vendredi juillet 26, 2024

LE SOUFISME

Allah ta^ala dit ce qui signifie : « Il n’est pas une parole qu’il prononce sans qu’il ait auprès de lui Raqib et ^Atid ».

Sachez que si Allah veut un grand bien pour quelqu’un, Il lui fait apprendre la science de la religion, et celui pour qui Il ne veut pas le bien, Il ne lui fait pas apprendre la science de la religion, mais il vit ignorant. Celui qui aura appris le minimum indispensable dans la croyance, la prière, la purification, qui aura appris quels sont les péchés du cœur, de la main, du pied, de la langue, du ventre et du corps, et qui aura évité tout ce qui est interdit, qui aura accompli tout ce qui est obligatoire, s’il multiplie les actes surérogatoires, il deviendra un saint. Mais sans cela il ne deviendra pas un saint. La simple pratique du dhikr – les évocations – ne fera pas de lui un saint.

L’homme qui n’a pas appris la science de la religion indispensable est comme un récipient qui est vide. Le récipient vide accepte ce qui est versé dedans, que ce soit pur ou une najaçah. Par la science on connaît les actes que Allah agrée et les actes que Allah n’agrée pas. Le Messager a dit ce qui signifie : « Tout acte qui n’est pas conforme à notre religion est rejeté » On comprend à partir de ce hadith que tout ce que la personne fait, si ce n’est pas conforme à Loi du Messager, c’est une chose qui est rejetée.

Al-Jounayd (décédé en l’an 292), le Maître des soufis, que Allah l’agrée, a dit : « Nous n’avons pas pris le soufisme en rapportant la parole des gens, mais nous l’avons pris par les veillées et la faim, en délaissant les choses auxquelles nous nous sommes accoutumés et les belles choses, car le soufisme, c’est une clarté dans le comportement », tout comme l’a dit Harithah que Allah l’agrée. Il a dit : « Je me suis détourné du bas monde, j’ai veillé mes nuits et j’ai assoiffé mes jours, c’est alors comme si j’avais le trône de mon Seigneur devant moi, comme si je voyais les gens du Paradis se rendre visite et comme si je voyais les gens de l’enfer hurler dedans ».

La signification de la parole de Al-Jounayd c’est que le soufisme n’est pas atteint en rapportant la parole et les histoires des gens mais en faisant beaucoup de jeûne surérogatoire et en passant des nuit à veiller en actes surérogatoires. Le soufisme est atteint en délaissant les choses auxquelles la personne s’est accoutumée et les choses que l’âme désire, c’est-à-dire en délaissant toutes les passions des âmes. Sa parole : le soufisme est une clarté, une pureté dans les comportements, signifie que chaque esclave doit agir envers son Seigneur d’une manière pure et claire. C’est cela le soufisme. Quant à ceux-là pour lesquels le soufisme consiste à faire des chants, à porter la Misbahah, à rapporter : Untel a dit, Untel a dit, ces gens sont en réalité des paresseux. Ils prétendent le soufisme alors qu’ils n’agissent pas conformément à cette voie, qui est la voie de Al-Jounayd. Al-Jounayd que Allah l’agrée était un savant possédant beaucoup de science. Ainsi il a dit : « Il n’y a pas une seule science que Allah ait donné aux créatures de connaître sans qu’Il m’en ait donné une part », c’est-à-dire : de toutes les catégories de la science, du hadith, de la jurisprudence, de la grammaire arabe, de la rhétorique, du calcul, de l’héritage, de tout cela, Allah m’en a donné une part. Il n’était pas ignorant comme ces autres qui, lorsqu’on les interroge au sujet du woudou ne connaissent rien. Néanmoins, il n’est pas une condition que chacun devienne comme Al-Jounayd, que chaque personne prenne de toutes les catégories de science.

Il suffit que la personne apprenne le minimum indispensable de la science de la religion, ce qui lui suffira pour corriger sa prière, son jeûne, pour connaître ce qui est licite, ce qui est interdit et les jugements de la vente. Car le Qour’an n’est pas descendu avec les actes d’adoration seulement. Il comporte ce qui concerne la vente, les lois relatives à l’achat, aux périodes postmaritales des femmes, aux crimes, à savoir le jugement de celui qui a tué délibérément et de celui qui a tué par erreur. Celui qui aura appris la part indispensable de science de la religion, s’il fait preuve de sérieux dans ses actes, il pourra devenir un soufi.