L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : La prière est annulée par les choses suivantes : La parole, même en prononçant deux lettres, ou une lettre ayant une signification, sauf si on a oublié et que c’était peu de paroles.
Commentaire : La prière est annulée par ce qui fait partie des paroles des gens, dites délibérément tout en se rappelant que l’on est dans la prière, sans que ce soit plus fort que soi, c’est-à-dire qu’on ne puisse pas s’empêcher de le dire. La prière est annulée même si ces paroles consistent en deux lettres ou davantage même si elles n’ont pas de sens, ou en une seule lettre prolongée comme de dire : (a) ou (i) ou (ou). En effet, à cause de cette prolongation cette parole est devenue composée de deux lettres. Et la prière est annulée même si ces paroles consistent en une seule lettre ayant un sens comme celui qui dit : (qi) sans rien qui le suive, ou encore (^i) ou (fi) car chacune de ces trois lettres a un sens compréhensible. On comprend de (qi) l’ordre de la protection, de (^i) l’ordre de prendre conscience et de (fi) l’ordre d’être fidèle. Tout ceci et ce qui est semblable annule la prière si cela a été dit délibérément, c’est-à-dire en se rappelant que l’on est dans la prière et en connaissant l’interdiction.
Par contre celui qui a oublié qu’il était dans la prière et qui a peu parlé, c’est-à-dire six phrases habituelles ou moins, sa parole n’annule pas cette prière. Comme dans le cas de celui qui dit : “Vas au marché, achète-moi du pain, amène-le moi et mets-le à tel endroit” et ce qui est de cet ordre. De même, pour celui qui ignore l’interdiction de la parole dans la prière parce qu’il est entré en Islam récemment ou parce qu’il a vécu dans un endroit éloigné de ceux qui connaissent les jugements de la Loi. Quant au fait de se racler la gorge dans l’école de jurisprudence de l’imam Ach–Chafi^iyy, il y a deux avis : l’un d’eux considère que cela annule la prière, l’autre non.
Par la mention « des paroles des gens » est excepté l’évocation de Allah. En effet, cette évocation n’annule pas la prière.
L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : De nombreux mouvements. Selon certains spécialistes du fiqh c’est ce qui dure autant qu’une rak^ah. Il a été dit par d’autres savants qu’il s’agit de trois mouvements successifs, mais le premier avis a des arguments plus solides.
Commentaire : Parmi les choses qui annulent la prière, il y a faire de nombreux mouvements successifs, que cela soit avec trois parties du corps comme le mouvement des deux mains et de la tête, l’un à la suite de l’autre ou d’un seul coup, ou encore trois pas. Ceci est selon certains chafi^iyy. D’autres ont dit : « Les mouvements n’annulent pas la prière sauf ceux dont la durée totale a couvert le temps de faire une rak^ah ». Il est permis d’agir conformément à cet avis car il est plus en accord avec les hadith.
L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Le mouvement excessif. L’ajout d’un pilier gestuel. Le simple mouvement pour jouer.
Commentaire : Parmi les actes qui annulent la prière, il y a le mouvement excessif comme un bond important. Il y a également le simple mouvement même s’il n’est pas excessif si c’est pour jouer. Toutefois bouger les doigts en gardant la paume de la main stable n’annule pas la prière même s’il s’agit de nombreux mouvements. De même faire bouger les paupières, la langue ou l’oreille, déboutonner ou boutonner un vêtement même si c’est plus d’un bouton, du moment que la paume est stable et que ce n’est pas pour jouer, cela n’annule pas la prière.
L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Le fait de manger ou de boire sauf si on a oublié et que c’était peu de chose.
Commentaire : Parmi les choses qui annulent la prière, il y a le fait de manger ou de boire sauf si cela a lieu par oubli. Dans ce cas, cela n’annule pas la prière si on a peu mangé ou peu bu.
L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : L’intention d’interrompre la prière. Faire dépendre son interruption de quelque chose. L’hésitation à l’interrompre.
Commentaire : Celui qui a fait l’intention dans son cœur d’interrompre la prière immédiatement ou après l’accomplissement d’une rak^ah par exemple, sa prière est annulée. De même, elle est annulée en faisant dépendre cette interruption de l’arrivée de quelque chose, comme en se disant : « Si telle chose arrive, je l’arrête » ; elle est annulée immédiatement. Il en est de même pour celui qui hésite, comme s’il dit : « Est-ce que je l’interrompts ou bien je la poursuis ? ». Dans ce cas, cela annule la prière.
L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Et qu’un pilier s’achève avec le doute au sujet de l’intention de l’entrée en rituel, ou si la période de doute s’est prolongée.
Commentaire : Celui qui a douté au sujet de l’intention d’entrée en rituel de la prière – s’il avait fait l’intention lors de l’entrée en rituel ou non, ou s’il a douté d’avoir fait l’intention de faire adh–dhouhr ou bien al–^asr – si ce doute se prolonge jusqu’à ce que se soit écoulé un pilier avec ce doute, sa prière est annulée. Par exemple s’il a récité toute la Fatihah en ayant ce doute, dans ce cas sa prière est annulée. Ou bien s’il a douté à ce sujet puis a fait l’inclination en ayant le doute, dans ce cas-là également elle est annulée. Il en est de même si la durée du doute s’est prolongée, même si tout un pilier ne s’est pas écoulé avec ce doute. En revanche, s’il ne s’est pas écoulé un pilier avec le doute, et que la durée du doute ne s’est pas prolongée, puis qu’il s’est rappelé, sa prière n’est pas annulée ; par exemple s’il a douté et que ce doute s’est rapidement dissipé. Mais penser être dans une autre prière que celle dans laquelle on s’est engagé avec l’intention adéquate, cela n’annule pas la prière même en la terminant avec cette pensée.