بِسْمِ اللهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيم
La louange est à Dieu le Créateur du monde Celui Qui existe sans début, sans fin, sans endroit, sans comment et ne dépend pas du temps, rien n’est tel que Lui et Il est Celui Qui entend et Qui voit, quoi que tu puisses imaginer Dieu en est différent, et que l’élévation en degré et la préservation de sa communauté de ce qu’il craint pour elle soient accordées à notre maître Mouḥammad Al-’Amîn, l’Honnête, celui qui a appelé à la religion de vérité, l’islam la religion de tous les Prophètes du premier ‘Adam au dernier Mouḥammad.
Sachez que la science du tajwîd est une obligation d’ordre communautaire. Il convient donc de l’apprendre auprès de ceux qui sont qualifiés pour l’enseigner. En effet, la science ne s’apprend que par transmission orale auprès de gens dignes de confiance.
Le Prophète de Allāh, que notre Seigneur l’honore et l’élève davantage en degré, a dit vrai en disant :
« مَنْ يُرِد اللهُ به خَيْرًا يُفَقِّهْهُ في الدِّينِ إِنمَّا العِلْمُ بالتَّعَلُّمِ والْفِقْهُ بالتَّفَقُّهِ »
Ce qui signifie : « Celui pour qui Allāh veut le bien, Il lui facilite l’apprentissage de la religion certes la science de la religion est par transmission orale », [rapporté par Al-Boukhâriyy].
Al-Boukhâriyy a rapporté avec une chaîne de transmission ininterrompue jusqu’à ‘Outhmân Ibnou ‘Affân que Allāh l’agrée qu’il a dit : le Messager de Allāh a dit ce qui signifie : « Fait partie des meilleurs d’entre vous celui qui apprend le Qour’ân et l’enseigne ».
Et il a également dit :
« يَا أبا ذَر لأن تَغدُوَ فَتَتَعَلَّمَ ءايَة مِن كِتَاب الله خَيْرٌ لَكَ مِن أَن تُصَلّيَ مِائةَ رَكْعَةٍ ولأن تَغدُوَ فَتَتَعَلَّمَ بَاباً مِن العِلمِ خَيْرٌ لَكَ مِن أَن تُصَلّيَ أَلفَ رَكْعَةٍ »
Ce qui signifie : « Ô Abôu dhar si tu te déplaces et tu apprends une ‘Ayah du Qour’ân tu seras plus récompensé que si tu priais cent rak`ah (des prières surérogatoires) et si tu te déplaces et tu apprends un chapitre de la religion tu seras plus récompensé que si tu priais mille rak`ah (des prières surérogatoires) ».
Le Messager de Allāh, ṣalla l-Lâhou ‘alayhi wa sallam a dit :
« طلَبُ العلمِ فريضةٌ على كلِّ مُسلمٌ »
ce qui signifie : « Quérir la science de la religion est une obligation pour chaque musulman », [rapporté par Al-Bayhaqiyy].
La lecture soignée du Qour’ân est un acte d’adoration (‘ibâdah عِبَادَةٌ), qui est un ذِكْرٌ dhikr, et qui s’accomplit par la langue en respectant certaines règles de récitation.
1 – الإِخْلاَصُ Al-‘Ikhlâṣ – la sincérité
La personne doit chercher exclusivement l’agrément de Allāh. Même si la personne ne sait pas lire, si elle regarde juste les versets dans le Mouṣḥaf avec une bonne intention elle est récompensée. Mais réciter faussement cela n’apporte pas de récompense même avec une bonne intention.
2 – Ne pas commettre d’erreur de récitation (لَحْنٌ laḥn)
– Il y a trois types d’erreurs de récitations laḥn:
– L’erreur de récitation se manifeste dans trois cas :
Pour maîtriser la science du tajwîd il faut la recevoir par transmission orale des savants et de personnes dignes de confiance (ثِقَاتٌ thiqât).
– Le Qour’ân a été révélé au Prophète avec 7 manières de récitation dites Qirâ’ât récitations.
– Le Prophète récita et enseigna le Qour’ân aux Compagnons parmi lesquels:
‘Oubayy Ibnou Ka`b qui était le plus fort dans la récitation
‘Abdou l-Lâh Ibnou Mas`ôud
Zayd Ibnou thâbit
`Aliyy Ibnou Abî Ṭâlib
– Les Compagnons ont transmis le Qour’ân à des grands Imams connus sous le nom de قَارِئٌ Qâri’ récitateurs, dont chacun a eu de grands élèves. Parmi ces grands imâms il y a:
نَافِع Nâfi` : Ses deux grands disciples sont Warch et Qâlôun ;
`Âṣim عَاصِم : parmi ses disciples Ḥafṣ
Le mot tajwîd vient du verbe جَوَّدَ jawwada qui signifie “faire ce qui est bon”.
Définition : lire le Qour’ân avec une application rigoureuse des règles.
Réciter chaque lettre de son point de prononciation et donner à chaque madd (prolongation) sa juste valeur.
Parmi les spécialistes du tajwîd il y a : Ach-Châṭibiyy, Al-Jazariyy
Définition: réciter de manière harmonieuse de sorte que le flux ne soit pas saccadé ; c’est la prononciation correcte des lettres et connaissance des modalités d’arrêt.
Ce chapitre concerne les parties sollicitées des lèvres jusqu’au fond de ‘al-Ḥalq la gorge vers la poitrine lors de la production du son défini selon les savants du tajwîd comme étant le souffle que l’on entend.
Il y a 5 endroits essentiels de sortie des lettres dites makhârij : ‘al-jawf (vide interne de la bouche et de la gorge), ‘al-Ḥalq (la gorge), ‘al-lisân (la langue), ‘ach-chafatân (les lèvres) et ‘al-khaychôum (extrémité du nez).
Il y a 17 points de prononciation chez la plupart des savants du Tajwîd. C’est l’avis de Al-Jazariyy et de Al-Khalîl Ibnou Aḥmad.
Pour Sîbawayh, il y en 16 : pour lui ‘al-jawf n’est pas un makhraj et les lettres de ‘al-madd ne sont pas des lettres.
Pour ‘al-Farrâ’, il y en a 14 : il ne compte pas ‘al-jawf et considère que le nôun et le râ’ sortent d’un même makhraj.
A vrai dire, il y a un makhraj pour chaque lettre, soit 29 points.
Il compte un point de prononciation pour trois lettres qu’on appel les voyelles longues dites lettres de ‘al-madd (de prolongation).
La bouche englobe : la langue (‘al-liçân), les lèvres (ach-chafatân) et le larynx (‘al-Halq).
ا ‘alif précédé d’une lettre avec fat-ḥah
و wâw sâkinah précédé d’une lettre avec ḍammah
ي yâ’ sâkinah précédé d’une lettre avec kasrah
Il compte trois points de prononciation pour six lettres rassemblées dans les initiales de la parole :
‘Akhî hâka ‘ilman ḥāzahou ghayrou khâsir أَخِي هَاَكَ عِلْمًا حَازَهُ غَيْرُ خَاسِرٍ
Du fond de ‘al-Ḥalq : ‘al-hamzah ‘al-hâ’ : ء ه
Du milieu de ‘al-Ḥalq : ‘al-`ayn ‘al-Ḥâ’ : ع ح
Du haut de ‘al-Ḥalq : ‘al-ghayn ‘al-khâ’ : غ خ
Il compte dix points de prononciation pour dix-huit lettres :
Le fond de la langue avec la partie qui lui convient du palais supérieur: ka, qa ق ك
Le milieu de la langue avec la partie qui lui convient du palais supérieur: ya, cha, ja ج ش ي
Le côté de la langue en contact avec les molaires supérieurs : ḍa ض
Le bout de la langue en contact avec la partie qui lui convient du palais supérieur: na, la, ra ن ل ر
Le bout de la langue en contact avec la racine des incisives supérieures: ta, ṭa, da د ت ط
Le bout de la langue en contact avec le bout des incisives supérieures: dha, tha, ḍha ذ ث ظ
Le bout de la langue contre l’intérieur des incisives inférieures en bas: sa, za, ṣa س ز ص
Elles comptent deux points de prononciation pour quatre lettres:
Lèvre inférieure en contact avec l’extrémité des incisives supérieures: fa ف
Point entre les deux lèvres en s’ouvrant: wa و
Point entre les deux lèvres en se fermant: ma, ba ب م
C’est le point de prononciation de la ghounnah, la nasalisation, qui est un son qui sort du khaychôum.
Le son de la ghounnah apparaît au niveau des lettres mîm et nôun quand elles sont doublées.
Exemple: lammâ : لمّا ; ‘innâ : إنَّا
Chaque lettre a une ou des caractéristiques.
L’avis le plus fort, c’est qu’il y a 17 caractéristiques dont 5 ont leur opposées.
Du point de vue de la langue, c’est le chuchotement.
Les lettres de al-hams sont appelées ainsi car le souffle sort avec puisqu’elles sont faibles au niveau de leur point de prononciation. Elles sont au nombre de dix, rassemblées dans la parole de Al-Jazariyy :
فَحَثَّهُ شَخْصٌ سَكَتْ
ف ح ث ه ش خ ص س ك ت
faḥath-thahou chakhṣoun sakat
Du point de vue de la langue, c’est le fait de parler à voix haute.
Les lettres de al-jahr sont appelées ainsi car elles empêchent le souffle, c’est à dire beaucoup de souffle, de sortir car elles sont fortes et on appui sur leur point de prononciation au moment de la prononciation du fait qu’elles sont fortes au niveau de leur point de prononciation.
Ce sont les 19 lettres, autre que celles de al-hams.
Du point de vue de la langue, c’est la force.
Les lettres de ach-chiddah sont appelées ainsi car elles coupent le son au moment de leur prononciation.
Elles sont au nombre de huit rassemblées dans la parole de Al-Jazariyy :
أَجِدْ قَطٍ بَكَتْ
أ ج د ق ط ب ك ت
‘ajid qaṭin bakat
Les lettres de Ar-rikhâwah الرّخَاوَةُ sont appelées ainsi car le son se diffuse aisément en les prononçant. Il y a 29 – 8 = 21 lettres dont 5 qui ont une position intermédiaire entre ‘ar-rikhâwah et ‘ach-chiddah.
On les appel les lettres de ‘al-moutawassiṭ, rassemblées dans la parole de Al-Jazariyy :
لِنْ عُمَرْ
ل ن ع م ر
lin `oumar
Elles sont appelées ainsi car l’arrière de la langue s’élève vers le palais en les prononçant. Elles sont au nombre de 7 rassemblées dans la parole de Al-Jazariyy :
خُصَّ ضَغْطٍ قِظْ
خ ص ض غ ط ق ظ
khouṣṣa ḍaghṭin qiḍh
Parmi ces lettres les quatre plus fortes sont ص ض ط ظ qui sont les lettres de al-iṭbâq.
Il y a donc (29 – 7) 22 lettres pour lesquelles l’arrière de langue est abaissé par rapport au palais.
Ces lettres sont appelées ainsi en raison de l’occlusion d’une partie de la langue sur le palais supérieur. Elles sont au nombre de quatre.
ص ض ط ظ
Ce sont les 25 autres lettres pour lesquelles il n’y a pas de ‘iṭbâq.
Ces lettres sont appelées ainsi car elles sortent ou bien du bout de la langue ou bien du bout des lèvres.
Un mot d’origine arabe de plus de trois lettres contient forcément une de ces 6 lettres rassemblées dans la parole de Al-Jazariyy :
فَرَّ مِنْ لُبٍّ
ف ر م ن ل ب
farra min loubbin
Les 23 lettres qui restent, autres que celles de ‘al-‘idhlâq.
Un mot de plus de 3 lettres ne peut donc être construit uniquement avec les lettres de ‘al-‘iṣmât.
Elles sont appelées ainsi car ce sont les 3 lettres dont le son est accompagné d’un sifflement semblable à celui d’un oiseau.
ص ز س
Ces lettres sont appelées ainsi car quand elles sont prononcées sâkinah elles ont une forte tonicité. Ainsi on les prononce en ouvrant le point de prononciation.
La forte tonicité est plus claire sur l’arrêt que sur la liaison.
قُطْبُ جَد
ق ط ب ج د
qouṭbou jad
(Pour ق et ط la qalqalah tend vers la ḍammah, pour ب ج et د la qalqalah tend vers la kasrah).
Ces lettres sont appelées ainsi car elles sortent en douceur facilement sans avoir besoin d’un effort.
Il concerne 2 lettres pour lesquelles on fait un madd de deux ḥarakah : و wâw sâkinah et ي yâ’ sâkinah dans le cas où elles sont précédées d’une lettre avec fat-ḥah.
Exemple : Yawmi ; `alayhim
Il concerne deux lettres : ل ر
Elles sont appelées ainsi car le son diverge vers le bout de la langue
Concerne une lettre ر râ. Elle est appelée ainsi car elle se répète sur la langue surtout quand elle est doublée (avec chaddah), il est indispensable de ne pas faire apparaître cette répétition.
Concerne 1 lettre: ش châ’. Elle est appelée ainsi car le son se diffuse et se disperse au niveau du point de prononciation.
Selon certains savants il concerne aussi les lettres : م ف ر ث ص س ض
Concerne une lettre: ض. Elle est appelée ainsi car le son de la lettre se prolonge au niveau de son point de prononciation jusqu’au point du lâm ل. C’est la caractéristique de la lettre ḍâd.
Al-ghounnah, la nasalisation, c’est un nôun dissimulé ن qui sort du fond du nez khaychôum.
1- Au niveau de nôun mouchaddadah tel que ‘inna ; ou bien mîm mouchaddadah tel que lammâ ;
2- Au niveau de mîm sâkinah suivi d’un bâ’ tel que ‘am bih ;
3- Au niveau de nôun sâkinah ou tanwîn suivi des lettres autres que celles de ‘al-ḥalq ou lâm et râ’.
Le tanwîn est une nôun sâkinah détectée à l’ouïe mais pas à l’écrit.
La ghounnah se fait sur une durée de deux ḥarakah حَرَكَةٌ . Par convention, une ḥarakah équivaut au temps que dure la flexion d’un doigt.
Le tanwîn : est la nôun sâkinah qui vient à la fin du mot, on l’entend mais on ne l’écrit pas. Il se prononce dans la liaison mais non pas en fin de parole.
La nôun sâkinah : elle vient dans le mot ou à la fin du mot. Elle est observable au niveau de l’expression, l’écriture, la liaison et l’arrêt.
La nôun sâkinah et le tanwîn obéissent à 4 règles du Tajwîd :
Dans la science du tajwîd, Al-‘Iḍh-hâr consiste à sortir chaque lettre de son makhraj sans avoir recours à la nasalisation (ghounnah). Il s’agit de la prononciation claire de la lettre sans nasalisation.
Le point de prononciation (makhraj) du nôun est le bout de la langue contre le palais proche des incisives supérieures.
Cette règle concerne 6 lettres qui sont les lettres du larynx (‘al-ḥalq) ه ء ع ح غ خ
Exemple: Min ‘ilâh مِنْ إِلَهٍ Min khawf مِنْ خَوْفٍ
Selon la langue arabe, c’est le fait d’entrer une chose dans une autre.
Dans la science du Tajwîd, Al-‘Idghâm consiste à faire entrer une lettre dans celle qui la suit immédiatement à condition que la première soit sâkinah et la suivante soit moutaḥarrikah (avec une voyelle a, ou, i) Ainsi, en appliquant le ‘idghâm on aura une seule lettre doublée (mouchaddadah).
Il s’agit donc d’une assimilation. En effet, les deux lettres fusionnent alors et sont prononcées comme une seule dont la seconde avec une certaine intensité.
Le ‘idghâm trouve sa justification dans le fait qu’il serait fastidieux de prononcer distinctement deux lettres à la suite proches l’une de l’autre.
Le ‘idghâm permet de faciliter la prononciation par l’assimilation de la première lettre à la seconde.
Dans ce chapitre le ‘idghâm concerne 6 lettres rassemblées dans la parole de
Al-Jazariyy :
ي ر م ل و ن يَرْمَلُون
yarmalôun
On distingue 2 types de ‘idghâm :
concerne lâm ل et râ’ ر C’est un ‘idghâm complet et total. La nôun et la ghounnah disparaissent du fait de la proximité des points de prononciations (makhârij).
Exemple: man lam se prononce mallam مَنْ لَمْ
min rabbikoum se prononce mirrabbikoum من رَبِّكُمْ
concerne les 4 autres lettres rassemblées dans la parole de Al-Jazariyy :
ي ن م و
يَنْمُو
yanmôu
Dans ce cas le tachdîd (doublement) n’est pas complet donc le ‘idghâm est qualifié de partiel car la première lettre (nôun) est assimilée et disparaît alors que le son lui correspondant (la Ghounnah) reste maintenu et persiste.
Exemple: man yaqôum se prononce mayyaqôum مَنْ يَقُوم
Exception : Ceci ne vaut que dans le cas d’une liaison. A l’intérieur d’un mot on ne fait ni ‘idghâm ni ghounnah afin de ne pas tomber dans la confusion avec d’autres mots qui à l’origine contiennent la même lettre doublée.
Selon la langue arabe, c’est le fait de transformer quelque chose de son état.
Dans la science du tajwîd, Al-‘Iqlâb consiste à transformer une lettre en une autre avec ‘ikhfâ’ (dissimulation) et une ghounnah.
Cela consiste donc à substituer une lettre à une autre.
La nôun sâkinah et le tanwîn devant un bâ’ se transforment en mîm dissimulé
Il n’y a ni ‘iḍh-hâr ni ‘idghâm mais il y a une ghounnah (de deux ḥarakah).
Exemple: min ba`di se prononce mimba`di مِنْ بَعْدِ
anbi’houm se prononce ambi’houm أَنْبِئْهُمْ
Al-‘iqlâb ne s’applique qu’avec la nôun sâkinah suivi d’un bâ’ dans un mot ou lors d’une liaison.
Selon la langue arabe, c’est la dissimulation
Dans la science du Tajwîd, Al-‘Ikhfâ’ consiste à prononcer une lettre de façon intermédiaire entre ‘al-”iḍh-hâr et ‘al-‘idghâm sans tachdîd et avec ghounnah.
C’est donc l’émission dissimulée de la nôun et du tanwîn entre la prononciation claire et l’assimilation.
Le son de la nôun est clair mais nasalisé.
Les lettres concernées sont celles qui n’ont pas été précédemment citées. Autrement dit, les 15 lettres qui ne sont ni celles de ‘al-ḥalq, ni bâ’ ni les lettres de la parole yarmalôun.
Ces 15 lettres sont les initiales du vers de poésie de Al-Jazariyy:
صِفْ ذَا ثَنَا كَمْ جَادَ شَخْصٌ قَدْ سَمَا دُمْ طَيِّبًا زِدْ فٍي تُقًى ضَعْ ظَالِما
ṣif dhâ thanâ kam jâda chakhṣoun qad samâ doum ṭayyiban zid fī touqâ ḍa‘ dhâlimâ
Exemple: Man kân مَنْ كَان ; Min sôu’ مِنْ سُوء
La lâm sâkinah se présente sous 4 formes
lâm de l’article défini لاَمُ الْ lâm du nom لاَمُ الاِسْم lâm du verbe لاَمُ الفِعْل lâm de la préposition لاَمُ الحَرْف
Le lâm obéit au ‘iḍh-hâr (clarté) quand elle est suivie d’une lettre qamariyyah. Les lettres qamariyyah sont celles réunies dans la phrase :
اِبْغِ حَجَّكَ وَخَفْ عَقِيمَهُ
Cette phrase veut dire : fais un pèlerinage correcte et crains de faire un qui n’est pas valable
Le lâm obéit au idghâm (assimilation) quand elle est suivie d’une lette chamsiyyah. Les lettres chamsiyyah sont autres que qamariyyah.
Il s’agit de la lâm sâkinah présente dans certains noms de la langue arabe et obéit toujours au ‘iḍh-hâr
Exemple: ‘al-moulk المُلْكُ
Dans le cas où la lettre qui suit la lâm est autre que râ’ ou lâm, c’est le ‘iḍh-hâr qui s’applique. Selon un avis quand râ’ ou lâm suit la lâm sâkinah, c’est le ‘idghâm qui s’applique.
Exemple: Qoul rabbi se prononce qourrabbi قُلْ رَبِّ
Même indications que pour la lâm du verbe.
La mîm sâkinah est au milieu ou à la fin du mot. A toute mîm sâkinah trois règles s’appliquent :
Al-‘ikhfâ’ ‘ach-chafawiyy Dissimulation الإِخْفَاءُ الشَّفَوِيُّ Al-‘idghâm ‘ach-chafawiyy Assimilation الإِدْغَامُ الشَّفَوِيُّ Al ‘iḍh-hâr ‘ach-chafawiyy Prononciation claire الإِظْهَارُالشَّفَوِيُّ
Il s’applique quand la mîm est suivie de la lettre bâ’ ب et dans ce cas on a une ghounnah (nasalisation). La mîm n’est pas totalement vocalisée pour marquer le ‘ikhfâ’. Le son correspondant à la mîm est alors dissimulé.
Exemple : Ya`taṣim bi l-Lâh يَعْتَصِمْ بِالله
On ne fini pas de prononcer le mîm car on commence à prononcer le bâ’.
Il s’applique quand la mîm est suivie d’une autre mîm. La première n’est pas vocalisée et la seconde est vocalisée. On fait une assimilation complète.
Exemple: ‘âmanahoummin khawf ءَامَنَهُمْ مِنْ خَوْف
On applique une ghounnah (nasalisation) car il y a une mîm mouchad-dadah doublée.
Si la mîm est suivie d’une lettre autre que mîm ou bâ’ elle est alors prononcée clairement ”iḍh-hâr.
Exemple: Lam yalid لَمْ يَلِدْ
Idghâmou l-moutamâthilayn إِدْغَامُ المُتَمَاثِلَيْنِ Idghâmou l-moutaqâribayn إِدْغَامُ المُتَقَارِبَيْنِ Idghâmou l-moutajânisayn إِدْغَامُ المُتَجَانِسَيْنِ
En arabe, quand deux lettres se suivent, plusieurs cas de figure se présentent
C’est le ‘idghâm de deux lettres ayant le même makhraj (point de pronciation) et les mêmes caractéristiques, c’est-à-dire de deux même lettres.
Exemple: Qoul lâ se prononce Qoullâ قُلْ لاَ
Qad dakhalôu se prononce Qaddakhalôu قَدْ دَخَلُوا
C’est le ‘idghâm de deux lettres ayant des makhraj (point de prononciation) proches tels que dâl et sîn ou bien dhâl et tâ’.
Exemple: Qad sami`a se prononce Qassami`a قَدْ سَمِعَ
C’est le ‘idghâm de deux lettres qui ont le même makhraj (point de prononciation) général, mais avec des caractéristiques différentes.
Exemple: Qoul rabbi se prononce qourrabbi قُلْ رَبِّ
Définition: Le tafkhîm concerne les lettres qui sont graves au moment de leur émission, c’est-à-dire celles qui sont prononcées avec emphase et en remplissant la cavité buccale. Entrent dans cette catégorie les lettres de Al-isti`lâ’ الاستعلاء (l’élévation) :
خ ص ض غ ط ق ظ
خُصَّ ضَغْطٍ قِظْ
Au contraire des lettres de Al-istifâl qui obéissent au tarqiq. Entrent aussi dans la catégorie des lettres graves celles de Al-inḥirâf الانْحِرَافُ (la divergence) dans certains cas:
ل ر
Elles obéissent au tafkhîm ou au tarqîq, suivant le cas qui se présente.
Le râ’ ر obéit au tafkhîm dans les situations suivantes selon qu’elle est :
Le râ’ ر obéit au tarqîq dans les situations suivantes selon qu’elle est :
Le ل n’est moufakh-kham que dans le nom de Allāh. En effet, il obéit au tafkhîm quand le nom de Allāh est précédé d’une lettre vocalisée en ḍammah ou en fatḥah. Ou bien encore quand le nom de Allāh est au début de la phrase. Dans les autres cas le lâm obéit au tarqîq. Ainsi, le lâm du nom de Allāh obéit au tarqîq quand il est précédé d’une kasrah.
بِسْمِ اللَّهِ
On peut aussi appliquer le tarqîq d’une ‘imâlah koubrâ dans certaines récitatons (râ’ tonifiée en aigu : -ré-)
نَرَى اللَّهَ
La prolongation : dans la terminologie du tajwîd, le madd signifie l’allongement en durée de la lettre concernée lors de son émission. A l’opposé du qaṣr – raccourcissement en durée -. Le madd est dû à la présence des voyelles longues : ‘alif précédée de fatḥah, wâw précédée de ḍammah et yâ’ précédée de kasrah. Le madd consiste au fait d’allonger la lettre pour une durée variable qui se subdivise en deux types :
Madd ‘aṣliyy مَدٌّ أَصْلِيٌّ Madd far‘iyy مَدٌّ فَرْعِي
Ce madd est dit originel et naturel car le non-respect de ce madd conduit à une dénaturation du terme. C’est la raison pour laquelle ce non-respect représente un péché de la langue. Ce madd n’est aucunement suivi ni de hamzah ni de soukôun ou chaddah. Ce madd s’accomplit par un allongement d’une durée de deux ḥarakah.
Par convention une ḥarakah dure le temps de la flexion d’un doigt.
C’est un madd de rajout dérivé du madd ‘aṣliyy. Il s’impose par la présence d’une hamzah ou d’un soukôun après ou avant la voyelle longue (ou madd originel). Ce madd s’accomplit par un allongement d’une durée variable.
La hamzah suit le madd ‘aṣliyy dans le même mot. Durée : 4 temps (avis majoritaire chez `Āṣim). Exemple: wa s-samâ’a banaynâhâ.
La hamzah suit le madd ‘aṣliyy de la fin du mot précédent. Durée : 2, 4 ou 6 temps. Exemple: yâ ‘ayyouha n-nâs
La hamzah précède le madd ‘aṣliyy dans le même mot. Durée : 2 temps (sauf Warch avec 2, 4 ou 6 temps). Exemple: ‘âmanôu
Il s’applique sur le ي ou و précédée d’une fatḥah. Durée : 2, 4 ou 6 temps (4 ou 6 seulement quand on s’arrête). Exemple: yawmi, `alayhim يَوْم , علَيْهِم
Il s’applique quand la lettre de point d’arrêt (fin de mot) est sâkinah pour la circonstance et est précédée d’un madd. Durée : 2, 4 ou 6 temps. Exemple: Nasta`în نَسْتَعِينُ
Le soukôun suit le madd ‘aṣliyy dans le même mot ou le nom d’une lettre. Durée : 6 temps
Il peut être mouthaqqal (alourdi) en raison d’un ‘idghâm intense : la chaddah suit le madd. durée 6 temps. Exemple: wa la ḍ-ḍâllîn ولا الضّالّين
Peut être moukhaffaf (allégé): le soukôun suit le madd. Situation rencontrée trois fois dans le Qour’ân avec ‘âl-‘ân ءَالآن (2 fois) et maḥyây مَحْيَايْ (pour certains savants). Durée 6 temps
Quatorze lettres débutent certaines sourates. Il s’applique sur huit de ces lettres dont l’épellation (le hijâ’) se compose de trois lettres dont la deuxième est une lettre de madd et de lîn. Il concerne les lettres: نَقُصَ عَسَلُكُمْ naqouṣa ‘açaloukoum.
Il peut être mouthaqqal quand la lettre est assimilée à la suivante (exemple : ‘alif lâm mîm) ou moukhaffaf autrement (exemple: ḥā mîm).
Les six autres lettres sont حَيٌّ طَاهِرٌ ḥayyoun ṭāhir qui obéissent au madd ‘aṣliyy sauf le ‘alif. Exemple: Ṭāhā
الحمد لله رب العالمين
La louange est à Allāh, le Créateur du monde.