le Qour’an un texte indiquant le statut de compagnon de ^Oumar, de ^Aliyy ou de ^Outhman. Quant à Abou Bakr, Allah a indiqué son statut de compagnon par un texte dans le Qour’an. Il dit, ta^ala : [ إذْ يَقولُ لِصاحِبِهِ لا تَحْزَنْ إنَّ اللّهَ مَعنـا ] (’idh yaqoulou lisahibihi la tahzan ‘inna lLaha ma^ana) [sourat AtTawbah / 41] ce qui signifie : « Il dit à son compagnon : Ne sois pas chagriné Allah nous donne la victoire ».

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : ou le message de l’un des messagers dont le message fait l’objet de l’Unanimité.

 

Commentaire : Celui qui renie le message de l’un des messagers au sujet duquel les musulmans ont été en accord qu’il fait partie des messagers de Allah, est un apostat mécréant. Ce qui est visé ici par le message c’est le statut de prophète. Ainsi, celui qui renie le statut de prophète de l’un des prophètes au sujet duquel les musulmans ont été unanimes à dire qu’il est prophète, il aura apostasié et sera devenu mécréant. Ici, il y a un détail. A savoir que parmi les messagers au sujet desquels les musulmans ont été unanimes à dire qu’ils sont messagers, il y a ceux qui ont été connus comme étant messagers par la majorité des musulmans et il y a une grande partie d’entre eux qui n’ont pas été réputés comme étant des messagers. On dit donc : Celui qui renie le statut de prophète ou de messager de l’un de ceux sur lesquels les musulmans ont été unanimes à ce sujet sera devenu mécréant, sauf s’il ne le savait pas car il n’a jamais su que tel était le cas. Dans ce cas-là, nous ne le déclarons pas mécréant, mais nous lui enseignons ce qui est correct.

          Par contre, s’il y a eu divergence sur le fait qu’ils soient prophètes-messagers, prophètes seulement ou uniquement saints comme AlKhadir ^alayhi ssalam, il n’y aura pas de mal à craindre pour celui qui aura déclaré l’une de ces choses.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : ou renier par entêtement une lettre faisant partie du Qour’an selon l’Unanimité ou lui rajouter une lettre rejetée par l’Unanimité en croyant qu’elle en fait partie par entêtement.

 

Commentaire : Est également considéré apostat celui qui renie une lettre au sujet de laquelle les musulmans ont été en accord à dire qu’elle fait partie du Qour’an. Il en est de même pour celui qui ajoute une lettre au Qour’an alors que les musulmans ont été unanimes à dire qu’elle n’en fait pas partie, ceci par entêtement et non en croyant à tort qu’elle en fait partie. Par contre celui qui a ajouté une lettre dans la récitation pour, selon sa prétention, en embellir la récitation, sans pour autant croire qu’elle fait partie du Qour’an, il n’a pas commis de mécréance[15].

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Démentir un messager, le déprécier ou utiliser un diminutif de son nom par dénigrement.

 

Commentaire : Cela signifie que celui qui dément un prophète parmi les prophètes de Allah aura apostasié. Il en est de même de celui qui rabaisse un prophète, c’est-à-dire qui lui attribue un défaut ou utilise un diminutif de son nom pour le dénigrer ou le rabaisser, comme s’il appelait ^Iça : ^Ouyayça ou s’il disait de Mouça : Mouwayça par rabaissement et dénigrement. Par contre, celui qui le dit pour manifester ainsi son amour envers lui, on ne le déclare pas mécréant mais on lui dit qu’il est interdit d’utiliser un diminutif lorsqu’il s’agit du nom d’un prophète de Allah.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : ou considérer possible le statut de prophète à quelqu’un venant après notre prophète Mouhammad r.

 

Commentaire : Cela veut dire que devient mécréant celui qui a cru qu’il est possible qu’un prophète vienne après Mouhammad r, c’est-à-dire que la révélation de la prophétie descende sur lui alors qu’il n’a pas été prophète avant Mouhammad. Il en est de même de celui qui doute à ce sujet, comme s’il se disait qu’il est possible qu’Untel ait reçu le statut de prophète. Or il est apparu un groupe appelé ‘Ahmadiyyah ou Qadiyaniyyah qui a cru en un homme appelé Ghoulam ‘Ahmad du Pakistan, mort il y a environ cent ans. Ils ont cru qu’il était un prophète du renouveau. Certains ont dit qu’il est un prophète à l’ombre de Mouhammad, c’est-à-dire qu’il n’avait pas un statut de prophète indépendant mais qu’il se réclamait de notre maître Mouhammad ; tout cela est de la mécréance, car le Prophète r a dit : (( وَخُتِمَ بي النَّبِيُّونَ )) (wa khoutima biya nnabiyyoun) ce qui signifie : « L’envoi des prophètes a été scellé par moi ».

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : La deuxième sorte, par les actes : il y a par exemple se prosterner pour une idole, le soleil, la lune ou pour toute autre créature dans le but de l’adorer.

Se prosterner devant quelqu’un pour le saluer est interdit dans notre Loi mais c’était permis dans la Loi de prophètes antérieurs comme dans le cas des anges qui se sont prosternés pour Adam à titre de salutation.

Se prosterner pour une idole, le soleil ou la lune est de la mécréance dans tous les cas de même que se prosterner pour le chaytan, comme le font certaines personnes qui veulent apprendre la sorcellerie. Cest de la mécréance dans tous les cas.

Il y a également le fait de jeter aux ordures le Moushaf ou une feuille comportant un passage du Qour’an, un nom honoré, une citation du hadith ou toute autre science de la religion.

 

Commentaire : La deuxième sorte d’apostasie est l’apostasie par les actes comme par exemple la prosternation pour une idole. Une idole, c’est ce qui est adoré à part Allah, qu’elle soit de fer, de pierre précieuse, de bois, de pierre ou d’autre chose encore. Ainsi, celui qui se prosterne pour une idole, que cela soit par conviction ou non sera devenu mécréant. Il en est de même pour celui qui se prosterne pour le soleil ou pour une autre créature en vue de l’adorer. Par contre celui qui se prosterne pour un roi ou ce qui est du même ordre pour le saluer et non pour l’adorer ne devient pas mécréant. Toutefois cela est interdit dans la Loi de notre prophète Mouhammad de façon absolue alors qu’il était permis dans la loi de prophètes antérieurs de se prosterner pour un être humain en vue de lui rendre hommage.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : La troisième sorte, par les paroles : elles sont très nombreuses et on ne peut les énumérer exhaustivement. Parmi elles, il y a traiter un musul­man de mécréant, de juif, de chrétien ou dimpie, en visant par là que la religion qu’il suit est une mécréance, un judaïsme, un christianisme ou n’est pas une religion et non dans le but de comparer son comportement à celui de ces non musulmans.

 

Commentaire : Cela veut dire que les termes qui font sortir de l’Islam celui qui les dit, même s’il ne croyait pas en cela, sont très nombreux. Comme par exemple si quelqu’un traite un musulman de mécréant, de chrétien, de juif ou d’impie en visant par là que le musulman dont il parle n’est pas sur l’Islam. Ceci est une apostasie qui fait sortir de la religion celui qui la prononce. Par contre, celui qui dit ces quatre paroles en faisant une mauvaise interprétation ne devient pas mécréant, c’est à-dire en voulant dire : « Tu ressembles aux mécréants par la bassesse de tes actes » ou bien « Tu ressembles aux juifs ou aux chrétiens par tes mauvais actes » ou encore « Tu es comme quelqu’un qui n’a pas de religion », c’est-à-dire que c’est comme si tu n’œuvrais pas conformément à la religion, parce que le musulman accompli est celui dont les musulmans sont saufs de sa langue et de sa main. Ceci est néanmoins interdit ; et celui qui dit de telles paroles a commis un grand péché.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Il y a aussi se moquer d’un des noms de Allah ta^ala, de Sa promesse ou de Sa menace, pour quelqu’un à qui il ne peut échapper que ceci est attribué à Allah soubhanah.

 

Commentaire : Cela signifie que devient mécréant celui qui se moque de l’un des noms de Allah, c’est-à-dire qui rabaisse l’un de Ses noms, qui se moque de la promesse de Allah ta^ala envers les croyants, à savoir du paradis et de ce qu’Il y a réservé pour eux, ou qui se moque de la menace de Allah envers les mécréants et les grands pécheurs, de la menace de châtiment dans l’au-delà, alors que cette promesse ou cette menace dont il s’est moqué n’est pas ignorée par celui qui s’en est moqué et qu’il savait qu’elle est rapportée dans la religion de l’Islam. Il en est de même également pour la parole de certains impudents qui, lorsque l’enfer est mentionné devant eux disent : (Nous nous y réchaufferons ce jour-là), car cela comporte un démenti de ce que Allah ta^ala nous a transmis, puisqu’Il nous a appris que le feu de l’enfer est extrêmement intense. Par contre, celui qui renie ou qui se moque d’une sorte de menace de Allah tout en ignorant qu’elle en fait partie, cette menace ne faisant pas partie des choses évidentes connues à la fois des savants et des ignorants, il n’aura pas commis de mécréance. Tel est le cas de celui qui a nié l’existence des scorpions en enfer. De même ne devient pas mécréant celui qui est récemment entré en Islam et qui a nié l’existence de l’enfer, c’est-à-dire qu’il n’avait pas entendu que les musulmans croyaient en l’existence de l’enfer dans leur religion. Quant à celui qui a déjà entendu que les musulmans croient en l’existence de l’enfer et qu’il s’y trouve un feu intense que Allah y a réservé et qui le renie malgré cela, celui-là devient mécréant.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Il y a par exemple dire : “si Allah m’ordonnait de faire telle chose, je ne la ferais pas” ou “si la qiblah était changée vers telle direction, je ne m’orienterais pas vers elle pour prier” ou “si Allah me donnait le paradis, je n’y entrerais pas” par dédain ou par entêtement dans tout cela.

 

Commentaire : Cela signifie que celui qui dit ces expressions devient mécréant s’il les dit pour rabaisser l’ordre de Allah qu’Il ordonne à Ses esclaves d’accomplir, pour rabaisser la qiblah, pour rabaisser le paradis ou s’il le dit par entêtement.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : ou encore dire : “Si Allah me punit parce que je ne prie plus avec la maladie que j’ai, Il sera injuste envers moi”.

 

Commentaire : Cela signifie que si un malade a perdu patience à cause de sa maladie et que quelqu’un lui dit : « Fais la prière ! N’abandonne pas la prière, il t’est un devoir de l’accomplir ! », s’il répond : ( Si Allah me punit parce que je ne prie plus à cause de cet état, alors Il sera injuste) il aura commis de la mécréance, car il y a en cela un rabaissement de Allah ta^ala.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : ou dire au sujet d’un acte : “c’est arrivé sans que Allah l’ait prédestiné ; ou dire : “Si tous les prophètes”, ou “tous les anges”, ou “tous les musulmans témoignaient devant moi de telle chose, je ne l’accepterais pas d’eux” ; ou dire : “Je ne ferai pas ceci, même si c’est recommandé[16]” dans l’intention de se moquer ; ou dire : “Si Untel était prophète, je ne croirais pas en lui “

 

Commentaire : Cela signifie que si l’on dit à quelqu’un : « Ceci est arrivé par la prédestination de Allah, toute chose est par la prédestination de Allah », et qu’il répond : (Cet acte est arrivé sans la prédestination de Allah, c’est moi qui l’ai fait et Allah ne l’a pas prédestiné), il aura commis de la mécréance. Cela vaut aussi bien pour les bons actes que pour les mauvais, car tout ce que fait l’esclave est prédestiné par Allah. En revanche, la prédestination de Allah pour cela n’est pas mauvaise. Ce qui est mauvais, c’est l’acte que l’esclave fait alors que Allah le lui a interdit. Ainsi, l’esclave est blâmé, mais pas Allah. On ne s’oppose pas à Lui concernant Sa prédestination de cet acte.

          De même, celui qui dit : (Si les prophètes, les anges ou l’ensemble des musulmans témoignaient devant moi de telle chose je ne l’accepterais pas d’eux), c’est un mécréant apostat sans aucun détail. Cela est également le cas pour celui qui dit : « Je ne ferais pas cela même si c’est sounnah » en voulant se moquer de la sounnah du Messager de Allah. Quant à celui qui n’a pas voulu se moquer de la sounnah, mais qui a visé par là qu’il n’accomplirait pas la sounnah car c’est telle personne qui lui a dit de le faire, c’est-à-dire qu’il ne veut pas exécuter l’ordre de cette personne, dans ce cas-là il ne devient pas mécréant. De même si on dit à quelqu’un : « Pourquoi délaisses-tu les rawatib ? Pourquoi te limites-tu aux obligations ? » et qu’il répond : « Je ne les ferais pas même si elles sont sounnah », sans viser par-là une moquerie envers la sounnah, dans ce cas-là il ne commet pas de mécréance.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : ou dire à un savant qui donne un avis de jurisprudence : “Qu’estce que c’est que cette Loi ?” par dédain envers le jugement de la Loi de l’Islam,

 

Commentaire : Cela signifie que celui qui dit ces paroles en voulant se moquer du jugement de la Loi devient mécréant. Par contre, si quelqu’un ne voulait pas se moquer du jugement de la Loi mais avait simplement voulu renier ce que disait un moufti qui a donné un avis infondé, c’est-à-dire voulant dire par-là que ce moufti a donné un avis qui n’est pas conforme à la Loi, il a dit cette parole voulant se moquer de ce qu’il a dit. C’est comme s’il lui avait dit : « Mais qu’est-ce que tu prétends comme faisant partie de la Loi alors que cela n’en fait pas partie ». Dans ce cas-là il ne devient pas mécréant. Le fond de ses paroles est : « Ce n’est pas la Loi que Allah nous a ordonnée mais ce n’est que ton avis à toi, moufti ».

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : ou dire : ” Que Allah maudisse tous les savants” en visant l’absolue totalité d’entre eux. Quant à celui qui na pas voulu maudire ainsi labsolue totalité des savants mais a seulement voulu maudire par cette phrase les savants de son époque ET quil y avait dans le contexte de la discussion ce qui indique cette restriction, en raison de ce quil pense deux et de leur mauvais état, celui-ci ne devient pas mécréant, même si ses propos ne sont pas saufs de désobéissance ;

 

Commentaire : Quant à celui qui n’a pas voulu maudire l’absolue totalité des savants, mais qui a seulement voulu maudire les savants de son époque alors qu’il y avait dans le contexte de la discussion ce qui l’indique, ceci en raison de ce qu’il pense de leur mauvais état, il ne devient pas mécréant, même si sa parole n’est pas sauve de désobéissance.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : ou dire : “Je n’ai plus rien à voir avec Allah” ou “avec les anges” ou “avec le Prophète” ou “avec la Loi de l’Islam” ou “avec l’Islam”,

 

Commentaire : Cela signifie que celui qui dit ces paroles devient mécréant même s’il est en colère, car la colère n’est pas une excuse comme cela a été précédemment cité.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : ou dire : “Je ne connais pas ce jugement” en voulant ironiser sur le jugement révélé par Allah.

 

Commentaire : Ainsi, si quelqu’un dit : « Je ne connais pas ce jugement », après qu’un juge légal lui a donné un jugement de la Loi par exemple, en voulant se moquer de la Loi et en visant par-là qu’il n’a aucune considération pour ce jugement, il devient mécréant apostat.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Il y a aussi dire après avoir rempli un verre : وَكَأْساً دِهَاقاً] [sourat AnNaba’ / 34] (wa ka’san dihaqa) ce qui signifie :  « et un verre plein », cette ayah faisant référence à un verre rempli à rasbord de boisson du paradis ; ou après avoir achevé une boisson dire :  فَكَانَتْ سَرَاباً] [sourat AnNaba’ / 20] (fakanat saraba) ce qui signifie : « c’était un mirage », cette ayah faisant référence aux montagnes qui s’évanouiront au jour du jugement comme si elles étaient un mirage ; ou au moment de peser ou de mesurer un volume : [وَإِذَا كَالُوهُمْ أَوْ وَزَنُوهُمْ يُخْسِرُونَ] [sourat AlMoutaffifin / 3] (wa ‘idha kalouhoum ‘aw wazanouhoum youkhsiroun) ce qui signifie : « et s’ils mesurent un volume ou pèsent pour les autres, ils diminuent » ; ou à la vue d’un rassemblement :  وَحَشَرْنَاهُم فَلَمْ نُغَادِرْ مِنْهُمْ أَحَداً] [sourat AlKahf / 47] (wa hacharnahoum falam noughadir minhoum ‘ahada) ce qui signifie : « et Nous les rassemblerons sans en laisser aucun de côté » cette ayah faisant référence au jour du jugement lorsque les gens seront rassemblés et que nul ne sera laissé de côté, lorsque tout ceci est dit par dédain envers la signification de ces ayah et de même en toute situation où le Qour’an est utilisé dans ce but. Si ce n’était pas dans ce butlà, celui qui s’exprime ainsi ne commet pas de mécréance, mais le Chaykh ‘Ahmad Ibnou Hajar a dit qu’il n’est pas difficile d’en comprendre le caractère illicite.

 

Commentaire : Cela signifie que celui qui cite ces paroles du Qour’an dans ce genre de contexte, comme après avoir rempli un verre en disant : (  وَكَأْساً دِهاقاً) (wa ka’san dihaqa) ce qui signifie : « Et un verre plein » en voulant se moquer de ce que Allah a promis aux croyants au Paradis comme boisson, il aura en effet commis de la mécréance. (  وَكَأْساً دِهاقاً) (wa ka’san dihaqa) qui signifie : « Et un verre plein » veut dire un verre remplis à ras-bord de boissons plaisantes.

          Ibnou Hajar a dit : « Il n’est pas difficile à quelqu’un de comprendre que citer des ’ayah dans de telles situations, même si cela n’est pas à titre de rabaissement est interdit, car c’est un manque de considération à l’égard du Qour’an ».

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : De même, devient mécréant celui qui insulte un prophète ou un ange, ou dit : « Je serais un vrai proxénète si je priais » ou « Je n’ai rien gagné de bon depuis que je fais la prière » ; ou encore s’il dit : « la prière, ce n’est pas pour moi » dans l’intention de se moquer ;

 

Commentaire : Cela signifie que celui qui dit ces paroles sort de l’Islam. Il n’y a pas de différence entre celui qui insulte l’ange Jibril, ^Azrail ou tout autre qu’eux.

          Quant à celui qui dit : (Je serais un vrai proxénète [17] si je priais), il s’est moqué de la prière et l’a rabaissée, c’est pour cela qu’il est devenu mécréant. Il en est de même pour celui qui dit : (Je n’ai rien gagné de bon depuis que je fais la prière). Et est semblable à cela la parole du commun des gens qui est : (Jeûne et prie, tu deviendras pauvre !).

Il en est de même pour celui qui dit : (La prière ce n’est pas pour moi) en voulant se moquer de la prière. Par contre, si c’est une femme qui a les menstrues qui dit : « La prière ce n’est pas pour moi » visant par-là qu’il ne lui est pas permis de faire la prière durant les jours de menstrues, ce n’est pas une apostasie. De même si quelqu’un qui, étant éprouvé par l’incontinence d’urine et ignorant, ne connaissait pas les lois relatives à l’incontinence et croyait qu’il ne pouvait pas faire la prière selon la Loi jusqu’à ce qu’il n’ait plus son incontinence, il n’est pas déclaré mécréant.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : ou celui qui dit à un musulman : « Je suis ton ennemi et l’ennemi de ton prophète » ou bien à un descendant du Prophète : « Je suis ton ennemi et l’ennemi de ton ancêtre » en visant le Prophète r ; ou celui encore qui dit des choses du même genre que ces expressions laides et abominables.

 

Commentaire : Parmi les paroles qui font tomber dans l’apostasie, il y a dire à un musulman : (Je suis ton ennemi et l’ennemi de ton prophète). La moquerie et le rabaissement en cela sont clairs, c’est pour cela que celui qui le dit est mécréant. Est également mécréant celui qui dit à un charif, c’est-à-dire à quelqu’un qui est Haçaniyy ou Houçayniyy, à savoir quelqu’un de la descendance de AlHaçan ou de AlHouçayn, les deux petit-fils du Messager de Allah r : les deux fils de sa fille Fatimah, s’il lui dit : (Je suis ton ennemi et l’ennemi de ton ancêtre) en visant par « ton ancêtre » le Prophète, il devient dans ce cas-là mécréant. Par contre, s’il avait visé un de ses ancêtres qui a succédé au Prophète, sans viser le Prophète lui-même, dans ce cas-là on ne le déclare pas mécréant. Il en est de même pour toute expression qui indique une moquerie à l’égard du Prophète, qui lui attribue un défaut ^alayhi ssalatou wa ssalam, ou bien qui attribue à Allah une imperfection comme ces paroles qui indiquent le changement de la volonté éternelle de Allah, ce qui revient à croire que Allah aurait voulu l’arrivée d’une chose de toute éternité et qu’Il aurait ensuite changé cette volonté, ou encore ce qui revient à croire que Allah sait que telle chose est ainsi, puis qu’Il l’a sue contraire à cela ; tout ceci est de la mécréance. Parmi les paroles de mécréance, il y a la parole de certains qui disent : (Allah a voulu créer Unetelle homme, puis Il l’a créée femme) et inversement. En effet, il y a en cela l’attribution de l’ignorance à Allah. Il y a également l’attribution du changement de Sa volonté éternelle, alors que le changement est impossible s’agissant de Allah Lui-même ou de l’un de Ses attributs, car le changement est le signe de l’entrée en existence et l’entrée en existence contredit la divinité. Les textes parmi lesquels le sens apparent pourrait laisser croire autrement doivent être interprétés par un autre sens, car dans ce cas-là ce n’est pas le premier sens qui est visé.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : De nombreux spécialistes de la jurisprudence, tels que le faqih [18] hanafiyy Badrou rRachid et le juge malikiyy AlQadi ^Iyad, que Allah leur fasse miséricorde, en ont énuméré beaucoup. Il convient donc d’en prendre connaissance car celui qui ne connaît pas le mal risque d’autant plus d’y tomber.

 

Commentaire : Certains spécialistes du fiqh parmi les chafi^iy, les malikiyy et d’autres ont mentionné de nombreux cas d’apostasie ; ceux qui en ont énuméré le plus sont les hanafiyy. Quant à Badrou rRachid, c’est un spécialiste du fiqh hanafiyy du huitième siècle de l’Hégire qui a composé un ouvrage qu’il a intitulé Riçalatoun fi ‘Alfadhi lKoufr [19]. Quant à AlQadi ^Iyad, il est malikiyy et il est décédé dans le sixième siècle.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : La règle est que toute croyance, tout acte ou toute parole qui signifie une moquerie ou un dédain à l’égard de Allah, de Ses Livres, de Ses messagers, de Ses anges, des rites ou des signes de la religion agréée par Allah, de Ses lois, de Sa promesse ou de Sa menace est une mécréance. Alors, que chacun prenne garde à cela, de toutes ses forces dans n’importe quelle situation.

 

Commentaire : Cela veut dire que ce qui indique un rabaissement ou une moquerie est une mécréance. Par contre, ce qui indique un manque de considération qui n’arrive pas au rabaissement, c’est-à-dire tout ce qui comporte un manquement à la glorification et à la correction, cela est interdit.

Les spécialistes du fiqh ont dit : « Sont exceptés de la mécréance par la parole :

  • le cas du lapsus de langue, c’est-à-dire lorsque la personne dit quelque chose de ce genre sans l’avoir voulu, cela est provenu de sa langue sans qu’il ait voulu le dire du tout.
  • le cas de la perte de conscience ou de raison, c’est-à-dire la perte de la raison.
  • le cas de la contrainte, ainsi celui qui a prononcé de la mécréance par sa langue en étant contraint par la menace de la mort ou ce qui est de cet ordre alors que son cœur est satisfait par la foi, il ne devient pas mécréant ».

Avertissement : Il convient d’ajouter à leur parole : « Est excepté de la déclaration de mécréance celui qui l’a dite dans le cas du lapsus de langue, de la perte de conscience ou de la contrainte par la mort » les paroles suivantes : « Est excepté le cas de celui qui rapporte la mécréance d’autrui », c’est-à-dire que dans ce cas-là il ne commet pas de mécréance s’il ne l’approuve pas.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Il est du devoir de celui qui a commis une apostasie de revenir immédiatement à l’Islam, en prononçant les deux témoignages et en abandonnant la cause de son apostasie. Il est de son devoir de regretter ce qu’il a commis et d’avoir la ferme intention de ne pas récidiver.

 

Commentaire : Le jugement de la Loi concernant celui qui s’est retrouvé dans une apostasie, c’est qu’il lui est un devoir de revenir à l’Islam en prononçant les deux témoignages et en abandonnant ce qui a été la cause de l’apostasie, c’est-à-dire la chose par laquelle l’apostasie a eu lieu. Il lui est également un devoir de regretter ce qui lui est arrivé comme apostasie et de prendre la résolution de ne pas recommencer. La résolution de ne pas recommencer n’est pas une condition pour que l’entrée en Islam soit valable, mais s’il a témoigné en ayant l’intention de se libérer de la mécréance, c’est valable de sa part. Il lui est un devoir après cela de prendre la résolution de ne pas recommencer pour le repentir et le regret. Quant aux péchés que la personne a commis avant cela, ils nécessitent également un repentir.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : S’il ne revient pas à l’Islam en prononçant les deux témoignages, c’est un devoir de requérir de lui le repentir et on n’accepte de lui que le retour à l’Islam. Sinon, ce sera l’exécution que le calife lui fera appliquer après lui avoir proposé le retour à l’Islam. Le calife s’appuie pour cela sur le témoignage de deux témoins justes (^adl) ou bien sur son propre aveu. Ceci vient du hadith rapporté par AlBoukhariyy : مَنْ بَدَّلَ دِينَهُ فَاقْتُلُوهُ )))) (man baddala dinahou faqtoulouh) ce qui signifie : « Celui qui change sa religion, exécutezle ».

 

Commentaire : Celui à qui est arrivée une apostasie et qui ne l’a pas faite suivre du repentir, c’est-à-dire qui n’a pas abandonné cette apostasie, il est un devoir de requérir de lui le repentir, c’est-à-dire de lui ordonner de revenir à l’Islam.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Par l’apostasie, son jeûne est rompu, ainsi que son tayammoum [20], son mariage avant la consommation ainsi qu’après s’il ne revient pas à l’Islam pendant la période d’attente postmaritale. Le contrat de mariage d’un apostat avec une musulmane ou une non musulmane n’est pas valable. Il est illicite de manger ce qu’il égorge. Il n’hérite pas et on n’hérite pas de lui. On ne fait pas la prière funéraire pour lui, on ne le lave pas, on ne l’enveloppe pas dans un linceul, on ne l’enterre pas dans un cimetière de musulmans et ses biens seront dépensés dans l’intérêt des musulmans.

 

Commentaire : Ce qui vient d’être cité constitue quelques-uns des jugements relatifs à l’apostat.

Parmi ces jugements, il y a que le mariage qui n’a pas été consommé est annulé par la simple apostasie de l’un des deux époux. Ainsi l’apostasie intervenant avant la consommation du mariage annule ce mariage. La femme ne sera licite pour l’homme, même si lui ou elle revient à l’Islam, qu’avec un nouveau contrat. Par contre, si l’apostasie a eu lieu après la consommation du mariage et qu’il revient à l’Islam avant la fin de la période d’attente postmaritale, le mariage est rétabli sans avoir à le renouveler. Toutefois si la période d’attente postmaritale s’est écoulée avant le retour de l’un ou l’autre à l’Islam, c’est-à-dire avant le retour à l’Islam de celui des deux qui a apostasié, le mariage ne sera rétabli qu’avec un nouveau contrat de mariage. Il y a encore parmi ces jugements que le contrat de mariage d’un apostat n’est pas valable, ni avec une apostate comme lui, ni avec une musulmane, une juive, une chrétienne ou une idolâtre.

Il y a encore que l’animal que l’apostat égorge n’est pas licite à la consommation.

D’autre part il n’hérite pas, c’est-à-dire qu’il n’hérite pas de son proche musulman s’il meurt et on n’hérite pas de lui, c’est-à-dire que son proche parent musulman n’hérite pas de lui si cet apostat meurt.

On n’accomplit pas la prière funéraire en sa faveur. Cela veut dire qu’il n’est pas permis d’accomplir la prière funéraire pour lui lorsqu’il meurt. De même, on ne le lave pas, cela signifie qu’il n’est pas un devoir de le laver. Toutefois s’il a été lavé, il n’y a pas de péché en cela. On ne l’enveloppe pas dans un linceul et on ne l’enterre pas dans un cimetière de musulmans. Cela veut dire que ce n’est pas permis. Donc, celui qui l’a enterré dans un cimetière de musulmans aura commis un péché.

Par ailleurs, ses biens seront dépensés pour l’intérêt des musulmans. C’est-à-dire que les biens de l’apostat, après sa mort due à une exécution ou autre, seront fay’, dépensés pour l’intérêt des musulmans.

L’apostasie est confirmée par l’aveu de l’apostat ou par la preuve claire, c’est-à-dire par le témoignage de deux hommes justes. Par contre s’il n’y en a qu’un qui témoigne, il ne lui sera pas appliqué les lois relatives à l’apostat.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Chapitre : Il est du devoir de tout moukallaf [21] d’accomplir tous les actes que Allah a rendu obligatoires sur lui. Il est de son devoir d’accomplir ses obligations conformément à ce que Allah lui a ordonné à savoir en effectuant leurs piliers [22] et en remplissant leurs conditions de validité [23], et il est de son devoir de se garder de faire les choses qui les annulent.

 

Commentaire : Il est un devoir d’accomplir les obligations que Allah a rendues obligatoires pour Ses esclaves, qu’il s’agisse d’une prière, d’un jeûne, d’une aumône obligatoire, d’un pèlerinage ou autre, de la manière que Allah a ordonné d’accomplir : en faisant les piliers et en vérifiant les conditions de validité.

On comprend de sa parole : « Et de se garder des choses qui les annulent » qu’il est un devoir pour la personne de connaître quelles sont les choses qui annulent ces obligations pour s’en garder.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Il est un devoir d’ordonner à celui qu’on a vu en délaisser quelque chose ou les pratiquer d’une manière inappropriée, de les pratiquer de la manière appropriée.

 

Commentaire : Il est du devoir de la personne responsable d’ordonner à celui qu’elle a vu délaisser quelque chose de ce que Allah a ordonné d’accomplir, et d’ordonner à celui qu’elle a vu pratiquer l’une de ces obligations d’une manière inappropriée de l’accomplir de façon qu’elle devienne correcte. Ceci vaut dans le cas où il a manqué à une obligation ou qu’il a effectué une cause d’annulation selon l’Unanimité des Imams. Par contre si elle l’a vu manquer à quelque chose sur laquelle il y a divergence, elle ne la blâmera pas pour cela.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Il est de son devoir de l’y contraindre si on en a la capacité,

 

Commentaire : Celui qui a pris connaissance que quelqu’un n’accomplit pas ses obligations correctement ou les délaisse complètement et que celui-ci n’obéit que sous la contrainte, il lui est alors un devoir de l’y contraindre, c’est-à-dire de l’obliger à les faire, s’il en est capable.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : sinon il est de son devoir de le réprouver dans son cœur au cas où on est dans l’incapacité de contraindre ou d’ordonner, ceci étant le minimum que la foi exige, c’est-à-dire le minimum que l’on doit faire en cas d’incapacité à agir.

 

Commentaire : Celui qui est incapable de contraindre la personne qu’il a vue délaisser certaines obligations ou les accomplir d’une manière qui n’est pas correcte, en ayant su que sa prière n’est pas valable, que son jeûne n’est pas valable ou que son pèlerinage n’est pas valable, il lui est un devoir de réprouver cela dans son cœur, c’est-à-dire de détester l’acte de cette personne qui est contraire à la Loi par son cœur. S’il l’a réprouvé par son cœur, il sera sauf du péché, et ceci est le minimum de la foi, c’est-à-dire le minimum que la foi exige et pour être sauf du péché.

Ce qui est visé par « la vision » dans le hadith : (( مَن رَّأَى مِنْكُم مُّنكَراً فَلْيُغَيِّرْهُ بِيَدِهِ )) (manra’a minkoum mounkaran falyoughayyirhou biyadih) qui signifie : « Celui d’entre vous qui voit un mal qui se pratique, qu’il le change par sa main », c’est le fait de prendre connaissance de cette chose blâmable et non pas particulièrement de la voir de ses yeux.

Par contre, si quelqu’un est capable de réprouver par la main ou la parole, il ne lui est pas suffisant de le réprouver par le cœur, cette réprobation ne le sauve pas de la désobéissance à Allah. Celui qui est sauvé de la désobéissance, c’est celui qui l’a réprouvé par la main s’il en est capable, s’il ne peut pas par la langue et s’il ne peut pas par le cœur.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Il est un devoir d’abandonner toutes les choses interdites, de les interdire à celui qui les commet et de l’en empêcher par la contrainte si on en est capable. Sinon, cest un devoir de le réprouver dans le cœur.

 

Commentaire : Ceci vaut dans le cas où ces choses blâmables sont de l’ordre des instruments de musique interdits et des figurations en trois dimensions en les détruisant pour celui qui en est capable. S’il s’agit d’alcool ce sera en le vidant et en le jetant. Pour tout cela il est une condition que cela ne mène pas à quelque chose d’encore plus blâmable que ce qui est réprouvé. Sinon ce n’est pas permis, car ce serait se détourner d’un mal pour un mal pire. C’est la signification de sa parole : « Sinon, il est un devoir de le réprouver dans le cœur ».

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : L’illicite (alharam) est ce dont Allah a menacé du châtiment celui qui le commet et a promis la récompense à celui qui l’abandonne. Son opposé est le devoir (alwajib).

 

Commentaire : Ceci est la définition de l’illicite (alharam), cela veut dire que l’illicite, c’est ce dont Allah a rendu obligatoire de s’abstenir à Ses esclaves. Cela signifie qu’il y a un châtiment dans l’au-delà à le commettre et une récompense à l’abandonner.

[1] r : salla lLahou ^alayhi wa sallam. Invocation en faveur du Prophète qui signifie : que Allah l’honore et l’élève davantage en degré et qu’Il préserve sa communauté de ce qu’il craint pour elle.

[2] al^arch : le Trône.

[3] alkasb : l’acquisition des actes.

[4] C’est la signification de la parole du Prophète r : ((إن قلوب بني ءادم بين إصبعين من أصابع الرحمن يقلبها كيف يشاء)) (‘inna qoulouba baniadama bayna ‘isbi^ayni min ‘asabi^ r-Rahman youqallibouha kayfa yacha) [rapporté par Mouslim, AlBayhaqiyy ainsi que par d’autres] ce qui signifie : « Les cœurs des fils de ‘Adam sont dominés par la puissance de Allah, Allah les fait changer comme Il le veut ».

[5] La parole est l’un des attributs de Allah. Sa parole n’est pas créée et n’est ni lettre, ni son, ni langue. Par Sa parole, Allah ordonne, interdit, promet et avertit.

[6] La destinée (alqadar) : en tant qu’attribut de Allah, c’est l’attribut par lequel Il crée les choses telles qu’elles sont. Le texte fait plutôt référence à ce qui arrive à une personne ou à une chose, que ce soit du bien ou du mal. Toutefois l’attribut de la destinée de Allah ne peut être qualifié de mauvais en soi.

[7] Cela a été rapporté de lui par Ibnou lQayyim dans son livre Hadi l‘Arwah.

[8] L’abreuvement au bassin aura lieu après le passage sur le pont.

[9] Wahb Ibnou Mounabbih était l’un des savants des juifs qui s’est converti à l’Islam par la suite, après le décès du Messager r.

[10] arriddah.

[11] L’Unanimité (al‘ijma^) : c’est le consensus des savants moujtahid sur un sujet concernant l’Islam dans n’importe quel domaine. De ce fait, il ne s’agit pas du simple accord unanime de n’importe quel groupe de musulmans, qu’ils soient de simples musulmans ou même des savants non moujtahid, sur une question quelconque de l’Islam. Les moujtahid sont les savants les plus qualifiés qui sont aptes à déduire les Lois de l’Islam à partir des textes de base – concernant des choses qui n’ont pas fait l’objet de textes ou d’une Unanimité antérieure –. Ce sont des savants tels que AchChafi^iyy, Malik, ‘Ahmad Ibnou Hanbal, Abou Hanifah et leurs pairs.

[12] C’est-à-dire qu’il ne fréquentait pas les musulmans durant sa mécréance.

[13] Un acte est dit méritoire s’il y a une récompense à l’accomplir.

[14] Les prières surérogatoires que l’on accomplit quotidiennement avant ou après les cinq prières obligatoires.

[15] C’est-à-dire qu’ajouter une lettre dans le Qour’an sans croire qu’elle en fait partie mais pour embellir le son ou en croyant qu’elle en fait partie, par ignorance, ce n’est pas une apostasie.

[16] Sounnah.

[17] Le proxénète est celui qui ramène des clients pour les prostituées. L’expression « rajoulatou nniça » désigne les femmes qui font en sorte de ressembler aux hommes. Quant au dayyouth, c’est celui qui sait qu’il y a la fornication dans sa famille et qui se tait tout en étant capable de l’empêcher.

[18] faqih : spécialiste du fiqh.

[19] un traité dans les termes de mécréance.

[20] Tayammoum : lustration pulvérale, purification faite avec de la terre poudreuse.

[21] moukallaf : personne responsable selon la Loi de l’Islam.

[22] Pilier : obligation faisant partie d’une adoration, sans laquelle l’adoration n’est pas valable. Par exemple, la parole Allahou ‘akbar d’entrée en rituel de la prière.

[23] Condition de validité : obligation ne faisant pas partie d’une adoration mais sans laquelle l’adoration n’est pas valable. Par exemple, avoir le woudou pour les prières.