jeudi octobre 3, 2024

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Chapitre : Parmi les péchés du cœur, il y a : l’insincérité dans les œuvres de bienfaisance qui est le fait d’agir pour plaire aux gens, c’estàdire pour recevoir leur éloge. Elle annule les récompenses des actes qu’elle accompagne.

 

Commentaire : Dans cette phrase il est cité l’un des péchés du cœur qui est l’insincérité. C’est rechercher par les œuvres de bienfaisance telles que le jeûne, la prière, la récitation du Qour’an, le pèlerinage, la zakat, les aumônes ou la bienfaisance envers les gens, l’éloge des gens et leur glorification. Si en plus de cela, quelqu’un cherche à recevoir des cadeaux et des dons de leur part, son état est pire car cela revient à consommer les biens des gens injustement.

De plus, l’insincérité annule les récompenses de l’acte qu’elle accompagne. Mais si au cours de l’acte il abandonne son insincérité et se repent, il sera récompensé pour ce qu’il aura fait après le repentir. Tout acte de bienfaisance dans lequel intervient l’insincérité n’apportera aucune récompense, qu’il ait été fait uniquement par insincérité ou avec incinsérité en recherchant en même temps la récompense de la part de Allah ta^ala.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : L’infatuation par l’obéissance à Allah, c’est l’observation de l’adoration provenant de soimême en oubliant la grâce qu’elle représente.

 

Commentaire : Parmi les péchés du cœur, il y a le fait que l’esclave observe ses adorations et ses bonnes œuvres comme provenant de lui-même tout en oubliant qu’il s’agit d’un bienfait que Allah lui a accordé. C’est-à-dire qu’il oublie que c’est Allah Qui lui a fait grâce de cet acte, Qui lui a donné la capacité de l’accomplir et le lui a inspiré de sorte qu’il considère qu’il en a le mérite.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Le doute au sujet de Allah.

 

Commentaire : Parmi les péchés du cœur, il y a le doute au sujet de Allah, de Son existence, de Sa puissance, de Son unicité, du fait qu’Il crée les choses selon une sagesse, de Sa justice, de Sa science ou d’autre que cela parmi Ses attributs. Le doute ici est préjudiciable même s’il s’agit d’une simple hésitation, sauf s’il s’agit d’une idée passagère qui arrive au cœur contre sa volonté.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Se croire protégé du châtiment de Allah et désespérer de la miséricorde de Allah.

 

Commentaire : Parmi les péchés provenant du cœur, il y a se croire protégé du châtiment de Allah et désespérer de la miséricorde de Allah.

Certains chafi^iyy ont interprété l’expression « se croire protégé du châtiment de Allah » dans le sens de se laisser aller dans les péchés tout en comptant sur la miséricorde de Allah. Ceci compte parmi les grands péchés qui ne font pas sortir de l’Islam.

Quant à l’expression « désespérer de la miséricorde de Allah », les chafi^iyy l’ont interprétée dans le sens : que quelqu’un croit que Allah ne lui pardonnera pas du tout et qu’Il le châtiera sûrement, à cause du grand nombre de ses péchés par exemple. Selon cette signification, il s’agit d’un des grands péchés qui ne font pas sortir de l’Islam.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : L’orgueil envers les esclaves de Allah, qui est le refus de la vérité énoncée par quelqu’un d’autre et le mépris des gens.

 

Commentaire : Parmi les péchés du cœur, il y a l’orgueil envers les esclaves de Allah. Il s’agit du refus de la vérité énoncée par autrui tout en sachant qu’il a raison, par exemple en raison de son jeune âge. L’orgueilleux trouve ainsi très difficile de revenir sur ses dires et d’admettre la vérité du fait que celui qui l’a énoncée est plus jeune que lui. Le mépris des gens, c’est de les rabaisser, comme par exemple rabaisser le miséreux et le regarder de haut, se détourner de lui ou lui parler avec dédain.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : L’animosité, qui consiste à cacher en soi une hostilité, s’il agit en conséquence et ne déteste pas ce sentiment.

 

Commentaire : Parmi les péchés du cœur, il y a l’animosité, qui consiste à cacher en soi une hostilité envers un musulman, si on agit en conséquence et qu’on ne déteste pas ce sentiment.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : La jalousie, c’estàdire détester qu’un musulman reçoive un bienfait en ne le supportant pas et en agissant selon ce sentiment.

 

Commentaire : Parmi les péchés du cœur, il y a la jalousie, c’est-à-dire détester qu’un musulman reçoive un bienfait de la part de Allah, qu’il s’agisse d’un bienfait dans la religion ou dans la vie d’ici-bas, en souhaitant qu’il perde ce bienfait et en ne supportant pas qu’il l’ait reçu. Ce n’est un péché que lorsqu’on ne déteste pas ce sentiment, c’est-à-dire lorsqu’on ne ressent pas le fait de détester ce sentiment pour contredire son âme.

De même il est une condition de ne pas agir en conséquence car si quelqu’un agit en suivant ce sentiment pour nuire, ce sera une désobéissance dans ce cas aussi.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Le rappel de son aumône, et cela en annule la récompense, comme en disant à quelqu’un à qui on a donné une aumône : Ne t’aije pas donné telle chose, tel et tel jour ?

 

Commentaire : Parmi les péchés du cœur il y a le rappel de son aumône, c’est-à-dire énumérer les bienfaits à leur bénéficiaire ou à quelqu’un que le bénéficiaire n’aimerait pas qu’il en prenne connaissance. Ce péché annule les récompenses de l’œuvre. Il a été compté parmi les péchés du cœur car le rappel a son origine dans le cœur.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : La persistance dans le péché.

 

Commentaire : Parmi les péchés provenant du cœur, il y a la persistance dans le péché. La persistance dans le péché qui fait partie des grands péchés a lieu lorsque le nombre des péchés dépasse celui des récompenses des actes d’obéissance. Toutefois, la répétition d’un petit péché, et persister à le faire, n’est pas un grand péché tant que ce péché-là ne l’emporte pas sur ses bonnes actions.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Penser que Allah ne va pas lui pardonner et avoir de mauvaises pensées au sujet des esclaves de Allah.

 

Commentaire : Parmi les péchés du cœur il y a penser que son Seigneur ne va pas lui pardonner, qu’Il ne lui fera pas miséricorde, mais qu’au contraire Il le châtiera. Il y a également avoir de mauvaises pensées au sujet des esclaves de Allah sans présomption fondée.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Nier la destinée.

 

Commentaire : Parmi les péchés du cœur, il y a nier la destinée, ce qui constitue une mécréance. C’est que l’esclave croie que quelque chose qui existe faisant partie de ce qui est possible selon la raison a lieu sans la prédestination de Allah. Effectivement, la destinée (qadar) a été interprétée par la prédestination (tadbir). Elle signifie que Allah a prédestiné de toute éternité que les choses existent. Lorsqu’elles se produisent, elles ont lieu conformément à Sa prédestination éternelle [1].

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Se réjouir du péché, que ce soit du sien ou de celui d’autrui.

 

Commentaire : Parmi les péchés du cœur, il y a se réjouir du péché provenant de soi-même ou de quelqu’un d’autre. Ainsi, quelqu’un qui a eu connaissance du péché d’autrui, même loin de lui et sans en avoir été témoin et qui s’en réjouit aura désobéi à Allah.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : La traîtrise, même envers un mécréant comme par exemple en lui octroyant la garantie de sécurité puis en le tuant.

 

Commentaire : La traîtrise compte parmi les désobéissances interdites et fait partie de la catégorie des grands péchés. C’est par exemple dire à quelqu’un : « Tu es sous ma protection » et ensuite l’assassiner ou lui envoyer quelqu’un d’autre pour l’assassiner.

Ceci relève de la traîtrise interdite qui fait partie des grands péchés de trahir l’Imam après lui avoir prêté serment d’allégeance (bay^ah) comme en se retrouvant à le combattre ou en déclarant son refus de lui obéir. Ceci est un péché par l’unanimité si cet Imam fait partie des Califes bien guidés.

Quant à la trahison envers un mécréant, c’est lorsque le gouverneur ou quelqu’un d’autre parmi les musulmans a octroyé la garantie de sécurité à un mécréant en lui disant par exemple : « N’aie aucune crainte » ou « Tu as la garantie de sécurité » ou en faisant une allusion non explicite dont le mécréant a compris la garantie de sécurité, il est alors interdit de le trahir en le tuant ou en faisant ce qui est de cet ordre.

Parmi les trahisons interdites, il y a aussi que le musulman fasse une transaction, telle que la vente ou l’achat avec un mécréant en l’escroquant dans le poids ou la mesure, ou bien qu’il dilapide le dépôt que le mécréant lui a confié en le détériorant ou en niant avoir pris ce dépôt ; ou encore qu’il achète quelque chose à un mécréant avec un paiement différé et lui renie sa dette par la suite.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Nuire à un musulman de façon cachée.

 

Commentaire : Nuire à un musulman de façon cachée fait partie des péchés du cœur. Les expressions ” nuire de façon cachée ” (al-makr) et ” perfidie ” (al-khadi^ah) ont la même signification. Cela consiste à faire parvenir une nuisance à un musulman de façon cachée. Ainsi, celui qui nuit de façon cachée à l’un des musulmans sera tombé dans un grand péché.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Détester les compagnons, la famille [2] du Prophète et les vertueux.

 

Commentaire : Parmi les péchés du cœur, il y a détester les compagnons du Messager de Allah r. Ce sont ceux qui l’ont rencontré de son vivant r, en ayant eu foi en lui et qui sont morts sur cela. Quant à al-al – la famille du Prophète –, il s’agit de ses proches parents r croyants ainsi que ses épouses. Quant aux vertueux, il s’agit des pieux.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : La lésine en ce que Allah a ordonné de payer, l’avarice et la cupidité.

 

Commentaire : Parmi les péchés du cœur, il y a la lésine sur ce que Allah ta^ala a ordonné de payer comme par exemple lésiner sur le paiement de la zakat, la charge de l’épouse et des enfants, la charge des parents qui sont dans le besoin ou l’aide envers le proche parent qui est dans le besoin. Proche de la lésine, il y a l’avarice qui est l’excès de lésine. Et proche de l’avarice, la cupidité qui est le profond attachement à la possession et à l’accumulation des biens d’une manière blâmable pour arriver par exemple à se montrer supérieur aux gens ; ou bien pour dépenser ses biens uniquement dans ses passions.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Le manque de considération envers ce que Allah a glorifié et la dépréciation de ce que Allah a rendu important, que cela soit une obéissance, un péché, le Qour’an, la science de la religion, le paradis ou bien l’enfer.

 

Commentaire : Parmi les péchés du cœur, il y a le manque de respect envers ce que Allah ta^ala a glorifié comme le fait de rabaisser le Paradis, comme la parole de certains charlatans faux-soufis qui disent : « Le Paradis est un jeu pour les enfants », et d’autres disent : « Le Paradis est le tombeau des enfants », tout cela a le jugement de l’apostasie. De même aussi la parole de certains qui disent : « La Géhenne est un hôpital », c’est-à-dire un endroit de traitement, de cure et de nettoyage sans qu’il soit un endroit de supplice et de châtiment. Tout cela est de l’irréligion et de la mécréance. Telle est la parole du groupe de ‘Amin Chaykhou, dont le leader aujourd’hui est ^Abdou lHadi AlBani AdDimachqiyy, qui prétendent qu’il n’est pas permis de dire de Allah qu’Il châtie. Ils disent également : « Aucun prophète n’a été tué » et ils disent que la parole de Alla: (  وَقَتلهمُ الأنبِيَاءَ) (wa qatlahoumou l’anbiya) [sourat ‘Ali ^Imran / 182] qui signifie : « Et ils ont tué des prophètes » voudrait dire que les mécréants ont fait disparaître leur appel à l’Islam. Ils disent aussi : « Aucun prophète n’a jamais été blessé par l’arme d’un mécréant » reniant ainsi que le Messager a eu une incisive cassée et qu’il a été blessé au visage. Ils disent : « Allah a voulu de toute éternité le bonheur pour l’ensemble des créatures ». Ils disent aussi que « la science de la religion se transmet directement par le biais du cœur de leurs chouyoukh naqchabandiyyah de cœur à cœur ».

Il n’est pas permis de dire au sujet d’un péché, qu’il soit grand ou petit : « Il n’y a pas de mal ». Si quelqu’un dit au sujet d’un péché, en sachant que c’en est un : « Il n’y a pas de mal », sa parole constitue un reniement de la religion et il devient apostat.

Faisant partie de l’ensemble des péchés du cœur, il y a le manque de considération envers quelque chose du Qour’an, de la science de la Loi, de la science de la religion, du Paradis ou de l’enfer ; et nous avons cité précédemment quelques exemples de manque de considération envers le Paradis et l’enfer. Quant au manque de considération envers le Qour’an, c’est comme par exemple ce qu’a rapporté l’Imam ^Abdou lKarim AlQouchayriyy dans ArRiçalah que ^Amr Ibnou ^Outhman AlMakkiyy, le Soufi de La Mecque de son temps, a vu AlHallaj AlHouçayn Ibnou Mansour écrire quelque chose et dire : « C’est quelque chose que je vais opposer au Qour’an ». Avant de voir ça, il faisait la bonne pensée à son égard et disait du bien de lui, mais après cela il s’est mis à le détester et à le maudire. Même après que AlHallaj a quitté La Mecque, il écrivait et mettait en garde contre lui les gens de la région où se trouvait AlHallaj. De même ce qui provient de certains Tijaniyyah en Somalie qui prétendent se passer du Qour’an avec Salatou lFatih. Ils disent dans leur langue : « Pourquoi portez-vous ce lourd fardeau », en visant le Qour’an. Ils disent : « Nous nous passons de lui par Salatou lFatih ». C’est une courte parole dont les termes sont les suivants :

Allahoumma salli ^ala Sayyidina Mouhammad ; alfatihi lima ‘oughliqa ; alkhatimi lima sabaqa ; nasiri lhaqqi bi lhaqqi wa lhadi ‘ila siratika lmoustaqim ; wa ^alaalihi wa sahbihi haqqa qadrihi wa miqdarihi l^adhim. Cette parole a été composée par le Chaykh Moustafa l-Bakriyy le Soufi, et a été utilisée ensuite par les Tijaniyyah. Ils ont prétendu que la réciter une seule fois équivaudrait à réciter tout le Qour’an six mille fois. Ils prétendent que le Prophète r aurait transmis cela à l’état d’éveil au Chaykh Abou l^Abbas AtTijaniyy, à qui les Tijaniyyah se réfèrent. Nous ne sommes pas catégorique pour affirmer que c’est le Chaykh Abou l^Abbas qui a dit cela parce qu’il est possible qu’ils lui ont attribué cela mensongèrement.

[1] c’est-à-dire que Allah crée les choses dans le moment qu’Il veut et sait de toute éternité conformément à Sa volonté et à Sa science éternelles.

[2] AlAl.