L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Chapitre : Les piliers de la prière sont au nombre de dix-sept :

 

Commentaire : Ceci en comptant la quiétude à chaque moment qu’on doit la faire comme étant un pilier à part.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Le premier : l’intention dans le cœur d’accomplir l’acte. On précise la prière qui a une cause ou un temps particulier. On fait l’intention d’accomplir une obligation le cas échéant.

 

Commentaire : L’intention est l’un des piliers de la prière et c’est un acte du cœur. La prononcer n’est donc pas obligatoire. Ce qui est indispensable dans l’intention est de viser l’accomplissement de la prière lors de la parole (Allahou ‘akbar) de l’entrée en rituel. Il est un devoir avec cela de préciser la prière qui a une cause comme la prière de la fête (al^id) ou la prière de l’éclipse lunaire (alkhouçouf), ou celle qui a un temps particulier comme la prière de la matinée (addouha). Si cette prière est obligatoire, on précisera dans l’intention qu’elle est obligatoire. Il est un devoir de réaliser tout cela lors du takbir d’entrée en rituel. Certains chafi^iyy ont dit qu’il n’est pas nécessaire de préciser dans l’intention qu’elle est obligatoire. Dans ce cas la prière est valable sans cette précision dans l’intention. Il n’est pas un devoir selon l’Imam Malik que cette intention soit simultanée avec le takbir d’entrée en rituel. Ainsi, si l’on fait l’intention d’accomplir la prière qu’on va faire peu de temps avant de dire le takbir d’entrée en rituel, la prière sera valable selon cet Imam.

 

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Le second : dire de façon à s’entendre soimême comme pour tout pilier oral : Allahou ‘akbar Allah a plus de science que tous ceux qui ont une science et plus de puissance que tous ceux qui ont une puissance ; Allah mérite plus de vénération que tout autre.

 

Commentaire : Parmi les choses qui sont nécessaires et sans lesquelles la prononciation du takbir n’est pas valable, il y a prononcer le takbir de façon à ce qu’on puisse s’entendre dire toutes ses lettres. Il en est de même pour chaque pilier oral : la récitation de la Fatihah, du dernier tachahhoud, de l’invocation en faveur du Prophète r et du salam, il est une condition de les prononcer de sorte à ce qu’on puisse s’entendre soi-même.

Le takbir d’entrée en rituel est le deuxième pilier de la prière. Il est une condition de ne pas prolonger le (ba) de façon à ce que sa parole ne devienne pas (‘akbar) car dans ce cas cela invalide la prière, ce qui veut dire que la prière n’est pas accomplie avec cette prononciation. En effet, les ‘akbar sont le pluriel de kabar qui est un grand tambour. S’il dit cela en ignorant le sens, sa prière n’est pas valable. Par contre, s’il connaissait le sens et qu’il l’a dit délibérément il est devenu mécréant, que Allah nous en préserve. Que l’on mette en garde contre cela lors de l’appel à la prière également car certains chafi^iyy et malikiyy ont stipulé dans leurs textes que c’est de la mécréance en cas de prononciation délibérée tout en connaissant le sens.

De même, il est une condition de ne pas prolonger le ‘alif qui est au début du nom de Allah. Ainsi, si quelqu’un dit : (allahou ‘akbar) sa prière n’est pas entamée et cela est interdit. S’il comprend le sens qui est l’interrogation et qu’il l’a prononcé délibérément, alors il devient mécréant. C’est comme s’il avait dit : (Est-ce que Allah mérite plus de vénération que tout autre ou non ?). Il est aussi une condition qu’il n’ajoute pas un (waw) avant le nom de Allah. S’il a dit : (wallahou ‘akbar) sa prière n’est pas valable. De même, s’il a ajouté un (waw) entre le nom de Allah et (‘akbar). Il en est aussi de même s’il a changé le hamzah de (‘akbar) en (waw) en disant : (Allahou wakbar).

 

Information utile : Si celui qui prie en étant dirigé (ma’moum) est sujet aux mauvaises suggestions (waswas) lors du takbir d’entrée en rituel d’une manière qui perturbe les autres ma’moum, cela lui est interdit. Il en est de même pour celui qui est resté assis en train de parler à côté de quelqu’un qui fait la prière. Il lui est également interdit de réciter à haute voix d’une manière qui perturberait ceux qui font la prière à côté de lui.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Le troisième : la position debout dans la prière obligatoire, pour celui qui le peut.

 

Commentaire : Parmi les piliers de la prière, il y a être debout lors de la prière obligatoire, même si elle est devenue obligatoire à la suite d’un vœu ou s’il s’agit d’une prière funéraire. C’est une condition pour sa validité d’être debout de la part de l’enfant tout comme de la part de celui qui est âgé. S’il est incapable de se tenir debout par lui-même ou de se faire aider, comme par exemple si ça l’éprouve beaucoup, d’une manière qui n’est pas supportable habituellement, sa prière reste valable assis. S’il est incapable de rester assis, il lui est un devoir d’accomplir la prière obligatoire couché sur le côté. S’il ne peut pas l’accomplir couché sur le côté il lui est un devoir de l’accomplir allongé sur le dos et de relever la tête même légèrement afin de diriger son visage vers la Qiblah. S’il ne peut pas relever la tête il se limite à diriger ses orteils en direction de la Qiblah. S’il est incapable de tout cela, comme s’il ne pouvait que s’allonger sur son ventre, il fait la prière dans cet état en relevant la tête s’il le peut. Ou bien il fait la prière avec ses paupières, c’est-à-dire qu’il bouge ses paupières avec l’intention de faire l’inclination, ensuite avec l’intention de faire la prosternation en les baissant davantage pour la prosternation. Et s’il est incapable de tout cela, il accomplit les piliers gestuels avec son cœur. Quant aux piliers oraux, il les récite avec sa langue. Enfin s’il ne peut pas utiliser sa langue, il accomplit ces piliers avec son cœur.

Il est une condition pour la position debout de se maintenir sur ses pieds et de tenir droite sa colonne vertébrale. Mais il n’est pas obligatoire de tenir son cou droit puisqu’il est recommandé de baisser légèrement la tête vers l’avant. L’inclination de celui qui est assis est réalisée de sorte que sa tête soit à l’aplomb de l’espace devant ses genoux et le mieux est que sa tête soit au niveau de l’endroit de sa prosternation. Il est sounnah après l’entrée en rituel de mettre les mains sous la poitrine et au-dessus du nombril.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Le quatrième : la récitation de la Fatihah avec la basmalah c’est-à-dire : [بِسْمِ اللّهِ الرَّحمنِ الرَّحِيم] (bismi lLahi rRahmani rRahim) et avec les lettres doublées. Il est une condition de réciter les ayah sans faire d’interruption qui dépasse le temps d’une respiration, dans l’ordre et en articulant les lettres sur leurs points de pronon­ciation.

 

Commentaire : Cette phrase comporte la présentation des règles relatives à la récitation de la Fatihah qui est le quatrième pilier de la prière. C’est une obligation pour celui qui accomplit seul la prière et également pour l’imam – celui qui dirige la prière – et pour le ma’moum – celui qui prie dirigé –. Ainsi le ma’moum n’est pas excepté pour la récitation de la Fatihah selon l’Imam AchChafi^iyy contrairement aux trois autres écoles : l’école de l’Imam Malik, l’école de l’Imam Abou Hanifah et l’école de l’Imam Ahmad Ibnou Hanbal ; selon eux la récitation de l’imam tient lieu de récitation pour le ma’moum.

De même, il est un devoir de prononcer les quatorze lettres doublées. Celui donc qui en délaisse une, sa récitation de la Fatihah n’est pas valable et sa prière n’est pas valable. S’il relâche une lettre doublée, sa prière n’est pas valable s’il ne répète pas ce mot correctement ; mais le fait d’insister sur une lettre qui ne l’est pas n’annule pas la prière.

S’il a délaissé la lettre doublée du terme ‘iyyaka et l’a relâchée en l’ayant fait délibérément tout en connaissant le sens, il devient mécréant car al‘iya c’est la lumière du soleil ; c’est comme s’il disait ici : (nous adorons la lumière du soleil).

Il est un devoir de respecter le fait de dire les ayah les unes à la suite des autres, sans interruption, sans séparer une partie de la Fatihah de ce qui la suit.

 

La continuité de la récitation est annulée par :

1/ L’écoulement d’un temps supérieur à une respiration, même s’il n’avait pas l’intention d’interrompre la récitation. Mais si c’était avec une excuse, il est permis de prolonger ce temps d’interruption plus que cela.

2/ l’évocation même si c’est minime comme de dire alhamdou li lLah après avoir éternué. Il est toutefois recommandé de dire la parole Amin suite à la récitation de l’Imam ou de dire (bala wa’ana ^ala dhalika mina chchahidin) à la fin de la récitation de la sourat AtTin par l’imam. Ainsi, cette interruption n’annule pas la continuité de la récitation de la Fatihah du ma’moum.

Il est un devoir également de prononcer les lettres à partir de leurs points de prononciation. La lettre la plus prioritaire à laquelle accorder cette attention, c’est la lettre sad car de nombreuses personnes la prononcent sans qu’elle soit claire. L’Imam Abou Mouhammad AlJouwayniyy a dit que la récitation n’est pas valable pour celui qui récite ainsi, c’est-à-dire qui récite le sad entre le sad et le sin, lorsque ce n’est ni un sad pur ni un sin pur ; AnNawawiyy a été en accord avec lui tout comme d’autres. Zakariyya Al‘Ansariyy dans le commentaire de AlJazariyyah a dit : « Les lettres de sifflement : sad, zay et sin ont été appelées ainsi en raison du son qui sort avec elles, qui ressemble au sifflement de l’oiseau, et également parce que lors de leur prononciation, le son est fort. La plus forte de ces trois est le sad en raison de l’emphase (al‘itbaq) et alisti^la ».

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : et il est une condition d’éviter toute erreur qui altère la signification, comme en prononçant une dammah –la voyelle ou sur la lettre ta de ‘an^amta. L’erreur de récitation qui n’altère pas le sens est interdite mais n’annule pas la prière.

 

Commentaire : Parmi les conditions de la Fatihah, c’est d’éviter tout changement grammatical qui porte atteinte à sa signification, c’est-à-dire qui change ou qui annule sa signification. Par conséquent, celui qui a fait un changement grammaticale qui porte atteinte à la signification en la changeant comme s’il a dit : (sirata lladhina ‘an^amtou ^alayhim) avec une dammah (ou) sur la lettre ta‘, sa récitation n’est pas valable, il la refait correctement ou alors sa prière est annulée. Quant à l’erreur de récitation qui annule le sens, c’est comme par exemple réciter (‘alladhina) avec un zay. Dans ce cas-là, cela n’a pas de sens du tout et cela a le même jugement que ce qui change le sens. Toutefois, la prière reste valable avec une erreur de récitation qui n’annule pas le sens, comme de réciter (ni^boudou) avec une kasrah sous le noun, cela ne change pas le sens. Parmi ce qui annule la récitation, il y a réciter (na^badou) avec la fathah sur le ba. Ceci compte parmi les erreurs de récitation qui changent le sens. La prière n’est pas valable avec, si on ne reprend pas la récitation de ce mot correctement. Quant à faire cette erreur délibérément tout en connaissant le sens, c’est de la mécréance car le sens de (na^badou) c’est : «nous nous détournons et nous sommes en colère ». On dit (^abida ya^badou) comme (ghadiba yaghdabou) du point de vue du rythme comme du sens. Que l’on soit donc en garde contre ce qui se trouve dans le livre Fathou l^Allam qui prétend que cela n’annule pas la prière.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Le cinquième : l’inclination qui consiste à se courber de sorte que les paumes des mains puissent atteindre les genoux.

 

Commentaire : Le cinquième pilier est l’inclination. Il est réalisé en se courbant de sorte qu’une partie des paumes puissent atteindre les genoux si on les pose dessus, pour quelqu’un de taille moyenne ; les paumes constituent la partie des mains qui exclut les doigts. Il est une condition que cette inclination ne soit pas réalisée par la flexion des genoux ; il n’est pas suffisant non plus que les doigts seulement atteignent les genoux sans les paumes ou seulement l’une des deux paumes. C’est une condition d’avoir la certitude à ce sujet. S’il a douté avoir atteint la position qui suffit, son inclination n’est pas valable.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Le sixième : la quiétude dans ce pilier le temps de pouvoir dire soubhana lLah : il s’agit de l’immobilisation de chaque os à sa place en une seule fois.

 

Commentaire : Ce qui est visé par la quiétude, c’est l’immobilisation des membres en une seule fois.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Le septième : le redressement qui consiste à se relever en position droite après l’inclination. Le huitième : la quiétude dans ce pilier.

 

Commentaire : Le sens du redressement, c’est que la personne en inclination revienne à la position qu’elle avait avant l’inclination si elle était debout ou autre.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Le neuvième : la prosternation par deux fois qui consiste à poser le front découvert, tout entier ou en partie sur son lieu de prière en s’appuyant dessus, et en renversant le corps [1], c’est-à-dire en faisant en sorte que la partie inférieure du corps soit plus élevée que la partie supérieure.

 

Commentaire : Le neuvième pilier est la prosternation par deux fois dans chaque rak^ah. La prosternation selon la Loi consiste à poser le front, les deux genoux et ce qui s’ensuit en contact avec le sol.

Parmi ses conditions, il y a :

1/ Qu’on s’appuie légèrement sur son front de sorte que s’il y avait du coton sur ses mains, il se compacterait, et les traces de la pression de sa tête apparaîtraient sur le coton qu’il a sur ses mains.

2/ Renverser le corps en abaissant vers l’avant le tronc et la tête de sorte que la partie inférieure du corps soit plus élevée que la partie supérieure.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : en posant aussi une partie des genoux, une partie de l’intérieur des mains et du dessous des orteils.

 

Commentaire : C’est-à-dire que parmi les conditions de validité de la prosternation, il y a poser une partie des genoux, de l’intérieur des mains et du dessous des orteils à même le sol.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Certains savants en dehors de l’école de jurisprudence de l’Imam AchChafi^iyy ont dit que le renversement du corpsvers l’avant n’est pas une condition de validité de la prosternation. Selon eux, si la tête est plus élevée que la partie inférieure, la prière reste valable.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Le dixième : la quiétude dans ce pilier. Le onzième : la position assise entre les deux prosternations. Le douzième : la quiétude dans ce pilier.

 

Commentaire : Dans cette phrase sont mentionnés trois piliers.

Le premier : la quiétude dans les deux prosternations.

Le deuxième : c’est le onzième pilier qui est la position assise entre les deux prosternations, et ceci est un pilier même si la prière est recommandée.

Le troisième : la quiétude dans cette position assise qui fait partie des piliers de la prière.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Le treizième : la position assise pour le dernier tachahhoud et ce qui le suit c’est-à-dire l’invocation en faveur du Prophète (assalatou ^ala nNabiyy) puis le salam le salut rituel final.

Le quatorzième : le dernier tachahhoud en disant :

Attahiyyatou lmoubarakatou ssalawatou ttayyibatou li lLah,

التَّحِيَّاتُ المُبَارَكَاتُ الصَّلَوَاتُ الطَّيِّبَاتُ لِلّه

assalamou ^alayka ‘ayyouha nNabiyyou wa rahmatou lLahi wa barakatouh,

السَّلاَمُ عَلَيْكَ أَيُّهَا النَّبِيُّ وَرَحْمَةُ اللهِ وَبَرَكَاتُهُ

assalamou ^alayna wa ^ala ^ibadi lLahi ssalihin,

السَّلاَمُ عَلَيْنَا وَعَلَى عِبَادِ اللهِ الصَّالِحِينَ

‘achhadou ‘alla ‘ilaha ‘illa lLah wa ‘achhadou ‘anna Mouhammadan raçoulou lLah.

أَشْهَدُ أَن لاَ إِلهَ إِلاَّ اللهُ وَأَشْهَدُ أَنَّ مُحَمَّداً رَسُولُ الله

 

Ou bien en disant le minimum du tachahhoud qui est :

Attahiyyatou li lLah,

التَّحِيَّاتُ لِلّهِ

salamoun ^alayka ‘ayyouha nNabiyyou wa rahmatou lLahi wa barakatouh,

سَلاَمٌ عَلَيْكَ أَيُّهَا النَّبِيُّ وَرَحْمَةُ اللهِ وَبَرَكَاتُهُ

salamoun ^alayna wa ^ala ^ibadi lLahi ssalihin,

سَلاَمٌ عَلَيْنَا وَعَلَى عِبَادِ اللهِ الصَّالِحِينَ

‘achhadou ‘alla ‘ilaha ‘illa lLah wa ‘anna Mouhammadan raçoulou lLah.

أَشْهَدُ أَن لاَ إِلهَ إِلاَّ اللهُ وَأَنَّ مُحَمَّداً رَسُولُ الله

 

Commentaire : Il y a parmi les piliers de la prière le treizième pilier qui est la position assise pour le dernier tachahhoud et ce qui le suit. Le dernier tachahhoud a un minimum et une manière complète, le minimum étant ce sans quoi la prière n’est pas valable :

(attahiyyatou li lLah, salamoun ^alayka ‘ayyouha nNabiyyou wa rahmatou lLahi wa barakatouh, salamoun ^alayna wa ^ala ^ibadi lLahi ssalihin, ‘achhadou ‘alla ‘ilaha ‘illa lLah wa ‘anna Mouhammadan raçoulou lLah)

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Le quinzième : l’invocation en faveur du Prophète r (assalatou ^ala nNabiyy) dont le minimum est : اللَّهُمَّ صَلِّ عَلَى مُحَمَّد Allahoumma salli ^ala Mouhammad, ce qui signifie : Ô Allah, honore et élève davantage en degré Mouhammad r.

 

Commentaire : Il n’est pas visé par-là cette expression à la lettre de sorte que l’on ne puisse pas changer l’un de ses termes par un autre.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Le seizième : le salam dont le minimum est de dire : السَّلاَمُ عَلَيْكُم Assalamou ^alaykoum.

Commentaire : Parmi les conditions pour que le salam soit suffisant :

1/ prononcer (as) dans as-salamou ^alaykoum : il n’est pas suffisant de dire : (salamoun ^alaykoum). De même, il n’est pas suffisant de changer le mot (^alaykoum) par (^alayk) sans mim (oum).

2/ ne pas faire d’interruption entre ces deux mots.

3/ faire le salam de sorte qu’on puisse s’entendre soi-même.

4/ rester dirigé vers la qiblah avec sa poitrine jusqu’à avoir fini de prononcer le mim de ^alaykoum.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Le dix-septième : L’ordre.

 

Commentaire : C’est-à-dire respecter l’ordre pour ces piliers comme cela a été cité lors de leur énumération. Il englobe par conséquent d’observer la simultanéité de l’intention avec la parole Allahou ‘akbar en se tenant debout dans la prière obligatoire pour celui qui en est capable, de faire intervenir la récitation dans la position debout, et celle du tachahhoud et de l’invocation en faveur du Prophète dans la position assise.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : De sorte que si on l’abandonne sciemment, comme par exemple si on se prosterne avant d’avoir fait son inclination, la prière est annulée.

 

Commentaire : Celui qui a fait exprès de délaisser l’ordre comme s’il a anticipé un pilier oral, à savoir le salam, ou un pilier gestuel quelconque, c’est une cause d’annulation ; et ce, comme s’il s’est prosterné avant de s’incliner, sa prière est annulée selon l’Unanimité en raison de son manque de sérieux.

 

L’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, a dit : Mais si on le fait par inattention, alors qu’on y revienne pour l’accomplir, sauf si on se trouve déjà dans le pilier correspondant de la rak^ah suivante ou plus avancé encore, la rak^ah est dans ce cas complétée par ce pilier et ce qui le suit, ce qui a été fait par inattention n’étant pas pris en compte. Donc, si on ne se rappelle avoir délaissé l’inclination qu’après s’être incliné ou dans la position debout qui vient après l’inclination ou dans la prosternation qui vient à la suite, ce que l’on a fait entre l’inclination omise et l’inclination suivante nest pas pris en compte.

 

Commentaire : Celui qui délaisse l’ordre par inattention puis s’est rappelé ce qu’il a délaissé, ce qu’il a fait après ce qu’il a délaissé ne compte pas parce que cela n’a pas eu lieu à sa place, qu’il y revienne donc immédiatement pour conserver l’ordre, ceci valant dans le cas de quelqu’un qui n’est pas ma’moum. En effet, celui qui prie dirigé accomplit une rak^ah après le salam de son imam. Ceci vaut dans le cas où il s’en est rappelé avant d’atteindre un pilier équivalent à celui qu’il a omis ; mais s’il s’en est rappelé en ayant atteint le pilier correspondant à celui qu’il a omis, sa rak^ah est ainsi complétée. De même, s’il s’en rappelle alors qu’il a déjà dépassé le pilier correspondant à celui qu’il a omis, sa rak^ah est complétée avec ce pilier-là, tout ce qui est compris entre le pilier omis et le pilier qui l’a remplacé n’est pas compté.

 

Information utile : Dans l’école de l’Imam AchChafi^iyy et selon la majorité des Imams, il est un devoir pour celui qui doute au sujet du nombre de rak^ah de prendre en compte le minimum. Cependant l’Imam Malik a dit : « Si le doute le prend tout le temps, de sorte qu’il doute chaque jour dans une prière ou plus, il ne lui est pas permis de prendre le minimum mais de contredire ce doute » ; le jugement est le même selon lui pour le woudou.

 

Question importante : Le doute dans cette question est semblable au fait de se rappeler. Par conséquent, s’il a fait l’inclination puis a douté d’avoir récité la Fatihah ou pas ou s’il a douté dans la prosternation d’avoir fait l’inclination et de s’être redressé ou pas, qu’il se relève immédiatement de façon obligatoire, il ne lui suffit pas de se relever en position d’inclination.

Par contre, celui qui a douté alors qu’il est debout d’avoir récité la Fatihah ou pas dans sa rak^ah, il ne lui est pas un devoir de la réciter immédiatement car il n’a pas encore quitté la position de cette récitation.

 

[1] at-tankis : renverser le corps en abaissant la tête et le tronc vers l’avant de sorte que la partie inférieure du corps soit plus élevée que la partie supérieure.